(Neuf
 heures quarante-six minutes)
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très belle journée. Veuillez vous asseoir.
  
  Affaires courantes
  
  Déclarations de députés
Nous
 en sommes à la rubrique de la déclaration
 des députés, et je cède la parole à M. le député de Sherbrooke.
  
  Remercier la Fondation de la fête du lac des Nations
 pour l'enfance inc., qui fournit des vêtements
 chauds à des enfants dans le besoin
  
  M. Luc Fortin
  M. Fortin
 (Sherbrooke) : Oui, je vous remercie beaucoup, M. le Président. La
 fête du lac des Nations est un événement fort couru à chaque mois de juillet à Sherbrooke.
 Ce qui est moins connu, c'est que les surplus de cette activité estivale
 sont versés à la Fondation de la fête du lac des Nations pour l'enfance. Le
 4 novembre dernier, une centaine de petits Sherbrookois ont pu
 profiter de la générosité de la fondation, qui a fait en sorte qu'ils passeront
 l'hiver bien au chaud. En effet, des habits
 de neige, des bottes, des foulards, des mitaines ainsi que des bas chauds ont
 été offerts gratuitement à des
 enfants dans le besoin, et ce, pour une neuvième année consécutive. M. le
 Président, de telles actions méritent d'être soulignées, et c'est pourquoi je désire aujourd'hui, au nom des
 Sherbrookois, adresser des remerciements sincères à la Fondation de la fête du lac des Nations pour
 l'enfance, présidée par M. Alphonse Fabi, pour cette extraordinaire
 initiative. Par son geste, la
 fondation a encore une fois donné tout son sens à l'expression «redonner à sa
 communauté». Je vous remercie beaucoup, M. le Président.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
 Sherbrooke. M. le député de René-Lévesque, je vous cède la parole.
  
  Féliciter Mme Jasmine Gagné, lauréate d'un
 prix Hommage bénévolat-Québec
  
  M. Marjolain Dufour
  M. Dufour :
 Oui, merci, M. le Président. Mme Jasmine Gagné est une bénévole fortement
 engagée dans sa communauté depuis maintenant
 près de 30 ans. Son implication exceptionnelle a d'ailleurs été soulignée
 à l'occasion de la remise des prix Hommage
 bénévolat 2014, alors qu'elle fut récipiendaire pour la région de la Côte-Nord.
 Bénévole émérite au Centre communautaire pour les aînés de Ragueneau,
 elle s'applique particulièrement à la recherche de financement et au développement de projets communautaires auprès des
 personnes du troisième âge, toutes ces actions visant à favoriser la
 santé de ces personnes et à briser leur isolement.
Cette femme généreuse
 n'oublie pas les plus petits. En effet, elle veille à ce que tous les élèves de
 l'école Sainte-Marie reçoivent une à deux
 collations santé par semaine tout au long de l'année scolaire. Son sens du
 devoir et son altruisme contribuent au mieux-être de toute sa
 communauté.
En
 mon nom et en celui des citoyens de la circonscription de René-Lévesque, je
 tiens à la remercier pour toutes ces années de bénévolat et à la saluer
 pour son engagement exceptionnel dans sa communauté. Merci.
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de
 René-Lévesque. M. le député de Laval-des-Rapides.
  
  Féliciter la Société littéraire de Laval
 pour l'obtention du prix Créativité et
 Originalité lors du Park(ing) Day
  
  M. Saul Polo
  M.
 Polo : M. le Président, je tenais à adresser mes sincères
 félicitations à l'ensemble des membres de la Société littéraire de Laval pour l'obtention du prix Créativité et
 Originalité de l'installation artistique de Danielle Shelton et R A Warren lors du Park(ing) Day 2014 auquel
 mon équipe a pris part à Laval-des-Rapides. Le jury a salué l'originalité
 de cette exposition artistique, la qualité
 du concept mais également son intégration et la pertinence du message de
 l'oeuvre, à savoir
 l'impact collatéral important de l'usage de l'automobile : la mortalité
 animale. Une distinction bien méritée pour la Société littéraire de
 Laval. Bravo!
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
 de Laval-des-Rapides. M. le député de Granby.
  
  Souligner le 20e anniversaire de la Corporation
 de développement communautaire
 de la Haute-Yamaska
  
  M. François Bonnardel
  M.
  Bonnardel : Merci, M. le Président. La Corporation de
 développement communautaire Haute-Yamaska fêtait son 20e anniversaire dernièrement, lors du Déjeuner des Bons Coups.
 Avec environ 120 personnes en présence, l'ambiance et l'émotion étaient au rendez-vous au Centre
 communautaire Saint-Benoît de Granby. Que ce soit par le soutien qu'elle
 offre à ses 50 organismes membres ou
 par la promotion du développement communautaire, la CDC met son coeur au
 service de la population. D'ailleurs,
 afin de souligner l'engagement et l'expertise de ses membres, la CDC a mis en
 lumière les bons coups de 14 d'entre eux. 
Ancrée dans son
 milieu depuis 1995, la CDC Haute-Yamaska fait un travail remarquable en
 favorisant et en soutenant le développement et la conciliation des organismes
 communautaires. J'en profite pour féliciter le directeur général, M. Sylvain Dupont, et les membres de
 la CDC Haute-Yamaska pour le 20e anniversaire de la corporation et je leur
 souhaite un autre 20 ans tout aussi enrichissant pour notre communauté.
 Merci encore.
  • (9 h 50) •
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Granby. M.
 le député de La Prairie.
  
  Rendre hommage à M. Roger Lupien,
 barbier à La Prairie depuis 1953
  
  M. Richard Merlini
  M.
 Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de souligner
 le bel exemple de passion que représente M. Roger Lupien, barbier à La Prairie depuis 1953. Maintenant à
 l'âge vénérable de 84 ans, en bonne santé et profitant de sa
 semi-retraite, M. Lupien continue de manier le ciseau et de servir
 toujours aussi fidèlement ses clients à raison de trois jours-semaine. Il a
 réduit la cadence, dit-il, mais se dit toujours choyé de pratiquer son métier.
En arrivant rue Saint-Paul, on y aperçoit le pôle
 bleu, blanc, rouge qui orne fièrement la devanture de sa résidence, son lieu de travail depuis 1970. Le salon de
 barbier est aussi un point de rencontre et de discussion, on y refait le monde régulièrement. Jusqu'à trois générations
 de certaines familles prennent place sur la chaise de M. Lupien, marque de confiance certaine. Ce barbier représente, pour
 les citoyens de tous âges, un exemple à suivre : trouver sa voie, être
 impliqué dans sa communauté,
 continuer de trouver le bonheur dans son travail, et ce, même après plus de
 60 années de loyaux services.
Je
 tiens à féliciter M. Roger Lupien pour sa persévérance, sa fidélité envers ses
 clients et son travail de qualité. Bravo, M. Lupien!
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député. Mme la
 députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
 pour votre déclaration.
  
  Souligner la Journée internationale
 du souvenir trans
  
  Mme Manon Massé
  Mme
 Massé : Merci, M. le Président. Chaque année, des centaines de
 personnes trans décèdent, et malheureusement beaucoup trop par suicide. Les personnes trans vivent une grande
 marginalisation, puisque les gens dans notre société connaissent mal
 leurs réalités ou, pire, les nient. Les embûches administratives n'ont rien
 pour leur venir en aide.
J'aimerais
 aujourd'hui souligner la journée du souvenir trans, qui aura lieu le
 20 novembre prochain. C'est une journée
 où l'on se souvient des personnes trans décédées. J'aimerais nous rappeler que
 70 % de ces personnes ont des pensées suicidaires, dont 38 % font une tentative de suicide. C'est énorme.
 Je veux mettre en lumière le travail extraordinaire des groupes qui contribuent à faire descendre ces
 statistiques accablantes. Je remercie le centre contre l'oppression des genres,
 l'ATQ, Projet 10, Jeunesse Lambda, Enfants transgenres Canada, Groupe
 d'action trans de l'Université de Montréal, La Réclame, le Conseil québécois
 LGBT, ASTTEQ, AlterHéros, et PFLAG Montréal. Continuons notre lutte pour la
 dignité.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
 députée. M. le député de Huntingdon, pour votre déclaration.
  
  
  Souligner le 40e anniversaire du
 Club des
 lions de St-Bernard-de-Lacolle inc.
  
  M. Stéphane Billette
  M.
 Billette : Merci beaucoup, M. le Président. Il me
 fait très plaisir de souligner le
 travail exceptionnel du club lions Saint-Bernard et souhaiter à tous ses
 membres un excellent 40e anniversaire de fondation.
Depuis
 40 ans, le club lions Saint-Bernard joue un rôle primordial dans la communauté.
 Ses membres donnent de leur temps
 jour après jour dans le but de venir en aide à des associations de notre région, des groupes, mais aussi des personnes
 démunies. Ils s'impliquent avec une intégrité et une énergie incomparables. 
J'aimerais
 leur dire merci, M. le Président. C'est pour moi une véritable fierté de savoir que notre communauté
 peut compter sur des personnes aussi
 dévouées. Félicitations à tous les membres du club lions Saint-Bernard, vous
 pouvez être fiers de votre engagement et de votre dévouement auprès de
 vos concitoyens au cours des 40 dernières années. M. le Président, merci.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
 Huntingdon. Mme la députée de Saint-Hyacinthe, je vous cède la parole.
  
  Féliciter la microbrasserie Brasseurs du monde inc.,
  
 honorée aux World Beer Awards
  
  Mme Chantal Soucy
  Mme
 Soucy : Merci, M. le Président. Le 26 septembre dernier, au
 prestigieux championnat mondial de bières de Londres, le nom de la circonscription de Saint-Hyacinthe fut prononcé
 à neuf reprises. Ce jour-là, la microbrasserie Brasseurs du monde s'est mérité neuf distinctions pour ses bières, et
 deux de ses bières, un porter et une blanche, ont été consacrées
 meilleures bières au monde.
 M. le Président, c'est un exploit remarquable pour une microbrasserie qui existe depuis
 seulement trois ans. Elle a su se tailler une place
 de choix parmi les meilleures microbrasseries québécoises en ayant à son actif
 15 bières, dont trois championnes du monde. Ces bières sont vendues dans plus
 de 900 points de service.
 M. le Président, permettez-moi de féliciter
 le fondateur de Brasseurs du monde, qui, par son innovation, sa passion et sa créativité, contribue à l'économie de notre
 région et fait une fierté pour les Maskoutains. M. Dubé, en mon nom et au
 nom de l'Assemblée nationale, je vous félicite et nous souhaite plusieurs
 entrepreneurs comme vous.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
 Saint-Hyacinthe. Mme la députée de Sainte-Anne… 
  Mme
  Charlebois :
 De Soulanges. 
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : …de Soulanges, à vous la parole.
  
  Souligner le Mois du diabète et la
 Journée mondiale du diabète
  
  Mme Lucie Charlebois
  Mme
  Charlebois : Merci, M. le Président. Novembre est le Mois du
 diabète, et demain, le 14 novembre, sera la Journée mondiale du diabète. À cette occasion, je désire souligner la
 présence, aujourd'hui à l'Assemblée nationale, de la Fondation pour la recherche sur le diabète
 juvénile. Depuis maintenant 40 ans, la fondation entretient l'espoir de pouvoir
 un jour parvenir à guérir les personnes
 atteintes du diabète de type 1. Par ses activités de financement et son travail
 assidu, elle a contribué à l'essor de
 belles avancées au cours des 40 dernières années, notamment en ce qui a trait à
 la détection précoce de la maladie et
 à l'élaboration de meilleurs traitements pour améliorer la qualité de vie des
 personnes atteintes.
Je
 tiens donc, M. le Président, à témoigner ma reconnaissance à la fondation et
 aux membres de son équipe et j'en profite
 pour inviter tous les élus à aller à leur rencontre dans le hall central du
 Parlement, ce qui leur donnera l'occasion d'en apprendre davantage sur le diabète juvénile et d'encourager la fondation
 dans la poursuite de son importante mission. Merci, M. le Président.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
 députée de Soulanges. Mme la députée de Taillon, je vous cède la parole.
  
  Souligner le travail de l'organisme Diabète Rive-Sud
  
  Mme Diane Lamarre
  Mme
 Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Le 14 novembre souligne la
 Journée mondiale du diabète, cela me
 permet de souligner le travail colossal accompli par Diabète Rive-Sud depuis 30
 ans. Sa mission : former, informer, sensibiliser et prévenir, voilà le défi relevé
 depuis toutes ces années. Diabète Rive-Sud a ainsi définitivement amélioré,
 par son action soutenue, la qualité et l'espérance de vie de nombreuses
 personnes en Montérégie. Au moment où on qualifie
 le diabète d'épidémie du XXIe siècle,
 force est de constater que nous aurons besoin encore longtemps
 de votre engagement.
Je
 remercie et félicite tous les citoyens engagés dans cet organisme pour ces 30
 années d'impact. Votre aide est indispensable et fait une réelle
 différence. Merci.
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Taillon.
Cela met un terme à
 la rubrique Déclarations de députés, et je suspends les travaux de l'Assemblée
 quelques instants.
  (Suspension de la séance à
 9 h 56)
  (Reprise à 10 h 20)
  Le Président :
 Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
 asseoir.
  Une voix :
 …
  Le Président :
 Vous avez bien raison, restez debout.
  
  Présence de l'ambassadeur de la République
 algérienne, M. Smail Benamara
Alors, j'ai le plaisir de souligner la présence,
 dans nos tribunes, de l'ambassadeur de la République algérienne, Son
 Excellence M. Smail Benamara.
  
  Présence de Mme Margaret Delisle et de M. Benoît Laprise,
 ex-parlementaires de l'Assemblée nationale
Et
 j'ai aussi remarqué, dans nos tribunes, la présence de Mme Margaret Delisle,
 notre ex-députée de Jean-Talon.
 Puis un autre de nos ex-collègues, qui est
 mieux caché, c'est Benoît Laprise, ancien député de Roberval.
 Il fallait avoir un oeil d'aigle, ce matin, pour vous voir.
Nous poursuivons les affaires
 courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.
  
  Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation
 de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
  M. Fournier :
 Je vous demanderais d'appeler l'article a, M. le Président.
  
  Projet de loi n° 202
  Le Président :
 À l'article a du feuilleton, j'ai reçu le rapport de la directrice de la législation
 sur le projet de loi n° 202, Loi
 concernant la Régie intermunicipale de valorisation des matières organiques de
 Beauharnois-Salaberry et de Roussillon.
  Des voix :
 ...
  Le Président :
 Chut, chut, chut! La directrice de la législation a constaté que les avis ont
 été faits et publiés conformément aux règles de fonctionnement des projets de
 loi d'intérêt privé. Alors, je dépose ce rapport.
  
  Mise aux voix
L'Assemblée
 accepte-t-elle d'être saisie de ce projet de loi? Adopté. M. le leader du
 gouvernement.
  
  Renvoi à la Commission de l'aménagement du territoire
  M.
 Fournier : Conformément au premier alinéa de l'article 267 du
 règlement, je fais motion afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission de l'aménagement du territoire et
 pour que le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du
 territoire en soit membre.
  
  
  Mise
 aux voix
  Le Président : Est-ce que la
 motion est adoptée?
  Des voix : Adopté.
  Le Président : Adopté. M. le
 leader du gouvernement.
  M. Fournier : L'article b, M.
 le Président.
  
  Projet de loi
 n° 203
  Le Président : À l'article b
 du feuilleton, j'ai reçu le rapport de la directrice de la législation sur le
 projet de loi n° 203, Loi concernant la vente d'un immeuble situé dans le
 site patrimonial de La Grave. Je pense que c'est aux Îles-de-la-Madeleine...
 C'est ça.
La directrice de la législation a constaté que
 les avis ont été faits et publiés conformément aux règles de fonctionnement des
 projets de loi d'intérêt privé. Je dépose ce rapport.
En conséquence, M. le député des
 Îles-de-la-Madeleine présente le projet de loi d'intérêt privé n° 203, Loi
 concernant la vente d'un immeuble situé dans le site patrimonial de La Grave.
   
  Mise aux voix
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
 ce projet de loi? Adopté. M. le leader du gouvernement.
  
  Renvoi à la Commission
 de la
 culture et de l'éducation
  M.
 Fournier : Conformément au premier alinéa de l'article 267 du
 règlement, je fais motion afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission de la culture et de l'éducation et
 que la ministre de la Culture et des Communications en soit membre, M.
 le Président.
  
  Mise aux voix
  Le Président : Est-ce que
 cette motion est adoptée?
  Des voix : Adopté.
  Le Président : Adopté. M. le
 leader du deuxième groupe d'opposition.
  M.
  Bonnardel : M. le
 Président, je vous demande d'appeler l'article c, s'il vous plaît.
  
  Projet de loi
 n° 204
  Le
 Président : À l'article c du feuilleton, j'ai reçu le rapport
 de la directrice de la législation sur le projet de loi n° 204, Loi
 concernant la Ville de Saint-Joseph-de-Sorel.
La directrice
 de la législation a constaté que les avis ont été faits et publiés conformément
 aux règles de fonctionnement des projets de loi d'intérêt privé. Je
 dépose ce rapport.
En
 conséquence, Mme la députée de Saint-Hyacinthe présente le projet de loi
 d'intérêt privé n° 204, Loi concernant la Ville de
 Saint-Joseph-de-Sorel.
  
  Mise aux voix
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
 ce projet de loi? Adopté. M. le leader du gouvernement.
  
  Renvoi à la Commission
 de
 l'aménagement du territoire
  M.
 Fournier : Conformément au premier alinéa de l'article 267 du
 règlement, je fais motion afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission de l'aménagement du territoire
 et — oh
 surprise! — pour que
 le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire en
 soit membre.
  
  Mise aux voix
  Le Président : Très bien.
 Est-ce que cette motion est adoptée?
  
  Des voix :
 …
  Le Président : Adopté. Le
 ministre ne chômera pas.
  
  Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
 du gouvernement.
  
  Réponse à une pétition
  M.
 Fournier : M. le Président, permettez-moi de déposer la réponse
 du gouvernement à la pétition déposée par la députée de Laviolette le
 1er octobre 2014.
  Le Président : Alors, ce
 document est déposé.
  
  Dépôt de rapports de
 commissions
À la
 rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission des
 institutions et député de Fabre.
  
  Consultations
 particulières
 sur le projet de loi n° 17
  M.
  Ouimet
 (Fabre) : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la
 Commission des institutions qui a procédé à des consultations
 particulières et tenu des auditions publiques, le 12 novembre 2014, sur le
 projet de loi n° 17, Loi modifiant la Loi sur le Barreau, la Loi sur le
 notariat et le Code des professions, et ce, conformément au mandat de
 l'Assemblée.
  Le Président : Ce…
  Des voix : …
  Le Président : Ce rapport est
 déposé.
  
  Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
 de Matane-Matapédia.
  Modifier la réglementation concernant la
 fabrication de vin d'origine québécoise
  M.
  Bérubé : Ça va vous
 intéresser, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
 l'Assemblée nationale, signée par 458 pétitionnaires. Désignation :
 citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
 que la matière première, le raisin, pour la fabrication du vin d'origine
 québécoise est très limitée sur notre territoire;
«Considérant que l'Ontario possède un système
 avec diverses appellations selon la provenance de la matière première;
«Considérant
 qu'on ne demande pas aux microbrasseries québécoises de produire leurs propres
 céréales nécessaires à la conception de leur bière artisanale;
«Et l'intervention réclamée se résume
 ainsi :
«Les
 signataires de cette pétition demandent, à l'Assemblée nationale du Québec, la
 modification de la réglementation concernant la fabrication de vin
 d'origine québécoise afin de mieux répondre à la réalité géographique du
 Québec, de laisser le choix aux
 consommateurs de ce qu'ils veulent dans leur verre, d'assurer la survie des
 vignobles québécois et du tourisme en région.»
Et je certifie que cet extrait est conforme à
 l'original de la pétition.
  Le
 Président : Bien, évidemment… L'extrait de cette pétition est
 déposé. Vous aviez raison, ça m'intéresse. Et il faudra penser à avoir
 quelques ceps dans notre jardin, en avant du parlement.
Il n'y a pas
 de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation
 de droit ou de privilège.
  
  Questions et réponses
 orales
Nous en
 sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales. Et je cède
 la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
  
  Effets
 sur le Québec de l'exportation
 des hydrocarbures albertains
  
  M. Stéphane Bédard
  M.
  Bédard : Vous écoutez attentivement, M. le Président. La
 dernière fois que le premier ministre nous a parlé de l'exportation
 massive de pétrole de l'Ouest — souvenez-vous — par
 le Québec, il nous a dit qu'il était prêt à tout accepter parce que c'était le
 prix de la péréquation, d'être «Canadian». Très édifiant de la part d'un
 premier ministre du Québec, M. le Président.
 Selon son raisonnement, on devrait ici, au Québec, accepter tous les risques
 qui concernent la sécurité, les
 risques environnementaux, sans aucun avantage économique durable parce qu'on
 reçoit de la péréquation.
Pire
 encore, le premier ministre ne fait pas de cas de l'érosion de notre secteur
 manufacturier causée en bonne partie
 par le pétrole albertain. Et les pertes d'emploi dans le secteur manufacturier
 sont très importantes, vous le savez, depuis des années.
Mais
 on apprend, depuis une semaine, dans le dossier d'Énergie Est, on a eu la
 confirmation que, pour ouvrir la voie
 au pétrole bitumineux, on devrait accepter de mettre à risque
 4,5 milliards d'investissements privés, M. le Président,
 42 000 emplois qui sont menacés, et ça, à cause de la péréquation. Le
 gouvernement bat actuellement des records de médiocrité
 en matière de création d'emplois et de perte d'emploi. Je pense qu'on n'a pas
 les moyens de lever le nez sur 42 000 emplois.
Le
 premier ministre préfère défendre Fort McMurray que Bécancour et Valleyfield.
 Je pense qu'on a un sérieux problème. 
 J'aimerais savoir du premier ministre :
 Est-ce qu'il va revoir ses priorités? Est-ce qu'il fera désormais passer le Québec en premier
 en disant non au projet de TransCanada?
  Le Président : M. le premier ministre.
  
  M. Philippe Couillard
  M. Couillard : M. le Président, bien sûr que le Québec
 passe en premier pour tous les Québécois, c'est
 clair. Maintenant,
 il faudrait être conséquent. Ce que je disais à notre
 député… Puis j'ai posé une question à notre collègue, qui d'ailleurs
 n'a pas eu de réponse encore. Je vois que, demain, pour clarifier les priorités
 respectives des partis, il y a une interpellation sur — j'ouvre les
 guillemets — «les avantages de la
 souveraineté du Québec» — je ferme les
 guillemets — ce
 qui, par rapport aux situations que nous vivons sur le plan économique…
  Des voix :
 …
  M.
 Couillard : Bien, je pense que, M. le Président, les citoyens qui sont
 témoins de ce choix de priorité vont s'interroger.
Maintenant,
 sur cette question des échanges économiques canadiens, je me souviens que j'ai
 posé la question à l'opposition, puis ils
 auront peut-être l'occasion, demain, d'y
 répondre : Dans leur projet paradisiaque, là, comment vont-ils compenser les 9 milliards de péréquation, les 16 milliards d'excès de
 dépenses nettes du gouvernement fédéral? Je sais bien que c'est un détail, mais il faudrait peut-être en parler
 un jour.
Également, sur la
 question de l'évolution des coûts du pétrole, bien là
 il faut être conséquent. C'est temps-ci, le prix du pétrole baisse, le dollar canadien
 baisse, c'est à l'avantage des économies
 manufacturières de l'Est du Canada.
 Maintenant,
 je veux être bien clair sur le dernier élément qui sous-tendait la question, il
 n'est pas question d'accepter quelque projet
 que ce soit qui irait en contravention avec les intérêts du Québec et avec les
 règles, les règlements et les lois
 environnementales. C'est clair, on l'a dit et
 on va le répéter. Quant au gaz naturel, on est conscients, bien sûr, de cet
 élément, puis le ministre y a répondu hier, et
 il a indiqué qu'on ferait tout pour s'assurer que l'approvisionnement en gaz naturel soit maintenu et permette la
 réalisation de ces projets. Alors, un peu de mesure dans les propos, je pense,
 ça aide aux débats.
  Le Président : Première complémentaire, M. le chef
 de l'opposition.
  
  M. Stéphane Bédard
  M.
  Bédard : Les propos sont
 conséquents aux risques
 qu'on court au niveau environnemental. Et malheureusement le premier
 ministre atténue ces problèmes et ces risques que nous vivons.
Il
 y a un phénomène évident que tout le monde voit sauf le premier ministre.
 L'exportation de pétrole qui ne fait que
 transiter par le Québec prend une ampleur jamais vue. On parle de pipelines,
 des pétroliers qui partent de Sorel-Tracy, deux trains par jour de 120 wagons qui vont passer dans le Bas-du-Fleuve et en
 Gaspésie.
Les
 projets avancent sans jamais qu'il n'y ait eu de débat au Québec. Est-ce que le
 premier ministre accepte que ce débat ait lieu maintenant?
  • (10 h 30) •
  Le Président : M. le premier ministre.
  
  
  M.
 Philippe Couillard
  M. Couillard :
 M. le Président, je vais rappeler encore une fois qu'il y a des évaluations
 environnementales stratégiques en cours, notamment
 sur la question de l'approvisionnement et du transport des hydrocarbures.
 Alors, ce sont des questions très
 importantes, autant sur le plan économique que
 sur le plan de la sécurité publique et de l'environnement.
Maintenant,
 je suis quand même surpris d'entendre le discours de l'opposition, qui
 maintenant semblent s'objecter au
 pétrole en général, alors qu'ils se sont précipités goulûment,
 je dirais, sur l'île d'Anticosti, qu'ils ont autorisé des forages
 d'exploration sans aucune évaluation environnementale, sans même se demander la
 question, là, élémentaire, M. le Président : Le pétrole d'Anticosti, s'il y en a, par où
 il va sortir d'Anticosti? Par lévitation, M. le Président, vers le ciel,
 probablement. Alors, un peu de constance, s'il vous plaît, de l'autre côté de
 la Chambre.
  Le Président :
 Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
  
  M. Stéphane Bédard
  M.
  Bédard : Quand je pense que c'est le même Parti libéral qui a vendu nos droits
 sur Anticosti pour une bouchée de pain, hein? Quelle belle leçon! Bravo!
 On a été obligés de corriger votre erreur
 encore.
Quand on
 parle, le projet des pipelines, M. le Président, c'est
 qu'on parle de faire du Québec l'autoroute du pétrole de l'Ouest, sans aucun avantage, avec tous les
 risques environnementaux. Il y a une étude très claire de Secor qui parle
 de 42 000 emplois perdus.
Le premier
 ministre, il reste les bras croisés puis il
 parle : On va attendre que tout le monde
 investisse. Il doit mettre un cran d'arrêt sur
 les pertes d'emploi au Québec. Qu'il mette fin à…
  Le Président :
 M. le premier ministre.
  
  M. Philippe Couillard
  M.
 Couillard : Alors, M. le Président, si vraiment on veut dissiper l'inquiétude sur l'emploi au Québec et l'économie,
 je suggère à l'opposition officielle de changer son thème principal, qui d'ailleurs
 est illustré par leur choix de sujet de l'interpellation de demain, puis
 j'y reviens. 
Maintenant,
 oui, effectivement, on s'est précipité sur l'île d'Anticosti, un des plus beaux
 milieux naturels du Québec, sans aucune évaluation environnementale et
 autorisé l'argent des contribuables au niveau de l'exploration. C'est incroyable, c'est incroyable! On a autorisé, M. le
 Président le stockage à Sorel-Tracy du fameux pétrole canadien. Parce qu'ils ne l'aiment pas parce qu'il est canadien,
 je pense, tout le monde est conscient de ça, là. Et on a autorisé le stockage
 et l'expédition. L'expédition vers où? Vers la planète Mars, M. le Président?
  Le Président : Troisième
 complémentaire, M. le chef de l'opposition.
  
  
  M. Stéphane Bédard
  M.
  Bédard : La
 méconnaissance du premier ministre sur le dossier m'inquiète dangereusement,
 mais je suis content de savoir qu'il va être
 là demain, c'est une bonne nouvelle. Il va… Parce que, si on était souverains,
 on ne dirait pas comme lui que c'est
 le fédéral, c'est une compétence fédérale. C'est notre territoire, puis c'est
 nous qui déciderions. Parce que le
 premier ministre, il oublie de dire qu'on a versé, dans les dernières années,
 66 milliards de subventions à l'industrie
 pétrolière, encore 1 milliard de plus cette année, alors qu'Hydro-Québec
 n'a rien reçu. Moi, j'aimerais ça que le premier ministre vienne parler
 demain de l'importance de défendre notre territoire.
  Le Président : M. le premier
 ministre.
  
  
  M. Philippe Couillard
  M.
 Couillard : Bien, M. le
 Président, entre discuter d'économie avec des entrepreneurs puis parler d'un
 référendum sur la séparation du Québec, le choix est clair, le choix
 n'est pas compliqué.
Maintenant,
 je vais ajouter un autre thème à cette discussion de demain. Je comprends, là,
 que, dans leur esprit, il n'y aurait aucun transport de pétrole de
 l'Ouest canadien sur le territoire du Québec, c'est ce que j'ai bien compris. Donc, on sort du libre-échange nord-américain, en
 passant, avec l'indépendance du Québec. On vient d'avoir une annonce, M. le Président. Le Parti québécois veut sortir du
 libre-échange nord-américain, advenant l'accès à la souveraineté, parce
 que c'est la conséquence directe de ce que vous venez de mentionner. Alors,
 soyez un peu…
  Des voix : …
  M. Couillard : La vérité fait mal,
 la vérité… Il y a des questions…
  Le Président : En terminant.
  
  M.
 Couillard : Mais, M. le Président…
  Des voix :
 …
  Le
 Président : On se calme. C'est le début, là, de la période de
 questions, ce serait bête de la laisser comme ça. M. le premier
 ministre, en concluant.
  M.
 Couillard : En plus, c'est la Journée de la gentillesse, M. le
 Président, franchement.
  Le Président :
 ...on reviendra avec la gentillesse. Principale, M. le député de
 Lac-Saint-Jean.
  
  Utilisation de fonds publics à des fins personnelles par
 l'ex-présidente du Tribunal administratif du Québec
  
  
  M. Alexandre Cloutier
  M.
 Cloutier : M. le Président, en février 2014, le Vérificateur
 général a blâmé sévèrement l'ex-juge en chef du Tribunal administratif du Québec, Hélène de Kovachich, pour avoir
 utilisé plus de 200 000 $ de fonds publics pour se défendre
 dans une affaire qui lui était pourtant purement personnelle.
Ce
 qui est encore plus troublant, ce sont les conclusions du rapport d'enquête du
 Conseil de la justice, dans lequel on
 apprend que l'actuel leader du gouvernement avait été mis au courant de la
 situation dès le début, avant l'octroi du contrat, et a même offert son soutien à Mme de Kovachich.
 Mme de Kovachich avait pris le soin d'appeler le ministre pour lui expliquer, et je cite, la nature des
 procédures, les raisons pour lesquelles elles ont été prises et même l'identité
 des parties. Bref, M. le Président, le ministre savait tout.
Est-ce
 qu'il est conscient que son inaction entache tout le système de justice et que
 la facture va être refilée aux Québécois?
  Le Président :
 M. le leader du gouvernement.
  
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M.
 Fournier : Oui, le rapport du Vérificateur auquel le collègue
 fait référence, de février, cite, entre guillemets les propos de la
 personne en question. Elle dit ceci, et c'est entre guillemets : «Le
 ministre m'a alors dit qu'il ferait connaître
 au sous-ministre la situation et que celui-ci communiquerait avec
 moi. Le lendemain, je me suis entretenue avec le sous-ministre, Me Denis
 Marsolais, que le ministre avait informé de la situation.»
Voilà
 l'intervention que j'ai faite, avec les informations que j'avais, pour
 permettre à ce que le sous-ministre et l'administration
 publique puissent donner les indications à suivre. Ce qui s'est fait par la
 suite, documenté dans ce rapport et
 dans l'autre rapport qui a été rendu public hier, fait état de tout le reste du
 sujet. Et, si le collègue veut laisser là où il était hier pour continuer de faire des insinuations qui ne sont même pas
 dans les documents, il portera les propos qu'il tient et la réputation
 qu'il se fera à cet égard.
  Le Président :
 Je vous invite…
  Une voix :
 ...
  Le Président :
 S'il vous plaît! Je vous invite évidemment à éviter les imputations de motifs à
 nos collègues. M. le député, en complémentaire.
  
  
  M. Alexandre Cloutier
  M.
 Cloutier : M. le Président, le ministre de la Justice, qui reçoit un appel de la présidente du
 Tribunal administratif du Québec, le ministre de la Justice reste les deux bras croisés, trouve ça normal, ne
 prend même pas la peine de demander un
 avis externe pour s'assurer que cette personne-là ne se retrouve pas à la fois
 juge et partie, ce qui était clairement son cas, c'est pour ça que le Vérificateur
 général manquait de mots pour décrire
 tout le problème de partialité dans ce dossier-là.
 M.
 le ministre de la Justice, comment avez-vous pu rester les deux bras croisés
 comme vous l'avez fait?
  Le Président :
 M. le leader du gouvernement.
  
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M.
 Fournier : C'est sûr,
 c'est sûr que, si je n'avais pas mis directement l'administration publique en
 lien, je serais resté les deux bras
 croisés. Ce que j'ai fait, c'est de m'assurer que l'administration publique et
 le sous-ministre puissent s'assurer
 du suivi approprié. Par la suite, deux rapports disent exactement le contraire
 de ce que le député est en train de dire. Je le laisse dire des choses
 qui sont contraires à la vérité, mais, si, à chaque jour, c'est ce qu'il fait,
 il se fait une très mauvaise réputation pour la suite.
  
  Le Président :
 Complémentaire, M. le député de Sanguinet.
  
  
  M. Alain Therrien
  M.
  Therrien : M. le
 Président, l'inaction du ministre a coûté plus de 200 000 $ aux fonds
 québécois. Quelles démarches le président du
 Conseil du trésor a-t-il entamées afin que les contribuables puissent récupérer
 les sommes qui ont été englouties par l'inaction du ministre?
  Le Président : M. le leader
 du gouvernement.
  
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M.
 Fournier : Trois questions en ligne prétendant à une inaction,
 alors qu'il y a deux rapports du vérificateur et de la justice administrative qui disent exactement le contraire. Je
 souhaite qu'un jour le Parti québécois soit capable de dire la vérité
 dès le premier coup.
  Le Président : Mme la leader
 de l'opposition.
  Mme
  Maltais :
 M. le Président, on doit prendre la parole des collègues, surtout quand cette
 parole est fondée sur des rapports explicites.
  Des voix : …
  Le Président : S'il vous
 plaît! M. le leader du gouvernement.
  M. Fournier : Les rapports en
 question contredisent les propos de deux députés du Parti québécois.
  • (10 h 40) •
  Le
 Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
 M. le leader, on ne peut pas, effectivement, ne pas prendre la parole d'un député. Je comprends que
 vous avez vous-même plaidé, avec justesse, d'ailleurs, les cas que vous avez donnés, c'est-à-dire le rapport du
 Vérificateur général et celui d'un autre rapport, là, là, je ne sais pas, je n'ai pas compris lequel. Ceci étant dit, je pense
 qu'on ne peut pas, comme groupe, faire
 en sorte de porter des accusations
 comme celles que vous avez portées. Alors, on doit éviter ça. M. le
 leader du gouvernement.
  M.
 Fournier : J'espère
 que ça s'applique à ceux qui ne disent pas les choses qui sont dans le rapport,
 j'espère. C'est un minimum.
  Le Président : Mme la leader.
  Mme
  Maltais : M. le
 Président, je vous ai demandé, comme il est d'usage, qu'il retire ses propos.
 Nous nous attendons à ce que le leader retire ses propos, et le débat est
 terminé.
  Le Président :
 J'ai demandé la collaboration du leader. J'ai demandé la collaboration du
 leader. Je vous ai dit que ces propos-là étaient non parlementaires.
  Une voix : …
  Le
 Président : S'il vous plaît! Je n'ai pas besoin d'aide, je
 devrais être capable de faire ça moi-même. Je vais demander… M. le
 leader, vous avez quelque chose à ajouter?
  M.
  Bonnardel :
 …vieilles chicanes entre les deux vieux partis puis aller aux vraies questions,
 s'il vous plaît?
  Le
 Président : Moi, je pense avoir avisé de façon… Je pense avoir
 avisé de façon claire et correcte le leader du gouvernement. Effectivement, je l'ai avisé et je pense qu'il a bien
 compris. Et, dans ce cas-ci, je vais passer la parole au chef du
 deuxième groupe d'opposition.
  
  Compressions budgétaires
 dans l'innovation
 et la recherche universitaire
  
  
  M. François Legault
  M. Legault :
 M. le Président, on est d'accord, à la CAQ, pour dire qu'il faut réduire les
 dépenses du gouvernement pour
 atteindre l'équilibre budgétaire, tellement d'accord que nous, on a présenté un
 plan détaillé avant l'élection. Par contre, quand on choisit où couper, il faut être stratégique. Et, M. le
 Président, l'économie du Québec, on le voit, fait du surplace actuellement. Nous, on a déposé un plan pour relancer
 l'économie, ça s'appelle le Projet Saint-Laurent, puis, au coeur de ce projet, ce qu'on
 dit, c'est que l'avenir du Québec, ça passe par l'éducation puis par
 l'innovation. Puis, comme l'ont fait tous les endroits dans le monde qui
 ont du succès, il faut rapprocher une partie de la recherche universitaire des entreprises pour innover puis éventuellement
 exporter. Or, on apprend ce matin que le gouvernement vient de rajouter
 une couche de coupures dans les universités. On va couper 200 millions de
 dollars. Quel manque de vision de la part du gouvernement dans le choix d'où on
 fait des ajustements! 
Donc,
 M. le Président, est-ce que le premier ministre est conscient que nos
 universités sont les moteurs de l'innovation au Québec et que c'est un
 grave manque de vision de couper dans nos universités?
  Le Président :
 M. le premier ministre.
  
  
  M. Philippe Couillard
  M. Couillard : M. le Président, j'ai déjà dit à notre collègue à quelques reprises que
 son plan Saint-Laurent était intéressant,
 mais il manque de largeur puis il manque de profondeur. Il manque de profondeur
 parce qu'il faut parler de bien
 d'autres choses que ce qui est dans ce plan-là, puis il manque de largeur parce
 qu'il faut parler d'autres choses que de la vallée du Saint-Laurent. Il faut
 parler de toutes les régions du Québec.
Maintenant,
 je suis rassuré, encore une fois, de l'entendre dire qu'il soutient l'intention
 du gouvernement d'atteindre l'équilibre budgétaire, ce qui passe par un
 contrôle des dépenses de l'État, ce qui passe par un effort auquel tous et toutes participent. On l'a vu, M. le Président,
 plusieurs milieux, un après l'autre, se sont engagés avec nous dans ce combat
 qui est essentiel pour l'avenir du Québec et
 nos enfants, parce qu'on ne leur laissera pas le Québec dans l'état où il est
 actuellement, enchaîné par des déficits structurels puis une dette importante.
Alors,
 M. le Président, que notre collègue nous dise… qu'il soit précis parce qu'il
 sera d'accord avec moi pour dire que,
 lorsqu'on a publié nos cadres financiers respectifs, personne n'avait été mis
 au courant de la raison pour laquelle il
 n'y avait pas eu de crédits budgétaires, qu'on faisait face à un déficit de
 plus de 5 milliards cette année et de 7 milliards l'an
 prochain.
Alors, moi, je suis prêt à écouter ses
 suggestions. Comment, lui, contrôlerait-il les dépenses de l'État? Où ferait-il
 les soustractions qu'il faut faire, M. le
 Président, dans les dépenses? Ce que je comprends des deux côtés de
 l'opposition, c'est qu'on est d'accord pour atteindre l'équilibre, mais
 contre toutes les mesures qui permettent d'y arriver.
  Le Président :
 Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
  
  
  M. François Legault
  M. Legault : M. le Président, est-ce que le premier ministre sait que,
 dans la vallée du Saint-Laurent, il y a 80 % de la population du Québec
 qui habite là? Est-ce que le premier ministre sait que, dans la vallée du
 Saint-Laurent, il y a 97 % de la
 recherche universitaire qui se fait là? Donc, est-ce que le premier ministre
 peut arrêter de jouer les régions une contre
 les autres? M. le Président, est-ce qu'il peut arrêter de faire de la
 diversion? Est-ce qu'il peut être digne de son poste puis avoir un peu…
  Le Président :
 M. le premier ministre.
  
  
  M. Philippe Couillard
  M. Couillard : M. le Président, notre vision, c'est un
 développement économique pour tout le Québec, pour tous les Québécois et les Québécoises dans toutes les
 régions du Québec, en prenant pour acquis l'importance fondamentale de la région métropolitaine, en passant. On y sera
 lundi pour cette activité Je vois Mtl. La vitalité et le développement de
 Montréal, c'est essentiel pour tout le Québec.
Mais
 il devrait se rendre compte, notre collègue, que, dans sa question, lui-même
 dresse les régions les unes contre les
 autres. Quand il s'oppose, M. le Président, à tout projet d'emploi industriel
 pour la Gaspésie, que ce soit l'éolien ou que ce soient les cimenteries, il dit
 aux régions : Je ne suis pas intéressé à vous, débrouillez-vous, moi, je m'occupe de
 mes comtés stratégiques puis, le reste du Québec, je ne m'en occupe pas.
  Le Président : Deuxième complémentaire, M. le chef
 du deuxième groupe d'opposition.
  
  
  M. François Legault
  M.
 Legault : M. le Président, je
 sais que le premier ministre a lu le chapitre de mon livre sur la stratégie
 maritime. Est-ce qu'il pourrait
 maintenant lire le chapitre sur l'éducation, lire le chapitre sur l'innovation?
 L'avenir, au Québec, ça passe par l'éducation
 puis l'innovation.
 C'est
 une mauvaise idée de couper 200 millions dans les universités. Est-ce qu'il peut commencer à faire preuve
 d'un peu de vision?
  Le Président : M. le premier ministre.
  
  
  
  M. Philippe Couillard
  M.
 Couillard : M. le Président, tout le monde le sait, tout le
 monde est d'accord que l'avenir du Québec passe par l'éducation et l'innovation. Mais, quand on doit faire l'équilibre
 budgétaire, il faut qu'on aille voir où sont les postes budgétaires du gouvernement. Alors, il est clair
 que le réseau de la santé — puis notre collègue fait une réforme courageuse pour diminuer la bureaucratie, permettre de donner
 plus d'argent pour les soins des patients — ça fait partie de l'effort. C'est clair que, le réseau de l'éducation, on y
 repense et on y pense continuellement pour donner la priorité à la salle de
 classe, que ce soit au primaire, au
 secondaire, au collégial ou au niveau universitaire. Et on va faire tout ce
 qu'il faut pour soutenir nos milieux d'enseignement, du début à la fin
 de la formation.
Alors, il
 n'apporte rien de nouveau au débat aujourd'hui. Ce qu'il faut faire… Ce qu'il
 faut dire aux Québécois, c'est que,
 si on dit non à toutes les mesures qui permettent d'atteindre l'équilibre, on dit
 non à l'équilibre lui-même…
  Le Président :
 En terminant.
  M. Couillard : …puis on condamne le Québec au déficit chronique.
  Le Président :
 Principale, Mme la députée de Montarville.
  
  Récupération de sommes
 d'argent obtenues
 frauduleusement par des entreprises
 de l'industrie de la construction
  
  
  Mme Nathalie Roy
  Mme Roy
  (Montarville) : Oui, M. le Président. Pendant que le
 gouvernement se traîne les pieds, la ville de Montréal,
 elle, agit. Forte des aveux entendus à la commission Charbonneau, la ville a
 adopté une résolution pour récupérer l'argent
 volé par l'entreprise Construction Frank Catania. Sur 23 contrats totalisant
 100 millions de dollars, elle a identifié 21 millions payés en trop à Catania. Montréal va donc présenter une
 réclamation auprès du liquidateur de la firme,
 qui a cessé toute activité. Pendant
 que Montréal est capable d'agir auprès d'une firme qui liquide ses actifs, le
 gouvernement libéral ne fait rien
 auprès des firmes qui, elles, reçoivent toujours des contrats du gouvernement.
 Tout ce que le gouvernement fait, c'est de nous dire : Patientez, il y a une loi qui s'en vient.
Le premier
 ministre peut-il nous expliquer qu'est-ce qui l'empêche de faire comme la ville
 de Montréal et d'agir tout de suite pour récupérer l'argent volé pendant
 que les firmes sont encore solvables?
  Le Président :
 Mme la ministre de l'Immigration.
  
  
  Mme Kathleen Weil
  Mme Weil : M. le Président, je veux rassurer ma
 collègue que la ministre de la Justice, elle a eu l'occasion de le dire en Chambre et réitérer, qu'elle a l'intention de déposer un projet de
 loi très bientôt. L'enjeu est très sérieux, il faut récupérer ces sommes. La commission Charbonneau a
 permis de dévoiler des stratagèmes, et c'est un enjeu important, que les
 contribuables puissent recevoir cet argent qui a été pris de différentes
 façons. Donc là…
  Une voix :
 …
  Mme Weil :
 Pardon?
  Des voix :
 …
  Mme Weil :
 Bien, toutes sortes…
  Le Président :
 S'il vous plaît! J'aimerais entendre la réponse. Mme la ministre de
 l'Immigration.
  Mme Weil : …la question, je réponds à la
 question. Je n'ai pas compris. Alors, des commentaires ont été faits par rapport au projet de
 loi n° 61 qui a été déposé par l'ancien gouvernement. Les
 commentaires ont été que les mesures n'allaient
 pas… n'étaient pas satisfaisantes, donc il y avait lieu de revoir le projet de
 loi et déposer un nouveau projet de loi. Alors, je veux confirmer en
 cette Chambre l'intention d'aller jusqu'au bout, M. le Président.
  Le Président :
 Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
  
  
  Mme Nathalie Roy
  Mme Roy
  (Montarville) : M. le
 Président, on vient de l'entendre encore, ça
 fait des mois que le gouvernement nous
 dit qu'un projet de loi sera déposé. En date d'aujourd'hui, il n'y a toujours
 rien au menu législatif pour récupérer l'argent volé de la collusion. Or, le leader sait
 très, très bien que tout projet de loi déposé après
 le 15 novembre, donc, dans
 deux jours, ne peut pas être adopté avant la fin de
 la session — article 22. Ça signifie donc que le
 gouvernement ne fera strictement rien avant 2015, s'il bouge.
Attendez-vous que le
 temps s'écoule et qu'il soit trop tard pour agir, la prescription?
  • (10 h 50) •
  Le Président : M. le leader du gouvernement.
  
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M. Fournier : Sur le processus législatif, M. le
 Président, qu'il me soit permis de dire qu'il nous est arrivé à quelques occasions, avec le consentement de
 l'ensemble de la Chambre, de déposer des projets de
 loi et de les adopter, même le jour même, peu importe la date où ils sont déposés. Il peut même
 arriver qu'on les dépose avant la date à laquelle vous faites référence, mais que le souhait
 légitime de consultations particulières, de débats sur l'étude article par
 article fasse en sorte qu'on ne puisse pas l'adopter durant cette
 session-là.
Ce
 qui doit être fait dans le processus, c'est étudier la mesure législative appropriée.
 Ma collègue vient de dire combien notre ministre de la Justice y
 travaille. Elle a déjà eu l'occasion de le dire : dès qu'elle sera en
 mesure de le déposer…
  Le Président :
 En terminant.
  M. Fournier :
 …elle le déposera et comptera sur l'appui de chacun de nos collègues.
  Le Président :
 Deuxième complémentaire, Mme la députée de Montarville.
  
  
  Mme Nathalie Roy
  Mme
 Roy
  (Montarville) : Vous savez, M. le Président, le
 gouvernement n'a fait aucune réclamation auprès des entreprises qui ont avoué nous avoir volés. Il n'a
 entrepris aucune procédure judiciaire. Il repousse maintenant l'adoption
 de son fameux projet de loi à Dieu sait quand; on l'attend.
On
 comprend que le Parti libéral est mal à l'aise avec ce dossier. Les firmes qui ont
 fait de la collusion sont les mêmes qui ont contribué pendant des années
 à la caisse du Parti libéral. 
Est-ce que c'est ça,
 les vraies raisons de son manque d'action?
  Le Président :
 M. le leader du gouvernement.
  
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M.
 Fournier : Tout d'abord, nous y travaillons, M. le Président.
 Le projet de loi va arriver. Vous aurez l'occasion d'y participer. Ce à quoi vous faites référence,
 des sommes d'argent et le domaine politique, elles ont été aussi à chacun
 des partis politiques, même celui dans
 lequel était votre chef. Il a même été président de campagne de financement
 alors qu'il était au Parti québécois.
 Alors, je veux simplement vous dire ceci : Ce qu'on veut tous, c'est que
 nous ayons une loi qui nous permet
 d'agir, nous y travaillons. Lorsqu'elle va arriver, j'espère que vous allez
 l'appuyer, un, deux, trois, le jour même. Je compte sur vous.
  Le Président :
 Principale, M. le député de Lévis.
  
  Sécurité des aînés dans les résidences
 et les centres d'hébergement
  
  
  M. François Paradis
  M. Paradis
 (Lévis) : M. le Président, on apprend, ce matin, que la Sûreté du
 Québec a déposé son rapport d'enquête au
 Directeur des poursuites criminelles, suite au tragique incendie de
 L'Isle-Verte; c'était en janvier dernier. Au-delà de cette importante enquête, la question fondamentale de la
 sécurité demeure. Dans les CHSLD, la situation est inquiétante parce que, selon les plus récentes
 données, 25 n'ont pas de gicleurs, et 31 ne sont que partiellement protégées.
 Pourtant, un an avant cet incendie, des
 représentants des ministères de la Santé et de la Sécurité publique avaient
 statué sur l'urgence d'installer des gicleurs dans les CHSLD.
Lors
 de l'étude des crédits en juin dernier, un sous-ministre à la Santé a affirmé
 que le plan gouvernemental était que
 tous les CHSLD soient dotés d'un système de gicleurs d'ici cinq ans. Cinq ans
 pour installer des gicleurs dans 56
 CHSLD, c'est trop long. Les aînés veulent des réponses. 
Ma
 question au ministre de la Santé est précise : Quand tous les CHSLD du
 Québec seront-ils dotés de gicleurs?
  Le Président :
 Mme la ministre de la Sécurité publique.
  
  
  
  Mme Lise Thériault
  Mme
 Thériault : Oui. Merci, M. le Président. M. le Président, je
 pense que notre collègue a souligné avec raison ce matin qu'il y a des éléments troublants concernant le terrible incendie qu'il y a eu à L'Isle-Verte. Nous avons tous
 été témoins, au mois de janvier
 dernier, des événements qui se sont passés là-bas,
 qui sont tragiques. Le collègue sait également
 qu'il y a présentement une enquête du coroner qui est en cours, que
 l'enquête a été confiée à Me Cyrille Delâge au mois d'août dernier. Et il est évident que le coroner,
 Me Delâge, devrait nous faire des recommandations à la suite des audiences qu'il fera de
 manière publique à Rivière-du-Loup à compter de la semaine prochaine.
 M. le Président, j'ai eu l'occasion de dire que le mandat de Me Delâge, c'était de
 faire toute la lumière sur ce qui s'est
 passé : non seulement sur les temps d'intervention, sur l'intervention
 des pompiers et des premiers répondants, mais également toutes les questions
 de sécurité qui sont dans nos résidences pour personnes âgées. C'est vrai pour
 les résidences privées, c'est vrai pour les centres d'hébergement, soins de longue durée. Et, M.
 le Président, il est évident qu'avec le terrible drame qui se passe présentement le gouvernement sera très attentif aux recommandations qui découleront du rapport du coroner… de Me Delâge, M. le
 Président, mais on va le laisser faire son travail.
  Le Président : Première
 complémentaire, M. le député de Lévis.
  
  
  M. François Paradis
  M. Paradis (Lévis) : Parlons de
 temps, parlons de calendrier, le dépôt de ce rapport d'enquête nous rappelle l'urgence d'agir. La sécurité de nos aînés,
 partout au Québec, n'a pas de prix, vous le savez. Des centaines de
 personnes âgées en perte
 d'autonomie habitent actuellement dans des CHSLD qui ne sont pas adéquatement
 protégés contre les incendies, ce n'est pas
 normal. 
 Est-ce que
 le ministre de la Santé trouve normal que ça prenne cinq ans — c'est
 le délai qu'on s'est donné — avant
 l'installation des gicleurs dans des CHSLD?
  Le Président : M. le ministre
 de la Santé.
  
  
  M. Gaétan Barrette
  M.
 Barrette : M. le Président, évidemment, la sécurité des personnes âgées, c'est une
 priorité pour notre gouvernement, et
 je rappellerai au député de Lévis évidemment que, des personnes
 âgées, il y en a dans les CHSLD, mais
 il y en a aussi à l'extérieur, dans des résidences pour personnes âgées, auxquelles nous portons aussi toute notre attention sur le sujet de la sécurité.
 Alors, je tiens à lui signaler qu'il y a plus que les CHSLD à qui il faut
 s'adresser.
Ceci dit, M.
 le Président, comme ma collègue ministre de la Sécurité publique vient de le
 mentionner, il y a une enquête du
 coroner qui est… une enquête qui est en cours pour… de laquelle on devra
 prendre considération éventuellement. Et
 nous avons travaillé, pendant cette période-ci, pour évaluer tous les besoins,
 et ils sont évalués ainsi que leurs coûts, et, lorsque le temps sera
 venu, c'est-à-dire au rapport du coroner, la décision sera…
  Le Président : Deuxième
 complémentaire, M. le député de Lévis.
  
  
  M. François Paradis
  M. Paradis (Lévis) : Est-ce que le
 rapport d'enquête empêche d'agir le gouvernement? Lorsque la Coalition avenir Québec a posé une question au ministre de
 la Santé en juin dernier sur l'urgence d'installer des gicleurs, il a dit
 que la réglementation serait mise à niveau dans les prochaines semaines. On est
 le 13 novembre aujourd'hui.
Au nom de la
 sécurité de nos aînés, le ministre peut-il nous donner maintenant le calendrier
 prévu pour l'installation de gicleurs dans les CHSLD non protégés au
 Québec?
  Le Président : M. le ministre
 de la Santé.
  
  
  M. Gaétan Barrette
  M.
 Barrette : M. le Président, évidemment, comme je… et je vais répéter,
 évidemment, l'essentiel de la réponse, il
 y a une séquence que nous n'avons pas le choix de suivre dans ce domaine. La
 sécurité des personnes âgées et dans les CHSLD et en résidences pour personnes âgées doit être prise en
 considération, et il m'apparaît tout à fait raisonnable de faire en sorte que nous mettions en place une
 politique qui soit — et je
 pourrais même citer un de mes collègues — globale et intégrée dans la province
 de Québec pour assurer la sécurité.
Les travaux,
 M. le Président, quant à l'évaluation de la faisabilité… la faisabilité, elle
 est là, mais des investissements et
 de la façon de déployer ces gicleurs-là sont en cours pour toute la population des
 personnes âgées, que je tiens ici à rassurer.
  Le Président : En terminant.
  M. Barrette : La sécurité est une
 priorité de notre gouvernement.
  
  Le
 Président : Principale, M. le député de Rousseau.
  
  Situation économique et financière du Québec
  
  
  M. Nicolas Marceau
  M.
 Marceau : M. le Président, hier, le gouvernement fédéral a
 présenté sa mise à jour économique, démontrant une fois de plus le déséquilibre entre les moyens d'Ottawa et ceux du
 Québec. Pendant qu'ici, à Québec, le gouvernement libéral prépare sa prochaine ronde de hausse de
 taxes, de tarifs et d'impôt, là-bas, à Ottawa, le gouvernement fédéral flambe
 des milliards en distribuant des
 bonbons électoraux. Pendant qu'ici, à Québec, le gouvernement libéral augmente
 les tarifs de garderie, pendant qu'il
 coupe dans l'aide aux devoirs et dans le développement régional et pendant
 qu'il accepte sans broncher la coupe de 10 milliards dans le
 transfert en santé, à Ottawa on engrange des surplus.
M.
 le Président, est-ce que le ministre des Finances peut nous dire si cette
 situation résulte de : a, sa mauvaise gestion des
 finances publiques et de l'économie; b, du déséquilibre fiscal structurel entre
 Québec et Ottawa; ou, c, toutes ces réponses?
  Le Président :
 M. le ministre des Finances.
  
  
  M. Carlos J Leitão
  M. Leitão :
 M. le Président, la réponse est c, aucune de ces deux-là.
  Une voix :
 …
  M. Leitão :
 Merci, c'est intelligent. Tout à fait. Bon. Parlons de déséquilibre fiscal.
 J'aimerais rappeler à nos collègues qu'il y
 a eu un budget au mois de juin, le 4 juin dernier, et qu'ici, à la section F,
 section F, on parle abondamment du
 déséquilibre fiscal, on parle abondamment des études que notre collègue est
 très bien au courant parce qu'on a poursuivi dans le même ordre d'idées
 de ce qui était déjà là. Donc, il n'y a rien de nouveau.
En
 plus, à la réunion du conseil de la Confédération à Charlottetown cet été, le
 premier ministre ainsi que tous ses homologues
 des autres provinces se sont mis d'accord unanimement pour décrier cette
 disparité fiscale entre le fédéral et
 les provinces et à faire tous les efforts nécessaires pour convaincre le
 gouvernement fédéral de changer son approche et de surtout augmenter ses transferts en santé et en infrastructures.
 Donc, le processus est en marche. Je ne vois pas où est le grand
 mystère, M. le Président.
  Le Président :
 Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
  
  
  M. Nicolas Marceau
  M.
 Marceau : Alors, M. le Président, le ministre a répondu c. Dans
 c, il y avait a, puis je vais relire a, c'était sa mauvaise gestion des
 finances publiques et de l'économie. Alors, ça me conforte dans ce que je
 pensais.
M.
 le Président, les finances du Québec puis les finances d'Ottawa, c'est deux
 mondes qui s'éloignent. Au Québec, on
 a une baisse de croissance, une baisse des emplois, des coupes, des hausses de
 taxes, des impôts et des tarifs qui s'en viennent; à Ottawa,
 augmentation de la croissance, augmentation de l'emploi puis des surplus.
M.
 le Président, le ministre nous a dit a, il nous a dit c. Quelle est la part de
 responsabilité du gouvernement libéral…
  • (11 heures) •
  Le Président :
 M. le ministre des Finances.
  
  
  M. Carlos J Leitão
  M. Leitão :
 Quand on parle de mauvaise gestion, M. le Président, j'aimerais juste
 rappeler un petit détail. Aujourd'hui, au
 mois de novembre 2014, on aurait dû être en situation de surplus budgétaire. Le
 gouvernement du Québec s'était engagé
 à arriver à l'équilibre à la fin de l'année fiscale, au 31 mars 2014, et,
 woups! il y a exactement un an, on a avoué que ce ne serait pas possible,
 et on se retrouve avec un déficit d'à
 peu près 3 milliards de dollars et qui aurait été, cette année, bien plus
 élevé que ça si on ne faisait absolument rien. Donc, quand on parle de mauvaise
 gestion, M. le Président, il va falloir regarder un petit peu dans sa cour
 avant de dire de telles choses.
  Le Président :
 En terminant.
  M.
 Leitão : En plus, en
 terminant, je veux rappeler à tout le
 monde ici, l'économie du Québec
 s'améliore, la croissance...
  Le Président :
 Deuxième complémentaire, M. le député de Rousseau.
  
  M. Nicolas Marceau
  M. Marceau : …il s'est perdu
 82 000 emplois à temps plein au Québec, puis pendant ce temps-là, de
 l'autre bord, il s'est créé 131 000 emplois. La vérité, là, c'est que le gouvernement
 libéral, là, le gouvernement libéral, en empruntant le plan de la CAQ, a battu un record de
 médiocrité vieux de 23 ans d'un autre gouvernement libéral, M. le Président.
Alors, M. le Président, on a besoin d'un plan de relance de l'emploi au Québec. Le ministre
 s'y refuse, il a été rabroué par le premier ministre. Qu'il écoute le premier ministre, qu'il écoute le ministre de l'Économie puis
 qu'il nous dépose un vrai plan de relance.
  Le Président : M. le ministre
 des Finances.
  
  M. Carlos J Leitão
  M.
 Leitão : M. le Président, le plan de relance, il a été annoncé ici le
 4 juin. Je sais qu'il y a beaucoup de pages, ça prend du temps, ça prend du temps à lire. Ça
 prend du temps à lire, il y a beaucoup de pages, ça prend de la concentration…
  Des voix : …
  Le Président : Là, s'il vous
 plaît, là, c'est trop bruyant. La question a été bien posée, dans l'ordre,
 j'aimerais entendre la réponse aussi.
  M.
 Leitão : Ça prend de la concentration pour lire ça. Évidemment, quand
 notre tête est ailleurs, et on veut toutes sortes d'autres
 considérations, on ne regarde pas ce qui est ici.
Pour ce qui
 est de la… Encore une fois, je reviens à la mauvaise gestion, M. le Président.
 On devrait être dans une situation
 d'équilibre budgétaire et on ne l'est pas, nous faisons face à un déficit qui
 aurait été de 5,8 milliards si on n'avait
 posé aucun geste. Mauvaise gestion? Voyons! C'était ça, la mauvaise gestion. On
 n'a pas réussi à équilibrer le budget comme on s'était engagé…
  Le Président : En terminant.
  M.
 Leitão : …on s'était engagé jusqu'au mois de novembre 2013. Tout
 allait bien, on va remplir nos obligations, on va…
  Le Président : M. le député
 de Saint-Jean, en principale.
  
  Mission des carrefours
 jeunesse-emploi
  
  M. Dave Turcotte
  M.
  Turcotte :
 Les carrefours jeunesse-emploi aident 60 000 jeunes par année. Avec la
 réforme du ministre, ce n'est que les
 jeunes à l'aide sociale et à l'assurance-emploi qui seront aidés, c'est
 40 000 jeunes qui seront mis de côté : les 16, 17 ans, les jeunes qui ont un emploi précaire qui veulent
 améliorer leur sort, ceux que leurs parents gagnent trop pour être à
 l'aide sociale.
Depuis
 l'arrivée au gouvernement des libéraux, c'est 82 000 emplois de perdus. La
 promesse de créer 250 000 emplois est devenue une cible.
Quel message
 le ministre lance aux 40 000 jeunes à qui on leur ferme la porte de leurs
 CJE? Inscrivez-vous au chômage ou à
 l'aide sociale pour être aidés? Ou est-ce que le ministre va dire comme
 l'ancien premier ministre Jean Charest : Allez vous trouver une job dans le Nord, comme il l'avait dit aux
 étudiants? Le ministre doit se rendre à l'évidence, tous les jeunes
 doivent être aidés.
Pourquoi le ministre s'entête-t-il à mettre de
 côté 40 000 jeunes?
  Le Président : M. le ministre
 de l'Emploi.
  
  M. François Blais
  M.
 Blais : Alors, je voudrais remercier le collègue pour sa question. Je
 le remercie aussi pour la chance qu'il m'a donnée la semaine dernière, en interpellation, de clarifier un certain
 nombre de choses, hein, sur l'avenir des carrefours jeunesse-emploi.
Donc, il l'a
 reconnu, je pense, avec moi lors de cette interpellation, il n'y a pas de
 fermeture, hein, des carrefours jeunesse-emploi.
 On leur demande — et c'est
 tout à fait normal — de
 prioriser leurs actions. Dans «carrefour jeunesse», il y a «carrefour», «jeunesse», «emploi», et on veut
 qu'ils insistent davantage sur les personnes qui sont plus éloignées du
 marché du travail. Ça me semble tout à fait normal.
Les
 carrefours jeunesse n'ont pas à fermer leurs portes à quiconque, hein? Nous les
 finançons, mais il y a aussi d'autres
 organismes qui les financent. Il n'y a pas d'exclusion d'aucune personne dans
 ce que nous leur demandons, nous leur demandons de prioriser vers les
 jeunes qui sont plus éloignés du marché du travail. Dans les contrats qui
 seront négociés avec eux, il y aura aussi de la place pour d'autres jeunes,
 bien entendu.
  
  Le Président :
 Première complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
  
  M. Dave Turcotte
  M.
  Turcotte :
 De ces 40 000 jeunes, Samuel Duclos, 18 ans, n'est ni prestataire
 d'aide sociale ni d'assurance-emploi.
 Il dit : «J'ai lâché l'école à 13, 14 ans parce que je n'aimais pas
 ça, parce que je lôfais l'école. Depuis, je travaillais pour rien, mon argent n'allait pas à la bonne
 place, la drogue, les délits. Pas d'argent, pas de travail, pas d'école, pas de
 logement et pas de but.» C'est son carrefour jeunesse-emploi qui l'a aidé à se
 trouver un métier, à retourner à l'école.
Pourquoi le ministre veut mettre de côté Samuel
 Duclos et les autres 40 000 jeunes du Québec?
  Le Président : M. le ministre
 de l'Emploi.
  
  M. François Blais
  M.
 Blais : Alors, bien sûr, il ne faut mettre personne de côté. J'espère
 que les carrefours jeunesse n'ont pas l'intention de mettre quiconque de
 côté. Cependant, hein, il faut le rappeler, on a eu l'occasion d'en discuter
 lors de l'interpellation la semaine
 dernière, les carrefours jeunesse rencontrent de moins en moins de jeunes.
 C'est 10 000 jeunes de moins
 qu'ils rencontraient l'année dernière par rapport à il y a quelques années à
 peine. Donc, on leur demande, hein, de prioriser leurs efforts, de
 s'éparpiller un peu moins. J'ai aussi rappelé
 que...
  Des voix :
 ...
  M. Blais : Je dois aussi rappeler que les carrefours jeunesse-emploi se sont éparpillés.
 Plusieurs, maintenant, font des voyages en Afrique avec les jeunes
 Québécois...
  Le Président :
 En terminant.
  Des voix :
 ...
  M. Blais :
 Alors je vais...
  Le Président :
 Deuxième complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
  
  M. Dave Turcotte
  M.
  Turcotte : M. le Président, s'occuper de
 40 000 jeunes qui ont besoin d'aide pour se trouver un emploi, retourner à l'école, réaliser leurs rêves, ce n'est pas de l'éparpillement. 80 % des jeunes
 qui vont faire un stage à l'international ont un maintien d'emploi à
 80 %. M. le Président, au Parti libéral, il y a un fan-club pour appuyer
 les carrefours jeunesse-emploi. Même
 l'ancien premier ministre Jean Charest appuyait les
 carrefours jeunesse-emploi, il était le
 numéro un. Le député de La Prairie, sur Facebook, appuie la
 campagne des carrefours jeunesse-emploi.
Pourquoi le ministre s'entête-t-il à mettre
 40 000 jeunes de côté?
  Le Président :
 M. le ministre de l'Emploi.
  
  M. François Blais
  M. Blais :
 M. le Président, hein, il ne s'agit pas de mettre quiconque, hein, quiconque à
 la porte, il s'agit de prioriser nos actions. La priorité, ce n'est
 pas nécessairement d'envoyer des gens en Afrique. La priorité, c'est l'emploi
 pour les jeunes et c'est de faire en sorte...
  Des voix :
 …
  Le Président :
 S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le député de
 Marie-Victorin.
  Des voix :
 ...
  Le Président :
 S'il vous plaît! O.K. Ça va. M. le ministre, s'il vous plaît, veuillez
 continuer.
  Une voix :
 ...
  Le
 Président : M. le député de
 Marie-Victorin, je vous ai averti une fois. S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le
 ministre, veuillez continuer.
  M. Blais :
 Monsieur...
  
  Des
 voix : ...
  Le
 Président : Vous allez
 arrêter, là, d'un côté comme de l'autre, là, s'il vous plaît. M. le ministre, voulez-vous continuer, s'il
 vous plaît?
  M.
 Blais : Merci beaucoup, M. le
 Président. La priorité, bien sûr, c'est les jeunes, c'est de faire en sorte,
 hein, qu'ils améliorent leurs possibilités de trouver un emploi. Je
 pense qu'on s'entend tous là-dessus. Je demande aux carrefours jeunesse-emploi
 d'aller vers cette priorité. On le fait aujourd'hui avec plus de
 300 organismes avec qui on a des ententes de ce genre-là. Donc, je
 suis très confiant que les carrefours jeunesse-emploi
 seront en mesure de livrer la commande.
  Le Président : Principale, M. le député de
 Deux-Montagnes.
  
  Réforme de la législation en
 matière d'accès à l'information
  
  M. Benoit Charette
  M.
 Charette : Merci, M. le Président. Le
 processus de réforme de la loi d'accès à l'information a commencé en juin 2011. Trois ans et demi plus tard, le
 processus est loin d'être terminé. Le problème est d'ailleurs beaucoup plus
 large que les mesures annoncées hier
 par le ministre responsable du dossier et leader du gouvernement. Les problèmes
 avec la loi actuelle sont nombreux.
 On parle de l'interprétation subjective de la loi par des fonctionnaires, de
 l'invocation d'articles de la loi de
 manière non justifiée pour refuser de répondre, de délais interminables pour contester un refus. Dans une société démocratique et moderne telle que la nôtre, une
 telle application archaïque de la loi est, tout
 simplement, inacceptable.
Pourquoi le ministre
 n'a-t-il toujours pas déposé une réforme, une vraie, de la loi de l'accès à
 l'information?
  Le Président : M. le leader du gouvernement.
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M.
 Fournier : Si vous me
 permettez, je voudrais remercier le collègue. C'est
 une excellente question. Je trouve que c'est un sujet qui est approprié que nous discutions. Effectivement,
 hier, il y a eu une annonce concernant certaines allocations, salaires, indemnités au niveau des ministres, des gens des cabinets, de l'Exécutif, des
 sociétés d'État. Aussi, de rendre
 publiques les réponses aux demandes d'accès, de façon générale, cinq jours
 après que la réponse soit donnée, que
 l'ensemble de la société soit au courant des réponses qui sont données à ceux
 qui demandent ces éléments-là qui font partie des demandes qu'il y avait
 pour avoir plus de transparence.
Même
 chose pour l'annonce la semaine dernière, M. le Président, à l'égard des
 agendas publics, d'une part, et aussi
 l'agenda des rencontres qu'ont les membres de l'Exécutif
 avec des gens qui sollicitent ces rencontres-là. Alors, ces agendas-là, à compter du
 mois de janvier. Et celles pour les rencontres
 sollicitées par les acteurs non gouvernementaux, à compter du 1er avril. Même chose pour la question des
 renseignements qui vont aider de façon proactive... le seront à compter du 1er avril. Donc, on peut certainement, au moins, dire dès le départ que le début 2015 va
 être un nouvel élan de transparence pour le Québec. Ça, c'est les gestes
 qui ont déjà été posés.
 Maintenant,
 sur la question fondamentale de la Loi d'accès, nous sommes à travailler,
 comme je l'ai dit à quelques reprises…
• (11 h 10) •
  Le Président :
 En terminant.
  M. Fournier :
 …sur un document d'orientation, et j'y reviendrai sûrement en additionnelle, je
 l'espère.
  Le Président :
 Question complémentaire, M. le député de Deux-Montagnes.
  
  M. Benoit Charette
  M.
 Charette : Merci, M. le Président. Le ministre ne propose rien pour combler les lacunes
 actuelles, qui sont pourtant bien
 connues. Je vais vous donner un seul exemple, pourtant très révélateur. À une
 demande d'accès identique de la Coalition avenir Québec, le ministère de l'Éducation a accepté de
 répondre, tandis que le ministère du Conseil exécutif a refusé.
 Pourquoi?
Pourquoi
 le ministre ne dépose pas une réforme, encore une fois, une vraie, pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise?
  Le Président :
 M. le leader du gouvernement.
  
  M. Jean-Marc Fournier
  M.
 Fournier : D'abord,
 je tiens toujours à dire que j'aurais aimé que notre collègue
 souligne que les gestes déjà
 posés sont des gestes importants, d'une part.
   Pour ce qui est de la réforme,
 nous sommes à travailler sur un document d'orientation. Je le souhaite le plus tôt possible. Je l'ai dit — on a eu un échange lors des crédits — j'aurais
 souhaité pouvoir le faire, là, avant la fin de décembre. C'est possible que ce soit le début février,
 mais le plus tôt possible, qu'on puisse avoir une grande discussion au Québec sur
 la question de la transparence, sur la question
 de l'accès à l'information, comment donner l'information de manière
 proactive, comment pouvoir même aller plus
 loin dans les données ouvertes pour prendre le virage de la stratégie numérique
 dont parle le premier ministre. Je comprends que, pour le collègue de Marie-Victorin, c'était moins important, ces choses-là.
 Pour nous, c'est très important…
  Le Président :
 En terminant.
  M. Fournier :
 …et nous allons travailler à la transparence. Le Québec devient maintenant un
 leader.
  Le Président :
 Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
  
  Motions sans préavis
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et l'ordre de
 présentation...
  Des voix :
 ...
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous invite à cesser
 de vous interpeller.
  Des voix :
 ...
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Rousseau. Alors
 donc, en fonction de l'ordre de présentation et de nos règles, je
 reconnais maintenant M. le député de Drummond—Bois-Francs.
  
  Souligner la Journée de la gentillesse
  M.
  Schneeberger : Oui. Merci, M. le Président. Avant tout, je
 voudrais souligner la présence, dans nos tribunes, de plusieurs membres de l'AQDR qui sont ici — s'ils veulent bien se lever pour souligner
 leur présence — dont
 Mme Judith Gagnon, présidente nationale de
 l'AQDR, Mme Louise Rajotte, présidente du Centre-du-Québec, et, bien sûr,
 un de nos anciens parlementaires, M. Benoît Laprise.
Alors,
 M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
 conjointement avec le député de Rosemont, la ministre de la Famille et
 des Aînés et la députée de Gouin. Alors :
«Que l'Assemblée
 nationale souligne, en ce 13 novembre, la Journée de la gentillesse;
«Que l'Assemblée
 nationale reconnaisse les efforts et démarches de l'AQDR du Centre-du-Québec et
 de ses partenaires depuis quatre ans, en accordant à cette journée une
 reconnaissance officielle.»
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
 de Drummond—Bois-Francs. Y
 a-t-il consentement pour débattre de la motion? M. le leader adjoint du
 gouvernement.
  M.
  Sklavounos :
 Nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
  
  Mise aux voix
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
  Des voix :
 Adopté.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Je reconnais maintenant
 Mme la députée de Bourassa-Sauvé pour la présentation d'une autre motion
 sans préavis.
  
  Féliciter les finalistes des prix Reconnaissance du Forum
 des jeunes de la fonction publique québécoise
  Mme
 de Santis : Merci, M. le Président. Je sollicite le
 consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
 conjointement avec le député de Sanguinet, le député de Groulx et la députée de
 Gouin :
«Que
 l'Assemblée nationale félicite les finalistes des prix Reconnaissance du Forum
 des jeunes de la fonction publique québécoise, que nous avons le plaisir
 d'accueillir dans nos tribunes aujourd'hui — bravo!
«[Que l'Assemblée
 nationale] souligne l'implication des jeunes de 35 ans et moins de la fonction
 publique québécoise et leur participation à
 l'évolution de l'État, ainsi que le travail des gestionnaires qui veillent à
 faire rayonner et grandir la jeunesse au sein de leurs ministères et
 organismes respectifs.»
Merci, M. le Président.
  
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
 députée de Bourassa-Sauvé. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
 motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
  M.
  Sklavounos : Oui, M.
 le Président. Effectivement, il y a consentement pour débattre, deux minutes
 par intervenant. On va vous suggérer l'ordre
 suivant : la députée de Bourassa-Sauvé, l'auteure de la motion, suivie du
 député de Sanguinet, le député de Groulx et, finalement, la députée de
 Gouin. Merci, M. le Président.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader.
 Donc, je comprends qu'il y a consentement pour permettre quatre intervenants pour une durée de deux minutes, en
 commençant par vous, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
  
  Mme Rita de Santis
  Mme de Santis :
 M. le Président, à titre d'adjointe parlementaire et au nom du ministre
 responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente
 des programmes et président du Conseil du trésor, je veux souligner l'importance de cette 12e édition des prix Reconnaissance
 du Forum des jeunes de la fonction publique québécoise. Il s'agit avant tout d'une soirée dédiée aux jeunes âgés de
 moins de 35 ans, qui incarnent le futur de notre administration
 publique, une administration du XXIe siècle.
Le Forum des
 jeunes de la fonction publique du Québec est un lieu de réseautage et de
 réflexion privilégié des jeunes
 fonctionnaires. Le forum contribue à l'intégration et au développement des
 jeunes employés de la fonction publique tout en favorisant leur
 participation à l'évolution de l'État.
C'est dans le cadre du dialogue social de la
 révision permanente des programmes que j'ai rencontré, avec le président du Conseil du trésor ainsi que le
 président du la Commission de révision permanente des programmes, les groupes
 représentant la jeunesse, dont le Forum des jeunes de la fonction publique
 québécoise.
Nicolas Thibault, le président du forum, nous a
 fait part de leurs recommandations et de leurs idées afin de moderniser et de
 rendre plus efficient l'appareil gouvernemental tout en assurant la pérennité
 de nos services publics.
Le gouvernement du Québec souhaite léguer aux
 jeunes et aux générations à venir une société prospère dans laquelle ils peuvent faire leurs propres choix.
 Les jeunes sont notre avenir. Nos jeunes de la fonction publique sont nos
 leaders futurs de l'administration publique.
 Les jeunes aident à créer un environnement de travail dynamique nécessaire
 dans un monde qui, dans ce XXIe siècle, avec
 la venue des nouvelles technologies et un monde numérique, évolue à un
 rythme précédemment imprévu.
Félicitations
 aux 18 finalistes, dont six seront lauréats lors du gala de remise des prix de
 Reconnaissance 2014 du Forum des jeunes de la fonction publique
 québécoise. Merci de votre dévouement. Merci, M. le Président.
  Le Vice-Président (M. Ouimet) :
 Alors, merci à vous, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. M. le député de
 Sanguinet, à vous la parole.
  
  M. Alain Therrien
  M.
  Therrien :
 Merci, M. le Président. Alors, je joins ma voix à celle de la députée qui a
 déposé la motion pour saluer la
 visite des membres du Forum des jeunes de la fonction publique. Plus
 particulièrement, je salue les finalistes en lice pour le prix Reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction
 publique québécoise. Et, si vous me permettez, M. le Président, je vais les nommer très rapidement. Il
 s'agit de Maxime Côté, Macarena Véloso-Moya, Rachel Morin-Leclerc, Geneviève Deguire-Hébert, Isabelle Vaillancourt,
 Marie-Émilie Parent, Marisol Lucques, Sébastien Lessard, Frédéric Lavallée, Mathieu Breton, Valérie
 Dubois-Dufour, Pierre Ouellet, Amélie Gagnon, Guillaume Giroud, Éric Morin,
 Mona St-Jean, Robert Baril, Guylaine Queenton. Merci d'être présents parmi
 nous.
Le forum,
 c'est un conseil d'administration de 13 jeunes de la fonction publique de moins
 de 35 ans. Ça a été créé en 1998 pour combler les besoins. Des besoins
 qui sont quoi? Qui sont de mieux intégrer les jeunes dans la fonction publique, de faire en sorte qu'ils puissent
 s'épanouir, se développer au sein de cette communauté-là, de faire en sorte
 qu'on assure la pérennité de cette
 fonction publique si travaillante et si efficace. Il faut qu'on ait des gens comme
 ça qui puissent prendre soin de nous,
 et dans un avenir assez long. Parce que ce sont des jeunes, ils vont être avec
 nous longtemps, et on l'espère bien.
Et donc c'est
 ce soir à L'Impérial que vont être couronnés les lauréats. On leur souhaite la
 meilleure des chances. Au nom de mon parti, je leur souhaite bonne chance, je les
 remercie du travail qu'ils font, et nous sommes de tout coeur avec eux.
 Longue vie à vous! Merci beaucoup.
  • (11 h 20) •
  Le Vice-Président (M. Ouimet) :
 Alors, merci à vous, M. le député de Sanguinet. M. le député de Groulx.
  
  M. Claude Surprenant
  M.
 Surprenant : M. le Président, c'est toujours un grand honneur… même un honneur lorsque
 nous avons l'occasion de souligner l'implication et le succès de nos
 jeunes. Nous avons besoin, en tant que société, de ces exemples de succès. C'est pourquoi il me
 fait plaisir de prendre la parole
 aujourd'hui pour féliciter et souligner l'implication des finalistes des prix Reconnaissance du Forum des
 jeunes de la fonction publique québécoise. Faire partie de ce groupe de finalistes, c'est avoir
 travaillé très fort, vous vous êtes démarqués. C'est avoir, donc, trimé dur.
 Mais pas seulement ça, votre
 dévouement, il n'est pas qu'à votre travail, il est aux Québécois
 et Québécoises, et c'est pour cette raison que vous
 pouvez être fiers, c'est pour cette raison que vous nous remplissez de fierté également.
Faire
 partie de la fonction publique, ce n'est pas, tous les jours, facile. Vous êtes,
 en quelque sorte, pris entre les décisions des politiciens et les besoins de la population.
 Votre position est tantôt jalousée des uns, tantôt menacée par les autres. Vous, finalistes, arrivez à naviguer en
 ces eaux troubles. Votre travail fait en sorte que nous arrivons à conjuguer
 l'administratif avec le citoyen. C'est un
 travail essentiel, c'est un travail remarquable. Aujourd'hui, nous souhaitons
 vous féliciter, mais nous espérons également que votre exemple saura
 inspirer d'autres jeunes. La jeunesse québécoise est bouillonnante de potentiel et de créativité. À l'ère du désengagement de
 l'État dans la prévention et l'aide aux jeunes en difficulté, il est rafraîchissant de bénéficier de
 votre modèle. Donc, au nom de la Coalition avenir Québec et de tous les Québécois et Québécoises, je souhaite vous
 féliciter encore une fois pour votre dévouement et votre implication. Merci,
 M. le Président.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
 Groulx. Mme la députée de Gouin, pour votre intervention.
  
  Mme Françoise David
  Mme David
 (Gouin) : Merci, M. le Président. Donc, à l'instar de mes collègues,
 bien sûr je veux féliciter les finalistes
 des prix Reconnaissance et je veux leur dire merci. Merci à tous les jeunes,
 d'ailleurs, qui sont ici. Merci à tous les
 jeunes qui choisissent la fonction publique. Il faut quand même reconnaître que
 choisir la fonction publique, ça peut être
 assumer un choix difficile pas seulement à cause des raisons que le collègue
 précédent a mentionnées, mais parce que
 souvent les fonctionnaires, hein, on va les assimiler à des pousseux de crayon.
 C'est des choses qu'on entend quelquefois,
 comme ça, dans certains médias. On va avoir l'impression que c'est des gens, au
 fond, qui ne font rien, ils sont
 tranquilles, assis derrière un bureau à regarder bâiller les corneilles, alors
 que ce n'est tellement pas ça. C'est tellement important, la fonction publique, dans un État de droit, dans un État
 démocratique, dans un État qui veut développer des services pour sa
 population, il faut donc en rappeler l'importance.
Je veux juste donner
 quelques exemples pour que peut-être les gens qui nous écoutent comprennent
 bien à quoi ça sert, un fonctionnaire ou une
 fonctionnaire. Des inspecteurs et inspectrices en environnement, on n'en aura
 jamais trop par les temps qui courent,
 c'est important. Je pense à tous ceux et celles qui conçoivent, qui travaillent
 à des programmes en santé, en
 éducation, ceux et celles qui planifient le développement des transports au
 Québec, qu'on souhaite de plus en plus
 collectifs, ceux et celles qui oeuvrent à l'organisation de l'accueil et de
 l'intégration des personnes immigrantes.
 Donc, il y en aurait tellement d'autres exemples à apporter et de personnes à
 qui on voudrait rendre hommage.
Alors,
 je souhaite que votre présence nous incite davantage à valoriser la fonction
 publique, à préserver sa longévité, son
 intégrité, à préserver le nombre des personnes qui y travaillent — on en a vraiment besoin — et à donner le goût aux jeunes de s'y
 investir. Donc, je vous remercie, vous, les jeunes qui avez choisi de vous y
 engager.
  
  Mise aux voix
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, merci, Mme la députée de Gouin. Cette
 motion est-elle adoptée?
  Des voix :
 Adopté.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Alors, prochaine motion
 sans préavis. Mme la députée de Vachon, nous vous écoutons.
  
  Demander le maintien du nom Champlain
 pour le pont de remplacement reliant
 la Rive-Sud à Montréal
  Mme
  Ouellet :
 Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
 Assemblée afin de présenter, conjointement
 avec le député de Granby et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
 nationale demande le maintien du nom "Champlain" pour le pont de
 remplacement reliant la Rive-Sud à Montréal.»
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
 Vachon. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
 leader adjoint du gouvernement.
  M.
  Sklavounos :
 Adopté sans débat, M. le Président.
  
  Mise aux voix
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, cette motion est-elle adoptée?
  Des voix : Adopté.
  
  Une
 voix : …
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. M. le leader, j'ai une
 autre motion sans préavis… Sur une question de règlement?
  M.
  Bergeron : …simplement demander, M. le Président, à ce que
 cette motion soit envoyée, comme il se doit, au Parlement fédéral, donc
 à la Chambre des communes et au Sénat, et plus particulièrement peut-être aux
 députés québécois, ministres québécois au gouvernement fédéral.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M.
 le leader adjoint de l'opposition officielle. Et ça sera fait.
Mme la députée de
 Sainte-Marie—Saint-Jacques,
 pour une nouvelle motion sans préavis.
  Mme Massé :
 Merci, M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre
 de la motion suivante :
«Que
 l'Assemblée nationale presse la Commission sur l'aménagement du territoire à
 reporter l'étude détaillée du projet
 de loi 3, Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes
 de retraite à prestations déterminées du secteur municipal, au moment où l'ensemble des études actuarielles des régimes
 de retraites du secteur municipal auront été rendues publiques.»
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci, Mme la députée de
 Sainte-Marie—Saint-Jacques.
 Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
  M.
  Sklavounos :
 Pas de consentement, M. le Président.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, il n'y a pas de
 consentement. Y a-t-il d'autres motions sans préavis? Alors, je vois que M. le député de Jonquière
 souhaiterait présenter une motion sans préavis. Y a-t-il consentement pour
 permettre la lecture d'une nouvelle motion sans préavis? M. le leader adjoint.
  M.
  Sklavounos :
 M. le Président, c'est une motion… Juste pour vérifier, sur quel sujet que le
 député veut…
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Juste le sujet.
  M.
 Gaudreault : …on a eu le consentement du collègue de
 l'Environnement. Sur le 25e anniversaire du Centre québécois du droit de
 l'environnement.
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Consentement. Veuillez poursuivre, M. le député.
  
  Souligner le 25e anniversaire du Centre
 québécois du droit de l'environnement
  M. Gaudreault :
 Oui. M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette
 Assemblée afin de présenter, conjointement avec le ministre du Développement
 durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, le député de Nicolet-Bécancour et la députée de
 Sainte-Marie—Saint-Jacques,
 la motion suivante :
«Que l'Assemblée
 nationale souligne le 25e anniversaire du Centre québécois du droit de l'environnement;
«Qu'elle
 insiste sur le rôle actif qu'il joue au sein de la société québécoise, par ses
 interventions dans les débats environnementaux importants qui animent
 l'actualité;
«Qu'elle
 rappelle que le CQDE dispense de l'information juridique à des citoyens et à
 des groupes de protection de
 l'environnement, leur permettant ainsi de faire la lumière sur les dimensions
 juridiques des problèmes environnementaux auxquels ils font face;
«Enfin,
 que l'Assemblée nationale manifeste son souhait de voir se poursuivre la belle
 et longue aventure du CQDE.» Merci.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
 de Jonquière. Y a-t-il consentement pour débattre de la motion? M. le
 leader adjoint du gouvernement.
  M.
  Sklavounos :
 Nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
  
  Mise aux voix
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
  Des voix :
 Adopté.
  Le Vice-Président (M. Ouimet) :
 Adopté. 
  
  
  Avis
 touchant les travaux des commissions
S'il n'y a
 pas d'autre motion sans préavis, nous passons à la rubrique des avis touchant
 les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement, je
 vous cède à nouveau la parole.
  M.
  Sklavounos : Merci,
 M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission de la santé
 et des services sociaux complétera les
 consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 10, Loi
 modifiant l'organisation et la
 gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par
 l'abolition des agences régionales, aujourd'hui,
 après les affaires courantes pour une durée de deux heures et de 15 heures
 à 19 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission
 de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
 n° 3, Loi favorisant la santé
 financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du
 secteur municipal, aujourd'hui, après les
 affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
 18 heures, vendredi le 14 novembre, de 9 h 30 à
 12 h 30, ainsi que mardi le 18 novembre, de
 10 heures à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
 de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
 poursuivra, quant à elle, l'étude
 détaillée du projet de loi n° 11, Loi sur la Société du Plan Nord,
 aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
 15 heures à 18 heures, ainsi que mardi le 18 novembre, de
 10 h 15 à midi, à la salle 1.38b de l'édifice Pamphile-Le May;
La Commission
 des finances publiques poursuivra, quant à elle, l'étude détaillée du projet de
 loi n° 15, Loi sur la gestion et
 le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des réseaux du
 secteur public ainsi que des sociétés d'État, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
 15 heures à 17 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine,
 et vendredi le 14 novembre, de
 9 h 30 à 12 h 30, ainsi que lundi le 17 novembre, de
 14 heures à 18 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission
 des institutions entreprendra, elle, l'étude détaillée du projet de loi
 n° 17, Loi modifiant la Loi sur le
 Barreau, la Loi sur le notariat et le Code des professions, mardi le
 18 novembre, de 10 heures à midi, à la salle du Conseil
 législatif;
Et finalement
 la Commission des transports et de l'environnement entreprendra les
 consultations particulières à l'égard
 du projet de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur les véhicules hors route
 et d'autres dispositions, mardi le 18 novembre, de 10 heures à
 midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Merci, M. le Président.
  • (11 h 30) •
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader
 adjoint du gouvernement, pour ces avis. En ce qui concerne la Commission de la santé et services sociaux, qui est
 convoquée jusqu'à 19 heures, y a-t-il consentement pour déroger à
 l'horaire des travaux de l'Assemblée? Consentement.
Alors, pour ma part, je vous avise que la
 Commission de l'administration publique se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à
 15 heures, à la salle 3.31 de l'hôtel du Parlement. L'objet de cette
 séance est d'organiser les travaux de la commission.
Je vous avise
 également que la Commission des relations avec les citoyens se réunira en
 séance de travail aujourd'hui, de 13 heures
 à 14 heures, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de cette
 séance de travail est de statuer sur
 les observations et les conclusions de la commission à la suite des auditions
 portant sur l'examen des rapports sur les activités du Fonds de soutien
 aux proches aidants.
  
  
  Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique,
 maintenant, Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous rappelle
 que, lors de l'interpellation prévue
 pour demain, vendredi le 14 novembre 2014, M. le député de Chicoutimi et
 chef de l'opposition officielle s'adressera à M. le premier ministre sur
 le sujet suivant : Les avantages de la souveraineté du Québec. 
Je vous avise
 de plus que l'interpellation prévue pour le vendredi 21 novembre 2014 portera sur le sujet suivant : Le manque de vision du gouvernement libéral concernant l'avenir du réseau des services de garde. Mme la députée de Repentigny s'adressera
 alors à Mme la ministre de la Famille.
  
  
  Affaires du jour
Alors, la
 période des affaires courantes étant maintenant terminée, M. le leader adjoint
 du gouvernement, nous passons aux affaires du jour pour la suite des
 choses. 
  M.
  Sklavounos :
 Oui, M. le Président. Je vais vous demander de permettre une courte suspension
 afin d'écouler le délai de
 30 minutes prévu dans notre règlement pour la demande des débats de fin de
 séance, la réception par la table. Alors, je vous demande une courte
 suspension.
  Le Vice-Président (M. Ouimet) :
 Très bien. Alors, nous allons suspendre jusqu'à 11 h 41 pour
 permettre le 30 minutes pour aviser la
 présidence des débats de fin de séance et nous serons de retour dans
 11 minutes, à peu près.
  (Suspension de la séance à 11 h 31)
  
  (Reprise à 11 h 41)
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, l'Assemblée poursuit ses
 travaux. Je vous informe donc que trois débats de fin de séance se
 tiendront aujourd'hui.
Tel
 qu'annoncé hier, le premier débat portera sur une question adressée par M. le
 député de Rosemont à M. le ministre
 responsable de la région de Montréal concernant le maintien du nom Champlain
 pour le pont de remplacement entre la Rive-Sud et Montréal.
Le second débat, sur une question adressée par
 M. le député de Lévis à M. le ministre de la Santé, concerne l'installation de
 gicleurs dans les CHSLD.
Et enfin le
 troisième débat, sur une question adressée par M. le député de Saint-Jean à M.
 le ministre de l'Emploi et de la
 Solidarité sociale, concerne l'avenir des carrefours jeunesse-emploi et la
 situation de l'emploi chez les jeunes au Québec.
Alors, voilà pour les avis pour les débats de
 fin de séance. M. le leader adjoint du gouvernement.
  M.
  Sklavounos :
 Merci, M. le Président, pour ces avis de débats de fin de séance. Évidemment,
 nos parlementaires travaillent très
 fort aussi dans les commissions. Il y en a six dont j'ai fait l'énumération
 plus tôt, M. le Président. Et, ceci étant dit, conformément à l'article
 105, je vais vous demander d'ajourner nos travaux jusqu'à mardi
 18 novembre…
  Une voix : …
  M.
  Sklavounos : Juste
 suspendre?
  Une voix : …
  M.
  Sklavounos :
 Ah oui! Effectivement, pour permettre la tenue de ces débats de fin de séance,
 M. le Président, vous avez raison, demande de suspendre jusqu'à
 18 heures, s'il vous plaît. Merci.
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Très bien. Alors, y a-t-il consentement pour
 suspendre les travaux jusqu'à 18 heures? Consentement.
Les travaux sont suspendus jusqu'à
 18 heures.
  (Suspension de la séance à 11 h 43)
  (Reprise à 18 h 5)
  Le Vice-Président (M. Ouimet) :
 Alors, l'Assemblée nationale reprend ses travaux.
  
  Débats de fin de séance
  
  Dénomination du pont
 devant remplacer
 l'actuel pont Champlain
Et, tel
 qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux débats de fin de séance. Je
 comprends qu'il y a une entente pour procéder immédiatement aux deux débats soulevés par l'opposition
 officielle et pour tenir le débat entre le député de Lévis et le ministre de la Santé et des Services sociaux à la fin des auditions sur le projet de loi n° 10, soit vers 19 heures.
Alors, nous
 entreprenons donc le premier débat, entre M. le député de Rosemont
 et M. le ministre responsable de la région de Montréal,
 concernant le maintien du nom Champlain pour le pont de remplacement entre la
 Rive-Sud et Montréal. Je vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
 qui a soulevé le débat et le ministre qui
 lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a
 ensuite droit à une réplique de deux minutes. Donc, M. le député de
 Rosemont, je vous cède la parole.
  
  M. Jean-François Lisée
  M. Lisée :
 M. le Président, c'est une chance qu'on n'ait pas trouvé quelque part dans les
 entrailles du Vieux-Québec la tombe
 de Samuel de Champlain, parce que, si on l'avait trouvée et si on avait mis un
 cordon de touristes autour, on aurait
 entendu Champlain se retourner dans sa tombe sans arrêt au cours des trois
 dernières semaines. Pourquoi? Parce que Champlain, lui, savait ce qu'un certain nombre de
 gens ne semblaient pas savoir, qu'il était le fondateur de la Nouvelle-France, qu'il avait navigué le
 Saint-Laurent, qu'il avait vu les lieux où s'érige maintenant
 un pont qui porte son nom. Il aurait
 su, malgré sa modestie, que, si on devait nommer un endroit en l'honneur d'une
 figure historique, c'est bien pire de
 le dénommer que d'oublier sa mémoire. Il
 y a,
 dans la vie d'un peuple, des marqueurs qui
 font en sorte que nous voulons nous
 dire à nous-mêmes : Voici une personne
 qui a été importante dans notre vie. Et de vouloir débaptiser un ouvrage
 aussi important, c'est une injure à notre propre mémoire.
  Alors,
 ces dernières semaines, on a assisté à ce que j'appellerais les Dupond et
 Dupont du pont Champlain, c'est-à-dire Denis Lebel, le ministre fédéral, et son
 homologue québécois, le ministre
 des Transports, parce que tous les deux...
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Je vous demanderais de retirer «Dupond et Dupont» par rapport à un ministre. Il ne faut pas avoir des propos blessants, M. le
 député de Rosemont.
  M.
 Lisée : M. le
 Président, non seulement je les
 retire, mais je dirais même, je dirais plus :
 Je les retire complètement.
Alors donc, nous
 avons assisté un peu à un spectacle des Ding et Dong du pont Champlain au cours
 des trois dernières semaines...
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : M. le
 député de
 Rosemont, je fais appel à votre gentilhommerie habituelle et
 votre courtoisie que nous vous connaissons : prudence avec les mots.
  M. Lisée : M. le Président, je le retire parce
 que j'admets : Elle est effrayante.
Alors,
 les deux ministres, qui ont tenu la scène au cours des dernières
 semaines, ont rivalisé de... ont rivalisé, je dirais, d'incohérence — ça va? — dans un dossier. D'abord,
 M. Lebel a proposé de nommer le pont Maurice-Richard. Là, il y a eu un tollé énorme contre l'idée de
 débaptiser le pont Champlain, et ensuite on a vu
 M. Lebel à la télé dire qu'il était très triste, fâché que des gens aient voulu opposer deux géants de
 l'histoire québécoise, comme s'il n'était pas concerné, comme si ce n'était pas lui. Ça l'a beaucoup
 surpris que des gens aient mis en opposition Samuel de Champlain et Maurice Richard. C'est lui qui l'a fait. Pourquoi l'a-t-il fait? Parce que, depuis des
 années, il nous parle du nouveau pont sur
 le Saint-Laurent parce qu'il essaie de nous vendre un péage sur un
 nouveau pont. Il essaie de nous dire que ce n'est pas le même pont. On se serait attendu à ce que le ministre
 québécois des Transports ne tombe pas dans ce piège béant,
 mais c'est ce qu'il a fait : il est
 tombé dans ce piège béant et d'abord avec le premier
 ministre qui, dans un premier temps, n'avait pas d'objection et qui, dans un deuxième
 temps, voyant le tollé des gens qui connaissaient l'histoire, a dit :
 J'aimerais respectueusement souligner
 au fédéral l'importance de considérer
 le pont Champlain. Alors là, on était dans le fédéralisme du «s'il vous plaît». Moi, j'aurais aimé être dans
 le fédéralisme du : Écoutez, on est au Québec. Le pont a beau être
 fédéral, M. Champlain, c'est
 quelqu'un d'important. Nous vous demandons officiellement de ne pas changer.
 Ça, je me serais attendu à ça de la part du premier ministre.
Le
 ministre des Transports, lui, a dit deux choses un peu contradictoires :
 C'est fédéral. Donc, même si c'est sur le
 territoire québécois, ça ne nous concerne pas. Et là il a dit : Il faut
 consulter. Alors, il ne consulte pas sur les coupes budgétaires, il ne
 consulte pas sur l'abolition des CLD, il ne consulte pas sur une école
 religieuse où on va enseigner Darwin le soir, ou le français, mais là-dessus il
 voulait consulter. Alors là, aujourd'hui, je le félicite d'être venu à la raison — je ne peux pas dire «revenu», d'être venu à
 la raison — et
 d'adopter avec l'ensemble de cette Assemblée la seule position possible, qui était celle de dire :
 Nous nous tenons debout, nous regardons le gouvernement fédéral et nous
 disons : Le pont Champlain s'appelle Champlain. N'offrez rien d'autre,
 nous ne voulons rien d'autre. Nous ne tomberons pas dans votre panneau,
 il n'y aura pas de péage sur le pont existant Champlain. Merci, M. le
 Président.
  • (18 h 10) •
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
 Rosemont. M. le ministre responsable de la région de Montréal, je vous
 cède la parole pour cinq minutes.
  
  M. Robert Poëti
  M.
 Poëti : Merci, M. le Président. Vous savez, M. le Président, il
 y a des gens qui parlent, qui parlent, qui parlent jusqu'à temps qu'ils trouvent quelque chose à
 dire, et c'est ce qu'on a eu ici. Cinq minutes n'a pas été suffisant pour le
 député de Rosemont, qui d'ailleurs m'étonne
 d'avoir utilisé des propos antiparlementaires. Je n'aurais pas cru qu'il
 l'aurait fait à la Chambre, mais il a un certain courage, il les a
 répétés, comme ses collègues, d'ailleurs, qui se sont abaissés aujourd'hui, au niveau de la classe politique, à
 un niveau de vulgarité peu commun. Pour des gens qui se présentent dans
 un parti politique et qui ont l'intention… et qui voudraient devenir chef, lui-même
 et sa collègue de Vachon, quelle déception! Je comprends très bien le niveau,
 honnêtement, d'appui de ce candidat lorsqu'on tient des propos de cette
 nature-là et qu'on se retrouve à l'Assemblée nationale. 
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : …pour ne pas tenir des propos
 blessants à l'endroit du député de Rosemont.
  M.
 Poëti : …et d'ailleurs ce qui est amusant, ironique : il
 fait lui-même, lui-même l'état que les CLD, les coupes budgétaires, les commissions scolaires sont des
 sujets forts importants pour l'avenir du Québec. Et ce qu'il fait avec sa
 collègue et un en renfort, parce
 que deux, ce n'était pas assez, donc
 on en a pris un troisième, il vient nous parler du nom d'un pont qui sera érigé dans trois ans. Quelle
 vision! Quelle capacité d'analyse politique! Lorsque j'entends des choses comme celles-là, M. le Président, je suis non seulement étonné, mais je me dis : On ne doit pas avoir beaucoup
 de problèmes au Québec. Je me dis que la vision d'un
 futur chef ne doit pas être vraiment très développée.
Alors,
 en ce qui me concerne, nous l'avons dit. Et le piège, bien, il est
 tombé lui-même dedans. Son parti est tombé dedans. Parce
 qu'à une sous-question que j'avais répondu à un journaliste il m'a dit :
 Qu'est-ce que vous feriez? Je pense que
 voici le bon moment de redonner aux citoyens le pouvoir de décider, c'est ce
 que j'ai dit, par une forme de consultation, sondage. Alors, c'est exactement ce qu'ils ont fait. Ce que j'ai demandé
 de faire, c'est une consultation. Il a simplement demandé aux 125 députés de l'Assemblée nationale,
 qui représentent l'ensemble des citoyens du Québec. Et ils sont tombés
 dedans très bien, parce que, cette consultation, ils l'ont faite, et on leur a
 très bien répondu. Merci, M. le Président.
  
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
 ministre responsable de la région de Montréal. Un droit de réplique de
 deux minutes, M. le député de Rosemont.
  
  M. Jean-François Lisée
 (réplique)
  M. Lisée : Merci, M. le Président. Le pont va être
 construit dans trois ans, et ça fait cinq ans que le gouvernement fédéral, d'une façon complètement butée, dit qu'il
 y aura un péage. Le ministre des Transports dit : Ça ne presse pas, c'est
 dans trois ans. Alors, il y a quatre ans, il
 voulait un péage. Il y a trois… maintenant, il veut un péage. L'an prochain, il
 va vouloir un péage, et, à un moment donné, ils vont l'installer, le péage. Ça
 va être trop tard. Mais le ministre, lui, ça ne le dérange pas. Il n'a pas lu les études, ça ne
 l'intéresse pas. Et la consultation qu'on a faite aujourd'hui, on avait essayé
 de la faire la semaine dernière. Et
 la semaine dernière, les 125 députés étaient prêts à voter pour, sauf lui et
 les siens. Ça ne leur a pas quand même pris une semaine à venir à la
 raison. Je le félicite là-dessus.
Maintenant,
 que va-t-il faire pour augmenter le rapport de force du Québec face au refus
 fédéral de considérer d'abord que ça
 soit le pont Champlain puis, deuxièmement, d'abandonner l'idée du péage, ce qui
 n'est toujours pas le cas. Ça fait
 sept mois qu'il est ministre. Le fédéral n'a pas refusé… n'a pas reculé d'un
 pouce, d'un centimètre, d'un millimètre. 
Alors, on lui
 fait des propositions. Qu'il dise que, si c'est un péage électronique, il
 faudrait que le fédéral ait accès aux
 données de la Société de l'assurance automobile du Québec pour reconnaître les
 plaques, qu'il dise aujourd'hui : Jamais nous ne donnerons au fédéral l'accès à ces données. Qu'il dise
 aujourd'hui : S'ils veulent faire un péage, les voies d'accès, on va faire en sorte qu'il ne puisse pas… Tant
 qu'ils vont avoir un péage, nous allons avoir un mot à dire sur les voies
 d'accès. Qu'il prenne des mesures. Il n'a
 pas aimé ça aujourd'hui, les mots qui ont été utilisés. Bien, qu'il prouve
 qu'il a l'épine dorsale que les
 Québécois veulent qu'il ait, que je
 veux qu'il ait, qu'il fasse… pose des gestes qui disent des choses, qu'il aille voir Ottawa, qu'il montre que,
 malgré ces deux semaines d'improvisation là-dessus, à partir de maintenant
 il se tiendra debout.
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Merci,
 M. le député de Rosemont.
 Voilà qui met un terme au premier débat.
  
  Mission des carrefours
 jeunesse-emploi
 Nous allons maintenant procéder au
 deuxième débat, entre M. le député de Saint-Jean et M. le ministre
 de l'Emploi et de la Solidarité
 sociale, concernant l'avenir des carrefours jeunesse-emploi et la situation des
 jeunes au Québec. Alors, M. le député de Saint-Jean, je vous cède la
 parole pour cinq minutes.
  
  M. Dave Turcotte
  M.
  Turcotte : Merci beaucoup, M. le Président. De nouveau
 aujourd'hui, j'ai tenté d'avoir davantage d'éclaircissement de la part du ministre de
 l'Emploi et de la Solidarité sociale concernant sa volonté ou plutôt celle du
 président du Conseil du trésor de mettre fin
 à la mission des carrefours jeunesse-emploi. Disons que c'est un peu
 particulier comme réponse que j'ai
 eue aujourd'hui, ça a été un peu dans tous les
 sens, mais il faut se rappeler, M. le Président, que, tant nous du Parti québécois, les députés de la
 Coalition avenir Québec, les députés de Québec solidaire, on a accepté une
 motion hier. Les députés libéraux n'ont pas
 voulu donner leur consentement pour débattre de cette motion. Cette motion,
 elle était très claire, elle réaffirmait l'importance de la mission des
 carrefours jeunesse-emploi au Québec, un outil indispensable pour s'assurer qu'il y ait de plus en plus de jeunes qui
 soient sur le marché du travail et qu'ils aient un emploi de qualité.
Il faut aussi
 se rappeler que ce changement de mission là s'est fait sans consultation
 préalable avec les gens des carrefours
 jeunesse-emploi. D'ailleurs, le ministre,
 actuellement, et député de Charlesbourg, il
 n'a pas visité son carrefour jeunesse-emploi
 outre que durant la campagne électorale, et d'ailleurs
 sa visite a été marquée… parce qu'il nous la rappelle depuis le début, là, de ce débat-là, il aurait vu
 des jeunes, là, qui ont eu le… qui ont le malheur, ces jeunes-là, d'organiser
 un voyage à l'international, en Afrique. Ces
 jeunes-là, là, ça, c'est… C'est bien
 problématique que des jeunes voyagent en Afrique.
Pourtant,
 pourtant, le ministre actuel a été
 doyen de la Faculté des sciences sociales, et, comme doyen, bien, il a voyagé. J'ai ici un tableau didactique, c'est la
 carte de l'Europe. Donc, tous les pays de l'Europe
 qu'il a visités : la Russie, la France, la Belgique. Bien, lui, il
 peut voyager à l'international, il peut aller rencontrer des gens partout, mais
 que ces jeunes-là, eux, eux, dans un
 esprit de voir ce qui se fait ailleurs, de se remotiver, de se donner une
 confiance en eux, d'aller voir
 d'autres jeunes, d'aller aider des jeunes...
 On peut-u se dire que les jeunes en Afrique ont besoin de notre aide? On est
 un pays riche, M. le Président, on a besoin que nos jeunes aident les jeunes en Afrique qui ont besoin
 d'aide. Et là de rire de ça, de dénoncer ça… D'ailleurs, son ministère
 l'a coupée, la subvention. Qu'on en revienne, là! Son ministère
 a coupé cette subvention-là
 dans les carrefours jeunesse-emploi malgré que les résultats étaient excellents
 pour le taux de placement, le taux de maintien en emploi par la suite.
 Donc, qu'on en revienne.
Qu'on revienne sur les vraies affaires — le Parti
 libéral aime ça, parler des vraies affaires — la mission des carrefours jeunesse-emploi. Avec la volonté du ministre
 de changer cette mission-là, on met de côté 40 000 jeunes. Le ministre
 laisse sous-entendre que c'est les carrefours
 jeunesse-emploi qui vont mettre de côté ces 40 000 jeunes là. Ce n'est pas
 vrai. Ce n'est pas le président du Conseil du trésor, ce n'est pas le
 sous-ministre du ministre, ce n'est pas ses fonctionnaires, ce n'est pas les centres locaux d'emploi qui vont mettre
 de côté 40 000 jeunes, ce n'est même pas le premier ministre. C'est
 le ministre, lui, par sa réforme, qui va mettre de côté 40 000 jeunes.
 C'est qui, ces 40 000 jeunes-là? C'est des jeunes qui ont 16 ou 17 ans. C'est des
 jeunes qui, leurs parents, gagnent trop pour être à l'aide sociale. C'est
 des jeunes qui sont, en ce moment, en
 emploi, un emploi précaire, mais qui veulent améliorer leur sort. C'est des
 jeunes qui sont itinérants, qui n'ont
 pas d'adresse pour recevoir un chèque d'aide sociale. C'est des jeunes qui
 n'ont pas pu être admissibles à
 l'assurance-emploi. C'est des jeunes partout au Québec, 40 000 jeunes. Les
 carrefours jeunesse-emploi aident
 60 000 jeunes, c'est les deux tiers qui vont être mis de côté. Ce n'est
 pas rien, M. le Président.
Puis le
 ministre nous dit : Bien, les carrefours
 jeunesse-emploi vont les recevoir. Je m'excuse, ce n'est pas ça qu'il nous dit. Il nous dit ça dans une phrase puis,
 l'autre phrase après, il dit : Non, non, non. Il dit : Nous, on veut
 recentrer leur mission, on ne veut
 pas qu'ils aillent dans tous les sens, là. Aider tous les jeunes du Québec à
 retourner sur le marché du travail,
 puis avoir une formation adéquate, puis avoir un emploi de qualité, ce n'est
 pas s'écarter puis ce n'est pas aller dans tous les sens. C'est de
 respecter la volonté de nos jeunes puis s'assurer que tous nos jeunes aient une
 chance au Québec. Et, moi, c'est pour ça que je demande au ministre
 de se ressaisir et de dire : Je confirme la mission des carrefours jeunesse-emploi, je confirme le financement des carrefours jeunesse-emploi et je veux… Puis d'ailleurs il pourrait visiter son carrefour
 jeunesse-emploi, ça peut peut-être lui
 donner quelques idées de c'est quoi vraiment, un carrefour jeunesse-emploi, parce que, visiblement, il ne connaît pas ça.
 Donc, moi, c'est ce que je veux entendre de sa part, qu'il confirme la
 mission des carrefours jeunesse-emploi.
  • (18 h 20) •
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M. le député de Saint-Jean. M. le ministre
 de l'Emploi et de la Solidarité sociale, vous disposez de cinq minutes.
  
  M. François Blais
  M. Blais : Merci beaucoup, M. le
 Président. C'est très gentil. 
Alors, tout d'abord, je pense qu'il ne faut pas faire ici, surtout pas en cette période, de
 bataille sur les structures, hein? Il
 faut faire une réflexion sur la mission. Le débat doit porter sur les
 missions, il ne s'agit pas de sauver des structures.
Donc, je veux
 rappeler que, la mise en place du réseau des CJE, lors de cette mise en place, il y avait
 à peu près… plus de 16 %
 de chômage chez les jeunes du Québec. Aujourd'hui, les choses se sont beaucoup
 améliorées, il y a autour de
 9,5 % de chômage chez ce groupe. D'ici 2017, on prévoit la création de…
 pas la création, mais on prévoit que 725 000
 emplois seront à pourvoir au Québec, et la moitié pour des jeunes. Donc, la
 situation a changé, heureusement, et
 au bénéfice des jeunes, mais il y a du travail à faire encore, notamment chez
 ces jeunes qui sont plus éloignés du marché du travail.
Je veux
 rappeler les changements que je veux apporter, disons, aux carrefours
 jeunesse-emploi. Donc, maintien de
 leur enveloppe globale. Ça mérite d'être dit parce que, dans tout le bruit
 qu'il y a en ce moment autour de l'avenir du carrefour jeunesse-emploi, on oublie, et c'est très important quand on
 regarde le contexte de rigueur budgétaire auquel nous sommes tous
 astreints en ce moment. Leur enveloppe globale, elle est protégée.
Ensuite, je
 leur demande, il est vrai, de prioriser non pas en excluant les autres jeunes,
 mais de prioriser davantage les
 jeunes qui sont à l'aide sociale et qui sont éligibles à l'assurance-emploi.
 Pourquoi? Parce que c'est les plus vulnérables, c'est les plus fragiles de toute notre société, hein? Quel beau défi,
 hein, une société peut se donner que d'aller vers ces jeunes en particulier et de leur donner un coup de
 main pour se trouver un emploi. Il me semble qu'il n'y a pas plus grand
 défi, plus beau défi qu'on peut demander à une organisation comme les
 carrefours jeunesse-emploi.
Le
 financement des carrefours jeunesse-emploi sera modifié pour qu'il se fasse sur
 la base d'ententes de service et avec
 des cibles, qui nous permettra, hein, bien sûr, d'évaluer leur performance et
 d'aller vers une plus grande reddition de
 comptes. Il n'y a rien d'étrange dans tout cela, nous le faisons déjà avec plus
 de 300 organismes en employabilité au Québec. Et, chose importante à rappeler, les ententes seront conclues
 entre les carrefours jeunesse-emploi et le ministère, mais elles seront
 conclues au niveau régional.
Je comprends
 la résistance au changement, hein? La résistance au changement, c'est tout à
 fait normal, hein, c'est le propre de la nature humaine. Cependant, elle
 doit se terminer un jour.
Alors,
 contrairement à ce qui a été mentionné par mon collègue, j'ai consulté les
 carrefours jeunesse-emploi, j'ai rencontré
 leurs représentants en septembre dernier. Je leur ai parlé des préoccupations
 du gouvernement du Québec, du contexte
 de rigueur budgétaire dans lequel nous étions mais aussi de la recherche de
 redéfinition des mandats d'un certain organisme.
 Cette rencontre s'est très bien déroulée. Je leur ai présenté le scénario que
 je vous présente ce soir, et ils sont sortis en disant : On va y
 réfléchir, mais on pense qu'il y a quelque chose pour nous à l'intérieur de
 cette proposition.
Mais ce qu'il
 est important pour moi de dire aujourd'hui, c'est que mon but, ce n'est pas de
 sauver les carrefours jeunesse-emploi.
 Je ne me lève pas aujourd'hui pour vous dire : Il faut absolument sauver
 une structure. Ce que je veux sauver,
 c'est une mission particulière, d'aller vers une clientèle plus éloignée du
 marché du travail et de les aider, hein? Il n'y a pas plus belle
 mission, me semble-t-il, que celle-ci. Je leur laisse le choix d'accepter ou de
 refuser, hein, cette proposition, hein? Les carrefours jeunesse-emploi ne sont
 pas des créatures du gouvernement. Ils ont une certaine autonomie. Ils ont la capacité d'aller chercher leurs propres fonds.
 Donc, je leur laisse la possibilité, hein, d'accepter ou de refuser. Je
 préférerais qu'ils acceptent parce qu'ils ont une expertise qu'ils peuvent
 mettre à profit de ces jeunes. 
Mais je leur
 rappelle, je rappelle aussi à mon collègue, que ma détermination sur ce sujet
 est inébranlable, hein? J'ai bien
 l'intention d'aller de l'avant. Je reçois d'ailleurs des téléphones, en ce
 moment, de groupes, d'organismes en employabilité
 qui se demandent qu'est-ce qui se passe, pourquoi les carrefours jeunesse
 résistent autant, alors que, hein, ils
 le font depuis plusieurs années, et qui m'offrent même leurs services pour
 donner un coup de main à ces jeunes. Mais ma priorité, c'est d'aller et de continuer à travailler avec les jeunes.
 Et, pour paraphraser Jean-Paul Sartre, à force de ne pas agir comme on
 pense, on finit par penser comme on agit. Merci, M. le Président.
  
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
 ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale. M. le député de Saint-Jean,
 vous disposez d'un droit de réplique de deux minutes.
  
  M. Dave Turcotte (réplique)
  M.
  Turcotte : M. le Président, écoutez, entendre le ministre
 dire qu'il va maintenir le financement des carrefours jeunesse-emploi, j'espère bien, c'est de l'argent
 du fédéral, sinon il va être obligé de le retourner à Ottawa. Donc, à un
 moment donné, il ne faut pas dire n'importe quoi.
L'autre
 chose, ce n'est pas le financement, l'enveloppe, c'est le financement à la
 mission. Le financement à la mission,
 c'est ça qui est important parce que les carrefours jeunesse-emploi ont une
 mission. Le ministre veut maintenir la
 mission des carrefours jeunesse-emploi. Mon Dieu! Si c'est ça, maintenir une
 mission, en mettant de côté 40 000 jeunes sur 60 000, je ne sais pas sur quelle planète le ministre vit.
 Pourtant, il a étudié, il a étudié en service social, en sciences sociales. C'était le doyen de la faculté à
 l'Université Laval. Il a la main sur le coeur. Il a fait des écrits, par le
 passé, pour un revenu minimum
 garanti. Et aujourd'hui il met ça de côté. Pour qui? Pour quoi? Pour le
 président du Conseil du trésor, M. le Président. C'est uniquement dans
 un contexte d'austérité, l'austérité libérale. 
L'autre
 chose, on me dit : Ah! les
 jeunes vont pouvoir avoir des services. Ils devront aller attendre à Emploi-Québec. Ils ont déjà des
 délais de trois semaines pour avoir un agent à Emploi-Québec. Et là pour
 avoir quoi? Pour avoir un CP12. Ça, ça va leur dire, là, qui ils sont. Et là, après
 ça, ils vont déterminer un indice d'employabilité pour voir s'ils sont bons ou
 pas bons, et là ces deux mis ensemble, là,
 un code puis un chiffre, ça, ça va être valorisant pour nos jeunes, et après
 tout ça ils vont avoir le droit d'aller dans un carrefour
 jeunesse-emploi. Ce n'est pas sérieux, M. le Président.
L'ancien
 premier ministre Jean Charest se disait le fan numéro un des carrefours jeunesse-emploi. Il n'a jamais
 touché aux carrefours jeunesse-emploi; il
 aurait aimé que ça soit le Parti
 libéral qui invente les carrefours jeunesse-emploi. Maintenant, c'est son parti, c'est son parti qui met
 de côté cette mission. Plein d'autres députés libéraux ont appuyé les carrefours jeunesse-emploi, même le
 député de La Prairie l'a fait sur Facebook, M.
 le Président. Je demande au ministre de revenir à la raison et de
 maintenir la mission de nos carrefours jeunesse-emploi.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
 député de Saint-Jean.
 Voilà qui met un terme au deuxième débat de fin de séance.
Et,
 tel que mentionné précédemment, nous allons suspendre les travaux jusqu'à
 19 heures pour permettre la tenue du troisième débat de fin de
 séance.
  (Suspension de la séance à
 18 h 28)
  (Reprise à 19
   h 11)
  Le Vice-Président
 (M. Ouimet) : Alors, l'Assemblée poursuit ses travaux.
  
  Sécurité des aînés dans les résidences
 et les centres d'hébergement
Nous
 allons maintenant procéder au débat entre M. le député de Lévis et M. le ministre
 de la Santé et des Services sociaux concernant l'installation de gicleurs dans les
 CHSLD. Alors, M. le député de Lévis, vous disposez d'un temps de parole de
 cinq minutes.
  
  M. François Paradis
  M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Heureux de me retrouver ici au nom et pour la
 sécurité de nos aînés. Merci, M. le ministre, d'accepter cet échange, encore une fois, et je le dis, pour le bien-être
 de nos aînés, qui nous regardent peut-être d'ailleurs, hein — vous êtes peut-être à l'écran présentement — des
 aînés qui nous écoutent, des aînés qui sont peut-être inquiets, des
 aînés qui résident dans les 56 CHSLD dont je parlais ce matin.
Ce
 matin, M. le Président, j'ai été étonné de la réponse du gouvernement libéral qui faisait un lien entre le dépôt
 du rapport d'enquête sur la tragédie de
 L'Isle-Verte et ma question qui, ma foi, était assez simple. Aucun rapport
 entre les deux, aucun rapport.
 D'autant plus qu'un an avant cet incendie le gouvernement déjà
 disait vouloir modifier les choses et
 faire en sorte que ces CHSLD, ces 25 sans gicleurs, ces
 31 non suffisamment protégés, allaient être munis d'équipements
 comme ceux-là dans une période de cinq ans.
 D'autant plus que, dans une note, M. Gagnon disait également :
 «[Effectivement, il] a
 été convenu pour les CHSLD qui ne sont pas encore munis d'appareils ou
 d'installations de gicleurs [qu'ils] puissent être mis aux normes, giclés d'ici… à l'intérieur d'une
 période de cinq ans.»
D'autant
 plus étonnant que, le 13 août dernier, il y a trois mois à peine,
 dans un article de La Presse, Tommy Chouinard
 indiquait : «Dans le cas des CHSLD, qui hébergent des aînés en lourde perte
 d'autonomie, le gouvernement voudrait accélérer — accélérer, ça veut dire aller plus
 rapidement — la mise
 en oeuvre d'un programme de réfection pour faire en sorte qu'ils soient tous munis de gicleurs. Une cinquantaine de
 CHSLD — écrivait-il — ne sont protégés par aucun système de
 gicleurs ou ne le sont que partiellement.»
On le sait, nos aînés sont des gens vulnérables.
 Et je sors à peine d'une commission parlementaire à laquelle, bien sûr, participe le ministre de la Santé, on parlait, il y a deux instants, avec des
 aînés qui nous parlaient de la vulnérabilité de ceux qu'ils représentent. Ce sont des gens qu'on doit écouter, qu'on se doit
 d'écouter, ce sont des gens qui ont des choses à nous dire. Ce sont des gens qui ont droit à une qualité de vie, à un bien-être physique, psychologique, et surtout pas à des angoisses et à de l'anxiété. Au moment où je vous parle, à cette heure-ci, 7 h 12 min ou à peu près, probablement que des aînés sont à l'écoute, comme je le
 disais, et regardent au-dessus de leurs têtes, et disent : Est-ce qu'on
 est munis d'équipements permettant d'éviter des drames humains?
J'entendrai
 probablement, puis on va convenir ici, j'entendrai potentiellement le ministre
 peut-être me dire qu'il est impossible de prévoir une tragédie. Tout à
 fait d'accord. Et, parce que c'est impossible, il faut se doter de tous les moyens envisageables pour éviter des histoires
 d'horreur. Ce que j'ai demandé au ministre, au nom des aînés du Québec…
 Et je parle de CHSLD, je verrai, le ministre probablement me parlera aussi des
 résidences privées, mais parlons des CHSLD. Il y en a 56, 25 non protégés,
 31 pas suffisamment. Le ministre va peut-être me dire «résidences
 privées». Attardons-nous pas à ce
 dossier-là, il le fera éventuellement. De
 toute façon, eux aussi ont besoin
 d'être protégés. Mais, dans le dossier qui nous occupe, la fenêtre de
 cinq ans proposée par le gouvernement, je considère et j'imagine, M. le Président,
 que le ministre me dira et conviendra qu'une fenêtre de cinq ans
 pour installer 56 gicleurs ou systèmes de gicleurs dans des CHSLD,
 c'est inacceptable, c'est trop long.
Ma
 question ce matin était relativement simple, et je l'adresse à nouveau au ministre, une et une
 autre d'abord. Est-ce que le ministre
 peut rassurer les aînés pour leur bien-être, pour leur qualité de vie, pour
 éviter de l'anxiété? Peut-il rassurer
 les aînés et leur dire ici, maintenant, qu'effectivement l'installation
 d'appareils de ce type-là, reconnus pour faire la différence lorsqu'un incendie se déclare… seront installés?
 Pourrait-il aller plus loin et dire à tous ces aînés qui nous regardent et nous écoutent que ça ne prendra pas
 cinq ans, qu'on n'aura pas besoin d'un mandat complet pour réaliser l'installation de systèmes comme ceux-ci?
 Pourrait-il, au surplus, et j'apprécierais, nous donner un calendrier précis
 nous disant maintenant à quels
 moments seront faits les travaux, pour qu'encore une fois on puisse éviter des
 drames humains non prévisibles comme celui de L'Isle-Verte, dont on
 vient de déposer un rapport récemment?
M. le ministre,
 j'espère que je sortirai d'ici réjoui de vos réponses.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Lévis. Alors, M.
 le ministre de la Santé et des Services sociaux, vous disposez également
 de cinq minutes.
  
  M. Gaétan Barrette
  M. Barrette :
 Merci, M. le Président…
  Une voix :
 …
  M.
 Barrette : Ah! O.K., parfait… Merci, M. le Président. Merci. Je tiens
 à remercier le député de Lévis de me donner
 l'occasion ici de m'adresser à la population, et, sans aucun doute, à un bon
 nombre de personnes aînées qui sont en résidence
 pour personnes âgées, en CHSLD ou à domicile, à propos d'un sujet aussi
 important que leur sécurité. Je suis bien
 content de pouvoir avoir quelques minutes pour m'adresser à eux et leur dire,
 d'une façon absolument formelle, que la sécurité de nos aînés, dans toutes les institutions, qu'elles soient
 publiques ou privées, est une priorité pour nous. C'est une priorité, ça l'a toujours été, et la meilleure
 démonstration, c'est qu'effectivement on s'adresse à la problématique des
 gicleurs dans nos installations.
Maintenant,
 le député de Lévis, évidemment, présente la chose un peu de façon que je
 qualifierais de journalistique. On ne
 peut pas traiter de ce sujet-là d'une façon aussi banale, c'est-à-dire dans un
 clip de 30 secondes, de 45 secondes ou dans une entrevue de cinq minutes. Et ça me permet, à ce moment-là,
 d'expliquer à la population quelles sont les choses qui sont en jeu ici.
Le
 député de Lévis, ce matin, m'a reproché d'avoir fait référence
 aux travaux du coroner quant à la tragédie de L'Isle-Verte. Bien, c'est un élément, M. le Président, qui vient
 entrer en ligne de compte dans les décisions que l'on devra prendre. Les décisions que l'on doit prendre sont
 des décisions qui intéressent la
 totalité de notre réseau, que ce soit dans des grandes villes, ou que ce
 soit en région, ou que ce soit en milieu rural. Il y a un spectre de situations
 que l'on doit prendre en considération, et on doit le prendre en considération
 en fonction de ce qui est existant, ce qui est à venir.
Ce à quoi je fais
 référence, M. le Président, et je pense que les gens qui nous écoutent vont le
 comprendre, évidemment : La question
 ici n'est pas simplement de regarder au plafond s'il y a un gicleur, la
 question est aussi de regarder autour de nous, incluant le plafond, et
 de voir les choses qui ont à être faites. Et, à cet égard, bien, je rappelle à
 mon collègue de Lévis que, dans la gestion
 des immobilisations, les édifices, les immeubles dans lesquels nos personnes
 âgées vivent, en CHSLD, bien, on doit
 les maintenir en ordre, on doit avoir un programme de maintien des actifs — c'est comme ça que ça s'appelle — qui fait en sorte que l'on fasse
 régulièrement les travaux nécessaires pour maintenir ces actifs-là pour le plus grand bien, tant en termes de confort que
 de sécurité, de nos aînés, et il faut coordonner tout ça. Il faut coordonner
 des travaux qui ont trait aux gicleurs avec le maintien des actifs.
Et
 c'est la raison pour laquelle, M. le Président, ma collègue ministre de la
 Sécurité publique a mis en place un comité,
 dès 2010, qui mettait à la même table des représentants... Imaginez-vous, là,
 tous les ministères qui sont concernés : le ministère du Travail,
 la Sécurité publique, le ministère de la Famille, ministère des Finances ainsi
 que la Régie du bâtiment. Pourquoi? Pour
 justement s'adresser à la question de la sécurité dans ces installations-là, et
 c'est une chose qui a une certaine complexité.
  • (19 h 20) •
Il est vrai,
 comme le député de Lévis le dit, que, oui, il y a une décision qui a été prise
 de s'assurer que la totalité de nos installations en CHSLD soient
 giclées cinq ans plus tard. Évidemment, il y a eu un intermède, n'est-ce pas? On se rappellera qu'il y
 a eu un gouvernement autre que le nôtre qui, manifestement, n'a pas fait
 progresser les travaux à la vitesse
 escomptée. On se retrouve aujourd'hui avec une question qui ne prend pas en
 compte tous ces éléments-là. Et je
 dis à la population qui nous écoute : Oui, on avait décidé de le faire, on
 va le faire, et c'est planifié, mais il y a eu un intermède de 18 mois
 où on n'était pas là, où ça ne s'est pas fait.
Alors, on se
 retrouve aujourd'hui dans une situation où nous avons prévu les investissements nécessaires pour faire
 en sorte que tous les CHSLD soient effectivement giclés, toutes catégories confondues et tous
 lieux confondus, et c'est en place. D'ailleurs,
 M. le Président, cet été, le 22 juillet, de mémoire,
 2014, j'envoyais une lettre, essentiellement
 à toutes les agences régionales ainsi qu'aux
 établissements concernés, les avisant que certains montants,
 dépendamment de la grosseur de
 l'installation, seraient octroyés, selon un calendrier qui va, évidemment,
 de l'installation la plus vétuste à la
 moins vétuste, pour mettre en place les gicleurs. Et je signais même, dans
 cette lettre, une ordonnance qui ordonnait aux établissements de gicler, avec les montants octroyés, tous ces établissements d'ici le 30 septembre 2017, M. le Président.
  Le
 Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
 ministre de la Santé et des Services sociaux. Donc, je vous cède la
 parole pour un droit de réplique de deux minutes. M. le député de Lévis.
  
  M. François Paradis
 (réplique)
  M. Paradis (Lévis) : M. le Président,
 le ministre de la Santé parle d'un traitement journalistique banal. Je comprends mal ces qualificatifs. Quand on parle de
 sécurité, d'aînés, d'incendie, de drames qui sont imprévisibles, il n'y a rien de journalistique et de
 banal, dans un sujet comme celui-là, M. le Président.
 M. le ministre dit, au surplus : Maintien des actifs. Est-ce que
 ça ne suppose pas aussi l'amélioration des actifs? Le ministre ajoute : J'ai conçu, pondu un calendrier. Est-ce qu'on pourrait le voir, ce calendrier? Est-ce qu'il pourrait dire
 aux aînés qui nous écoutent et qui nous
 regardent à quand les travaux dans leurs établissements, dans les CHSLD
 qui ne sont pas couverts correctement ou qui ne sont pas couverts du
 tout, qui ne sont pas giclés?
Il dit :
 Le rapport d'enquête, c'est important. Le rapport d'enquête, il sera déposé, on devra
 attendre ce qu'il va se dire. Est-ce qu'on a l'impression, ici, très honnêtement, que, dans le rapport, il sera dit que les
 systèmes de gicleurs sont inefficaces
 et que ça ne donne absolument rien? On le sait très bien, et les pompiers
 vous le diront, pour avoir jasé avez les
 combattants du feu, c'est un outil efficace pour éviter des drames humains. On
 parle d'un drame de janvier dernier qui a fait des victimes, on veut
 éviter que cela se répète.
Si le ministre
 dit qu'il est concerné, et qu'il s'adresse aux aînés qui nous regardent, et
 qu'il veut les rassurer, qu'il nous
 dise, avant cette fenêtre de cinq ans, qu'il nous dise quand les travaux se
 feront, qu'il mette en priorité... Des travaux qui ne sont pas si énormes que ça, c'est 56 établissements... Et je vois le ministre réagir comme si c'était la fin du monde. On est en train de faire des réformes de la santé
 puis on se questionne sur le temps que ça prendra pour installer des gicleurs.
 M. le ministre, je vous repose trois questions, et vous aurez un jour à y répondre. Êtes-vous capable
 de nous donner un calendrier des
 travaux à faire? Êtes-vous capable de rassurer les citoyens,
 que l'on doit écouter, en leur disant que vous installerez des systèmes
 pour protéger leur vie, leur santé? M. le ministre, est-ce qu'on va attendre
 une fenêtre de cinq ans pour installer des gicleurs dans 56 CHSLD?
 J'espère que non. Merci.
  Le Vice-Président (M. Ouimet) :
 M. le député de Lévis, je vous remercie.
  
  Ajournement
Cela met un
 terme aux débats de fin de séance, et, en conséquence, les travaux de
 l'Assemblée sont ajournés à mardi 18 novembre 2014, à
 13 h 45. Merci, bonne fin de soirée.
  (Fin de la séance à 19 h 24)