43rd Legislature | 2nd Session

Transcription

Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le Wednesday 6 December 2023, 11 h 31

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

M. Tanguay : Alors, nous prenons acte aujourd'hui, dans le contexte du projet de loi... du projet de loi n° 15, le projet de loi n° 15, qui vise à mettre sur pied l'agence santé... Il y a un travail qui doit se poursuivre en article par article en commission. Vous nous avez entendus mardi cette semaine faire la demande au gouvernement qu'il y ait prolongation la semaine prochaine, que l'on utilise les cinq jours de la semaine prochaine pour compléter l'étude article par article.

Pourquoi c'est important? Parce que c'est un projet de loi qui est évidemment complexe, dont les articles sont aussi minimalement complexes, le temps évidemment de questionner le ministre quant à ses intentions, l'intention du législateur, le temps de laisser la société civile, les acteurs et les actrices du réseau, notamment, de se prononcer et de savoir ce qui se passe, parce que, vous le savez, la CAQ nous a habitués systématiquement à ce que les bâillons soient brouillons.

Alors, nous prenons acte du fait que le gouvernement se rend en partie à notre demande exprimée mardi de prolonger... Au moment où on se parle, les discussions sont à l'effet de prolonger l'Assemblée nationale... la commission parlementaire pour trois jours. Nous allons prendre une journée à la fois. Nous ne voulons pas, parce que c'est prolongé trois jours, qu'à la fin il y ait nécessairement un bâillon, fini, pas fini, nous croyons qu'il est toujours possible, bien évidemment et raisonnablement, d'analyser tous les articles. Pourquoi en analyser une partie et, à la fin, de dire: Bien, après trois jours, on ferme la commission parlementaire puis on adopte ça sur bâillon? Nous ne voulons pas qu'il y ait un préavis de bâillon jeudi.

Alors, le gouvernement - je termine là dessus - s'est rendu à nos arguments. On va prendre le temps de l'analyser. Il y a toujours possibilité pour le gouvernement de le faire adopter. Nous, à la fin, vous le savez où on loge, on va voter contre le projet de loi. Mais, dans l'intervalle, on fait un travail, et «on», c'est André Fortin, accompagné de Michelle Setlakwe, qui font... Et André a siégé toutes les heures, là, 220 heures et plus. On fait un travail rigoureux dans l'intérêt des Québécoises et Québécois. Alors, on... on.. on prend acte de cette ouverture-là, on va être là pour travailler.

Journaliste : Bien, c'est oui ou non?

M. Tanguay : Bien, il est... clairement que nous, c'était notre demande. Alors, c'est un... c'est un oui, bien évidemment, pour travailler en commission parlementaire. Par contre, on ne veut pas se faire dire... se faire... faire annoncer à l'avance que ça va finir en bâillon. On a le temps.

Journaliste : ...faire l'adoption le jeudi.

M. Tanguay : Pardon?

Journaliste : C'est ça, la proposition, ça va finir en adoption jeudi.

M. Tanguay : Nous, on va être fait... Une fois que le travail en commission parlementaire est terminé, on est prêts à procéder à l'adoption. Mon point, c'est qu'il ajoute trois jours. Si d'aventure nous n'avons pas terminé après trois jours, nous, on aimerait prendre le temps de terminer. Ça peut très bien se faire.

Journaliste : Mais, tu sais, la proposition, c'est: trois jours, et jeudi, c'est fini. Donc, là, vous ne pouvez pas l'accepter en partie, la proposition. Vous acceptez ou pas?

M. Tanguay : Bien, écoutez, nous... nous, on n'applaudira jamais... on n'applaudira jamais un bâillon de la... de la Coalition avenir Québec. Si le gouvernement nous dit: Écoutez, c'est trois jours additionnels, on va les prendre, bien évidemment, puis on va faire ce qu'André fait depuis le tout début, on va aller faire le travail en article par article. J'exprime le souhait, j'exprime le souhait que ça ne termine pas en un préavis de bâillon le jeudi. On pourrait- tu donc faire le travail et le faire adopter par la suite?

Journaliste : Est-ce que vous avez eu des échanges avec les oppositions là-dessus? Parce que la semaine prochaine, vous êtes sortis, tous les partis d'opposition réunis, pour réclamer du temps. Là, on vous en donne, mais là vous n'êtes plus ensemble avec les oppositions, puis on ne sait toujours pas...

M. Tanguay : Bien, écoutez...

Journaliste : ...qu'est-ce que QS, le PQ ont l'intention de faire, et, selon ce que...

M. Tanguay : Vous n'êtes pas les seuls à ne pas savoir ce que QS et le PQ font. QS et PQ n'ont pas siégé comme André, et systématiquement à toutes les heures. Alors, eux, ils se gouvernent comme ils le veulent bien. Nous, l'opposition officielle, on assume à 100 % notre rôle. Nous n'avons manqué aucune heure, contrairement à QS, PQ. Mais je n'irai pas sur ce terrain-là. Alors, nous, on l'a demandé formellement mardi pour permettre à notre équipe, à André Fortin, député de Pontiac, en tête, notre porte-parole, de faire le débat de tous les articles. Alors, nous écoutez, c'est... en substance, c'est un bon pas qu'on accueille positivement, mais on ne veut pas avoir un préavis de bâillon. Puis encore une fois, le but, ce n'est pas de dire on ne veut pas l'adopter avant Noël, mais on peut-tu prendre le temps d'analyser et de débattre de tous les articles? Ça peut très bien se faire. Alors, les trois jours, on les prend, on ne veut juste pas que ça soit un préavis de bâillon.

Journaliste : Mais pourquoi vous ne vous engagez pas à dire : C'est bon, on va le faire en trois jours, le travail qui reste à faire?

M. Tanguay : C'est possible qu'on le fasse, c'est possible qu'on le fasse en trois jours. On va y aller une journée à la fois. C'est possible qu'on le fasse très bien en trois jours. Tout à fait. Mais pourquoi accepterions-nous sur une base, là, de notre travail que, ah! après trois jours, il reste, je dis, un exemple, il reste 50 articles, on ne va pas les analyser, on les passe sous bâillon. On peut quand même analyser les articles. Si, si, si d'aventure on n'a pas terminé après trois jours, c'est ça, là, la logique de la chose, là. Parce que pour quoi se donner trois jours pour certains articles, puis après ça, ce n'est plus important? Non. Alors, encore une fois, nous, on pense que ceci dit, ça peut se faire peut-être en trois jours. Je ne suis pas en train de dire que ça ne se fera pas en trois jours. Ça peut se faire. Auquel cas, après ça, on s'en va au salon bleu, puis on procède à l'adoption, puis nous, on va voter contre, mais au moins on aura fait le travail rigoureusement, mais ne pas être pieds et poings liés. Puis il reste quoi? 150 ou 60 articles, bien là, c'est un bâillon, on ne les analysera pas. C'est juste cela, là-dedans.

Journaliste : Pensez-vous avoir assez de temps? Ça vous prendrait combien de jours?

M. Tanguay : Bien, nous, on avait demandé la semaine. Encore une fois, possible que ça sorte en trois jours. Puis là dessus, j'aimerais ça, André, que tu puisses prendre la parole pour nous aiguiller là-dessus. Mais on va y aller une journée à la fois. Vas-y, André.

M. Fortin :Bien, moi, je vais prendre... je vais prendre Christian Dubé au mot. Hier, il est sorti en disant : On va y aller une demi-journée à la fois. Alors, on va y aller une demi-journée à la fois, comme le ministre de la Santé le demande. J'espère qu'on va être capables d'en faire le plus possible dans les jours qui nous sont impartis. Mais est-ce qu'on va s'engager aujourd'hui à dire oui, on va adopter les, quoi, 500, 600 articles qui restent dans ces journées-là? Je ne peux pas... je ne peux pas me prononcer là-dessus. J'espère qu'on va se rendre le plus loin possible, qu'on va faire les articles de fond le plus possible, mais on verra où on est rendus après chaque demi-journée, comme il l'a dit.

Journaliste : La semaine dernière, il y a eu un amendement qui nous a tous étonnés, là, sur les droits anglophones.

M. Tanguay : Bien, oui.

Journaliste : Avez-vous l'impression qu'on comprend bien la portée du projet de loi s'il reste des amendements comme ça, que même M. Dubé ne comprend pas tout à fait? Il a admis, aujourd'hui, qu'il n'avait pas encore toutes les réponses sur cet amendement-là.

M. Fortin :Bien, c'est un peu ça qui est... c'est un peu ça qui est désolant dans ce projet de loi là. Quand le ministre de la Santé sort et explique aux médias que lui-même ne comprend pas la portée de certains des amendements qu'il présente, disons que c'est surprenant. Puis quand on sait qu'il reste 500, 600 articles à étudier, bien, on se pose des questions, on veut... En fait, on ne se pose pas de questions, on veut s'assurer qu'on le fasse correctement, qu'on n'en échappe pas une en cours de route, comme on aurait très bien pu en échapper une si... dans ce dossier-là.

Journaliste : Là, il en reste combien, des articles? M. Tanguay, vous avez parlé de 150, 160. Quel, là?

M. Tanguay : Non, non, j'ai dit à la fin, si, à la fin du trois jours.

Journaliste : O.K. O.K. Là, dans les faits, on est rendus à...

M. Fortin :À ma connaissance, et selon ce que le ministre nous a présenté cette semaine, il reste environ 250 articles de fond et il reste ce que lui appelle 450 articles de concordance. Mais encore là, on a commencé à regarder ce que lui nomme 450 articles de concordance, ce n'est pas tout de la concordance. Là, il y a des trucs sur le... il y a des changements quand même importants au Code civil, il y a des changements sur l'aide médicale à mourir là-dedans. Alors, ça mérite d'être fait correctement et consciencieusement.

Journaliste : Parce que lui, il propose de les faire en bloc, je pense. Les articles de concordance, il propose de les faire en bloc, il me semble. Êtes-vous favorable à ça ou.

M. Fortin :Il y a deux... il y a deux procédures qui semblent privilégiées. Là. Le ministre de la Santé, lui, nous demande de lire son texte sommaire, et après ça, de dire : Oui, on les accepte. Le président de la commission nous a dit : Oui, ce n'est tout à fait comme ça que ça se passe. Là, il y a quand même une possibilité pour des parlementaires de faire un long débat, mais un débat de fond, même si on les adopte en bloc. Alors, on verra comment on s'y prend rendu là. Mais pour nous, ce qui est important, c'est que là, ce qui sera vraiment de la concordance pure, on ne passe pas les prochains jours, là, là-dessus. On veut passer des prochains jours sur de la substance, là.

Journaliste : ...ici pour dire qu'il y a des centaines d'amendements déposés, là, à la... est-ce que le projet de loi était bien rédigé et est-ce qu'il y a beaucoup changé depuis son dépôt au printemps dernier?

M. Fortin :Mais je vais vous... je vais me permettre de vous citer l'Association des conseils multidisciplinaires cette semaine : «Nous revenons vers vous afin de vous exprimer notre désarroi face à l'empressement du ministre de la Santé, Christian Dubé, à faire adopter ce projet avant Noël. L'appel à la collaboration du ministre aux groupes d'opposition témoigne, selon nous, bien malheureusement, d'une consultation préalable bâclée auprès du milieu, d'une méconnaissance du terrain et d'une improvisation totale. Voilà.

Journaliste : Mais si ça se prolonge la semaine prochaine, est-ce qu'il va y avoir des périodes de questions, et sinon, est-ce que vous devez l'exiger?

M. Derraji : Ce qu'on a reçu, c'est vraiment la commission parlementaire qui va siéger, donc, mon collègue André Fortin sera là avec notre collègue Michelle Setlakwe pour faire le travail lundi, mardi, mercredi. Donc, c'est ce qu'on a reçu sur la table, et jeudi, bien sûr, une séance extraordinaire. Nous sommes en discussion pour toutes les modalités, une motion, mais les détails suivront au courant de la journée aujourd'hui.

Journaliste : Donc, est-ce que vous aimeriez qu'il y ait des périodes de questions? Comment ça fonctionne? Est-ce que vous pourriez exiger qu'il y ait des périodes de questions?

M. Derraji : Bien, en fait, ce qu'on aime, c'est qu'aujourd'hui le gouvernement se rend à l'évidence que c'est impossible de terminer le projet de loi n° 15 sans bâillon. En fait, s'il n'y avait pas la...

Journaliste : ...

M. Derraji : Oui, mais s'il n'y avait pas la proposition du Parti libéral mardi pour prolonger d'une semaine, probablement, on sera en mode bâillon à partir de demain. Donc, ce qu'on aimerait, nous, c'est vraiment terminer le travail sur le projet de loi n° 15.

Journaliste : ...jeudi, en fait, qu'est-ce qui arrive? Donc, ça siège au salon bleu, ça, c'est sûr et certain. Est-ce que c'est juste un quorum? Et est-ce qu'il y a une période des questions ou on fait juste l'adoption du principe et l'adoption du projet de loi?

M. Derraji : C'est ce que nous sommes en train de discuter avec le leader du gouvernement? On vient de sortir de la période de questions. J'ai reçu l'offre pendant la période de questions. Au courant de la journée, on peut vous revenir.

Journaliste : ...sur le fait d'accepter l'offre. Est-ce que chaque parti doit accepter? Les députés indépendants, est-ce qu'ils doivent accepter aussi? Est-ce...

M. Derraji : Moi, je pense, ça prend un consentement de tout le monde. Et on l'a très bien dit clairement mardi, nous, ce qu'on veut... Mon collègue, il a siégé plus de 100 heures. Il a fait un travail extraordinaire, c'est le ministre lui-même qui lui dit, et il nous a avisés que si on n'a pas une semaine supplémentaire, c'est sûr que c'est un bâillon. Donc, c'est ce qu'on a proposé. Maintenant, le gouvernement s'est rendu à l'évidence que ça prend une autre semaine.

Journaliste : Qu'en est-il des échanges entre leaders pour ce qui est du projet de loi n° 31 et du projet de loi n° 39? Parce que là, normalement, ils devaient terminer hier soir. Est-ce que vous avez convenu qu'il y ait des séances qui s'ajoutent cet après-midi?

M. Derraji : Bien, en fait, nous sommes à terminer le 39, mais au-delà des questions très techniques, encore une fois, nous avons devant nous un gouvernement qui, dans un projet de loi, ramène beaucoup d'amendements de dernière minute sans consulter le groupe. En fait, ce que vous êtes en train de voir au niveau de la santé, j'ai la même chose au niveau de la fiscalité municipale et j'ai la même chose au niveau de l'habitation. Des projets de loi brouillons, ils réfléchissent pendant qu'on avance dans les échanges. Le problème, on ramène un amendement sans prendre le temps nécessaire de parler avec les groupes. C'est pour cela qu'on est en retard. Et la gestion gérée par le leader de gouvernement, elle est juste mauvaise parce qu'on a arrêté l'étude détaillée du projet de loi n° 31 sur l'habitation, parce que la commission est occupée avec quoi? Avec la fiscalité municipale.

Journaliste : Mais est-ce que vous seriez ouverts à, par exemple, fusionner des étapes, là, qu'on n'ait pas besoin de trois séances différentes, là, pour adopter le projet de loi n° 31, par exemple, qu'on fasse l'adoption du rapport de commission tout seul... Excusez-moi, je ne me rappelle plus de l'étape suivante, mais il y en a trois avant... Est-ce qu'il y a une ouverture pour ça? Parce que, si on ne fait pas ça, ma compréhension, c'est que ça ne passera pas, vous n'aurez pas le temps, là.

M. Derraji : O.K. Je vais vous répondre d'une manière très claire ce qui nous motive, et ce qui motive mon collègue, et dans toutes les commissions. On ne peut pas faire un travail bâclé. Nous faisons face à un gouvernement brouillon. On doit étudier chaque article et chaque amendement. La semaine dernière, quand un ministre sort et il dit sur la place publique que je n'ai pas fait presque mon travail, je n'ai pas consulté les groupes, on doit rester vigilants. Et le message qu'on a envoyé à nos collègues aujourd'hui, c'est qu'en tant que législateur, on doit analyser tous les amendements, on doit faire notre travail et on ne doit pas précipiter notre travail.

Donc, on va continuer notre travail en commission parlementaire. C'est un projet de loi important, que ce soit la fiscalité ou l'habitation, mais je ne peux pas aujourd'hui payer la mauvaise organisation du gouvernement.

Journaliste : Oui, mais vous le faites avec le projet de loi n° 15. Est-ce qu'en théorie ce serait possible qu'il y ait aussi une nouvelle commission parlementaire d'aménagement du territoire la semaine prochaine pour permettre à 31 puis 39...

M. Derraji : Bien, écoutez, nous, nous sommes prêts à travailler l'ensemble des articles. Aujourd'hui, on verra comment ça va aller avec le 39. Une fois le 39 est terminé... le 31 pour commencer. Mais encore une fois, je tiens juste à vous dire une chose. S'il y a quelqu'un qui est responsable de l'agenda parlementaire, ce n'est pas le Parti libéral, c'est la CAQ, c'est le leader du gouvernement.

Donc, ils savaient pertinemment que le projet de loi sur l'habitation est extrêmement important. Ils l'ont ramené très tard. La ministre elle-même a ramené beaucoup d'amendements. Pire encore, le projet de loi sur la fiscalité municipale, il n'y a personne, personne qui s'est posé la question : Pourquoi la ministre elle-même a ramené 60 pages d'amendements? Donc, on veut bien étudier et faire notre travail, mais quand les ministres eux-mêmes ramènent d'autres amendements, bien, écoutez, on doit prendre le temps d'analyser chaque amendement et jouer notre rôle de législateur.

Journaliste : M. Tanguay, vous voulez ajouter quelque chose avant ou... 

M. Tanguay : Oui, merci. On salue...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Parce que je ramasse...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Oui, mais on ne peut pas se permettre de faire de la législation par embuscade. On doit faire notre travail consciencieusement. On est élus et payés — hein, vous le savez qu'on est payés à l'Assemblée nationale — pour faire ce job-là. C'est un métier extraordinaire, être député. C'est notre rôle fondamental comme opposition. Et on ne peut pas, face à un gouvernement qui nous sort des lapins systématiquement dans différents projets de loi, des amendements, puis on l'a vu dans le cas du projet de loi n° 15, on ne peut pas faire de législation par embuscade.

Alors, le gouvernement s'est rendu à l'évidence, c'est soit le bâillon vendredi ou on prolonge. Alors, nous, on en a fait la demande. On va le prendre évidemment en se disant : Enfin, il a compris une partie du message. Possible que ça puisse sortir après trois jours, le p.l. 15, en article par article. On verra, on va y aller une demi-journée à la fois, comme disait André Fortin, qui citait le ministre de l'Éducation, mais on ne peut pas comme... la Santé, pardon, on ne peut pas, nous, être d'accord avec un bâillon. On a le temps de les lire, de les analyser, de poser des questions. Puis si, si, si on faisait autre chose qu'être raisonnable puis de faire un travail constructif, ça a toujours été salué. Alors, encore une fois, non à la législation par embuscade.

Journaliste : M. Legault, tantôt, a énuméré un certain nombre de choses, les décisions qu'il a prises qui pourraient le plomber dans les sondages, il a nommé le salaire des députés, la venue des Kings, le troisième lien, qu'est-ce que vous pensez de ça qu'il reconnaisse, dans une certaine mesure, que c'est peut-être des décisions qui ont déplu aux gens?

M. Tanguay : Oui. Je ne vais pas commenter les sondages très clairement. Nous, ce qu'on fait comme position officielle, c'est de dénoncer un gouvernement qui est brouillon puis qui... Que c'est échec après échec.

J'attends toujours la réponse à mon défi que j'ai lancé au gouvernement Legault : Quel dossier, quel dossier depuis cinq ans va mieux sous la CAQ? Je n'en connais aucun dossier.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du fait qu'il nomme trois dossiers comme facteurs qui ont pu influencer les gens dans les sondages?

M. Tanguay : Je pense que c'est l'ensemble de l'oeuvre. On voit un gouvernement, au lendemain de son élection, 90 députés, tout allait bien, il venait d'être réélu pour quatre ans. Là, on se rend compte que, dans le fond, il a été élu pourquoi? Il n'a pas de gouvernail.

Hier, je lui posais des questions en santé, puis il me disait : Qu'est-ce que propose le chef de l'opposition? S'il n'en a plus d'idées, là, qu'il cède sa place à un autre. Alors, je pense que c'est l'ensemble de l'oeuvre d'un gouvernement déjà fatigué, essoufflé, qui fait de la législation, puis ça se reflète, là, à la va-comme-je-te-pousse. Alors, je pense que c'est l'ensemble de l'oeuvre.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : So, the Government offered you... asked for more time, the Government is offered you three more days next week, are you going to take the money and run?

M. Tanguay : We're going to work… as we were asking last Tuesday, we're going to work very… on a constructive mode as we have been done… doing for the last 200 plus hours in the commission. That being said, I think that it's the obvious that the Government said that: O.K., it's not going to be… they're not going to be able to pass the articles until the end of this week. So, we will be working very positively, constructively as we have been done for the last 200 plus hours. But again, we will not be willing to work, to legislate by ambush. Again, we need to read each and every article and amendment as well, and to be able to comment. So, we'll see.

At the end of the day, we will be voting against Bill 15, because it's a bad piece of legislation, but it allows our colleague André Fortin, MNA from Pontiac, and I would… André to… for you to add certain comments. We'll take the three days of course. Possible that we can achieve all the analysis within three days, possibly not, and if not, we will be asking for more time. And again, I think that it's realistic, as we were suggesting last Tuesday, to invest that amount of time, the whole week, I think that's it's reasonable to infer to assume that we would…

Journaliste : …they thought you'd have enough time finish it this week, and now they're giving you three more, you probably have enough, right, to do it?

M. Tanguay : Well, we'll hope so, but again, and André will talk about… we're talking about hundreds of articles. You saw what we learned from one of these amendments last week with respect to the language issue. So, again, we are here to work and to question this Government and to have a public debate on what's going on, what's cooking with this bill. We need to know before it's adopted by «bâillon». And, again, CAQ, «bâillon égale brouillon».

Journaliste : Closure

M. Tanguay : Closure.

Journaliste : «Bâillon» is closure.

Journaliste : Can I ask you, Mr. Fortin...

M. Tanguay : Sure, of course.

Journaliste : The fact that the Government House Leader said, right from the top, earlier this morning : On Thursday, if Bill 15 is not ready for adoption, we'll invoke closure... You'll be there on...

Journaliste : He didn't say he will invoke closure…

Journaliste : Well, that he didn't exclude it.

Journaliste : No, but he did say... closure...

Journaliste : But, he's giving a maximum, that Thursday is the maximum. So, the fact that invoking closure is still a possibility, how do you react? Because you'll be there on Monday, Tuesday, Wednesday.

M. Fortin : Closure was always a possibility. The Government... Their closure bill was ready, they had it written and they were ready to do it this weekend. Now, we're being given an extra three days of study, great, we'll study it, but the Government itself realises that it'd asked us to pass 280 articles of law this week plus the 450 that they call «concordance», which aren't all quite «concordance». So, now we'll have the days this week, we'll have the days next week, and we'll see where we land at that point. Christian Dubé, I think... in your pages, Phil, today, he said we would take it a half day at a time. So, let's take it a half day at a time and see where we land.

Journaliste : But realistically, Mr. Fortin, what difference would three days make, in your opinion, having follow this so closely?

M. Fortin : Let's put it this way, every day that we do sit in committee, we find stuff that doesn't work in the bill. Every... Even on the simplest of articles, the parliamentarians around the table are able to identify things that don't quite work, that aren't written properly, that need amendments, that need changes. So, extra three days means a... even though we'll vote against the bill, because we don't think it has a great impact, a great positive impact on the health network, it still means a better bill at the end of the day, which is what we've been working for the whole time.

Journaliste : The other two opposition parties have to agree to this, right, to this unusual...

M. Tanguay : Technically, yes.

M. Fortin : I guess so, I'm not sure about the process...

Journaliste : Technically?

M. Tanguay : Technically, yes. Otherwise, it's going to be the closure proceedings.

Journaliste : Thank you.

Journaliste : Les indépendants aussi?

M. Derraji : Oui, oui, oui, tout le monde. Oui, tout le monde… Ils ont la même voix. En fait, les indépendants ont la même voix que les autres partis. So, we need all...

Journaliste : What if QS and the PQ... Because I'm still checking with them, and they haven't taken their decision yet. What if...

M. Derraji : We can ask them. But I will assure that he's working since the beginning, he's all the time involved for every single séance. So, we are ready, we are ready to work, and my colleague André Fortin is ready to work.

Journaliste : But what if they don't say yes?

M. Derraji : You can ask QS and PQ. For us, it's clear, we want to work, we want to do our job.

Le Modérateur : Merci, tout le monde.

M. Fortin : Merci.

M. Derraji : Merci.

M. Tanguay : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 53)