(Neuf heures dix-sept minutes)
M. Traversy
: Alors,
merci d'être présents ce matin pour ce point de presse concernant la famille au
Québec, un point de presse qui sort de l'ordinaire pour les raisons suivantes :
tout d'abord, par les gens qui m'accompagnent : les membres de l'AQCPE qui
sont avec nous ici, M. Senécal, Mme Gasparrini; les gens de l'AGPQ, M. Alahmad,
Mme Mona Lisa, qui nous font l'honneur d'être avec nous pour lancer un cri du
coeur ce matin et lancer également un message très fort au gouvernement libéral,
un message de bris de confiance envers la ministre actuelle.
Je vais laisser évidemment mes partenaires
vous faire l'explication de leurs raisons et de leur présence aujourd'hui, dans
quelques minutes, mais vous rappeler tout d'abord ce qui nous emmène aujourd'hui
devant vous. Vous dire, tout d'abord, que le Parti libéral, depuis son arrivée
au pouvoir, a largement déçu les partenaires du réseau.
Depuis plusieurs mois, nous dénonçons sans
relâche, à l'Assemblée nationale, le manque d'écoute de ce gouvernement envers
les partenaires du réseau de la famille. Aujourd'hui, nous avons deux
partenaires majeurs qui sont avec nous pour vous en témoigner. Il y en a plusieurs
qui vous ont également lancé des cris du coeur au cours des dernières semaines
et des derniers mois. Ça vient s'ajouter à un ensemble de messages et de cris
qui ont été mentionnés et qui ont été lancés à plusieurs reprises. Vous dire
aussi que le Parti libéral a fait plusieurs reculs à l'intérieur du dossier de
la famille par le biais de la ministre Francine Charbonneau. Aujourd'hui, nous
en sommes à un point de rupture et nous voulons vous témoigner notre opinion
pour la suite des choses.
Nous avons fait plusieurs interventions en
Chambre, en commission, posé plusieurs questions, participé à plusieurs
manifestations pour faire reconnaître l'importance de travailler en équipe, en
concertation et en collaboration dans le milieu de la famille, ce qui n'a
jamais été écouté de la part de la ministre et du gouvernement actuel.
Aujourd'hui, nous nous adressons au
premier ministre du Québec, à M. Philippe Couillard, pour qu'une décision
importante soit prise quant à la suite des choses, si nous voulons faire
avancer le dossier d'une manière efficace au cours des prochaines années et si
nous voulons servir de façon tout aussi positive les parents du Québec et
desservir les enfants, qui sont la priorité du dossier famille et qui,
présentement, ne semblent pas être à l'avant-plan dans les décisions
gouvernementales et particulièrement avec la ministre Charbonneau.
Je vais laisser tout d'abord, pour vous expliquer
l'état de la situation et pour expliquer aussi ce bris de confiance qui s'est
installé, M. Sénécal pour faire cette première intervention.
M. Senécal (Louis) : Alors,
bonjour, tout le monde. Merci, M. Traversy, merci au Parti québécois pour
l'invitation. Je salue la présence de M. Alahmad et les partenaires de
l'Association des garderies privées du Québec ainsi que nos collègues de
l'AQCPE.
Alors, depuis l'élection du gouvernement,
on a vécu toutes sortes de choses. Cet automne, en particulier, a été un
automne de dénonciation, comme vous le savez. On a eu l'occasion de se
rencontrer à plusieurs reprises. Le gouvernement a choisi, dans son plan
d'austérité, d'attaquer en premier les familles. C'est un choix qui a été fait,
et le premier ministre a confié ce mandat-là à la ministre Charbonneau. Cette
attaque-là, donc, a été faite à l'encontre des familles de la classe moyenne,
et force est de constater aujourd'hui que Mme Charbonneau n'a pas été à la
hauteur des responsabilités qui lui ont été confiées. Les familles se sont
senties abandonnées. La ministre Charbonneau s'est coupée de son réseau, elle
n'a pas voulu participer à des discussions avec ses partenaires, et la
confiance n'y est tout simplement plus. On vit, en ce moment, un grave climat
de confrontation avec le ministère de la Famille, la ministre étant responsable,
en grande partie, de ça, et elle doit céder sa place.
Le gouvernement s'apprête, et ce n'est pas
anodin, s'apprête à bâillonner les familles, rien de moins. Le projet de loi
n° 28, qui va introduire le principe d'une modulation des tarifs, va être
adopté s'il n'y a rien qui change et si le gouvernement ne choisit pas de faire
un pas de côté, et tout ça parce que le gouvernement a refusé d'écouter ses
partenaires. Et là il est grandement temps que quelque chose se passe. Alors,
on demande à M. Couillard d'intervenir et de demander à Mme Charbonneau de
céder sa place. Le moment est assez grave aujourd'hui pour qu'on choisisse,
avec l'AGPQ, de mettre nos différends de côté et faire front commun pour faire
cette demande-là au gouvernement. Alors, c'est avec fierté qu'on se présente
devant vous aujourd'hui pour montrer notre solidarité.
La ministre a été incapable de plusieurs
choses depuis sa nomination. Elle a d'abord commencé son mandat en répétant à
plein de monde, incluant l'AQCPE, qu'on avait raison d'avoir peur, que des
changements allaient ébranler les piliers du temple. Elle a choisi de geler le
développement de places pour, trois jours plus tard, choisir de le reporter
jusqu'en 2021. Ce gouvernement-là aussi a laissé planer un grand doute sur la
possibilité de continuer avec l'assurance parentale et finalement est revenu en
arrière.
La ministre nous a fait participer à une
commission parlementaire sur un projet de loi qui sanctionnait les parents. Du
jamais-vu, une ministre de la Famille qui s'attarde à sanctionner les parents,
et elle a choisi de reculer sur cette question-là aussi. Elle n'a pas voulu
entendre le Conseil du statut de la femme sur l'impact sur les femmes de la
modulation des tarifs. Elle connaît mal ses dossiers, elle est mal préparée et
elle est complètement isolée. Elle n'a plus du tout la confiance des familles
du Québec, elle n'a plus du tout la confiance des partenaires de son réseau et
elle n'a plus la confiance de l'AQCPE.
Et le comble dans tout ça, ça a été quand
elle a adressé à la population son commentaire sur la modulation en disant que
finalement ce n'était pas si grave que ça, c'était un petit brin de plus que la
population allait payer avec la modulation des tarifs. Alors, je tiens à vous
rappeler que cette modulation des tarifs va résulter en une augmentation
significative pour la classe moyenne. Alors, le petit brin de la ministre, au
moment de faire leur impôt de 2016, qui va être en janvier 2017, deux
professionnels ayant deux enfants vont devoir faire un chèque de
5 000 $ net au gouvernement du Québec, et, pour la ministre, ça
représente un petit brin. Alors, soit elle manque de respect à l'égard des
familles, ou elle ne comprend pas du tout l'ampleur de la réforme qu'elle est
supposée défendre, et elle n'est pas à la hauteur de la situation.
Alors, le gouvernement veut agir avec
urgence, veut faire une réforme en toute hâte, mais a confié le mandat à une
personne qui n'est pas à la hauteur de la situation. On demande au
gouvernement, on demande au premier ministre de nommer quelqu'un qui va être
capable de rétablir les ponts avec les partenaires du réseau. Ensemble, les
deux associations représentent plus de 220 000 enfants au Québec, presque
la totalité du réseau des services de garde éducatifs, et ensemble on est
capable de travailler, avec une ministre ou un ministre ouvert d'esprit, à des
solutions gagnantes pour tout le monde. Je vous remercie.
M. Alahmad (Samir) : Bonjour.
Merci, Mathieu, merci, M. Traversy, pour l'invitation, c'est apprécié. M.
Senécal, les membres de l'AQCPE, les membres des médias. C'est sûr, on est ici
ce matin parce que, là, des changements s'imposent au ministère de la Famille.
Les choses, ça ne peut pas continuer comme ça. Le courant ne passe plus entre
le ministère, la ministre, ses fonctionnaires et nous, mais il faut dire que le
courant n'a jamais passé depuis l'arrivée de Mme Charbonneau. On n'a jamais vu
une période où il n'y a jamais eu une consultation de la façon qu'on vit ça
présentement. On dirait que le ministère est géré d'une façon très cavalière.
C'est la confrontation, et la confrontation, et la confrontation.
Quand on est rendu, comme nous, le
partenaire du réseau, qu'on vit jour après jour sur le terrain, on apprend des
dépôts de projets de loi sur un sujet qui nous touche, qui nous touche notre
fonctionnement, comme le projet de loi n° 27 sur les places fantômes, sur
les places à temps partiel, on apprend ça à la télévision qu'il y a un projet
de loi, ça a été déposé, mais la question se pose. Écoute, c'est quoi, notre
rôle, nous, là-dedans? C'est quoi, notre expérience? C'est quoi, le respect que
le ministère a pour nous, que la ministre a pour nous? Et c'est l'exemple le
plus flagrant que, deux jours plus tard, Mme Charbonneau a changé son fusil
d'épaule puis pourtant elle n'a même pas eu le temps de poser son projet de
loi, elle change l'élément principal de ce projet de loi. S'il y avait eu des
consultations, probablement, elle ne serait pas rendue où elle est rendue.
C'est pour ça qu'on partage tous, comme
M. Sénécal a livré ce matin... on endosse à 100 %. C'est sûr, nous,
avec l'AQCPE peut-être on a eu nos différences, mais aujourd'hui on partage, on
est dans le même bateau, on a les mêmes inquiétudes, on travaille avec les mêmes
familles de la province. Puis vraiment un changement s'impose. Mme Charbonneau
n'a plus notre confiance, n'a plus la confiance de nos partenaires, n'a plus la
confiance de la famille du Québec.
Sur le sujet de la modulation, on l'avait
dénoncé haut et fort. Malheureusement, encore une fois, c'est la classe moyenne
qui va éponger la presque totalité de la facture. La classe moyenne avec un
enfant, ces gens-là ne sont pas riches. Ils sont là... Ces gens-là travaillent
très fort jour après jour pour arriver à la fin de l'année, avec tous les
impôts qu'on paie, avec toutes les taxes qu'on paie, avec l'augmentation des
taxes jour après jour à tous les niveaux, puis on vient encore, sur leur dos,
équilibrer le budget de la province.
Ce n'est pas honnête. Ce n'est pas ça que
ça a été discuté, ce n'est pas ça que ça a été dit en campagne électorale. Je
m'excuse, en campagne électorale, on a dit qu'on ne va pas avoir un choc
tarifaire, il n'y aura pas de coupure de services, on continue de la même
chose, puis la vie continue. Malheureusement, c'est tout le contraire qu'on vit
aujourd'hui, c'est-à-dire que la façon que le ministère a géré, et à tous les
niveaux, au point de vue politique, au niveau de la ministre et du point de vue
des hauts fonctionnaires, il n'y a plus rien qui fonctionne. Un changement… On
demande à M. Couillard de prendre ses responsabilités envers les familles du Québec,
de prendre ses responsabilités envers ses partenaires qui travaillent jour
après jour depuis des années, qui ont l'amour des enfants, qui ont ça à coeur
qu'un changement s'impose puis au plus vite. Merci.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Est-ce qu'il ne faut pas, au départ, blâmer le premier ministre d'avoir nommé à
cette fonction quelqu'un qui n'a peut-être pas ça, c'est à vous de le
confirmer, qui n'avait peut-être pas la stature pour occuper une telle
fonction, un ministère aussi important?
M. Senécal (Louis) : Moi, je
pense qu'il faut reconnaître que le mandat qui a été confié à Mme Charbonneau
est un mandat que le gouvernement a confié à Mme Charbonneau. Nous, on est…
Moi, en tout cas, et l'AQCPE, on n'est pas là pour condamner le premier
ministre dans son choix. On est beaucoup plus en regardant en avant puis on
souhaite que le premier ministre prenne acte du fait que les partenaires qui
travaillent avec elle au quotidien sont complètement coupés et n'ont plus
confiance en son interlocutrice, et ça ne mènera à rien, ce gouvernement-là qui
souhaite faire des réformes importantes. Et présentement on n'a pas
d'interlocuteur en qui on a confiance dans son gouvernement.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Est-ce qu'elle comprenait les enjeux, selon vous?
M. Senécal (Louis) : C'est
difficile d'être dans la tête de Mme Charbonneau puis d'être capable d'évaluer
son niveau de compréhension, mais j'ai des sérieux doutes sur sa capacité à
livrer le mandat qui lui a été confié, qui est un mandat extrêmement complexe.
Ce n'est pas parce qu'on travaille avec les tout-petits qu'on a le droit
d'avoir une ministre qui n'est pas à la hauteur de la situation. C'est la
richesse la plus fondamentale, la plus importante qu'on a au Québec, les
enfants, et on leur doit de nommer quelqu'un qui sera en charge de manière
responsable avec tous les atouts et toute la compétence qu'exige un poste aussi
important.
M. Chouinard (Tommy)
: Mais
votre demande, vous l'associez non seulement, donc, à un changement de ministre
de la Famille, mais vous dites aussi que ce changement-là permettrait, selon
vous, de revenir sur la modulation, de revenir sur le report de développement
de places, alors que le gouvernement n'est pas du tout dans cette opération-là.
D'ailleurs, la modulation se trouve dans
un projet de loi du ministre des Finances, et le ministre lui-même se surprend
qu'on lui pose la question s'il pouvait revenir sur cette mesure-là. Il dit :
C'est une décision gouvernementale, et ça va passer tel quel, là. J'essaie de
voir l'effet… Est-ce que vous êtes… Est-ce que, finalement, c'est plus la
personne ou les décisions, là?
M. Senécal (Louis) : Bien, c'est
d'abord la personne, évidemment, qui représente un gouvernement. On n'a pas,
nous, à intervenir avec le premier ministre au quotidien, et c'est vraiment… et
je pense que Samir l'a mentionné, on a été patients, là. Ça fait plusieurs mois
qui se sont écoulés et ça fait plusieurs mois qu'on vit des irritants majeurs.
Ça fait plusieurs mois que nos partenaires, les membres de nos associations et
les familles nous demandent de faire quelque chose face à cette situation-là.
Alors, effectivement, il y a un élément qui touche la personne.
Mais je voulais juste ajouter que ce gouvernement-là
aurait souhaité imposer la tarification, la nouvelle tarification, au 1er
janvier. Ça se dirige vers une application au 1er avril, ce n'est pas encore
fait. Ce n'est pas encore fait et ce qu'on établit, et on l'a dit en commission
parlementaire, on dit au gouvernement : Ne reculez pas, faites un pas de côté,
suspendez ce que vous vous apprêtez à faire dans l'urgence. On n'a pas eu l'occasion
d'être entendus par une partenaire qui avait de l'écoute et on sera capable
d'arriver à des alternatives avant d'imposer un choc tarifaire aux familles.
Mais là on va directement aux familles, sans faire l'exercice de trouver des
solutions alternatives.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais le gouvernement veut des solutions alternatives? Qu'est-ce qui vous laisse
croire qu'un autre ministre ou une autre ministre envisagerait des solutions
alternatives?
M. Alahmad (Samir) : Mais, au
moins, s'ils nous consultent, s'il n'y a pas de consultation, s'ils nous
consultent… Ils nous ont demandé de déposer des mémoires pour la modulation, on
l'a fait. Ils nous ont promis de s'asseoir avec nous et de discuter. C'est quoi,
la modulation? C'est quoi, les solutions pour arriver à équilibrer le budget ou
pour donner notre point de vue? Ils nous ont, oui, dit : ils vont nous
consulter, puis ce n'est pas ça qui est arrivé, zéro consultation
Le projet sur les places fantômes, c'est
la même chose, on apprend ça à la télévision. Ce n'est pas de même qu'on fonctionne.
Ça fait des années qu'on travaille avec des ministres, avec des sous-ministres,
avec des hauts fonctionnaires au ministère.
M. Gentile (Davide) : Mais,
M. Alahmad, ma question, c'est de savoir : Puisque ça semble être une
volonté du gouvernement, qu'est-ce que ça change que ce soit Mme Charbonneau ou
Marie-Madeleine, Pierre, Jean, Jacques, là? Qu'est-ce que ça aurait changé au
final, ça, que ce soit quelqu'un d'autre? Et est-ce que ça changerait si elle
était remplacée?
M. Senécal (Louis) : Bien, je
peux vous donner un exemple, là, de ce que j'ai vécu directement avec Mme
Charbonneau. Quand on négocie nos difficultés ou on arrive avec un enjeu
particulier, on met cartes sur table, il me semble, quand on a confiance en
notre partenaire puis on établit la discussion sur les bases des faits. On a
posé la question directement à Mme Charbonneau : Quel est l'objectif
financier du gouvernement? En termes, là, d'équilibre budgétaire, là, qu'est-ce
que vous voulez aller chercher dans le budget du ministère de la Famille? La
réponse de Mme Charbonneau, et ça, ça date de quelques mois, c'est : Je ne
le sais pas et, si je le savais, je ne vous le dirais pas.
Comment voulez-vous qu'on travaille autour
de solutions quand on n'a ni l'objectif, ni l'ampleur des montants d'argent qui
sont recherchés, ni une idée de l'échéancier et qu'on apprend par les nouvelles
les mesures qui veulent être imposées?
M. Gentile (Davide) : Mais
qu'est-ce que ça changerait si c'était quelqu'un d'autre? La personne aurait
dialogué plus longtemps avec vous? Parce qu'au final c'est ce que semble
vouloir le gouvernement. En fait, on repose tous la même question.
M. Senécal (Louis) : Oui, je
comprends, mais ensemble, on a de l'expérience, et Samir beaucoup plus que moi,
dans notre réseau. On a connu plusieurs ministres, et d'ailleurs il y a beaucoup
de roulement, à ce ministère-là, mais c'est certainement le pire moment, là,
qui est vécu dans l'histoire, là, de ce ministère-là, là. On se retrouve vraiment
avec un numéro de téléphone où on appelle, et c'est une boîte vocale qui
répond, et personne ne retourne l'appel. On n'a jamais eu autant d'un climat de
confrontation que ça.
M. Alahmad (Samir) : Quand on
travaille sur des documents, qu'on passe des semaines et des semaines de
travail sur des documents puis qu'on arrive à l'évidence qu'il n'y a personne
qui lit nos documents, personne qui s'assoit avec nous pour discuter, pour…
Est-ce qu'un autre ministre agit différemment? Est-ce qu'un autre ministre
aurait défendu les réseaux? Elle est là pour défendre aussi le réseau.
M. Gentile (Davide) : Ah,
voilà, c'est peut-être ça. Vous lui reprochez de ne pas vous avoir défendu, de
ne pas avoir défendu les familles.
M. Alahmad (Samir) : Exactement.
Le réseau, puis les familles, les partenaires, elle est là pour défendre son
réseau. Mais au moins, pour pouvoir défendre ton réseau, ton propre réseau, tu
dois t'asseoir avec les acteurs de ces réseaux, et malheureusement elle ne l'a
pas fait.
Moi, je n'ai jamais vu, jusqu'à date,
qu'un projet de loi, ça a été déposé… qui touche notre fonctionnement jour
après jour, on apprend ça à la télévision, et c'est un exemple parmi une
centaine. Depuis son arrivée, peut-être, on l'a rencontrée deux fois. Ça n'a
pas de sens. Ça fait qu'à chaque fois qu'on sollicite, qu'on parle, qu'on s'assoit
avec elle, la seule réponse qu'on a : Mais, vous comprenez bien, je suis
une ministre junior, je ne maîtrise pas encore le dossier, je suis une ministre
junior. Au début, c'est ça que Mme Charbonneau nous disait. Bien, oui, tu
peux… on peut être un ministre junior, mais on peut avoir une capacité
d'écoute, on peut… capacité de travailler avec le partenaire. C'est sûr, elle n'a
pas d'expérience dans le ministère de la Famille ou dans d'autres ministères,
mais ça, ce n'est pas grave, mais au moins une capacité de consultation. C'est
ça qu'on reproche à Mme Charbonneau et son équipe.
Mme Montgomery (Angelica)
:
Est-ce qu'elle est pire que Tomassi?
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Montgomery (Angelica)
:
Mais vous avez dit qu'elle est la pire de l'histoire de ce ministère.
M. Senécal (Louis) : Non.
Moi, ça fait quatre ans que je suis là, et l'expérience que j'ai eue, j'ai… on
a collaboré, depuis que je suis là, avec trois ministres, et je peux vous dire
que c'est la pire qu'on a rencontrée. Mais, pour ce qui est de M. Tomassi,
je n'y étais pas, alors…
M. Traversy
: Mais moi,
j'y étais, par contre…
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Traversy
: Et je
peux vous dire que la compétition est féroce. Alors, pour toutes ces raisons et
pour tout ce qui a été évoqué depuis le début de la conférence de presse, c'est
pour cela qu'on demande au premier ministre, Philippe Couillard, d'agir le plus
rapidement possible, pour retrouver la confiance avec les gens du réseau de la
famille et remettre les enfants du Québec au coeur des priorités gouvernementales.
Alors, je vous remercie.
M. Gentile (Davide) :
Avez-vous des propositions de noms? M. Bolduc…
M. Traversy
: On va
continuer à mettre la pression, là, au maximum sur le ministère pour que les
enfants soient la priorité. Pour ce qui est des choix gouvernementaux, on
laisse ça à M. Couillard.
Mme Plante (Caroline)
: Mrs. Gasparrini, can we just get a few questions in English? You're
all looking very somber today. Why is that?
Mme Gasparrini (Gina) : Well, we're living in a very somber time. Our network has been
attacked more than it's ever been in its history. We're very concerned for the
future of our families. The Bill 28 is going to be really hard for our parents
to live with, so we're very concerned. And, especially, the way that this
ministry is functioning today is very, very bleak because they're not talking to
the people from the network, they're not defending the parents who live and use
our services, and we feel very isolated from the Ministry that's making all
these decisions without stopping to just listen to some suggestions and to find
out exactly what's happening every day in these day-care centers.
Mme Plante (Caroline)
: What would changing the Minister achieve?
Mme Gasparrini (Gina) : Well, mainly, we would hope that a different person would be more
open to work in partnership with us. Because, yes, the Government has certain
lines in their heads, and they're going forward with them, but we can influence
those lines if we can give them a perspective that they can't see from their
chairs but that we can see in our daily work with the families.
So we just hope that
somebody else, we're quite certain, would be more open to hearing from the
people who are involved exactly what the repercussions of these decisions are
and to come up with suggestions that would help them obtain their objectives
without hurting the families.
Mme Plante (Caroline)
: What is so bad about Mrs. Charbonneau? What's so bad about her?
Mme Gasparrini (Gina) : Well, it's just because she is not defending the network, she's not
there representing the families of Québec, which is what she's supposed to do and she doesn't do it. And the
people who work with these families every day, who offer these educational
services, have been put aside, and our regard or our opinions, our expertise
has not been recognized.
Mme Plante (Caroline)
: Can you give specific examples?
Mme Gasparrini (Gina) : Would you mind…
Mme Borrega (Mona
Lisa) : Hello. I'm Mona Lisa Borrega, of the
AGPQ. I'll give you an example that was given before in French, which, for us,
is just something that just stands out. It's the «projet
de loi n° 27». The «ministre» came out with this «projet de loi», and us, the partners, found out about it on the news. It's the
first time in our history that something like that happens, that we find out
that something… a law is going to be proposed and will be affecting our daily
lives in our day-cares, because we do work in day-cares. We're not just at the
corporate level, we work with the children every day, and this is a very big
issue. Now, two days later, the «ministre» retracts the most important element in there, which was going to be fining the parents, which
was unheard of, especially when you're involved in a network where there's not
much flexibility and nobody speaks to the partners when they have a
preoccupation.
So we're hoping that Mr.
Couillard puts somebody else in this place, which will think : Well, these
people here, with all this experience, maybe I have something to learn from
them. You know? Maybe they can... whatever I have on the table to propose,
maybe they can enrich it, give a value at it.
But no, it's been absolutely no consultation. They make us
work on briefs to deposit on important issue, and it's obvious that nobody's
read them because questions
aren't asked and meetings are not set into place. You call the Ministry, try to reach somebody at the Ministry and level to get a clear answer
or... it's impossible. We've been living, in the last year, with confrontation,
and confrontation, and absolutely no consultation.
M. Vendeville
(Geoffrey) : Isn't it a fact that she
backtracks on fining parents proof that she is listening to you, that's she is…
Mme Borrega (Mona
Lisa) : Well, I think that, if we would have
been at the table with her, that bill would have never been deposited with the
penalty to the parents. So that's a lot of waste of resources and energy, and
frustration, and worry, and panic that she puts in these parent's lives, that
was totally unnecessary. We could have been working at all, and put all our
energy towards more concrete solutions.
A big example : she
went on and on about the big problem with the part-time spots. I can give you
an example, my daycare have 2,500 children waiting for a spot. Out of those,
how many want part-time? 42. But, if she would have sat with us, and we could
have done a proper analysis, we would have been able to look at the problem
with the real realities, with the real numbers and put things in perspective.
M. Alahmad (Samir) : I may add something. When we met, was «commission
parlementaire», Bill 27 for those «places fantômes».
All the Parti québécois and Coalition avenir Québec… Why don't you sit
down with those people and try to find a solution? And she said : Yes, I
will sit. Now, since then, not even a phone call. I mean, look, since all this
time, what they are doing now, what they are preparing to change this law, this
bill? So we didn't receive any phone call to sit down with us to see our
experience, how we live it, what are our suggestions. No. I mean, we tried to
give our suggestions here, in the National Assembly, I
mean, it's not the right place, you know, to sit down
with the Minister and to work with her day after day.
(Fin à 9 h 41)