Version finale
Le Thursday 18 April 2013, 9 h 48
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Neuf heures quarante-huit minutes)
M. Cloutier: Alors, bonjour, tout le monde. De toute évidence, M. Trudeau est sur les traces de son père, utilise volontairement la provocation, 24 heures avant de marcher ici, à l'Assemblée nationale. M. Trudeau fait preuve de mépris envers les Québécois et aussi envers M. Lévesque et fait preuve d'une incompréhension des faits historiques. S'il veut faire des reproches, qu'il se rappelle jusqu'où son père était prêt à aller, toutes les bassesses et les violations des principes simples de démocratie pour imposer sa constitution.
Il faut vraiment avoir un manque de jugement pour organiser une célébration du rapatriement de la Constitution, alors qu'il s'agit d'un moment sombre dans l'histoire du Québec et alors que l'Assemblée nationale a adopté dans un geste solennel, mardi, une motion unanime qui réclame que toute la lumière soit faite sur tous les événements qui ont mené au rapatriement de la Constitution.
Aujourd'hui, j'ai amené avec moi une copie de la dépêche officielle qui a été remise par le haut-commissaire au chercheur Bastien. On est au-delà... On n'est pas dans un univers où un professeur s'improvise avec des commentaires sur ce qui se serait passé. Il utilise une preuve dont personne ne remet en question. Et je vais vous lire quelques passages de la note, dont je vous remettrai copie.
La note que je vais vous lire, elle est envoyée par Lord Carrington, ministre britannique des Affaires étrangères, à Lord Moran. Cette note, elle a été écrite le 2 juillet 1981, c'est donc dire entre le moment de l'audition du renvoi et le moment où le jugement a été rendu. On est donc en pleine délibération des juges de la Cour suprême. Alors, je vous en lis des extraits:
«Le juge en chef Laskin s'est entretenu avec Sir Michael Havers, procureur général de la Justice. Le juge en chef a dit qu'il y avait un désaccord important entre les membres de la Cour suprême. Il allait... Il ne s'attendait pas, le juge Laskin, à ce que cela se résolve immédiatement. Le juge en chef serait dans le plus grand embarras si le gouvernement du Canada apprenait qu'il avait parlé ainsi au Royaume-Uni.»
Je vous ai fait des copies de cette dépêche officielle et j'espère que quelqu'un d'entre vous aura la gentillesse d'en remettre une copie à M. Trudeau, qui est aujourd'hui en cette enceinte, à l'Assemblée nationale. Alors, voilà.
Mme Prince (Véronique): Trouvez-vous qu'il est arrogant, M. Trudeau, la façon qu'il s'y prend pour faire sa visite ici, au Québec?
M. Cloutier: Bien, c'est de toute évidence le comportement qu'il a décidé d'emprunter. Il fait preuve... En fait, il suscite la controverse 24 heures avant d'arriver, il fait preuve de mépris envers les Québécois, envers les faits historiques et, effectivement, il fait preuve d'arrogance.
M. Journet (Paul): Est-ce que c'est vrai que M. Trudeau a demandé à rencontrer en même temps Mme Marois et MM. Couillard et Legault?
M. Cloutier: Je n'ai pas cette information, mais j'ai entendu dire qu'effectivement c'était le cas.
M. Robillard (Alexandre): Vous avez entendu dire ça où?
M. Cloutier: C'est mon collègue Jean-François Lisée qui nous a informé de ça tout à l'heure, je peux... Vous demanderez à Jean-François d'où vient cette information.
M. Journet (Paul): Vous l'avez entendu de personne d'autre.
M. Cloutier: Non. C'est Jean-François tout à l'heure qui, comme vous, m'a informé de cette nouvelle.
Mme Prince (Véronique): Dans ces circonstances-là, êtes-vous toujours intéressé à le rencontrer pareil ou il y a plus ou moins d'intérêt à le rencontrer de la part du Parti québécois?
M. Cloutier: Mais d'abord, moi, je m'attends à ce que M. Couillard et M. Legault dénoncent les propos de M. Trudeau. Et ça me fera plus que plaisir de discuter avec lui parce que, de toute évidence, il lui manque des pans importants de ce qui s'est passé, entre autres, lors de la fameuse «nuit des longs couteaux».
M. Harrold (Max): M. Cloutier... Question en anglais, c'est beau?
Le Modérateur: Oui, questions en anglais, allez-y.
M. Harrold (Max): Mr. Trudeau, yesterday, at the Liberal caucus in Ottawa, was celebrating the passage of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. Do you not think that is... as a worthy document?
M. Cloutier: Well, if he wanted to celebrate the Charter of Rights, he should have waited to celebrate the day that it became in force. The section 15, equality rights, came in force three years after. He decided to celebrate the repatriation act, which is totally a lack of judgment. It's a bad moment for Québec history, and obviously he doesn't understand what's going on here, at the National Assembly, and the history for Quebeckers.
M. Harrold (Max): Are you expecting him to ask... you know, to get involved in the whole Supreme Court situation?
M. Cloutier: Well, of course, I'm asking the Supreme Court two things. I'm asking the Supreme Court how long will last the inquiry, what's the budget and who is doing it. It's not acceptable that the court itself investigates on itself.
M. Harrold (Max): What does Justin Trudeau have to say about that, how to deal with that?
M. Cloutier: Well, the Supreme Court, nothing, but to open the book of his father and ask the federal Government to respond to the unanimous resolution we had in the National Assembly.
Le Modérateur: Kevin Dougherty.
M. Dougherty (Kevin): Yes. What has the Supreme Court told you up to now on this?
M. Cloutier: Nothing.
M. Dougherty (Kevin): Nothing.
M. Cloutier: So they have to explain if it will be an independent court. It cannot be the Supreme Court itself investigating on its own court. That doesn't make any sense, and I'm sure Justice McLachlin, the Chief Justice, would agree with me on that. So this is why I'm asking her to answer questions. They cannot say... They have to tell us when they will table the inquiry, how long it will last and who's doing it.
M. Dougherty (Kevin): Who do you suggest? Federal Court? Gomery?
M. Cloutier: We are very open-minded. As long as it is independent and it doesn't last three years, we'd be ready to discuss. But, I mean, it has to be independent and has to have a final date on that too.
Mme Plante (Caroline): Is it true that Mr. Trudeau asked to meet all three party leaders at the same time?
M. Cloutier: Well, I was told that. I would be more than happy to meet with him. We were told that he has asked so. Of course, it's... I don't know, it's hard to...
Mme Plante (Caroline): Is it the reason why you're boycotting him today, you're not... like Mrs. Marois is not meeting him?
M. Cloutier: Oh! I'm more than happy to meet him. I don't think... I think Mme Marois was aware of the invitation, like, 24 hours ago, so... She's the Prime Minister of Quebec, he's the second Leader of the Opposition in Ottawa. He must understand that the agenda of the Prime Minister is... cannot just decide that 24 hours before. But, as I said, I'm more than happy to discuss with him and, if he wants to have an intellectual fight, that might change him from the ring.
Mme Plante (Caroline): Is there a certain lack of decorum here? What's the problem with his attitude?
M. Cloutier: Ah! The attitude... well, he decided to provoke the National Assembly 24 hours before he arrived. That's not the kind of behavior we expect from someone who's supposed to defend Quebec's interests. I have to remind you he's elected in Québec. We expect him to defend all resolutions that are unanimous here, in Quebec. That's his responsibility to do so. Instead of doing so, he comes here and insults René Lévesque, insults the memory of this very sad moment for Québec's history. That's just a nonsense.
Mme Plante (Caroline): Because he's inexperienced?
M. Cloutier: Well, I think it's more than just inexperience. I think he has a lack of judgement.
(Fin à 9 h 56)