9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n°... 101, pardon, Loi visant à l'amélioration
de certaines lois du travail. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis) et M. Fontecilla (Laurier-Dorion), par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la secrétaire. Alors, avant de commencer l'étude détaillée ce matin, je
procède au dépôt d'un mémoire reçu depuis la séance de jeudi dernier.
Alors, si vous vous souvenez, lors de l'ajournement,
la semaine dernière, nous avions adopté l'article 2. Nous serions, en principe,
rendus à l'article 3. Cependant, nous avons eu l'information que le Parti
libéral souhaite déposer un amendement. Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
je pourrais vous laisser la parole pour votre amendement à 2.1. Allez-y.
• (9 h 50) •
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je propose d'insérer l'article 2.1. Insérer,
après l'article 2 du projet de loi, le suivant :
2.1. L'article 65 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Lorsque le travailleur occupe
volontairement un emploi à temps partiel, l'indemnité de remplacement du revenu
est calculée sur la base du salaire horaire multiplié par la moyenne des heures
réellement travaillées par semaine au cours des 12 semaines précédant la lésion
professionnelle. L'indemnité ne peut excéder le revenu hebdomadaire habituel du
travailleur dans cet emploi.»
Alors, la raison qu'on propose ceci, chers
collègues, c'est... on a quand même eu de l'information de les entreprises d'économie
sociale en aide à domicile du Québec, les EESAD, et ils proposent cet
amendement parce que ça vise à corriger une faille dans la loi qui entraîne une
surindemnisation des travailleurs à temps partiel, parce qu'actuellement la CNESST
annualise leurs revenus, ce qui fait en sorte qu'un employé travaillant 15 heures
par semaine peut toucher plus en étant en arrêt de travail qu'en étant au travail.
Alors, cette situation crée quand même des effets pervers, un sentiment d'iniquité
entre collègues, l'incitatif à l'absentéisme, pression financière importante
pour les EESAD, qui fonctionnent à budget équilibré. L'amendement vise à
clarifier les calculs des indemnités sur une base horaire réelle, de manière à
respecter l'esprit de la loi, indemniser sans enrichir et...
Mme Maccarone : ...assurer
l'équité entre travailleurs et protéger la pérennité des services aux aînés.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?Merci. M. le ministre, vous souhaitez réagir, prendre un peu de
temps pour regarder l'amendement?
M. Boulet : Bien, moi, je
suis assez prêt à réagir, là.
Le Président (M. Allaire) :
...
M. Boulet : En fait, je
comprends la proposition d'amendement, mais c'est la perte de capacité de gain
qui est indemnisée. Si quelqu'un travaille 20 heures par semaine, on va
calculer son indemnité de remplacement de revenu sur 40 heures. Donc, c'est
bénéfique pour le travailleur.
Ce que vous alléguez par votre amendement,
je ne sais pas ce que notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve va mentionner,
c'est que, parce que la personne travaille 20 heures puis que c'est sur une
base volontaire, encore faudrait-il le démontrer... mais que ça surindemnise le
travailleur, alors que c'est un article qui vise à protéger la sécurité
financière du travailleur et protéger sa capacité de gain.
Donc, c'est sûr que moi, je pense que,
tenant compte de l'objectif visé par la loi, on ne peut pas... ça m'apparaît
incompatible avec une diminution du calcul de l'indemnité de revenu... de
remplacement de revenu du travailleur dans un contexte de temps partiel comme
celui-là. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'essaie de
comprendre... Je m'excuse, M. le ministre. J'essaie de comprendre l'effet
pervers, parce que, si c'est une demande d'avoir une certaine équité... puis on
ajoute vraiment au 65 qui est déjà là. Ça fait que c'est... Parce que, c'est
sûr, on n'a pas toutes les mêmes catégories d'emplois. Ça fait qu'un emploi à
temps partiel, il me semble, ce n'est pas couvert quand on parle de le revenu
brut annuel d'emploi. Puis, quand on parle d'être inférieur au revenu brut, il
va y avoir un impact sur les emplois à temps partiel et l'indemnité de
remplacement. Ça fait que comment qu'eux ils vont pouvoir calculer et s'assurer
qu'il y a quand même une certaine équité puis qu'on va indemniser sans enrichir?
Tu sais, je comprends la préoccupation, mais je souhaite de comprendre de leur
point de vue, ils souhaitaient avoir cet amendement pour avoir ce type
d'équité.
M. Boulet : Bon. Pour les
entreprises d'économie sociale, c'est comme si on venait plaider devant nous
qu'à l'égard d'un employé qui travaille à temps partiel il est surindemnisé,
alors que la façon dont est construite la loi, la méthode de calcul de
l'indemnité de remplacement de revenu vise à compenser une perte de capacité de
gain. Donc, la personne peut, pour des raisons x, y ou z, travailler 20 heures
par semaine, si elle a un accident de travail ou une maladie professionnelle,
on va calculer son indemnité de remplacement de revenu sur une base de 40
heures, dans la mesure où elle a une incapacité totale. Ça fait que c'est sûr
que c'est bénéfique pour le travailleur, travailleuse.
Je comprends l'entreprise d'économie
sociale qui peut dire : Oui, mais c'est plus que... parce qu'elle a
travaillé volontairement 20 heures, on aurait pu la faire travailler plus
longtemps. Mais il y a un fardeau de preuve additionnel de démontrer que c'est
véritablement volontaire.
Et je le répète, la loi a toujours été
construite, interprétée et appliquée de cette manière-là. Tu sais, même si tu
travailles 15 heures ou 25 heures par semaine puis... tu as un accident de
travail qui cause, par exemple, des lésions corporelles importantes, tu es
indemnisé en tenant compte de ta capacité... c'est ta capacité de travail qui
est affectée et c'est la raison pour laquelle le calcul est fait sur une base
de 40 heures.
Ça fait qu'accepter un amendement comme
ça, c'est comme si on venait dire à tous les travailleurs qui sont à temps
partiel : Dorénavant, votre méthode de calcul va faire en sorte que votre
indemnité de remplacement de revenu va baisser. Et moi, je ne serai pas
l'auteur... à moins que notre... qu'il y ait des points de vue différents, là,
mais moi, je ne me vois pas parrainer un article ou un amendement qui aurait
comme impact de faire en sorte que les indemnités perçues par les travailleurs
pour compenser une perte de capacité de gain soient diminuées parce que les
personnes travaillent volontairement à temps partiel. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y aurait un moyen de modifier l'amendement qu'ils proposent pour faire le juste
milieu, pour avoir... Je comprends leur point de vue. Je comprends ce que vous
dites, M. le ministre. Ce n'est pas parce que c'est...
Mme Maccarone : ...pas des
points qui sont très importants, mais est-ce qu'il y a un moyen de peut-être
moduler ou modifier la façon que c'est écrit, l'amendement, pour rejoindre
leurs préoccupations ainsi que de protéger les deux parties concernées?
M. Boulet : Non, je ne vois
pas de moyen alternatif. En fait, je pense que cet amendement-là se fait l'écho
d'entreprises qui sont déçues que la personne n'accepte pas de travailler plus
que 20 heures par semaine. Tout ce que je pourrais leur recommander, c'est
de négocier puis d'accommoder la personne, tu sais, mais pas dans une loi où on
prévoit une méthode de calcul d'une indemnité pour compenser l'absence en
raison d'un accident de travail ou d'une maladie professionnelle. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
mon interprétation de la raison qu'ils souhaitent avoir cet amendement. Je
pense que c'est une question de s'assurer qu'encore une fois qu'il y ait une
équité, puis c'est pour ça qu'on trouvait qu'il y avait quand même une place
pour aborder cette préoccupation et d'amener cette équité qu'ils nous
demandent. Mais je comprends le point de vue du ministre. Je ne sais pas si le
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve a quelque chose à dire, mais je remercie le
ministre pour son écoute.
Le Président (M. Allaire) : ...M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous souhaitez intervenir? Allez-y, la
parole est à vous.
M. Leduc : Une fois n'est pas
coutume, mais je suis d'accord avec le ministre, ce matin, là-dessus, on va le
prendre. Ma mère dirait : On écrit ça sur le calendrier, on écrit ça sur
le calendrier. Ça commence bien, hein?
Le Président (M. Allaire) :
...pas d'autre intervention? Nous allons donc procéder à la mise aux voix de
cet amendement. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Rejeté. Parfait. Donc, l'amendement est rejeté. Donc, on passe maintenant à
l'article 3. M. le ministre, je vous invite à faire la lecture et apporter vos
commentaires à l'article 3, s'il vous plaît. La parole est à vous.
M. Boulet : Merci, M. le
Président :
L'article 70 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier
alinéa par le suivant :
«Lorsqu'un travailleur subit une récidive,
une rechute ou aggravation... une rechute ou une aggravation, la Commission
retient le revenu brut le plus élevé que celui qu'il tire de l'emploi qu'il
occupe lors de cette récidive, de cette rechute ou de cette aggravation et le
revenu brut annuel d'emploi déterminé au moment de sa lésion professionnelle.
Lorsque le travailleur subit de nouveau une récidive, une rechute ou une
aggravation, la Commission retient le revenu brut du travailleur le plus élevé
entre celui qu'il tire au moment de cette nouvelle récidive, rechute ou
aggravation et le revenu brut précédemment retenu par la Commission.»;
2° par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «qui a servi de base au calcul de son indemnité précédente»
par «précédemment retenu par la Commission».
• (10 heures) •
Commentaires. Bien, c'est en concordance
avec la modification proposée par l'article 4, que nous avons adopté la semaine
dernière, qui vise à assurer une meilleure protection du revenu des
travailleurs ayant subi une lésion professionnelle, donc, quand il y a une
récidive, une rechute ou une aggravation. Pour le bénéfice de la discussion, on
appelle ça une RRA dans le langage en santé et sécurité du travail. Une
rechute, une récidive ou une aggravation, c'est une réapparition des symptômes
ou une exacerbation de cesdits symptômes-là, ça revient, et il faut démontrer
le lien de causalité entre la rechute, récidive, aggravation puis l'événement
initial.
Et tout ce qu'on vient dire ici, c'est
qu'on va retenir pour fins de calcul de l'indemnité de remplacement de revenu,
le revenu brut le plus élevé reçu entre celui au moment de la survenance de la
lésion et celui au moment de la rechute, récidive, aggravation. Donc, encore
une fois, c'est bénéfique, pour assurer une meilleure protection aux
travailleurs, travailleuses. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci
à vous. Des commentaires sur l'article 3?
Mme Maccarone : Parfait pour
moi.
Le Président (M. Allaire) :
S'il n'y a pas de commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 3 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Parfait. Alors, on poursuit, M. le ministre, avec l'introduction d'un
nouvel article par un amendement, le 3.1. Donc...
M. Boulet : Insérer, après
l'article 3 du projet de loi, le suivant :
3.1. L'article 73 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «qui a servi de base au calcul
de son indemnité initiale» par «précédemment retenu par la Commission».
Commentaires. Bon, c'est en concordance
avec la...
10 h (version non révisée)
M. Boulet : ...les actions
proposées par l'article 4, qui visent à assurer une meilleure protection.
Cet amendement prévoit que c'est le revenu brut d'un travailleur déterminé au
moment de sa lésion, que la Commission revalorise plutôt que le revenu qui sert
de base au calcul de l'indemnité de remplacement de revenu. C'est tout. C'est simplement
une concordance.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur ce nouvel article 3.1? Non? Nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement qui introduit l'article 3.1
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Adopté. Excellent.
Alors, on poursuit, M. le ministre. On s'en
va vers l'article 5. Il y aura un amendement. Oui, allez-y, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : ...des trucs à
placer. On l'avait intitulé 3.1, mais là, au regard de ce 3.1 là, on va les
changer pour 3.2, mais on va vous l'envoyer. Peut-être, suspendre quelques
instants.
Le Président (M. Allaire) :
Ça, il n'y a pas de problème, on va suspend les travaux quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 03)
(Reprise à 10 h 06)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Je comprends que le député
d'Hochelaga-Maisonneuve souhaite déposer un amendement pour introduire un
nouvel article à 3.2. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la parole est à
vous.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
Ça se lit comme suit : Ajouter, après l'article 3.1 du projet de loi,
le suivant :
3.2. Remplacer, à l'article 45 de
cette loi, les mots «90 %» par les mots «100 %».
Ça se lirait donc... L'article 45 de
la loi tel qu'amendé se lirait ainsi :
«45. L'indemnité de remplacement de revenu
est égale à 100 % du revenu net, revenu que le travailleur retire
annuellement son emploi.»
Pourquoi on parle de ça? Ça a été évoqué
dans différents mémoires...
M. Leduc : ...M. le
Président, du fait que c'est quand même un peu étrange qu'on ait décidé, à
quelque part dans l'histoire, que c'était juste 90 % qu'on indemnisait. Il
n'y a pas de raison philosophique particulière, à part peut-être des raisons
actuarielles lors de la création du régime dans les années 80, et encore,
parce que, quand on est blessé au travail, bien, on perd 100 % de son
revenu, on n'en perd pas 90 %. Alors, pourquoi l'indemnité de remplacement
de revenu, arbitrairement, décide que c'est 90 % seulement qu'on
indemnise? Il y a quelque chose d'assez, j'oserais dire, farfelu dans cette
idée-là.
Alors, c'est quelque chose qui a été
réclamé notamment par l'UTTAM, l'Union des travailleurs et travailleuses
accidentés de Montréal, par le syndicat des fonctions... fonctionnaires publics
du Québec, la CSN aussi et d'autres organisations. C'est un truc, là,
10 %, qui pourrait venir faire la différence dans des situations, quand
même, de pauvreté, des fois d'extrême pauvreté, là, quand on est blessé au
travail, en particulier si on est célibataire puis on vit seul, ça peut être un
plongeon assez direct dans des situations de pauvreté ou d'extrême pauvreté.
Donc, un... le petit 10 % supplémentaire, là, ne serait pas de refus pour
bien des personnes dans cette situation. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. M. le ministre...
M. Boulet : Bien, écoutez, le
calcul du revenu brut retenu est bien précisé à la loi, puis il n'y a pas de
soustraction indue. Et le 90 % fait l'objet d'une application depuis
longtemps. Évidemment, il faut toujours se rappeler que ce pourcentage-là, il
est assumé par les employeurs. Vous savez que 100 % des cotisations sont
payées par les employeurs, et je sais que c'est une revendication qui est faite
à l'occasion. Tout à l'heure, on nous demandait de baisser l'indemnité de
remplacement de revenu pour les gens à temps partiel, puis là on nous demande
de monter l'indemnité de remplacement de revenu, la façon dont c'est calculé,
pour l'ensemble des travailleurs. Donc, on ne pourra pas aller dans cette
direction-là. Je comprends très bien la demande d'amendement de mon collègue,
mais...
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
M. Boulet : C'est tout.
Merci.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve, allez-y.
M. Leduc : Oui. M. le
ministre répète souvent ça depuis nos échanges de la semaine dernière, là, je
ne sais pas dans quel objectif, mais il dit souvent : 100 % des
cotisations, bien, viennent des employeurs. J'espère que 100 % des
cotisations viennent des employeurs parce que 100 % des employeurs, ils
ont... ils sont à l'abri du «no-fault». Il n'y a personne qui peut les
poursuivre. Même l'employeur le plus négligent en matière de prévention ne peut
pas se faire poursuivre par son employé s'il a une blessure au travail. C'est
ça, le concept. C'est ça, l'ossature, l'armature de ce régime-là. C'est que
c'était 100 % des cotisations de l'employeur en échange du «no-fault». Ils
sont protégés à 100 %. Alors là, l'idée de dire que c'est les cotisations
des employeurs, c'est les cotisations des employeurs... D'accord. C'est les
employés qui sont blessés, puis il n'y a pas de poursuite possible. C'est ça,
le contexte. Bref, je ferme la parenthèse.
Le ministre ne m'a pas expliqué c'est...
pourquoi c'est 90 %. Pourquoi ce n'est pas, mettons, 85 %? Pourquoi
ce n'est pas 95 %? Pourquoi c'est 90 %? Ça a beau... On peut bien
dire : C'est comme ça depuis la nuit des temps, bien, ça n'a peut-être par
rapport depuis la nuit des temps aussi, comme on a réglé, jeudi dernier,
l'histoire des IRR qui étaient au salaire minimum, là, c'était comme ça depuis
la nuit des temps aussi, bien, on l'a réglé. Ça n'avait pas rapport.
J'aimerais ça qu'il m'explique pourquoi
c'est juste 90 %.
• (10 h 10) •
Le Président (M. Allaire) :
Des interventions? M. le ministre.
M. Boulet : ...choses. Tu
sais, vous le savez, l'article 63 prévoit les montants qui sont
déductibles, et c'est vraiment, vraiment, vraiment limitatif. C'est 90 %
du revenu net retenu. On n'enlève que l'impôt payable en vertu de la loi sur
les impôts, la loi fédérale et la loi québécoise, la cotisation payable en
vertu de la loi sur l'assurance-emploi, la cotisation payable en vertu de la
loi sur la RRQ puis en vertu de la loi sur l'assurance parentale. C'est limité
à ça. Donc, 90 %, c'est une compensation substantielle.
Puis le deuxième point, c'est vrai qu'en
vertu de 438 puis il y a eu la décision de la Cour suprême du Canada dans... il
n'y a pas d'action en responsabilité civile. Ceci dit, les travailleurs
bénéficient d'une compensation automatique. On se... On bat... On ne se débat
pas devant les tribunaux.
On a déjà débattu de ça, le pourcentage de
réclamations en accidents de travail...
M. Boulet : ...professionnels
qui sont acceptés au premier niveau est particulièrement élevée, puis vous le
reconnaissez, avec votre signe de tête, et c'est la raison pour laquelle il n'y
a pas d'action en responsabilité civile.
Mais à 441, il y a quand même des
possibilités d'action pour un employeur qui commet une infraction en vertu du Code
criminel, dans certaines circonstances, si cet employeur est responsable d'une
lésion visée à l'article 31 aussi. Tu sais, il y a quand même certaines
possibilités quand il y a des excès. Donc, la responsabilité, sans égard à la
faute, s'applique, les indemnités sont versées, les employeurs paient les
cotisations. Le 90 %, il est substantiel. Les retenues, avant d'aboutir à
ce 90 % du revenu net retenu, sont limitées. Puis on ne reviendra pas sur
la possibilité de faire des actions, mais, en fait... la règle à l'effet qu'il
n'y a pas d'action en responsabilité civile, parce que les travailleurs
bénéficient d'une compensation qui est prévue dans la loi sans avoir à
démontrer la faute de qui que ce soit.
Puis, souvenez-vous, hein, dans la loi ne
constitue pas une lésion professionnelle que celle qui arrive, par exemple, par
négligence grossière ou volontaire du travailleur. Donc, il faut aller loin,
là, c'est presque être sur le bord d'une falaise. Puis, outre ça, si c'est un
événement imprévu et soudain qui survient par le fait ou à l'occasion du
travail, puis il y a des présomptions dont il bénéficie, il est indemnisé. Non,
c'est un régime qui est facilitant, qui protège suffisamment bien le
travailleur.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Évidemment, le
régime n'est pas parfait, mais il a fait... il a rendu des grands services au
Québec dans les dernières décennies. Moi, j'évoquais ça, M. le ministre,
uniquement parce que vous... ça fait deux fois, là, jeudi, puis on commence la
journée, puis, tout de suite, vous avez commencé, comme un des premiers
arguments pour refuser un amendement comme ça, en disant : Bien là, vous
savez, c'est les employeurs qui paient les cotisations. Bien oui, mais c'est
ça. C'est aussi les employeurs qui paient les cotisations quand on a modifié
l'IRR jeudi dernier. Je veux dire, c'était une bonne nouvelle, j'étais d'accord
avec vous. Bien, c'est toujours les employeurs qui paient les cotisations.
Bien, c'est ça, c'est parce qu'il n'y a pas de poursuites prévues. Puis là on
ne fera pas l'histoire du régime à chaque fois. C'est juste que je voulais le
souligner au ministre que c'est un peu particulier de réutiliser toujours cet argument-là
au regard du système, comment est construit le régime.
Maintenant, encore une fois, la parenthèse
étant terminée, on est allé chercher un extrait du mémoire, donc, de l'UTTAM,
qui nous suggère de faire ceci, puis ils sont allés eux-mêmes chercher, donc,
un extrait de la CSST, à l'époque, qui est devenue la CNESST après, lors de la
création du régime, puis qui parle... qui parle des pourcentages. Ils disent la
chose suivante : «Étant donné les avantages sociaux reliés à l'emploi que
perd le travailleur qui reçoit des prestations (selon certaines études, cette
perte pourrait aller jusqu'à 120 % des revenus du travailleur), rien ne
justifie une indemnisation partielle, même à 90 % du revenu net, comme le
prévoit la Loi sur les accidents du travail.» Ça fait que, même à l'époque, le
90 % était perçu comme arbitraire, notamment par l'institution qui allait
devoir l'appliquer.
Et je n'ai toujours pas eu d'explication
du ministre sur pourquoi c'est 90 %. Pourquoi pas 85 %, pourquoi pas
95 %? Je comprends que ça a été défini, que c'est comme ça depuis des
années, mais il n'y a pas d'explication. Quand tu perds ton... si tu veux
indemniser ton remplacement de revenu, tu indemnises 100 %. La personne
n'est pas blessée ou malade à 90 %, elle est blessée ou malade à
100 %.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Boulet : ...ceci dit, vous
le savez, hein, c'est le même pourcentage que les indemnités versées en vertu
de la Loi sur l'assurance automobile du Québec, c'est le même, même 90 %.
Puis si on fait le tour des commissions en santé et sécurité du travail, ça
varie, mais il y en a six, à travers le Canada, qui bénéficient de 90 %.
Puis je rappellerais au collègue que les régimes d'assurance collective, qui
sont, souvent, négociés par les syndicats et les employeurs, qui sont intégrés
dans les conventions collectives de travail, quand tu es malade, puis que ce
n'est pas un accident de travail, tu reçois des prestations d'assurance salaire
qui sont, souvent, l'équivalent de 70 %, 80 % du salaire, c'est même
moins élevé. Donc, l'indemnité qui remplace le gain perdu en raison d'un
accident de travail est calculée de façon plus généreuse que les prestations
d'assurance salaire, donc une personne qui s'absente pour des raisons de
maladie.
Puis là on m'informe, collègue d'Hochelaga-Maisonneuve...
J'avais demandé de vérifier s'il y avait d'autres provinces qui étaient à
100 %. Aucune, aucune. Je pense que c'est clair. Je pense qu'on a des
éléments objectifs qui nous permettent de mesurer...
M. Boulet : ...de comparer
et de constater qu'à 90 %, on est en haut du peloton. Ceci dit, pour
l'argumentaire de l'UTAM et votre argumentaire, bien sûr.
M. Leduc : Tout à fait.
Tantôt on aura probablement un débat sur une instance de représentation de
salariés comme il se fait en Ontario, par exemple, ou dans d'autres provinces. Ça
fait que j'assume que tantôt, là, cet argument-là, le ministre va le retenir
aussi. Vu que ça se fait dans d'autres provinces, on va le faire ici. Je
comprends que c'est ça, la logique qu'on va appliquer aujourd'hui. J'espère
qu'elle sera cohérente du côté de la banquette gouvernementale, M. le
Président. Je terminerai là-dessus. Tu sais, c'est bien beau de me dire que
c'est 90 % ailleurs, dans d'autres lois, dans d'autres provinces, mais je
n'ai pas eu d'explication sur : Dans cette loi-ci, pour ce contexte-ci,
pourquoi c'est 90 %? Ça me semble tout aussi arbitraire que ça l'a
toujours été. Et ça semble devoir le rester, malheureusement pour un petit bout
encore. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement qui introduit 3.2. Est-ce qu'il est
adopté?
Une voix : Adopté.
Des voix : Rejeté.
Le Président (M. Allaire) :
Il est rejeté. Donc, le nouvel article 3.2 est rejeté.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Pardon?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Ah! Parfait. Pas de problème. Est-ce qu'on l'a déjà reçu?
M. Leduc : C'est déjà
envoyé.
Le Président (M. Allaire) :
Nous allons suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
(Reprise à 10 h 24)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
vous souhaitez introduire un nouvel article. La parole est à vous.
M. Leduc : Oui. Alors,
3.2. Modifier l'article 56 de cette loi par :
1° le remplacement, au premier alinéa, des
mots « soixante-cinquième » par les mots « soixante-neuvième »;
2° le remplacement, au deuxième alinéa,
des mots « 64 » par les mots « 68 ».
Ça vient jouer, dans le fond, sur les
dates limites d'application des réductions et de l'abolition de l'IRR. Dans le
fond, la LATMP, là, la Loi sur les accidents de travail et les maladies
professionnelles prévoit la réduction de l'IRR à partir de 65 ans, puis il
l'amène à zéro à 68 ans. C'est supposé de simuler une réduction
progressive de la capacité de travail puis de l'âge de la retraite... jusqu'à
l'âge de la retraite plutôt. Mais les victimes du travail, qui voient donc leur
IRR réduire, bien, d'abord, de 25 % à 65 ans, de 50 % à
66 ans, de 75 % à 67 ans avant de le voir complètement
disparaître à 68 ans, bien, ça pose problème. D'une part parce que ce
n'est pas adapté à la réalité. Ces chiffres-là, ces barèmes-là ont été mis en
place en 1985. Moi, je suis né l'année d'avant, 1984, M. le Président. Vous
devez être dans ces eaux-là un peu, pas trop loin.
Le Président (M. Allaire) :
Plus jeune.
M. Leduc : Plus jeune? Ah
oui? Bon. 37. Bon. Donc, ça fait un petit bout, là, que ça n'a pas été changé,
ce paramètre-là, alors que la société, elle, elle a évolué. Les gens vont avoir
tendance à prendre leur retraite un peu plus tard. Il y a même des incitatifs
fiscaux dans le contexte de la pénurie de main-d'œuvre qui ont été mis en place
par le gouvernement. De mémoire, même M. le ministre, dans la précédente législature,
a participé à ces opérations-là pour retenir des travailleurs sur le marché du
travail un peu plus longtemps. Moi, j'ai du monde dans ma famille qui... Ça
fait longtemps qu'ils ont dépassé... Ils ont dépassé le 65, mais ils continuent
à travailler un peu à temps partiel comme... On voit ça quand on va dans des
quincailleries notamment. Quand on va dans des restaurants ou autres, il y a
plein de gens qui essaient de travailler un peu plus longtemps, puis ça aide à
réduire, donc, les fardeaux de pénurie de main-d'oeuvre sur les... en
particulier sur les PME du Québec dans toutes les régions du Québec. Donc, il y
a un paradoxe, là, de dire qu'on incite...
M. Leduc : ...socialement à
rester au travail un peu plus longtemps mais que les réductions d'IRR, elles,
sont idem, sont inchangées depuis 1985, ce qui fait donc que, dans notre
proposition, on fait juste comme basculer, on fait juste prolonger un peu plus
l'ensemble de ces barèmes-là. Donc, on garde la logique, là, de la réduction
progressive, mais plutôt que de la commencer à 65 ans, on la commence à 69.
Donc, à 69, on perd un 25 %; 70, 50 %, 71... à 71 ans, on perd
75 %, et le droit à l'IRR s'éteindrait à 75... à 72 ans, pardon. C'est
donc une logique de dire : La société vieillit, il y a plus de gens qui
travaillent plus longtemps, l'État, ça lui fait son affaire, les PME aussi,
bien, adaptons le régime en conséquence pour que ça ne soit pas une pénalité
d'avoir été ou d'être blessé ou accidenté au travail dans un contexte où est-ce
qu'on incite les gens à rester au travail un peu plus longtemps. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions? M. le ministre.
M. Boulet : Oui, peut-être,
rapidement. Je comprends l'amendement. Ceci dit, je vais réitérer que
l'indemnité versée par la CNESST vise à compenser une perte de capacité de
gain, et cette capacité-là diminue de façon graduelle à compter de 65 ans.
C'est la raison pour laquelle il y a une diminution de 25 % de cette
indemnité-là jusqu'à 68... jusqu'à 68 ans. Et donc c'est tout à fait compatible
avec l'état de perte de capacité de gain des personnes à partir d'un certain
âge.
Il faut aussi tenir compte aussi de
l'harmonie entre les différents régimes de compensation des personnes à un
certain âge. Vous savez qu'au Québec, en vertu de la Loi sur la Régie des
rentes du Québec, tu peux recevoir ta rente à compter de 60 ans. Et, pendant
l'absence où tu reçois ton indemnité de remplacement de revenu, il n'y a pas de
pénalité, il n'y a pas de soustraction ou on ne tient pas compte de l'indemnité
pour diminuer la rente qui peut être reçue à compter de 60 ans. Donc, on ne
peut pas désharmoniser nos régimes en tenant compte de ce qui apparaît ici, à
l'article 56 de la Loi sur les accidents de travail et les maladies
professionnelles.
Puis, enfin, dernier élément, il y aurait
un coût potentiel qui n'est pas mesuré, là, par les actuaires, mais il y a
quand même d'autres types de revenus qui se substituent, qui se rajoutent à
l'indemnité de remplacement de revenu, qui, mettons, à 66 ans, est rendue à
75 %; 67 ans, 50 %, 68 ans, 25 %, mais, parallèlement à ça, la personne
reçoit d'autres revenus permettant une compensation qui est adéquate et
compatible à sa situation. Merci, M. le Président.
• (10 h 30) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. M. le
ministre n'est pas sans savoir qu'il y a eu une réforme, il n'y a pas si
longtemps, là, du RRQ, du régime des rentes du Québec, et qui visait à
encourager l'option de rester au travail un peu plus longtemps, toujours dans
ce contexte de pénurie de main-d'oeuvre, puis qui parlait, donc, d'une option
de retarder la retraite en repoussant l'âge limite pour demander la rente de
retraite à 72 ans. C'est un peu là-dessus qu'on s'est inspirés.
Donc, M. le ministre parlait
d'harmonisation. Je trouve ça drôle parce que, moi, c'est mon argument, je
trouve que ça, ça s'harmonise. Notre amendement s'harmonise avec la nouvelle
contexte... le nouveau contexte général, et en particulier avec la réforme du
RRQ qu'on a connue il n'y a pas si longtemps.
Évidemment, tout ça, ça implique des
coûts, hein, je ne suis pas... je ne suis pas né de la dernière pluie. Je suis
conscient que ce que je dépose comme amendements ne sont pas à coût nul, mais
il me semble que, dans... le but étant toujours de garder certains travailleurs
un peu plus longtemps, dans des petits commerces de région, si on leur dit que,
bien, si malheur... par malheur ils se blessent ou qu'ils ont une maladie
professionnelle, ils auront soit presque rien ou rien du tout, bien, ce n'est
pas superincitant, en particulier quand on a dépassé 65 ans, le corps n'est
plus ce qu'il était quand on avait 20 ans. Alors, de leur dire : Bien, si
vous avez 65 ans puis vous venez travailler chez Rona de Saint-Eustache, je ne
sais pas trop, là, je donne un nom comme ça, une PME d'une région, bien, il n'y
a pas de problème, tu sais, même si vous vous blessez au travail, vous avez
soulevé une caisse un peu trop lourde, bien, ce n'est pas parce que vous avez
66, 67 ans que vous allez avoir une pénalité. Elle va venir plus tard, cette
pénalité-là. Il y a comme un petit... On adapte le régime à ce que des
personnes au-delà de 65 ans, bien, restent travailler un peu plus longtemps.
M. Boulet : ...
Le Président (M. Allaire) : M.
le...
10 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...info
complémentaire, M. le Président. J'ai vérifié aussi dans les autres provinces.
Ça cesse complètement à 65 ans, alors que nous, c'est graduel. Puis, je le
répète, parallèlement à son IRR qui baisse, il a une entrée provenant notamment
de la Régie des rentes du Québec, sans négliger aussi les régimes de retraite
dont les fonds proviennent du gouvernement fédéral. Et ça n'empêche pas une
personne de travailler, là. Ça peut avoir un impact sur le calcul de son
indemnité de remplacement de revenu, là, bien compris. Merci. C'est toi, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. D'autres interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je m'en... Je
veux juste rappeler au ministre que je m'en viens avec un amendement pour
copier ce qu'il se fait dans d'autres provinces. Chaque fois qu'il me dit ça, c'est
comme ça dans notre province, je me rappelle. Je vais lui soumettre tantôt. J'espère
qu'il va trouver ça cohérent. À suivre.
Le Président (M. Allaire) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons précéder à la mise aux voix de cet amendement. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
Le Président (M. Allaire) :
Rejeté. Alors, on poursuit. M. le ministre... M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Un nouveau 3.2,
M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Il n'y a pas de problème. Est-ce qu'on l'a déjà reçu?
M. Leduc : Il s'en vient.
Le Président (M. Allaire) :
C'est en traitement. Donc, on va suspendre les travaux quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 33)
(Reprise à 10 h 38)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, on est rendus à l'article 5.
Vous en faites la lecture, après ça, vos commentaires, puis j'ai compris que
vous avez un amendement. Donc, on va fonctionner comme ça.
M. Boulet : OK. Article
5 :
Retirer l'article 5 du projet de loi.
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : En
fait, M. le ministre, on se doit de lire les articles, naturellement. Vous
n'êtes pas obligé, peut-être, de faire les commentaires, par contre, je peux
vous exempter de ça, mais, après, il faut enchaîner avec l'amendement, et on va
le voter.
M. Boulet : D'accord.
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
M. Boulet : 5. L'article...
Le Président (M. Allaire) :
...à la proposition que vous préparez un amendement, si vous le souhaitez,
là, encore une fois.
M. Boulet : Mais si on a un
amendement, est-ce qu'il faut tous les lire quand même? Si on a un amendement
global, faut-tu tous les lire pareil ou...
Le Président (M. Allaire) : En
fait, on va lire l'amendement qui retire l'ensemble des articles. Donc, je
comprends que... bien, on a compris que vous trouviez que c'était long, mais...
M. Boulet : Tu sais, si on a
un amendement général qui dit : On retire les articles 5 à 12, puis moi,
je fais mon commentaire, puis ça finit là?
Le Président (M. Allaire) : Bien,
je pense que oui. Avec consentement, c'est possible.
M. Boulet : Avec le
consentement. C'est parce qu'on va se sauver 15 minutes de lire...
Le Président (M. Allaire) : Ça
vous appartient.
M. Boulet : Non...
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Bien oui.
M. Boulet : Ah! bien...
Le Président (M. Allaire) :
Mais, oui, c'est possible, mais là c'est libre à vous, là. Qu'est-ce que vous
souhaitez faire?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Bon,
parfait.
On va suspendre les travaux quelques
instants, merci.
(Suspension de la séance à 10 h 39)
(Reprise à 10 h 51)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. D'abord, j'ai besoin de votre
consentement pour étudier les articles 5 à 12, plus l'article 69 en
bloc. Est ce que je vois de consentement?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Maintenant, M. le ministre, si vous avez des commentaires généraux à
faire, ou les autres élus, là, alentour de la table, là, sur l'ensemble de ce
bloc... Vous êtes supposé d'avoir des commentaires. On sait qu'il y a un
amendement qui va être déposé. Ça va? Pas de commentaire? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Pas de
commentaire sur quoi, là?
Le Président (M. Allaire) :
Sur l'ensemble du bloc.
M. Leduc : Bien, oui.
Le Président (M. Allaire) :
Généraux, avant que l'amendement soit déposé.
M. Leduc : L'amendement,
il ne faut pas le retirer.
Le Président (M. Allaire) :
L'amendement vise à retirer les articles.
M. Leduc : C'est beau.
On... pas sur l'amendement. D'accord. D'accord.
Le Président (M. Allaire) :
Vous allez attendre? Parfait. Il n'y a pas de problème. Donc, M. le ministre,
vous avez un amendement à déposer. J'ai besoin de votre consentement.
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
J'ai votre consentement. M. le ministre, la parole est à vous. Je vous laisse
la lecture de l'amendement et vos commentaires...
M. Boulet : ...Merci, M. le
Président. Articles 5 à 12 et 69 :
Retirer les articles 5 à 12 et 69 du
projet de loi.
Commentaires. En fait, ça retire en bloc
les articles concernant le processus de négociation qui aurait été supervisé
par la CNESST entre les parties suite à une demande de révision administrative,
suite à une décision initiale rendue par la CNESST. On a tenu compte de
l'ensemble des commentaires qui nous ont été partagés lors des consultations
particulières, des groupes patronaux, des groupes syndicaux, mais je pense que
ça nous imposait de ne pas aller plus loin avec un tel processus de négociation
en raison, puis je le dirais de cette manière-là, de l'ambiguïté du rôle
qu'aurait joué la CNESST ou la personne qui aurait joué ce rôle-là au sein de
la CNESST. Même si on avait mis en place les paramètres pour éviter la réalité
de conflits d'intérêts, la perception demeurait. C'est la raison pour laquelle
on a retiré en bloc ce processus-là. Puis je m'inspire de toutes les raisons,
encore une fois, qui nous ont été partagées par les groupes en consultations
particulières. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, M. le ministre. Des interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Tu sais, le
gouvernement, en ce moment, parle beaucoup de réduire la bureaucratie, d'y
aller plus simple. Je pense que là, il est en train de faire l'inverse, à
l'origine, là, avec les articles qui étaient dans le processus de négociation
dans le projet de loi. C'est le fun, c'est bien que le gouvernement, que le
ministre ai entendu les parties, parce que c'était pas mal unanime, là, sur le
fait que ça rajoutait un degré de complexité, ça rajoutait une couche de
bureaucratie, en tout cas, de lenteur dans le processus. Je pense qu'aucune
organisation patronale ni syndicale n'avait appuyé cette idée-là. Ça émanait, à
ma connaissance, de la CNESST, et non du CA de la CNESST, là, de la machine, si
vous voulez. Donc, tant mieux, ce n'est pas retenu par le ministre, on remet ça
dans la pile, peut-être, des fausses bonnes idées, et on procède.
Je ne peux pas m'empêcher, par contre, de
dire qu'il y a un autre consensus patronal et syndical en matière de
bureaucratie et d'étapes inutiles. C'est celui de la DRA, de la division de la
révision administrative, qui, de manière systématique, depuis des années, est
demandée... dont l'abolition est demandée unanimement par les organisations
patronales et syndicales, comme étant une autre étape qui ne sert à rien et qui
ralentit les procédures pour le salarié, pour l'employeur, pour tout le monde.
Alors, bravo, pas besoin d'inventer une nouvelle, avec processus de
négociation. Peut-on faire la même logique, la même cohérence, écouter, donc,
le consensus patronal et syndical, et aller de l'avant plus tard? Ce n'est pas
tout de suite, je l'entends, mais je pose quand même la question, maintenant,
au ministre, aller plus tard, dans le projet de loi, avec l'abolition de la
division de révision administrative.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Pas d'autre intervention? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de cet amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Il
est adopté. Donc, je confirme le retrait des articles 5 à 12 et 69. Donc, je
comprends...
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, effectivement, vous avez un amendement, on l'a déjà reçu dans le Greffier.
Donc, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve souhaite introduire un nouvel
article à 12.1. Vous comprenez que c'est pour ça qu'on doit voter la
renumérotation des articles là, parce que là, on a, dans le fond, supprimé les
articles que je viens de nommer, mais ça, on fera ça à la fin. Donc, M. le
député d'Hochelaga-Maisonneuve, la parole est à vous pour cet amendement.
M. Leduc : Merci :
Ajouter, après l'article 12 du projet de
loi, le suivant :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 336.1, du chapitre suivant :
«Chapitre»... ça ferait «XI.1
«Bureau de soutien en santé et sécurité du
travail
«Section I
«Institution et mandat
«366.2. Est institué le Bureau de soutien
en santé et sécurité du travail.
«366.3. Le Bureau a pour mandat d'offrir
des services d'information et de représentation aux travailleurs et aux
bénéficiaires qui souhaitent exercer un droit conféré par la présente loi ou
par la Loi sur la santé et la sécurité du travail (chapitre S-2.1).
«Section II
«Composition et administration
«366.4. Le Bureau est administré par un
conseil d'administration composé de cinq membres nommés par le gouvernement
après consultation des principales organisations syndicales et des associations
représentant les droits et intérêts des non-syndiqués.
«Le président du Bureau est désigné par le
gouvernement parmi les membres de son conseil d'administration.
«Le Bureau... le gouvernement, pardon,
détermine la rémunération et les autres conditions de travail des membres du
Bureau.
«366.5. Le mandat du président du Bureau
et celui des autres membres de son conseil d'administration est d'une durée
d'au plus cinq ans et est renouvelable. À l'expiration de leur mandat, les
membres du conseil d'administration demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils
soient nommés de nouveau ou remplacés.
«366.6. Toute vacance survenant au cours
de la durée du mandat des membres du conseil d'administration du Bureau est
comblée en suivant le mode de nomination du membre à remplacer.
«Section III
«Fonctionnement et points...
M. Leduc : ...366.7. Le bureau
met en place au moins un point de service dans chacune des régions
administratives pour laquelle la commission a une direction régionale.
366.8. Le bureau s'assure que ces points
de service soient aussi accessibles que possible aux personnes qui y ont droit.
366.9. Le bureau s'assure de faire
connaître le plus largement possible les services qu'il offre aux personnes qui
y ont droit.
Section IV
Services offerts
366.10. Le bureau offre des services
d'information et de conseil aux travailleurs et aux bénéficiaires qui exercent
un droit prévu par la présente loi, qui envisagent de le faire ou qui ont des
questions concernant cette loi.
366.11. Le bureau offre également des
services d'information et de conseil aux travailleurs qui exercent un droit
prévu par la Loi sur la santé et la sécurité du travail (chapitre S-2.1), qui
envisagent de le faire ou qui ont des questions concernant cette loi.
366.12. Le bureau offre des services de
représentation gratuits aux travailleurs ou aux bénéficiaires qui y sont
admissibles dans le cadre d'une demande de révision à la commission
conformément aux articles 358.1 à 358.9 ou d'un litige au Tribunal
administratif du travail relevant de la présente loi ou de la Loi santé et
sécurité du travail.
366.14. Sont admissibles au service de
représentation du bureau les travailleurs non syndiqués, les travailleurs syndiqués
dont le syndicat ne fait pas de représentation au Tribunal administratif du
travail et les bénéficiaires.
Section V
Rapport et financement.
366.15. Le président du bureau doit, à
chaque année, transmettre au ministre, à la date que ce dernier détermine, un
rapport des activités du bureau. Ce rapport doit contenir tous les
renseignements exigés par le ministre.
366.16. Le ministre assure le financement
des dépenses relatives aux activités du bureau. À cette fin, le bureau et le
ministre concluent une entente, laquelle doit notamment prévoir l'autorisation
des dépenses annuelles du bureau afin de réaliser l'entièreté de son mandat.
366.17. La commission rembourse au
ministre les sommes qu'il verse en vertu de l'article 366.16.
Voilà. Pardonnez-moi la longue lecture de
ce beau projet en détail qui vous est présenté, M. le ministre. Je vous prends
au mot. Tantôt, à deux reprises, vous avez utilisé l'argument de la comparaison
avec les autres provinces pour justifier la non adoption de modifications,
notamment, là, sur la date limite... la date d'entrée en vigueur des
diminutions de l'IRR. Vous avez dit : Ce n'est pas comme ça dans les
autres provinces. Très bien.
Si on regarde le rapport qui date de 2021,
qui s'appelle L'accompagnement et la représentation des personnes accidentées
ou malades du travail; quel accès, quelle justice, un solide rapport, et ce
n'est pas la première fois qu'on y fait référence à cette commission, M. le
ministre, donc, rédigée par les deux professeurs... et Maxime... Charlebois, à
l'époque, qui étaient à l'UQAM... est rendu à l'UDM et Mme... Charlebois est
rendue à l'Université d'Ottawa... Quand on se rend à la fin de ce rapport-là, à
la page 31, si je ne m'abuse, même un peu plus tôt, 29... À la page 29 commence
une annexe avec tous les comparables de toutes les autres provinces et
territoires de la Confédération canadienne qui offrent un service de
représentation pour les non-syndiqués. Vous savez, M. le Président, si vous
avez un problème avec votre salaire impayé, par exemple, puis vous n'êtes pas
syndiqué, puis vous faites une plainte aux normes du travail... la CNSSET, le
N, c'est «normes», dans l'ancien temps, c'était la CNT, la Commission des
normes du travail, qui maintenant fusionnée, bien, elle va vous défendre, elle
va comme être votre avocat, en quelque sorte, elle va prendre votre dossier
puis elle va aller vous défendre. Quand vous avez un problème d'accident de
travail ou de maladie professionnelle de travail, si vous êtes syndiqué, bien
sûr, c'est votre syndicat qui vient vous représenter.
• (11 heures) •
J'ai déjà fait ça un peu dans mon ancienne
vie. C'est tout un exercice, les salariés sont bien stressés, il y a comme un
arbitre, un juge, là, qui est devant vous, qui entend les dossiers, il y a des avocats
qui plaident de l'autre bord pour essayer de trouver des bibittes dans votre
dossier. Bref, c'est un moment très stressant. Il faut se préparer en amont, il
faut monter un dossier, il faut pratiquer un peu le salarié aussi pour ne pas
qu'il soit complètement incapable de parler, rendu au tribunal, tellement ça
peut être intimidant.
Et quand vous n'êtes pas syndiqué, dans ce
volet-là, il n'y a personne qui est responsable, d'un point de vue
administratif de l'État, de vous accompagner. Si vous n'êtes pas syndiqué, il
n'y a personne. Il y a des valeureux, valeureuses, comme l'UTAM, par exemple,
l'Union des travailleurs accidentés de Montréal, il y a d'autres équivalents
de l'UTAM dans différentes régions du Québec, et eux, ils font ça, entre autres,
là, et c'est une de leurs tâches d'essayer d'accompagner le plus de personnes
possible qui ont la connaissance de l'UTAM puis qui ont le... qui peuvent avoir
le réflexe ou qui sont référés pour pouvoir les appeler. Nous, ça nous
arrive, je ne sais pas pour mes collègues des autres régions, là, des autres
circonscriptions, mais ça m'arrive, des fois, à mon bureau
d'Hochelaga-Maisonneuve, de recevoir un citoyen, un appel, un courriel ou une
visite en personne, quelqu'un qui a eu un accident de travail, qui ne sait pas
comment se démêler avec tout ça puis qui n'est pas syndiqué. Évidemment, ce
n'est pas la job du bureau de circonscription de devenir son avocat, on n'est
pas formés pour ça, ça fait que, souvent, on réfère cette personne-là à l'UTAM,
dans notre cas, vu qu'on...
11 h (version non révisée)
M. Leduc : ...il est situé à Montréal
bien sûr, mais je sais que dans d'autres régions, à Sherbrooke, à Québec, il y
a des équivalents et qu'il y aurait des références qui sont faites, mais
imaginez sur le... il y a quoi, 40 %, grosso modo, de gens syndiqués au
Québec? Imaginez sur le 60 % de gens non syndiqués, toutes ces personnes
qui vont se blesser ou qui vont contracter des maladies professionnelles puis
qui ne sauront pas qu'ils peuvent avoir de l'aide d'organismes de type
communautaires comme l'UTAM et qui vont se ramasser potentiellement à devoir
errer eux-mêmes dans ce... bien, je pense, je peux le dire, là, d'un point de
vue de salarié, un enfer bureaucratique, qui est la tentative d'avoir une
réclamation en santé et sécurité du travail.
Donc, dans l'ensemble, l'entièreté des
autres provinces, ont été institués à différentes époques des bureaux de
défense, d'accompagnement de travailleurs. Je vous donne quelques titres. En
Colombie-Britannique, ça s'appelle, en anglais, vous me pardonnerez, le Workers'
Advisers Office. Alberta : Fair Practices Office, Worker
Appeals Adviser Branch. Saskatchewan : Office of the Workers' Advocates.
Manitoba : Workers' Advisers Office. Ontario : Office of the Workers'
Advisers. Nouveau-Brunswick : Office of the Workers' Advocates. Donc,
déclinaisons sur toutes ses formes de bureaux de défense de travailleurs dans l'entièreté.
Et je souligne à gros traits, l'entièreté des autres provinces du Canada et des
territoires. Puis dans le tableau, donc je vous disais que je tirais ça d'un
tableau préparé par deux professeurs d'université, à la petite ligne pour le
Québec... tu sais, il y a toutes les provinces et tous les territoires, puis là
il y a Québec, CNESST, puis là il n'y a rien, NA, non applicable, il n'y a pas
ça.
Encore une fois, j'insiste pour les normes
du travail, on a la division normes du travail de la CNESST qui peut aider à
accompagner, mais en matière de défense de droits pour les accidentés du
travail, il n'y a rien. Et c'est triste. Et je pense que, là-dessus, le
gouvernement et le ministre ont une occasion aujourd'hui de corriger cette
erreur, de rattraper le reste des provinces du Canada et de ne plus faire
office d'enfant pauvre de ce régime où on laisse les travailleurs qui sont non
syndiqués se défendre eux-mêmes dans ce système qui est très difficile à
comprendre, très difficile à maîtriser et qui est particulièrement anxiogène. Puis,
vous savez, quand vous êtes blessé au travail, vous avez des questionnements
sur votre vie, là, est-ce que je vais me rétablir? Est-ce que je vais être
capable de retravailler un jour? Est-ce que je vais avoir des séquelles permanentes?
Vous avez déjà assez de choses dans votre esprit que si on pouvait les libérer
de se préparer à faire des audiences, à monter des dossiers, bien, ça serait un
gros coup de pouce qu'on pourrait faire aux travailleurs et travailleuses du
Québec. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Merci
à vous. Des interventions? M. le ministre.
M. Boulet : Oui, bien sûr. On
a évidemment déjà fait la discussion, dans le cadre notamment de la Loi
modernisant le régime de santé et sécurité du travail. J'ai beaucoup d'empathie
pour les travailleurs et travailleuses qui ont des enjeux de santé-sécurité du
travail. C'est la raison pour laquelle il faut constamment accompagner les
parties pour intégrer une saine culture de prévention puis que tout le monde
soit en mesure d'identifier les risques pour mieux les contrôler puis les
éliminer. Mais un bureau-conseil de cette nature-là, c'est à contre-courant de
l'efficacité que nous cherchons. Puis vous avez tout à l'heure parlé pour le
processus de négociation qu'on bureaucratisait de manière additionnelle. Et ce
bureau-là aurait le même impact, de bureaucratiser, de rajouter des ressources
et de complexifier, alors que l'objectif sous-jacent à un bureau de cette
nature-là, c'est d'informer, conseiller puis accompagner lors de l'exercice de
droit. Puis, de l'information, à différentes étapes, il y en a.
Tu sais, quand un travailleur remplit le
formulaire de réclamation parce qu'il a eu un accident, il est aussi accompagné
par l'employeur qui doit aider, qui doit assister le travailleur, c'est prévu
dans la loi, pour compléter le formulaire. Et l'agent d'indemnisation de la CNESST,
il aide aussi le travailleur qui a besoin d'information pour le suivi de son
dossier. S'il veut exercer un droit de refus, il y a toujours un inspecteur. Vous
le savez, dans la loi aussi, l'inspecteur de la CNESST va intervenir sur place,
il va rencontrer les parties, il va s'assurer d'informer. C'est pour ça que je
dis constamment, de l'information, aussi de la formation puis des conseils, il
y en a tout le long du processus, indépendamment de la nature de ce qui est
revendiqué par le travailleur...
M. Boulet : ...syndiqué ou non
syndiqué. S'il y a une plainte, s'il y a une dénonciation, s'il y avis de
correction à faire dans un environnement de travail où il y a des risques, il y
a une personne de la CNESST qui va intervenir, qui va faire un rapport, qui va
émettre des avis de correction, qui va, ultimement, imposer des délais à
l'employeur pour corriger la situation. À défaut, il y a un constat
d'infraction. Ça fait qu'il y a des conseillers en prévention, il y a des
ateliers de formation, il y a aussi des services de conciliation-médiation, il
y a de la formation. Suite à des appels de projets, il y a des projets qui ont
été bénéficiaires de financement de la CNESST.
Donc, moi, je considère que c'est de
bureaucratiser, et ce n'est pas nécessaire. Je pense que la CNESST dispose
d'énormément de ressources pour accompagner, informer puis conseiller les
travailleurs, indépendamment... puis là je n'ai pas fait le tour,
indépendamment de la nature du besoin qui est exprimé, ici, plus
particulièrement le travailleur ou la travailleuse qui n'est pas syndiqué.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, il y a
plusieurs éléments dans ce que le ministre vient de le souligner, il y en a un
qui... je pense que je vais le dire, qui me choque un peu, quand même, quand
vous dites, M. le ministre, que ça va bureaucratiser la procédure. On parle de
gens qui seraient là pour aider et défendre les salariés. En quoi ça... bien,
en quoi c'est de la bureaucratisation?
M. Boulet : C'est ajouter du
monde.
M. Leduc : Pour défendre des
travailleurs qui ne sont pas défendus autrement.
M. Boulet : Ils le sont.
M. Leduc : Par?
M. Boulet : Bien, comme je
viens de le mentionner, si la personne a besoin de faire une réclamation suite
à un événement imprévu et soudain, elle veut recevoir une compensation de la
CNESST, elle va être assistée par son employeur, qui a ce devoir. Et l'agent
d'indemnisation de la CNESSST va pouvoir donner la juste information à la
personne quand tu vas avoir une réponse, c'est quoi les critères, puis la
personne va être informée aussi de comment faire une demande de révision. Il y
a un accompagnement qui est consenti par la CNESST si elle veut exercer un
droit. Le droit plus classique, c'est le droit de refus. Il y a un inspecteur
de la CNESST qui intervient, qui va sur place.
Tout ce que je dis, c'est que la CNESST,
c'est aussi une organisation qui supporte les milieux de travail. Puis, dans
les milieux de travail où il n'y a pas de syndicat, c'est les travailleurs,
travailleuses, puis même là où il y a un syndicat, c'est les travailleurs,
travailleuses, les syndicats, de même que les employeurs. Donc, c'est de créer
une structure qui n'est pas essentielle, qui n'est pas nécessaire.
Je respecte beaucoup ce que l'UTAM
propose. Encore une fois, je respecte beaucoup votre démonstration. Dans un
contexte non syndiqué, ça peut être un parcours plus compliqué, d'où la raison
de la présence des ressources qui travaillent à la CNESST pour supporter,
accompagner, informer et conseiller.
• (11 h 10) •
M. Leduc : Mais personne ne
vient vous représenter lors des audiences. Personne ne fait ça.
M. Boulet : Bien oui, il y a
des groupes...
M. Leduc : Non, non, à la
CNESST, on parle. L'UTAM, là, ils ne peuvent pas toutes les pogner, là, les
personnes qui subissent des accidents de travail, elles ne peuvent pas toutes
être référées, il y a 60% de la force de travail au Québec qui n'est pas
syndiquée. C'est impossible de prendre pour acquis le fait que les quelques
organismes comme l'UTAM, qui ne sont pas nombreux, qui n'ont pas beaucoup de
moyens... c'est impossible de penser qu'ils ont un filet assez grand pour être
capables d'attraper tout le monde qui en aurait besoin.
Quand vous dites : C'est une couche
de bureaucratie, bien, est-ce que vous vous rappelez, M. le ministre, que, dans
la CNESST, il y a du monde qui font exactement la même job en normes de
travail? Les gens qui défendent des salariés en normes du travail, à la CNESST,
ce n'est pas des bureaucrates. Je ne peux pas croire que vous pensez ça.
M. Boulet : ...un
contentieux, mais on peut discuter du mérite longtemps. Tout ce que je dis,
c'est qu'il y a des services qui permettent aux travailleurs non syndiqués de
savoir, de connaître, d'être accompagnés et d'être conseillés. Puis je ne veux
pas faire le parallèle, mais il y a énormément de PME, au Québec, où il y a
deux, quatre, six, huit travailleurs, ou peu importe le nombre, qui ont la même
réalité, là : ils sont confrontés à l'application de lois qui ont
certaines complexités. Et ces petites entreprises là peuvent bénéficier du
support, de l'information puis des conseils des personnes qui sont dédiées, à
la CNESST, pour s'assurer de la saine application de lois qui sont complexes.
Ça fait que je sais, il y a des lois,
malheureusement, puis ce n'est pas qu'au Québec, qui ne sont pas toujours
simples d'application, mais on veut s'assurer, dans le cas...
M. Boulet : ...cas présent,
que les personnes qui sont véritablement victimes d'un accident de travail ou
d'une maladie professionnelle soient dûment compensées et qu'il y ait un
écosystème de personnes qui puisse les aider.
M. Leduc : Le fait que nous
soyons la seule province de la Confédération à ne pas avoir ça, ça ne sonne pas
une cloche?
M. Boulet : Moi, ce que
j'appelle, là, on se compare juste quand ça... Tu sais, allez analyser le
nombre de présomptions dans les lois. On est rendu à combien de présomption
dans notre loi sur les accidents de travail, maladies professionnelles? Sept,
huit, les avocats et les avocates pourront me le confirmer. Mais dans la loi
portant sur le harcèlement et les violences à caractère sexuel, on en a
rajouté, puis vous avez contribué à l'ajout de présomption. Allons nous
comparer. C'est parce qu'on ne peut pas se comparer sur un item, il faut se
comparer dans la globalité. Et je pense qu'au Québec, on a un régime heureusement
qu'on a modernisé parce que ça faisait 40 ans. Puis les risques
psychosociaux avant 2021, il semble qu'au Québec on ne s'intéressait pas à ça.
En fait, on s'y intéressait, mais il n'y avait rien qui imposait à des milieux
de travail de s'investir pour mieux les contrôler, alors que la santé
psychologique est devenue un incontournable. Je pourrais parler longtemps, là,
mais juste pour vous dire que si on se compare, il faut se comparer dans la
globalité et non comme un item où on n'a pas la même chose. Mais on n'a pas les
mêmes services de formation, on n'a pas les mêmes associations sectorielles
paritaires, on n'a pas les mêmes UTTAM, puis l'UTTAM fait un travail
remarquable avec des ressources parfois limitées. Puis je ne vais pas nommer
les autres groupes, là, mais il y a d'autres groupes aussi, dans les régions,
qui font un travail aussi remarquable pour accompagner, conseiller puis
informer les personnes qui en ont besoin.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Leduc : Des travailleurs
syndiqués, peu importe leur affiliation, ont leurs syndicats respectifs. Les
entreprises ont les mutuelles de prévention. C'est compliqué, la CsSST, c'est
des termes techniques, c'est la jurisprudence qui évolue à vitesse grand V. Je
me rappelais quand j'étais à la FTQ, je pense qu'à chaque année, il y a un
séminaire sur la mise en mise à jour de la jurisprudence qui, juste dans la
dernière année, pour que tout le monde sache ce qui s'est passé, qu'est-ce que
ça avait comme influence dans nos différents dossiers respectifs. Les
employeurs ont des mutuelles de prévention pour faire ça, ces suivis-là, pour
les défendre, pour aller plaider. Ce n'est pas les employeurs eux-mêmes qui
vont plaider, il y a du monde qui vient le faire à leur place. Les 60 % de
salariés non syndiqués, ils n'ont rien. S'ils sont chanceux, ils vont être
capables de faire un petit signal à ou à d'autres organismes s'ils sont
chanceux, et ça doit être une poignée sur l'ensemble des salariés qu'on réussit
à récupérer comme ça.
M. le ministre me dit : Ah! bien, tu
sais, ils peuvent appeler et ils vont se faire accompagner. Franchement
d'accord. Bien sûr, quelqu'un va répondre, donner des informations, puis on
salue les personnes qui font du beau travail là-dessus. Mais quand on a créé la
CNESST, moi, j'étais à la FTQ puis j'avais écrit le mémoire, puis j'ai assisté
à toutes les audiences comme sûrement plusieurs personnes assistent à nos
audiences en ce moment. Il y avait eu un long débat avec le prédécesseur de M.
le ministre sur le mur de Chine qu'il fallait créer à l'intérieur de la CNESST
entre la division Normes du travail qui a accès à un dossier de salarié, qui
peut avoir des informations confidentielles, qui va aller plaider parce qu'il
va aller plaider sur ses dossiers normes du travail, et les employés de la
CNESST qui sont en fonction SST, dont une partie de la job, c'est de, comme un
bon régime assurantiel, et je ne les blâme pas, c'est comme ça que le régime
est construit, bien, c'est de ne pas payer. Le régime assurantiel, l'assureur,
il essaie de voir s'il y a une manière de ne pas payer. C'est comme ça que ça
marche, pour le meilleur et pour le pire. Bien, ça ne pouvait pas être dans la
même machine du monde qui avait accès au dossier complet, qui allait s'en
servir pour la défendre en normes du travail, mais, la journée d'après, le même
individu, le même dossier en santé-sécurité, il pourrait aller se servir de
quelque chose qu'il avait appris dans ce dossier-là, pour être... pour exempter
la CNESST de payer. Puis on me dit : Le salarié peut aller voir son
employeur pour se faire accompagner. Mais là, l'employeur, il a une pénalité et
avec une cotisation à la CNESST plus élevée, s'il y a des accidents qui sont
déclarés dans son entreprise. Je ne suis pas en train de dire que tous les
employeurs sont des tout croches, bien sûr, mais il y a objectivement une
incitation à l'employeur à ne pas déclarer. Laissez-moi... laissez-moi
tranquille avec l'employeur va l'aider, à l'accompagner, mais oui. Il va
peut-être aussi le convaincre de pas déposer plaint finalement. Ça se peut que
ça arrive. Tandis que, s'il y avait une institution neutre comme dans la
totalité des autres juridictions du Canada, on n'aurait pas ces complexes-là...
ces problèmes-là. Ce n'est pas compliqué, il n'est pas obligé d'avoir
150 000 personnes dans cette place-là, mais c'est quelque chose qui
fonctionne, les tribunaux...
M. Leduc : ...les autres
provinces sont allégées de cette formule-là. Pourquoi? Parce que quand,
finalement, un travailleur décide, lui : Je vais y aller, moi, contester.
Ils m'ont refusé mon indemnisation, je vais y aller. Je ne connais rien
là-dedans, je vais y aller, bien, il se présente au tribunal, il ne connaît pas
trop ça, il faut l'informer minimalement, il y a souvent des pauses pour
essayer... Il y a plein d'erreurs techniques, administratives qui ne seraient
pas là s'il y avait une personne qui le représentait, dont c'était le travail.
Donc, au contraire, ce n'est pas de la bureaucratie, c'est pour faciliter la
bonne procédure des potentielles contestations quand il y en a. Mais encore une
fois, M. le Président, je n'accepterai jamais de dire que la défense des
travailleurs non syndiqués qui subissent des accidents ou des maladies
professionnelles, c'est de la bureaucratie. Voyons, c'est de la défense de
droits. Quand on est en droit du travail ou dans n'importe quel objet du
droit, M. le ministre puis moi, on a eu des nombreux débats là-dessus, c'est
bien beau de réformer la loi, là, puis d'écrire des nouveaux articles, mais ça
ne servira à rien sans l'effectivité du droit. Le droit sur papier, là, c'est
bien beau sur un mur ou dans un beau document, mais s'il n'est pas effectif,
s'il n'y a pas du monde qui l'applique ou qui le font appliquer, il ne sert à
rien. Puis nos beaux principes en santé-sécurité pour les travers non
syndiqués, s'il n'y a personne qui est en charge de les appliquer, ils ne
servent à rien. La porte est grande ouverte, on peut le mettre sur table si le
ministre veut prendre le temps de l'examiner plus en détail puis y revenir plus
tard, mais je m'en voudrais qu'on balaie de la main la création d'une instance
aussi fondamentale pour la protection des travailleurs non syndiqués au Québec.
On est en train de mener tout un débat, M.
le ministre et moi, sur un projet de loi à venir sur les cotisations
syndicales. Il plaide que lui, il fait ça dans l'intérêt des travailleurs
syndiqués, etc. Je plaide que moi, je suis contre son projet de loi dans
l'intérêt, en effet, des travailleurs syndiqués, mais ça serait le fun qu'on
s'intéresse aux travailleurs non syndiqués. On en parle souvent quand on parle
de salaire minimum, à peu près de trois fois par année, un classique avec le
ministre et moi, mais là il faut qu'on parle de leur défense en santé-sécurité.
Personne ne peut les aider comme ils se font aider dans les autres provinces.
On a l'occasion de le faire ici et il faut saisir la main tendue, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aurais
juste peut-être des questions pour le ministre pour bien comprendre, parce que
je comprends le plaidoyer du collègue. C'est intéressant, c'est sûr, c'est
vrai, de protéger les personnes qui sont non syndiqués. Puis j'ai entendu les
ministres... le ministre en ce qui concerne le processus. Ce que je souhaitais
savoir, c'est, dans l'exemple que le collègue propose, on a un employé non
syndiqué qui, malheureusement, est assujetti à un accident, puis il demande à
son employeur... son employeur a l'obligation de faire un accompagnement.
Est-ce qu'il y a des recours, des sanctions si ce n'est pas le cas? Quelles
mesures sont en place pour s'assurer que ce processus est mis en œuvre? Est-ce
qu'il y a une formation aussi... question supplémentaire, pour le CNESST pour
faire ce complément ou accompagnement? Puis est-ce qu'il y a de l'information
qui est disséminée à travers tous les employés et les employeurs pour
comprendre leur rôle puis, si jamais il y a quelque chose qui arrive, bien,
voici la façon que vous devez procéder comme recours pour avoir un
accompagnement? C'est quoi, le processus? Et peut être, comme je dis, encore
une fois, je répète, est-ce qu'il y a des sanctions et des choses en place pour
s'assurer que c'est vraiment mis en œuvre?
• (11 h 20) •
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Boulet : Oui, bien sûr. En
fait... mais il y a tellement d'hypothèses variables, mais si vous référez au
cas de la personne non syndiqué qui a un accident de travail, oui, l'employeur
a les formulaires de réclamation. Il y a même des formulaires qu'on
appelle : Avis de l'employeur et demandes de remboursement, et il y a une
obligation en vertu de la loi de payer l'indemnité de remplacement de revenu
pendant les 14 premiers jours. Il se fait rembourser par la CNESST qui
commence à payer à compter du 15 ᵉ jour. L'employeur a un devoir
d'assister le travailleur qui complète la réclamation et c'est une page où il
donne son nom, son adresse, il donne le nom de l'employeur, son adresse, puis
une portion description de l'événement, il explique comment l'événement est
survenu. Il dit : J'ai porté une charge trop lourde, j'ai fait un faux
mouvement, il explique l'événement qui lui impose de se retirer du travail.
Mme Maccarone : ...je
présume, ou quelque chose comme ça.
M. Boulet : Il va voir un
médecin, parce que, quand tu as mal, que ce soit un accident de travail ou un
accident pas de travail...
Mme Maccarone : Santé
mentale.
M. Boulet : ...tu vas voir
ton médecin, bien oui, absolument, qui, lui, remplit une attestation médicale
initiale, qui dit s'il est capable, le diagnostic, la durée prévue ou
prévisible d'absence avec les limitations, l'atteinte puis, bon, il y a des...
M. Boulet : ...les rapports
médicaux d'évolution par la suite, mais oui, il y a toute une... il y a les
ressources qui accompagnent le travailleur, qui font en sorte qu'il n'ait pas
laissé à lui-même. Puis il y a des agents d'indemnisation qui travaillent à la
CNESST qui vont donner des explications sur les procédures puis... mais tout
est fait de façon à ce que le travailleur puisse exercer pleinement son droit.
Puis, à défaut, par l'employeur, de respecter certaines des obligations, mais i
y a des amendes qui sont prévues à la loi.
Puis, tu sais, je vais vous donner un
autre exemple qui arrive aussi. Le travailleur, il est dans un environnement de
travail qui l'expose à un risque pour sa santé-sécurité. Ultimement, là, puis
sous réserve de respect de certaines conditions, il peut dire : Moi, je
veux refuser. Il y a un droit de refus qui n'existe pas partout au Canada, mais
il peut refuser de travailler si ça l'expose à un risque ou quelqu'un qui
travaille avec lui. Et là l'employeur va devoir... il y a un inspecteur de la
CNESST qui, dès qu'on l'en informe, va se déplacer sur les lieux, il va
rencontrer la représentante en santé-sécurité, il va rencontrer les parties
puis il va déterminer si l'exercice du droit est justifié ou non, mais...
Mme Maccarone : ...ou
l'employé qui va demander l'intervention du CNESST?
M. Boulet : C'est les deux.
L'employé va devoir le dire à l'employeur. Puis les deux. Puis c'est sûr que...
ce que soulève notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, il n'y a pas que des
travailleurs, des fois, qui trouvent ça compliqué, il y a aussi des petites
entreprises qui trouvent ça compliqué. Mais il ne faut pas hésiter, il ne faut
pas recourir... hésiter de demander de l'information ou des conseils. Puis il y
a même des ateliers de formation qui sont dispensés du côté des employeurs par
aussi des associations sectorielles, paritaires, aussi du côté des
travailleurs, il y a l'UTAM, il y a les autres, mais il y a les associations
d'employeurs.
Donc, je comprends, là, le bureau de
soutien, mais je pense qu'on a suffisamment de ressources. Puis quand je dis
bureaucratisé, je ne le dis pas péjorativement, j'ai trop de respect et
d'estime pour un travailleur qui subit un vrai accident de travail, j'ai trop
de respect pour son droit d'avoir une compensation puis d'être absent quand
c'est légitime puis quand c'est approuvé par un médecin. Ça fait que... Puis
l'UTAM, bien, le collège d'Hochelaga-Maisonneuve le sait, il y a du monde hyper
compétent à l'UTAM qui sont venus souvent en consultations particulières. Puis
je me suis inspiré souvent de leurs propos puis de leurs recommandations. Il
faut trouver en même temps un bon équilibre puis il ne faut pas rajouter des
ressources qui ne sont pas... qui peuvent être utiles, mais pas nécessaires.
Le Président (M. Allaire) :
Députée.
Mme Maccarone : À l'intérieur
de tout... Merci. À l'intérieur de tout ce processus puis l'explication, il y
a... encore une fois, je dis... je comprends, c'est vrai, je pense que tout le
monde est sur la même page, on souhaite avoir des mesures de protection pour
ces personnes concernées. Est-ce que c'est... Puis avec tout le respect que
j'ai pour l'UTAM, mais est-ce que ça a été soulevé à travers les dernières
quatre, cinq années qu'il y avait un problème, qu'on avait une responsabilité
comme parlementaires à adresser, soit de la partie de la CNESST, de l'employeur
ou des employés qui peuvent se retrouver malheureusement dans cette situation?
Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui ont levé la main pour dire : Ça, là,
c'est quelque chose qui est manquant? Je comprends les arguments de l'UTAM, je
comprends les arguments du collègue, oui, on peut s'inspirer des autres, mais
est-ce que c'est un problème qui était soulevé ici puis que nous avons une
responsabilité d'adresser? C'est un élément manquant pour moi. On peut
surveiller tous les mémoires, on l'a retrouvé dans deux places, mais ce n'était
pas soulevé nécessairement comme une problématique à régler. Est-ce que j'ai
tort ou est-ce que c'est l'information que vous avez?
M. Boulet : Non, je partage
votre point de vue. En commission parlementaire, puis le collège d'Hochelaga-Maisonneuve,
avec toute sa légitimité, le soulève, mais entre les commissions parlementaires,
non, moi, je ne suis pas interpelé sur ce sujet-là.
Puis il ne faut pas sous-estimer aussi
l'obligation que les milieux de travail ont de mettre en place des mécanismes,
hein, avec des comités paritaires, des représentants en santé-sécurité qui vont
faire des recommandations puis... Mais pour répondre simplement à votre
question, c'est non.
Mme Maccarone : OK. D'abord,
ça fait que si on a des employés non syndiqués qui me disent que, moi, là, j'ai
besoin d'avoir une mesure de protection parce que je trouve que mon employeur
ne m'a pas protégé, je peux aller vers la CNESST, ils vont me renseigner. Après
ça, il y aura une enquête puis ça se peut qu'il y aura des amendes qui vont...
Mme Maccarone : ...qui vont
être assujetties envers l'employeur en question. Si on... à cause du
non-respect de la loi et l'accompagnement qui est exigé par... si je comprends
bien, ça fait qu'il y a déjà un processus en place pour protéger ces personnes.OK.
C'est beau. C'est clair pour moi.
M. Boulet : Tellement! Puis
le cas classique, là, puis je m'excuse, là, de revenir là-dessus, là, mais
quand tu travailles, là, dans un milieu où il y a des dangers qu'on appelle des
risques, il ne faut pas hésiter à demander à la chaîne SST de venir faire un
tour. Puis s'il y a des règlements qui ne sont pas respectés, il y a des
environnements de travail qui mettent à risque la santé-sécurité des
travailleurs et travailleuses, les enquêteurs inspecteurs peuvent émettre...
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, ils vont faire un rapport
d'intervention. Puis, s'il y a quoi de pas correct, ils vont en faire un avis
exigeant la correction de ce qui n'est pas correct, puis ils vont donner des
délais, puis ils vont retourner pour s'assurer que ça a été corrigé, puis si ça
n'a pas été fait, c'est un constat d'infraction, puis ça va aller devant le
tribunal, puis ça peut amener, dépendamment de la preuve, au paiement d'une
amende. On a, je pense, un régime heureusement, qui a été modernisé en 2021,
mais qui nous donne quand même des outils suffisamment pour aider, accompagner,
conseiller puis informer.
Mme Maccarone : Nous avons
assez d'inspecteurs pour mener ce travail?
M. Boulet : Donc,
actuellement, on répond aux besoins.
Mme Maccarone : OK. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Merci. D'autres interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste à Montréal,
si on compile les litiges en matière de divisions de tribunal administratives,
du Bureau d'évaluation médicale, puis du TAT, il y aurait alentour de
64 000 litiges par année environ, juste dans la région de Montréal. C'est
beaucoup. On rappelle que 60 % des gens ne sont pas syndiqués. 60 %
de 64 000, c'est beaucoup. Puis, juste pour la région de Montréal, tantôt on
parlait de l'UTTAM, ils sont cinq salariés à pouvoir essayer de monter des
dossiers. C'est... Encore une fois, ce n'est pas des dossiers simples, hein,
les dossiers d'accidents de travail. Il faut aller lire la jurisprudence, il
faut aller lire la dernière recherche médicale, etc. C'est des dossiers
complexes. C'est beaucoup de monde qu'on échappe tous les jours, tous les
jours. Je ne veux pas croire qu'il n'y en a pas au bureau de Trois-Rivières du
ministre aussi, là, des fois, des gens qui cognent à la porte pour dire :
Comment ça marche? Je ne sais pas trop. Que, quand ils sont syndiqués, bien, on
les réfère aux syndicats. Mais quand ils ne sont pas syndiqués... ils
tombent... ils tombent dans la craque du système. Puis moi, je ne pense pas
qu'on démontre la grande efficacité de l'État québécois à ce moment-là, puis
qu'on continue à être au maximum de notre capacité d'aider les gens non
syndiqués. On aurait toutes sortes de débats qu'on pourrait faire, le ministre
et moi, sur l'amélioration des normes du travail, éventuellement sur la loi.
Mais ce n'est pas tellement la loi qui
nous intéresse, mais l'effectivité en ce moment, l'effectivité de la loi. S'il
n'y a pas du monde qui l'applique, et c'est ça la job des avocats, c'est ça la
job des conseillers syndicaux, c'est ça la job de certaines personnes dans le
milieu communautaire, mais la loi, ça reste un bout de papier. Et en matière de
santé-sécurité au travail pour les non-syndiqués, le parcours du combattant
d'une réclamation ou d'une contestation, c'est un parcours titanesque et on les
laisse... on les laisse là, on les laisse tomber au quotidien. M. le Président.
• (11 h 30) •
M. le ministre parlait tantôt des
entreprises qui doivent faire un certain accompagnement de base. Sur papier, il
a raison. Mais encore une fois, il y a à peine quelques mois, je lui rappelle
le dossier Amazon, on a eu des échanges ici, au salon rouge, là-dessus, où
c'était démontré qu'ils ne faisaient pas leur travail en matière
d'accompagnement, Amazon, qu'il y avait un système interne mis en place pour...
ils appelaient ça «l'infirmière maison», là. Moi, je disais : Deux, trois
plasteurs, un petit... puis ils retournent dans... sur le plancher, pour...
dans l'objectif clair de ne pas avoir des accidents enregistrés puis une
augmentation de la cotisation qui en découle. Or, visiblement, si des gros
employeurs comme Amazon peuvent avoir ce système-là, imaginez, tu sais, dans
d'autres entreprises à gauche, à droite. Je ne suis pas en train de dire que la
majorité, c'est des tout croches. Bien au contraire, la grande majorité des
entreprises au Québec, ça se comporte assez bien. Mais reste qu'il y en a des
comme ça puis que, là, si on n'a pas un groupe comme ça qui est réclamé depuis
des décennies, hein, par toutes sortes de milieux, on échoue, on échoue.
Puis pour illustrer peut-être, comme...
comme dernier argument au ministre, l'absurdité de la situation, le ministre
sait très bien qu'en matière de harcèlement psychologique, jusqu'à tout
récemment, on avait deux parcours. Maintenant, je pense qu'on peut fusionner
les deux parcours. Il y avait, il y avait un recours en normes du travail en
harcèlement psychologique puis il y avait un recours en LATMP, si je ne
m'abuse. Ça veut dire que si on faisait le recours en normes du travail puis
qu'on était non syndiqués, on pouvait se faire représenter...
11 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...par la
Commission des normes du travail, par la CNESST, mais si on faisait le recours,
toujours pour le même objet, hein, pour le même événement, si on faisait le
recours en LATMP, pas de représentation pour les non syndiqués. N'y a-t-il pas
là quelque chose d'absurde, que pour un même événement, si on choisit le
parcours a, on est accompagné, mais si on choisit le parcours b, on n'est pas
accompagné? Il y a une correction à faire, là, M. le ministre, qu'on ne doit
pas laisser passer aujourd'hui.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
D'autres interventions? Ça va? Pas d'autres interventions? Donc, nous allons
procéder à la mise aux voix de cet amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté? Vote par appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Abstention.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
L'amendement est donc rejeté. Je vous rassure, on a demandé à deux reprises,
là, d'augmenter la température, je sais que ça n'augmente pas vite, même moi, j'ai
froid, c'est rare, quand même.
M. le ministre, on est rendu à l'article 13.
Donc, je vous cède la parole pour lecture et commentaires. Et nous avons déjà
reçu un amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve, mais, avant, faites la
lecture de l'article 13 avec vos commentaires. Merci.
M. Boulet : Oui. Merci, M. le
Président. Treize. L'article 458.1 de cette loi est remplacé par le suivant :
458.1. Commet une infraction et est
passible d'une amende d'au moins 500 $ et d'au plus 1 000 $ s'il
s'agit d'une personne physique et d'une amende d'au moins 1 000 $ et
d'au plus 2 000 $ dans les autres cas :
1° l'employeur qui contrevient à l'article
38;
2° l'employeur ou la personne qui l'autorise
qui contrevient à l'article 38.1 ou au deuxième alinéa de l'article 39;
3° le professionnel de la santé qui
contrevient à l'article 38.1 ou au premier alinéa de l'article 39.
Lorsque le dossier concerne une lésion
professionnelle qui résulte de la violence physique ou psychologique, incluant
notamment la violence à caractère sexuel subie par le travailleur, l'amende est
d'au moins 1 000 $ et d'au plus 5 000 $ s'il s'agit d'une
personne physique et d'au moins 2 000 $ et d'au plus 10 000 $
dans les autres cas.
Commentaires : En fait, ça revoit le
montant des amendes. Puis, souvenez-vous, on avait adopté la Loi sur le
harcèlement puis les violences à caractère sexuel dans les milieux de travail.
Puis, dans un contexte de bris de confidentialité, on avait augmenté les
amendes, mais pour tout, alors que l'objet de cette loi-là, c'était de s'intéresser
aux violences à caractère sexuel. Et donc on vient rétablir que le montant de l'amende
en cas de bris de confidentialité, dans les cas beaucoup plus sensibles au plan
humain, sera plus élevé. Donc, quand le dossier du travailleur concerne une
lésion professionnelle résultant de la violence physique ou psychologique,
incluant la violence à caractère sexuel, le montant de l'amende et rehaussé.
Donc, on vient en fait... Puis les amendes
prévues au premier alinéa, c'est les amendes prévues à 465, qui est la
disposition qui s'applique lorsque... c'est une disposition générale quand
aucune peine n'est prévue.
Puis le deuxième alinéa, c'est les peines
plus sévères considérant la gravité de l'infraction et, encore une fois, le
type de dossier concerné. C'est tout. M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Donc... Ah! Mme la députée de Westmount-Saint-Louis, je sais qu'il
y a un amendement. Souhaitez-vous qu'on dépose l'amendement?
Mme Maccarone : Bien, moi, je
voulais mieux...
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
Mme Maccarone : Merci. Je
voulais mieux comprendre quel est le message qu'on envoie, comme législateur, d'aller
à la baisse des amendes, quel est le raisonnement pour ceci.
M. Boulet : En fait, on ne va
pas à la baisse. Avant... Quand est-ce qu'on a adopté la loi prévenant le
harcèlement puis les violences à caractère sexuel?
Des voix : ...
M. Boulet : C'est avril 2024.
En avril 2024, c'étaient les amendes prévues à 465, l'amende générale,
collègue. Et on les avait montées dans une loi qui s'intéressait au harcèlement
et aux violences en cas de bris de confidentialité, pour tous les types de bris
de confidentialité, indépendamment de la nature de la lésion.
Donc, on vient ici rétablir la situation
puis reconfirmer que c'est l'amende générale qui s'applique dans les cas de
bris de confidentialité, mais une amende plus élevée...
M. Boulet : ...la gravité,
parce qu'en raison de la gravité de l'infraction, là, mais quand la lésion
résulte de harcèlement ou de violence. Et on a eu évidemment des commentaires
des associations patronales qui avaient soulevé cette problématique-là suite à
l'adoption, en avril 2024, de la Loi sur le harcèlement et les violences à
caractère sexuel.
Mme Maccarone : J'en suis
pour cet aspect-là, mais moi, je parle... comme le premier paragraphe où on
baisse de 1 000 à 500, on baisse de 5 000 à 1 000, on baisse de
2 000 à 1 000, de 10 000 à 2 000 dans tous les autres cas.
Puis si je lis, mettons, le mémoire de la FIQ...
M. Boulet : C'est parce que
c'était...
Mme Maccarone : Ils nous
demandent de maintenir les amendes actuelles pour toutes les infractions à la
confidentialité, peu importe la qualité de la lésion professionnelle, parce
qu'ils disent que l'obtention du dossier, obtention illégale, mettons, du
dossier médical est vraiment une atteinte grave à la vie privée. Puis j'essaie
de comprendre, dans cet aspect-là, pourquoi ici on est à la baisse. Oui, j'en
suis pour le dernier paragraphe, mais, pour le début, c'est ça que j'essaie de
comprendre.
M. Boulet : En fait, on est
revenu aux amendes qui existaient avant l'adoption de la loi. Puis, tu sais,
dans le PL n° 59, que j'ai travaillé avec le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, on avait revalorisé les montants des amendes,
notamment les amendes à 465, qui est l'amende générale, et c'est celle-là qui
s'appliquait avant avril 2024 pour les bris de confidentialité, indépendamment
de la nature de la lésion. Comme on a fait une loi dont l'objet, le «purpose»,
c'étaient les violences à caractère sexuel et le harcèlement, on anticipait
monter l'amende et on revient à ce qui était... ce qui est compatible avec le
«purpose» de cette loi-là, c'est-à-dire des amendes plus élevées, en tenant
compte de la nature de la lésion, c'est-à-dire une qui résulte du
harcèlement... en fait, de la violence physique ou psychologique, incluant
celle à caractère sexuel. C'est simplement ça. On n'a pas baissé l'amende, on
est revenu à celle qui existait avant avril 2024, et c'est une amende qui avait
été augmentée en 2021. Ça fait que ce n'est pas simple, là, mais je pense que
vous comprenez.
Mme Maccarone : Non, non, je
comprends, c'est juste... c'est des sémantiques, c'est des... un chiffre avant,
on l'a augmenté. Là, on revient à l'autre chiffre, mais ça reste qu'il y avait
quand même eu quelque chose qui était mis en œuvre avec les montants qu'on voit
ici, dans le texte actuel. OK, je comprends. On revient à les chiffres qu'on
avait auparavant en lien avec le 465. Moi, j'essaie de comprendre. Parce que,
oui, la gravité, quand on parle de violence à caractère sexuel ou
psychologique, c'est très important, mais j'essaie de comprendre comment nous allons
équilibrer la protection des renseignements confidentiels en lien avec le
dossier de santé de la personne si on revient à des seuils qui existaient
avant. Parce que, je présume, il y avait une très bonne raison pour laquelle
que nous avons augmenté, ca fait que la logique en ce qui concerne la
protection de ces renseignements, qui sont évidemment très importants.
• (11 h 40) •
M. Boulet : Avant 2021
d'ailleurs, les amendes à 464, c'était 300 $ dans le cas d'une personne
physique, 500 $ dans le cas d'une personne morale. Et, voyez, il y a eu
une augmentation substantielle, mais les bris de confidentialité dans les cas
de violence physique ou psychologique, il y a une sensibilité qui est
additionnelle. Puis on voulait dans la loi... je pense que c'était le PL n° 42 à l'époque, on voulait vraiment mettre l'accent
là-dessus parce que c'était ça qui n'était pas dénoncé, c'était ça qui était
soumis à l'intérêt de cette loi-là. Je dis l'économie générale, l'objet ou le
«purpose», là, peu importe, là, mais...
Mme Maccarone : Je présume
aussi, la discussion était vraiment en lien avec le dossier médical...
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Maccarone : ...parce que,
tu sais, moi, je pense vraiment à ça. Tu sais, comme je dis, je suis 100 %
d'accord avec vous en ce qui concerne la protection pour les violences à
caractère sexuel, psychologique, très important, puis j'essaie de trouver, tu
sais, le juste milieu quand je pense à le rôle de l'employeur et aussi la
protection des renseignements pour l'employé, mais le dossier médical, le
dossier médical est très sensible. Alors, l'augmentation qu'on voit qu'on a eu
en 2024, qu'on en retourne, dans le fond, un peu... moi, je vois ça à la
baisse, je comprends la façon que vous l'avez expliqué, mais est-ce que ça
envoie un message que le dossier médical, dans son entièreté, est peut-être
moins important à protéger? Parce qu'on avait envoyé un message quand même
assez important...
M. Boulet : Ah! non, non,
non...
Mme Maccarone : ...important
à l'époque, puis là on...
M. Boulet : Non. Mais il y a
plus... il y a plus d'éléments humainement cruciaux dans les dossiers de
violence physique ou psychologique. Et tu sais, collègue, le montant des
amendes plus élevé reflète le caractère grave et, sans vouloir généraliser dans
les cas de violence physique ou psychologique, l'employeur est peut-être
l'auteur du harcèlement ou de la violence à caractère sexuel. Ça, c'est un des
aspects qui rend les dossiers énormément plus sensibles, d'où l'importance de
protéger la confidentialité de certaines informations qui sont dans le dossier
médical de la personne, puis je dis «la personne», c'est plus souvent une
femme, mais ça peut être un homme aussi.
Mme Maccarone : Il a quelque
chose pour moi qui m'échappe, c'est vraiment quand on dit : Est-ce que c'est
parce que pour avoir accès à des informations médicales quand nous avons une
réclamation, puis je comprends, l'employeur a quand même besoin d'avoir accès à
ces informations des fois, pour poursuivre dans le dossier, c'est de
l'information qui est privilégiée. Dans le passé, ce que nous avons eu beaucoup
d'amendes? Est-ce que c'est des amendes qui ont été exercées? Est-ce que
c'était très élevé et vraiment a causé un problème pour l'employeur? Est-ce
que.
M. Boulet : Non, non. En
fait, les montants des amendes, vous le savez, c'est établi en collaboration
avec le ministère de la Justice pour s'assurer d'une saine cohésion en tenant
compte de la gravité des infractions. Et en 2021, il y a eu des augmentations
pour tenir compte de cette réalité-là. Puis, dans la Loi visant à lutter contre
les violences à caractère sexuel, ça a été la même analyse qui a été faite.
Suffisant, absolument.
Mme Maccarone : Et dans les
cas, à l'extérieur de ces cas qui sont hypersensibles, je comprends, c'est quoi
le recours pour l'employé s'ils trouvent qu'eux sont visés particulièrement par
une brèche de l'information médicale confidentielle à leur égard? Ou j'ai
tombé, j'ai mal au dos, tu sais, ou quelque chose comme ça, je ne parle pas de
la violence à caractère sexuel.
M. Boulet : Pour un autre
type de lésions, bien, c'est les... la procédure habituelle, là. Il décrit, il
a l'opportunité de donner sa version des faits à l'agent d'indemnisation, là.
Mme Maccarone : Mais pour que
l'employeur ait accès à son dossier médical, c'est quand même des mesures de
confidentialité parce que c'est...
M. Boulet : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait que,
pour moi, on vise un peu ce type de dossier ici, n'est-ce pas?
M. Boulet : Oui, le médecin
de l'employeur a accès à de l'information médicale. L'employeur, non pas... Et
donc c'est le médecin généralement.
Mme Maccarone : C'est le
médecin qui a accès.
M. Boulet : C'est toujours la
philosophie que ce qui est médical doit être accessible à quelqu'un qui peut
comprendre et interpréter puis transmettre la bonne information à un employeur,
parce que l'employeur qui se ramasse avec plein d'informations médicales, il
peut mal juger, évaluer parce qu'il n'a pas le même niveau de connaissance que
le médecin qui est désigné par lui.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas des médecins qui sont les employés de l'assureur par exemple?
M. Boulet : Non, il n'y a pas
d'assureur, c'est... Ici, on est dans un contexte d'accident de travail, ça
fait que l'assureur, entre guillemets, c'est la CNESST.
Mme Maccarone : OK. Mais je
vais peut-être laisser le collègue poursuivre avec son amendement.
M. Boulet : Le travailleur a
un médecin traitant.
Mme Maccarone : Oui.
M. Boulet : L'employeur peut
avoir un médecin désigné. Dans certains cas, la CNESST peut désigner un
médecin, mais de façon générale, le travailleur a accès à son médecin.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je me suis un peu
perdu dans la séquence, là. Pouvez-vous... Est-ce que le ministre peut me
rappeler c'est dans quel projet exactement qu'on avait modifié cet article-là?
M. Boulet : Dans le projet de
loi n° 59, dans la loi n° 27, puis dans le 42 aussi. Dans
le 42, on les avait toutes montées, collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Mais 465,
on l'avait monté dans le PL n° 59 qu'est la loi n° 27.
M. Leduc : ...là.
M. Boulet : 458.1, mais ça
référait aux amendes prévues au premier alinéa de 465. Mais en tout cas, on les
avait montées dans le PL... dans la loi n° 27. Puis, dans le PL
n° 42, on les a montées plus, mais pour tous les cas.
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : Alors que, là, on
vient confirmer que l'amende est plus élevée dans un cas de bris de
confidentialité suite à une lésion résultant de violence physique ou
psychologique...
M. Boulet : ...incluant celles
à caractère sexuel. On vient simplement dire que l'amende plus élevée ne
s'applique que dans ces cas-là. Mais dans...
Des voix : ...
M. Boulet : ...PL 42, c'est
celui qu'on a fait, qu'on a adopté au printemps 2024. Puis c'est 458.1.
M. Leduc : Qu'est-ce qui vous
a fait... Parce que c'est... l'année dernière, là, ça veut dire que vous avez
eu une erreur à ce moment-là ou qu'est ce qui s'est passé?
M. Boulet : Bien, on a
rétabli. Bon, évidemment, les groupes patronaux nous ont dit : Le but,
l'objet de la loi contre le harcèlement et les violences à caractère sexuel,
c'était l'objet de cette loi-là. Puis là vous êtes venus augmenter le montant
des amendes en cas de bris de confidentialité pour l'ensemble des lésions, indépendamment
de quoi elles résultent.
M. Leduc : Mais c'est-tu un
problème, ça?
M. Boulet : Elle avait fait
l'objet d'une augmentation au préalable dans le contexte de la loi n° 27
et dans le projet de loi n° 42, ce qu'on a adopté au printemps 2024.
Ce qui était souhaité par les groupes, notamment les associations patronales,
c'est de dire que les montants des amendes plus élevées devraient s'appliquer
dans les cas de violences physiques ou psychologiques seulement. C'est le
seul... c'est la seule adaptation qu'on fait ici. On revient à ce qui aurait
pu...
M. Leduc : Mais pourquoi, les
autres lésions, c'est moins grave?
M. Boulet : Bien, ça avait
été augmenté en 2021 puis c'était en harmonie avec les autres types d'infractions
dans le corpus législatif québécois, là, puis on les avait tous monté dans le
contexte du PL n° 42, mais qui ne s'intéressait pas aux bris de
confidentialité dans le cas de lésions résultant d'autres choses que de la
violence physique ou psychologique.
M. Leduc : Mais c'est grave
quand même, ça!
M. Boulet : Ah! je n'ai pas
dit que ce n'était pas grave, mais on est passé de 300 à 5 000 à
1 000, puis on est passé de 500 pour le cas d'une personne physique, puis
de 500 à 1 000 jusqu'à 2 000 dans le cas des personnes morales.
M. Leduc : 500 piastres pour
un employeur qui va jouer dans le dossier de quelqu'un, même si ce n'est pas
pour des violences à caractère sexuel, il me semble, ce n'est pas terrible, là.
M. Boulet : Je ne suis pas
d'accord avec ça. Ça, je regrette, là, ce n'est pas moi qui va le déterminer.
L'effet dissuasif, je le répète, c'est fait par un groupe d'avocats au
ministère de la Justice puis qui s'assure d'une cohésion, d'une harmonie. Et
quand tu es une petite entreprise, 2 000 $, ce n'est pas rien non
plus. C'est quand même des amendes qui ont un effet dissuasif.
M. Leduc : À 500 $?
M. Boulet : Mais dans le cas
d'une personne physique, oui, mais pourquoi? Vous me dites : Ce n'est pas
assez?
M. Leduc : Bien, ça me semble
assez bas, là, pour aller jouer dans le dossier médical d'un employé.
M. Boulet : On l'a monté, on
l'a monté en 2021, collègue, ensemble.
• (11 h 50) •
M. Leduc : On va aller
vérifier ça, parce que ce n'est pas le souvenir que j'ai, mais peut-être que je
me trompe. Bon.
J'ai une question sur la réécriture de
l'alinéa n° 1...
Une voix : ...
M. Leduc : Paragraphe n° 1,
pardon. Pourquoi vous le réécrivez? Qu'est-ce qu'il y a... Parce que les deux
autres... Tu sais, mettons, le paragraphe n° 2, là, il est inchangé.
Paragraphe n° 3, mais là je comprends votre structure, là, en deux temps,
des hausses. Mais pourquoi vous avez réécrit n° 1? Est-ce que... C'est
quand même une infraction, hein, d'aller jouer dans le dossier médical, même
avec votre écriture?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Pourquoi l'avoir
changé d'abord, l'article... le paragraphe n° 1?
M. Boulet : Je ne vous suis
pas. Qu'est-ce qui est...
M. Leduc : L'original
disait : «L'employeur qui tente d'obtenir ou obtient de quelque manière
que ce soit le dossier médical auquel il n'a pas de droit d'accès en
application de l'article 38».
M. Boulet : Mais dire... Ah,
le 1, pourquoi il a été changé?
M. Leduc : Puis là, après,
vousdites juste : «L'employeur qui contrevient à
l'article 38». Il y a pas mal moins de substance, là, dans l'écriture, là.
M. Boulet : Oui. OK. Ça doit
être une logistique... Si vous voulez qu'on suspende, je vais vérifier avec
les... ceux qui ont procédé à la rédaction.
M. Leduc : S'il vous plaît.
Le Président (M. Allaire) : On
suspend les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 11 h 57)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, je vous laisse la parole
pour vos précisions.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. En fait, c'est très simple, c'est que c'est plus clair. En fait, le
libellé précédent référait à «qui l'obtient ou qui tente de l'obtenir de
quelque manière que ce soit». Donc, il est arrivé des cas où ils l'avaient
obtenu par erreur, par exemple, de la CNESST, donc on voulait que ce soit
précisé que c'est l'employeur qui contrevient à l'article 38, là, qui a
plusieurs alinéas, qui est susceptible de commettre l'infraction. Donc, c'est
simplement par précision. Le concept, de quelque manière que ce soit, était
beaucoup trop large et susceptible d'interprétation. C'est tout.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, je pense
qu'on joue à un jeu dangereux, quand même, M. le ministre, avec cette
modification-là. Je m'explique. D'abord, si quelqu'un obtenait le dossier
soi-disant par erreur, bien il devait y avoir quelqu'un, à quelque part, qui
allait décider de regarder le dossier puis dire : En effet, c'est une
vraie erreur, ou pas, puis avoir laissé faire les amendes. À moins que vous me
disiez que vous avez des tonnes et des tonnes d'exemples de cas pointus, précis
de gens qui ont en effet eu des amendes pour des banales erreurs purement
accidentelles, on en reparlera, mais je doute qu'un tel dossier existe.
Par contre, en modifiant l'article de la
manière dont vous le faites puis en précisant que, ah bien, des erreurs, ça
arrive, dans la vie, bien, on est quasiment en train d'ouvrir un bar ouvert.
C'est le bar ouvert des erreurs. Tout le monde va pouvoir plaider qu'il l'a eu
par erreur. Une fois que le mal est fait, il est fait, puis une fois que
l'employeur a accès au dossier, bien, il ne peut pas ne plus avoir accès au
dossier, il l'a eu, le dossier, là, il va probablement s'en servir dans la
contestation.
Ça fait que moi, au contraire, j'aimerais
mieux qu'on garde un signal extrêmement clair que, de quelconque manière que ce
soit, en effet, il y aura une amende. Après ça, dans des cas pointus ou
particuliers, dans des scénarios x ou y abracadabrants qui peuvent arriver dans
la vie parce que la vie, ça peut être étrange, des fois, bien, il y aura du
gros bon sens qui va se faire. Mais là, de dire : À cause de peut-être un
cas ou deux dont on n'a toujours pas eu la démonstration, on modifie la loi,
puis on ouvre la possibilité à ce que ça devienne un bar ouvert de soi-disant
erreurs, je trouve qu'il y a un danger, là, que le ministre est en train de
faire.
M. Boulet : Je comprends. Je
vais en faire une vérification. Je comprends très bien ce que vous me dites. M.
le Président, si vous me permettez, on va suspendre quelques minutes.
Le Président (M. Allaire) : Pas
de problème. On va sur les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 04)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Boulet : Oui, merci, M. le
Président. En fait, c'est une recommandation claire, collègue, des légistes.
Puis il n'y a pas eu de cas, en tout cas pas récemment, pas dans les dernières
années. C'est simplement pour le bénéfice d'une rédaction législative qui est
plus compatible avec la nature de cet article-là. Il faut un geste actif de l'employeur,
il faut une intention pour contrevenir à l'article 38 et être passible de
l'amende qui est prévue à 458.1 et, de quelque manière que ce soit, c'est n'importe
quoi. Puis, tu sais, ça pourrait, ça pourrait être une erreur, mais il n'y a
pas de geste actif de l'employeur, geste l'amenant à contrevenir ou un geste de
contravention à l'article 38. C'est simplement ça. Il n'y a pas d'autre...
puis, si vous vouliez me le faire préciser, là, il n'y a pas d'autre intention
que celle-là.
M. Leduc : Si je comprends
bien, M. le ministre, il n'y a aucune organisation qui a réclamé ça puis il n'y
a eu aucun problème, mais on fait une intervention pour le modifier quand même.
M. Boulet : C'est une
recommandation de nos légistes qui sont des experts en rédaction.
M. Leduc : Mais il n'y a eu
aucun problème à l'origine de cette recommandation-là.
M. Boulet : Non, il n'y a pas
eu de problème, en tout cas pas aucun qui m'a été rapporté. Aucun.
M. Leduc : Mais bon, pourquoi
on le modifie s'il n'y a pas eu de problème?
M. Boulet : Je le répète, parce
que les légistes le recommandent, parce que ce libellé-là, de quelque manière
que ce soit, pourrait notamment faire en sorte que l'employeur l'a eu par
erreur.
M. Leduc : Mais on vient
corriger un problème qui n'existe pas.
M. Boulet : Mais, tu sais, si
tu commets une infraction, c'est que t'es passible d'avoir fait de quoi qui
viole un article. Et donc si l'employeur n'a rien fait pour violer l'article,
mais qu'il l'a obtenu d'une autre... tu sais, de quelque manière, que ce soit
par erreur, je pense que c'est le cas qui nous vient en tête s'il n'est pas en
contexte de contravention. Puis c'est purement, je le répète, un libellé d'écriture.
M. Leduc : Qui vient régler
un problème qui n'existe pas.
M. Boulet : Qui vient régler
un problème de mauvaise rédaction législative.
M. Leduc : Qui n'a causé
aucun problème dans les dernières décennies.
M. Boulet : Qui n'a pas posé
de problèmes qui m'ont été rapportés, non, absolument pas.
M. Leduc : C'est quand même
spécial, M. le ministre, ce qu'on fait en ce moment, là.
M. Boulet : Ah! collègue, on
a travaillé trop longtemps ensemble. Vous savez très bien que, des fois, on
fait des adaptations pour s'assurer que le libellé soit plus précis et plus
clair, puis, quand il y a des coquilles, on les corrige. Puis, si on refaisait
la révision de toutes nos...
M. Boulet : ...de loi, ça
arrive encore, malheureusement, où il y a des rédactions qui ne sont pas
compatibles avec le but visé.
M. Leduc : Je comprends, puis
salutations aux légistes qui travaillent très fort sur la rédaction des projets
de loi.
Cela étant dit, j'ai... malgré vos
commentaires, j'ai quand même la crainte que ça puisse être interprété par la
suite et que ça puisse générer des problèmes à défaut d'en régler un. Ça fait
qu'avec soit votre permission, parce que, là, je n'ai pas d'idée en direct pour
écrire quelque chose, mais avec votre permission, M. le ministre, je
proposerais qu'on le mette sur table, qu'on continue notre étude détaillée, ce
qui me laisserait le temps peut-être aujourd'hui de vous revenir avec un
libellé alternatif qui ferait le meilleur des deux mondes, à savoir corriger
l'écriture qui n'était pas satisfaisante, mais quand même rassurer, parce qu'il
y a quand même beaucoup de monde, des plaideurs, là, qui m'écrivent puis qui
sont très inquiets. Il y a sûrement moyen de trouver un entre-deux, donc je
propose qu'on mette sur table l'article 13, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
J'ai bien compris. Donc, on nous demande pour suspendre l'article 13.
Est-ce que j'ai votre consentement?
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
plutôt que suspendre...
Le Président (M. Allaire) :
M. le ministre.
M. Boulet : Excusez-moi, M.
le Président. Est-ce qu'on peut plutôt suspendre, parce que, là, on débute une
nouvelle section, est-ce que ça serait possible, collègue, de suspendre pour
que vous pensiez à votre libellé, quitte à ce que ça vous prenne quelques
minutes avant qu'on amorce la prochaine section?
M. Leduc : Ah! vous préférez
que suspendre maintenant. On peut suspendre maintenant.
M. Boulet : Bien, oui.
M. Leduc : Pas de problème.
M. Boulet : Moi, j'aime mieux
y aller comme ça, pour respecter, notre ordre, là.
Le Président (M. Allaire) : C'est
à votre guise, aucun problème. Donc, on va suspendre les travaux quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 08
)
(Reprise à 12 h 17)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Je vous rappelle que nous sommes à l'article
13. Cependant, j'ai besoin de votre consentement pour suspendre l'article 13.
Est-ce que j'ai votre consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Allaire) : Consentement.
Excellent. Donc, l'article 13 est suspendu. On s'en va à l'article 46...
pardon. À titre de rappel, l'article 46 introduit 10 nouvelles articles. Donc,
nous allons y aller article introduit par article introduit et nous allons
voter l'ensemble du bloc, donc l'article 46 au complet, à la toute fin. Ça va,
tout le monde a compris?
Donc, M. le ministre, je vous invite à
lire l'article 46 et l'article introduit à 48.0.1, avec vos commentaires, et
ensuite on va commencer les discussions. La parole est à vous.
M. Boulet : Oui. Merci, M. le
Président. La loi sur la santé et la sécurité du travail est modifiée par
l'insertion, après l'article 48, des suivants :
«48.0.1. Un employeur peut réclamer à la
commission, dans l'année qui suit la fin de l'affectation d'une travailleuse enceinte
ou qui allaite, une somme correspondant à la différence entre le revenu brut
que la travailleuse tire de son emploi régulier pendant l'affectation et le
revenu brut que lui auraient procuré les tâches auxquelles elle a été affectée
si elle n'avait pas bénéficié des avantages prévus à la présente sous-section,
jusqu'à concurrence de l'indemnité de remplacement du revenu à laquelle la
travailleuse aurait eu droit n'eût été de cette affectation.
«Dans le cas où le revenu brut que la
travailleuse affectée tire de son emploi régulier est supérieur au revenu
déterminé à partir du maximum annuel assurable établi en vertu de l'article 66
de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, le
revenu brut de la travailleuse est, aux fins de ce calcul, le revenu déterminé
à partir de ce maximum.
«La commission rend sa décision selon les
modalités suivantes :
«Lorsqu'une travailleuse est affectée
simultanément chez plus d'un employeur, la somme versée par la commission à
l'ensemble des employeurs ne peut excéder le montant de l'indemnité de
remplacement du revenu à laquelle la travailleuse aurait eu droit n'eût été de
ses affectations;
«Lorsqu'une travailleuse a reçu une
indemnité de remplacement de revenu pour une cessation de travail chez un autre
employeur simultanément à une affectation chez l'employeur qui fait la
réclamation, la somme versée à celui-ci par la commission additionnée à cette
indemnité ne peut excéder l'indemnité de remplacement du revenu à laquelle la
travailleuse aurait eu droit si elle avait cessé de travailler chez l'ensemble
des employeurs.»
Il y aura un amendement. Je peux donner
mes commentaires tout de suite ou... Je vais donner mes commentaires puis,
après, je soumettrai mon amendement. Donc, ça vise...
• (12 h 20) •
Le Président (M. Allaire) : ...M.
le ministre, pour bien comprendre, l'amendement, il me semble qu'il est à
48.0.9, donc il va être plus tard, tantôt.
M. Boulet : Ah! désolé.
Le Président (M. Allaire) : Ce
n'est pas grave. Juste pour être sûr.
M. Boulet : Donc,
commentaires : Donc, c'est une proposition qui vise à intégrer des
dispositions permettant à l'employeur de réclamer à la CNESST le remboursement
d'une partie du salaire versé à la travailleuse enceinte ou qui allaite qu'il a
affectée à un poste à temps partiel ou à un salaire moindre. C'est super pour
tant les employeurs que les travailleuses. Dans un cas comme celui-là, ça
permet de les affecter, et à ces travailleuses-là de ne pas subir de diminution
de revenus, donc.
Puis 48.0.1 prévoit le délai dans lequel
l'employeur peut faire une demande de remboursement à la commission, le calcul
à effectuer pour déterminer les sommes auxquelles l'employeur a droit, ainsi
que les modalités que doit prendre en compte la commission pour rendre sa
décision, soit les cas où la travailleuse est à l'emploi de plus d'un
employeur.
Dans tous les cas, la commission ne peut
débourser un montant plus élevé que la somme à laquelle la travailleuse aurait
eu droit si elle avait reçu des indemnités de...
M. Boulet : ...placement du
revenu.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur 48.0.1?
M. Boulet : ...
Le Président (M. Allaire) :
Ah! Allez-y, M. le ministre.
M. Boulet : Puis la question
serait venue, là, mais c'est un soutien financier qui est actuellement appliqué
de manière administrative sans encadrement légal. Donc, on vient confirmer par
cet amendement-là une pratique administrative. Donc, ça va permettre de baliser
l'octroi du soutien financier pour la travailleuse enceinte qui est affectée,
notamment le délai pour demander un tel soutien financier et les modalités du
calcul.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Des interventions? M. le président d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je veux juste
comprendre. Quand vous disiez : Il n'y avait pas d'encadrement légal du
tout. C'était comme une pratique?
M. Boulet : Bien, c'est parce
que l'employeur, il pouvait ne pas affecter, sachant qu'il allait devoir... tu
sais, il y avait un écart. Et donc c'est comme une incitation à affecter puis
c'est une incitation pour la dame à accepter l'affectation parce qu'elle n'est
pas pénalisée. Donc, c'est... il y a un écart, là, il y a une marge entre les
deux qui étaient remboursés administrativement par la CNESST. Ça fait qu'on
vient simplement confirmer cette pratique-là, ce qui est...
M. Leduc : Est-ce qu'il y a
beaucoup de choses comme ça à la CNESST qui sont appliquées, mais sans
encadrement?
M. Boulet : Non. Ici, il y a
ça. C'est ça, seulement, qui nous intéresse.
M. Leduc : Sur les
affectations, si ma mémoire est bonne, c'est quand quelqu'un, mais une femme
enceinte dans ce cas-ci, pourrait continuer à travailler dans une autre
fonction ou pour le même employeur qui respecterait ces limitations
potentielles.
M. Boulet : Bien, en fait,
une demande, moi, j'appelle ça une demande de retrait préventif, quand un
employeur reçoit ça, il faut qu'il le considère comme l'équivalent d'une
demande d'affectation à un autre emploi qui ne constitue pas un risque pour
elle, tenant compte de son état de grossesse, et l'employeur peut, il n'est pas
obligé, parce qu'il peut ne pas avoir, mais là, ici, on vient inciter à une
affectation pour le bénéfice de la travailleuse qui n'est pas pénalisée.
M. Leduc : Qui n'est pas
pénalisée de quelle manière? D'un point de vue de revenu?
M. Boulet : Bien, on compense
la différence entre le salaire offert, tu sais, par exemple, il peut être à
temps partiel, et le salaire réel qu'aurait eu la travailleuse.
M. Leduc : Puis ça, c'est une
compensation qui est payée par la CNESST.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Par les
cotisations des employeurs?
M. Boulet : C'est vous qui le
dites, arrêtez de le redire. Mais oui, tout à fait. Non, mais c'est un
bénéfice.
M. Leduc : Mais donc cette
pratique-là était fonction depuis un certain moment. Depuis combien d'années,
mettons?
M. Boulet : 1985.
M. Leduc : Oh!
M. Boulet : Oui. Le programme
de soutien financier date de 1985. Puis ça, c'est le nombre de demandes en
vertu de ce programme-là. Voyez, il y a dans... de 2019 à 2023, il y a entre
5 800 et 8 400 demandes. Puis le nombre de semaines, en moyenne,
ça varie entre 11 et 14. Puis, en 2023, ça a représenté 21 530 529 $.
Donc, c'est 21 millions.
M. Leduc : Quand même.
M. Boulet : C'est... Oui. Tout
à fait.
M. Leduc : Ça veut dire que
si une administration future veut changer ça, à partir de maintenant, il faut
qu'ils changent la loi. Avant, il n'avait pas besoin de changer la loi.
M. Boulet : Exact. Exact.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi, je
souhaite qu'on parle de si je comprends, ça, c'est la maternité sans danger,
c'est ça que nous sommes en train de mettre à l'œuvre. Est-ce qu'il y a un
respect pour les compétences si que la femme serait réaffectée à un autre
emploi? Est-ce que ça, c'est quelque chose qui est pris en considération?
M. Boulet : Oui. Tout à fait.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas explicite dans l'article. Ça, c'est quelque chose...
M. Boulet : Oui, dans tout le
processus d'affectation, oui, c'est prévu que ça ne doit pas avoir d'impact
pour la santé-sécurité de la femme tenant compte de son état de grossesse, oui.
Mme Maccarone : Mais de
préserver ses compétences, puis si c'est quelque chose de différent, il y aura
aussi comme un genre de formation s'il y a un changement.
M. Boulet : Ah, bien oui, si
elle est affectée à un emploi qui requiert de la formation, c'est qu'elle aura
la possibilité de le faire, là, physiquement puis intellectuellement, là.
Est-ce qu'il y a de l'adaptation souvent? Je ne le sais pas, là, mais s'il y a
de l'adaptation ou de la formation, oui.
Mme Maccarone : OK. Mais
c'est bien qu'on le dit, je pense, au micro, parce que j'ai l'impression qu'il
y avait quand même des préoccupations qui ont été soulevées. Et comment est-ce
que c'est le... C'est quoi le calcul sur la base du salaire réellement versé à
la travailleuse affectée...
Mme Maccarone : ...ça a été
fait de quelle manière? Parce que ce n'est pas limité au salaire minimum
assurable annuel.
M. Boulet : Non, non, non.
Mme Maccarone : Ça fait que
comment ça fonctionne?
M. Boulet : C'est la même
mécanique, puis je pourrais le répéter encore, mais jusqu'à concurrence du
maximum annuel assurable. Mais c'est tenant compte du salaire qu'elle reçoit au
moment où survient son retrait préventif.
Mme Maccarone : OK, c'est
tout pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Pas d'autres interventions? Parfait. Donc, on passe au 48.0.2, vous avez le
temps de le lire, M. le ministre, avec vos commentaires.
M. Boulet : ...M. le
Président, je vais faire ça rapidement. «La demande de l'employeur est
transmise à la commission au moyen du formulaire prescrit par cette dernière.
Elle n'est recevable que lorsque les conditions suivantes sont remplies :
1° la travailleuse a été affectée par cet
employeur à des tâches effectuées à temps partiel ou à des tâches dont le
revenu brut est inférieur à celui que lui procure son emploi régulier;
2° la travailleuse visée par l'affectation
a bénéficié de tous les avantages liés à l'emploi qu'elle occupait avant son
affectation à d'autres tâches conformément à l'article 43;
3° le revenu brut qu'auraient procuré à la
travailleuse les tâches auxquelles elle a été affectée est inférieur au revenu
déterminé à partir du maximum annuel assurable.»
Donc, commentaires : Les modalités de
transmission de la réclamation pour que l'employeur puisse bénéficier du remboursement,
elle doit avoir été affectée à des tâches à temps partiel ou des tâches dont le
revenu est inférieur à ce que lui procure son emploi régulier jusque le maximum
annuel assurable, puis elle doit avoir bénéficié de tous les avantages liés à l'emploi
qu'elle occupait avant son affectation. Donc, on vient pas mal d'en discuter,
M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Est-ce qu'il va y avoir des commentaires sur cet article? Donc, parfait. Au
retour, nous pourrons passer à 48.0.3. Je regarde l'heure, je vous promets
d'ajouter deux bûches dans le foyer pour cet après-midi, sinon, amenez-vous une
petite laine, prenez pas de chance...
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, la corde au complet. Alors, je vous remercie tout le monde. Bon dîner.
Alors, je suspends les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 36)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi no 101, Loi visant l'amélioration de
certaines lois du travail. Alors, si vous vous souvenez, ce matin, quand nous
avons suspendu les travaux, nous étions à l'article 46, plus précisément à l'article...
au nouvel article qui introduit 48.0.3. M. le ministre, on n'en avait pas fait
la lecture encore. Donc, je vous cède la parole pour lecture et commentaires.
M. Boulet : Vous êtes gentil,
merci. 48.0.3. La commission peut recouvrer la somme qu'un employeur a reçue en
application de la...
M. Boulet : ...la présente
sous-section faisant tout sans y avoir droit dans les trois ans du versement
des sommes indûment payées ou, s'il y a eu mauvaise foi, dans les trois ans
suivant la date où elle en a eu connaissance.»
Commentaire : en fait, c'est
l'article qui prévoit les délais dans lesquels la commission peut recouvrer les
sommes reçues sans droits par l'employeur. C'est tout.
Le Président (M. Allaire) : Parfait!
Des commentaires? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste pour
poursuivre un peu la discussion qu'on avait tantôt, à savoir que, là, on
codifie une pratique qui a lieu depuis quand même plusieurs décennies, si j'ai
bien compris, mais qui n'avait jamais été enchâssée dans la loi, vous ne
procédez pas à des changements à travers cette codification-là, là.
M. Boulet : Non. C'est
purement et simplement une pratique administrative qui était louée par le CA de
la CNESST, tant du côté patronal que syndical, puis là, on a l'opportunité de
l'encadrer dans la loi.
M. Leduc : Je comprends. Ça
fait que, quand vous dites, mettons, «dans les trois ans», ce n'était pas,
mettons, deux au préalable, puis là, vous avez décidé pour X, Y raisons de
passer ça à trois ans.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Vous mettez
vraiment ce qui est de la pratique actuelle telle quelle.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : OK.
Le Président (M. Allaire) : On
poursuit, 48.0.4. M. le ministre.
M. Boulet : M. le
Président : «La Commission avise l'employeur du montant à rembourser par
un avis qui énonce le montant et les motifs d'exigibilité de la dette, ainsi
que le droit de l'employeur de demander la révision de cette décision et
accorde à l'employeur un délai de 30 jours pour rembourser la somme
réclamée.»
Commentaire : Bien, c'est la même
affaire. Puis une demande de révision, c'est évidemment 30 jours.
Le Président (M. Allaire) : On
poursuit? Ça va? Voulez-vous ajouter quelque chose, M. le ministre? Ça va?
M. Boulet : Non.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va. Parfait. Des commentaires? Pas de commentaire. On enchaîne? 48.0.5.
M. Boulet : «L'employeur qui
se croit lésé par une décision rendue en vertu des articles 48.0.1 ou de
l'article 48.0.4 peut, dans les 30 jours de sa notification, demander
la révision par la Commission conformément aux articles 358.1 à 358.5 de
la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.»
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Des interventions? Pas d'intervention. On passe au suivant, 48.0.6. M. le
ministre.
M. Boulet : «L'employeur qui
se croit lésé par une décision rendue par la Commission à la suite d'une
demande faite en vertu de l'article 48.0.5 peut, dans les 60 jours de
sa notification, la contester devant le Tribunal administratif du travail.»
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions? Ça va? On enchaîne, 48.0.7.
M. Boulet : «La dette est
exigible à l'expiration du délai pour demander la révision prévue à
l'article 48.0.5 ou pour former le recours prévu à l'article 48.0.6
ou, si cette demande est faite ou ce recours formé le jour de la décision
finale confirmant la décision de la Commission.»
• (15 h 40) •
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Des interventions? Pas d'intervention. On poursuit 48.0.8.
M. Boulet : «Lorsque la dette
devient exigible conformément à l'article 48.0.7, les articles 322 à
324 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles
s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, à l'employeur qui fait
défaut de rembourser la somme.»
Le Président (M. Allaire) : Des
interventions?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, allez-y, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M. Allaire) : Donc,
on peut poursuivre. Il y aura un amendement de 48.0.9. Je vous cède la parole,
M. le ministre, et votre amendement ensuite.
M. Boulet : Une décision de
la commission rendue en vertu des articles 48.0.1 ou de
l'article 48.0.4 ou à la suite d'une demande faite en vertu de
l'article 48.0.5, lorsqu'elle concerne la révision d'une décision rendue
en vertu de l'article 48.0.1, a effet immédiatement, malgré une demande de
révision ou une contestation devant le Tribunal administratif du travail.»
Le Président (M. Allaire) : Et
l'arrêt de votre amendement.
M. Boulet : Supprimer dans
l'article 48.0.9 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail proposé
par l'article 46 du projet de loi «ou de l'article 48.04».
Donc, c'est de la concordance entre les
décisions rendues par la Commission en vertu de 48.04 qui avise l'employeur de
la somme à rembourser n'ont pas un effet immédiat malgré une demande de
révision. Considérant que celles-ci sont exécutoires uniquement lorsque la
décision de la Commission devient finale conformément à 48.0.7. C'est de la
concordance.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Merci. Des interventions sur l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté...
Le Président (M. Schneeberger) : ...adopté.
Parfait. On poursuit, 48.0.10.
M. Boulet : «Le coût relatif
au paiement des sommes versées à un employeur en application de 48.0.1 est
imputé à l'ensemble des employeurs.» Merci. C'est complet.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Des interventions? Pas d'intervention. On poursuit, M. le ministre. Ah! non,
c'est terminé.
M. Boulet : C'est terminé.
Le Président (M. Allaire) :
Bien, oui.
M. Boulet : On adopte, oui.
Le Président (M. Allaire) :
Donc, parfait. Des interventions sur l'ensemble de l'article 46
peut-être? Non, ça va. Donc, on est prêt à procéder à la mise aux voix de
l'article 46 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Parfait. Donc, j'ai besoin de votre consentement pour revenir à
l'article 13 qui était suspendu tantôt. Est-ce que j'ai votre
consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Consentement.
Donc, nous revenons à l'article 13. M. le ministre, peut-être vous laisser
la parole pour nous mettre en contexte avec l'amendement ou ce que vous
souhaitez proposer?
M. Boulet : Oui. En fait, on
peut-être suspendre. Il faut aller leur montrer.
Le Président (M. Allaire) : Ils
l'ont reçu.
M. Boulet : Puis s'ils sont d'accord,
parce que ça peut venir... là.
Le Président (M. Allaire) : C'est
parfait. On va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à15 h 43)
(Reprise à 15 h 47)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, je
vous cède la parole pour un amendement à l'article 13.
M. Leduc : Merci. Alors, ça
dit la chose suivante :
Remplacer le paragraphe 1° du premier
alinéa de l'article 457.1 de la Loi sur les accidents du travail des
maladies professionnelles, proposé par l'article 13 du projet de loi, par
le paragraphe suivant :
«1° l'employeur qui tente d'obtenir ou
obtient le dossier médical auquel il n'a pas droit d'accès en application de
l'article 38;».
Je remercie le ministre d'avoir pris le
temps, ce midi, de procéder à une réflexion et une rédaction...
M. Leduc : ...donc, en
fonction de ce que je lui avais soumis pour clarifier les intentions, là. On
avait eu une déduction dans l'échange que ce n'était pas tout à fait
l'intention du gouvernement de réduire la portée de l'infraction, que c'était
probablement implicite dans la réécriture, mais je trouvais que ça envoyait un
drôle de signal. Puis j'ai toujours le souci, moi, que ça soit clair le plus
possible dans l'écriture de la loi pour les quelques communs des mortels qui
auront à la lire et potentiellement l'appliquer. Puis ça rencontre l'objectif,
donc, ce qui nous a été soumis comme libellé. Alors, ça me fait plaisir de le
déposer aujourd'hui. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Excellent.
Des interventions? M. le ministre.
M. Boulet : Bien, si vous me
permettez, moi, je trouve, c'est un bel exemple de la volonté de notre
collègue... puis je sais que c'est la même affaire de la part de notre collègue
de Westmount—Saint-Louis, mais de travailler en collaboration pour le bénéfice
de ceux et celles qui nous écoutent et des Québécois, Québécoises, là. C'est...
Quand on fait des lois, on le fait d'abord et avant tout pour les personnes qui
vont avoir à les appliquer et ceux qui vont devoir respecter les droits et
obligations qui sont prévus. Merci à mon tour, collègue.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
D'autres interventions? Ça va? On va procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Il
est adopté. Nous avions un autre amendement de la part de... du député d'Hochelaga-Maisonneuve
dans la liste d'attente. Est-ce que vous souhaitez le déposer officiellement?
M. Leduc : ...
Le Président (M. Allaire) :
Donc, on l'a reçu déjà. On va l'afficher, ça ne sera pas très long. Donc, on
est toujours à l'article 13, qui est maintenant amendé, mais un nouvel
amendement qui va être déposé. Député d'Hochelaga-Maisonneuve, je peux vous
céder la parole pour la lecture et commentaires.
M. Leduc : Parfait. Merci.
Modifier l'article 13 du projet de loi par :
1 ° le remplacement, au premier alinéa de
l'article 458.1 de cette loi :
a. des mots «d'au moins 500 $ et d'au
plus 1 000 $», par les mots «d'au moins 1 000 $ et d'au
plus 5 000 $»;
b. des mots «d'au moins 1 000 $
et d'au plus 2 000 $», par les mots «d'au moins 2 000 $ et
d'au plus 10 000 $»;
2° le remplacement, au deuxième alinéa de
l'article 458.1 de cette loi :
a. des mots «d'au moins 1 000 $
et d'au plus 5 000 $», par les mots «d'au moins 2 000 $ et
d'au plus 10 000 $»; et
b. des mots «d'au moins 2 000 $
et d'au plus 10 000 $» par les mots «d'au moins 4 000 $ et
d'au plus 20 000 $».
La réflexion est le... la suivante, M. le
Président. Moi, je n'ai pas compris tout à fait la démonstration du retour en
arrière, parce que ça fait bel et bien depuis 2021, depuis le PL 59, que ces
nouveaux barèmes sont inscrits, là. On a pris le temps de vérifier, puis ça...
oui, l'article a été modifié avec le projet de loi n° 42, mais pas les
montants. Donc, c'est d'autres éléments qui ont été modifiés. Les montants, eux
autres, datent de 2021, du PL 59, qui était un rehaussement général des amendes
qu'on voyait à travers différents volets des différentes lois de santé et
sécurité. C'était une bonne chose parce que ça n'avait pas été changé depuis
des décennies, comme le soulignait le ministre lui-même.
• (15 h 50) •
Alors, l'idée que, là, tout à coup, on
revienne en arrière parce que, là, on voulait plutôt cibler précisément les
violences à caractère sexuel, là, les VCS, ça me semble une démonstration qui
n'aboutit pas, là. C'est-à-dire que, non, non, c'est là depuis 2021. Le projet
de loi sur les VCS, c'est... plus tard, c'est 2024, si ma mémoire est bonne.
Donc, si on voulait tellement jouer dans les chiffres en 2024, pourquoi on ne
l'a pas fait à ce moment-là?
Si l'argument du ministre est de
dire : Il faut qu'il y ait une emphase particulière sur les VCS, les
violences à caractère sexuel, moi, je suis prêt à jouer, évidemment, dans ce
film-là. Mais la chose à faire, ce n'est pas de baisser les... les amendes
générales, c'est de les maintenir telles quelles puis, à la limite, d'augmenter
les amendes pour les VCS. C'est une drôle de logique de dire : On a
augmenté les amendes pour tout le monde, mais là, oui, il faudrait mettre une
emphase sur les VCS, ça fait qu'on va les rebaisser pour tout le monde, mais
juste garder ce qu'on avait augmenté pour les VCS. Je... Ça me semble un peu
étonnant, d'où l'amendement de dire : Bien, OK, on veut faire une emphase
sur les VCS, parfait, augmentons ces amendes-là sans toucher aux amendes
générales. Voilà.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. En fait, sur le mérite, on s'entend, on les a augmentées, les
amendes générales, en 2021, lors de l'adoption de ce qu'on appelait à l'époque
le PL 59, qui est devenu la loi 27. C'est que, quand on a adopté la loi
concernant les VCS, on les a augmentées pour tout le monde, alors que l'objet
de la loi, c'était de s'intéresser aux violences à caractère sexuel, non aux
autres bris de confidentialité qui concernaient des événements ne résultant pas
de violences à caractère sexuel. Ça fait qu'on ne les baisse pas. On est venus
simplement rééquilibrer. Donc, ça, je pense que je l'ai bien expliqué ce matin.
Je le réexplique pour le bénéfice de tout le monde.
Quant au quantum, le quantum, collègue,
vous le savez, c'est établi...
M. Boulet : ...est établi dans
une perspective d'harmonisation, et c'est des avocats, avocates du ministère de
la Justice qui s'assurent de la cohésion entre la nature de l'infraction et le
montant de l'amende dans l'ensemble du corpus législatif québécois. Ça fait
qu'on ne peut pas, en augmentant les quantums, avoir un impact sur l'ensemble
du corpus législatif québécois. Il faut respecter ce qui a été établi. C'est
par souci de cohésion et d'harmonie que c'est fait de cette manière-là. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
C'est à vous, M. le député.
M. Leduc : Bien, la séquence
ne fonctionne pas, là. Les chiffres ont été augmentés, en 2021, avec le projet
de loi n° 49... 59. Mais c'est... ça veut dire que vous vous êtes trompés,
à l'époque, dans l'harmonisation?
M. Boulet : Non. On les a
montés en 2021, l'amende générale. En 2024, on les a remontés, mais il fallait,
selon nous, puis selon les prétentions de certains groupes qui sont venus en
consultations particulières... Pour respecter l'objet du projet de loi sur les violences
à caractère sexuel, on aurait dû ou pu ne monter que les amendes qui concernent
les bris de confidentialité dans des dossiers résultant de violences à
caractère sexuel. On vient juste rétablir ce qui existait avant l'adoption du
projet de loi sur les violences à caractère sexuel en 2024.
M. Leduc : Bon, là, on va y
aller précisément, chirurgicalement, là. Il y a trois projets de loi, le 59, le
42, le 101. Là, vous me dites que, dans le PL n° 59,
on a augmenté les chiffres, dans le PL n° 42, on a
réaugmenté les chiffres, puis là dans le 101, on redescend les chiffres, non?
Avez-vous les chiffres exacts de chacun de ces PL là? Ce serait peut-être plus
simple, là.
M. Boulet : Bon, OK, on... En
fait, collègue, c'est simple. En 2021, on a monté l'amende générale pour tous
les cas de bris de confidentialité.
M. Leduc : Donc, on a changé
les chiffres à 458.1.
M. Boulet : En 2024, on les a
montés pour tous les bris de confidentialité. Et là, en 2025, on ne vient pas
baisser l'amende générale. On vient appliquer l'augmentation qui a été faite en
2021 qu'aux seuls cas de violences à caractère sexuel. Ça fait qu'il y a... en
2021... le plancher augmenté de 2021, il demeure le même.
M. Leduc : Vous... Ça ne
m'aide pas, là. 458.1, a-t-il été modifié, oui ou non, par le PL n° 59?
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : Le PL n° 59 de 2021 a-t-il modifié les montants de l'article
458.1?
M. Boulet : Oui, on a monté
les amendes, de façon générale...
M. Leduc : Je parle de
l'article 458.1.
Des voix : ...
M. Leduc : On peut peut-être
suspendre, là, M. le Président, juste pour trouver les bons chiffres, là.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre, oui, on suspend, ça va?
On va suspendre les travaux, s'il vous
plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 15 58)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Oui. Oui, M. le ministre, la parole est à
vous. Je ne voyais pas la petite lumière. Elle était directe sur vous.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. En fait, je pense qu'on l'avait bien expliqué, je l'ai bien compris,
mais je vais reprendre l'explication. Il y avait une amende générale, à
l'article 465, qui incluait les bris de confidentialité, qui a été
augmentée en 2021. Est-ce que ça vous va?
En 2024, avec notre loi sur les violences
à caractère sexuel, on a créé une amende spécifique plus élevée qui s'applique
dans les cas de bris de confidentialité, donc qui s'applique à tous les bris de
confidentialité, que la lésion résulte d'une VCS ou d'un autre type
d'événement.
Là, ce qu'on fait dans le 101, on vient
dire que l'amende spécifique qu'on a créée en 2024 ne s'applique que pour les
violences à caractère sexuel. Les bris de confidentialité, pour les événements
résultant d'autres choses qu'une violence à caractère sexuel, c'est l'amende
générale qui est augmentée et qui est prévue à 465. Je l'explique, je pense...
je pense que c'est le plus clairement que je peux le faire.
Maintenant, pour le quantum, parce que
vous avez des augmentations de montants, là je reviens à mon argument de
cohésion et d'harmonie avec les autres lois qui font partie du corpus
législatif québécois. Il faut tenir compte de la nature de l'infraction et du
montant de l'amende. Et ce n'est pas le ministre du Travail qui fait ça. C'est
des avocats qui le font de manière transversale, en tenant compte de l'ensemble
des lois du Québec. Et on ne peut pas déstabiliser cette cohésion-là en
décidant, nous, en commission parlementaire, d'augmenter le quantum des
amendes. Je pense que je ne peux plus en dire plus, M. le Président.
• (16 heures) •
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...ça veut
dire, avec l'explication du ministre, que la cohésion que vous souhaitez avoir
avec les avocats pour la nature et le montant, il y avait une erreur en 2024?
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Boulet : Ce n'est pas une
erreur, sincèrement, ce n'est pas une erreur. C'est une... Il y a des groupes
qui sont venus en consultations particulières puis qui nous ont expliqué :
L'objet de votre projet de loi, en 2024, c'était le harcèlement, les violences
physiques ou psychologiques, incluant la violence à caractère sexuel. Ça,
c'était une définition. Donc, l'amende spécifique qu'on a créée pour le bris de
confidentialité aurait normalement dû ne s'appliquer qu'aux lésions résultant
d'une violence à caractère sexuel. Puis on a adhéré à ce point de vue là. C'est
sûr que c'est les groupes patronaux qui ont véhiculé cette proposition-là, à
laquelle nous avons adhéré, à laquelle j'ai adhéré. Parce que l'objet... puis
j'utilisais, j'en suis désolé, le terme anglais, le «purpose» de ce projet de
loi là, c'était de lutter contre les violences à caractère sexuel en milieu de
travail, d'où la nature beaucoup plus sensible, plus importante, selon nous, de
l'impact d'un bris de confidentialité. Parce qu'en plus, vous le savez, il y a
des cas... puis je ne veux pas cibler des employeurs, mais il y a des cas de
violence ou d'harcèlement dont l'auteur est l'employeur ou un de ses
représentants. C'est...
16 h (version non révisée)
M. Boulet : ...des cas
particulièrement délicats.
Mme Maccarone : Et j'en suis
puis je comprends très bien l'explication du ministre. J'essaie juste de
comprendre parce que, quand le ministre dit qu'on a le quantum, on cherche une
cohésion, j'ai l'impression qu'on cherche ça uniquement aujourd'hui, en 2025.
Mais où était cette cohésion, le quantum en 2024? Je comprends qu'on voulait
appliquer ça. Pour les violences conjugales, je comprends, mais je me demandais
puis je me demande : Si ça s'applique aujourd'hui cette logique-là, pourquoi
que ça ne s'est pas... on ne voulait pas l'appliquer à l'époque quand on a fait...
quand on a fait le rehaussement, puis on l'a appliqué partout?
M. Boulet : C'est une
excellente question. La façon plus technique de l'expliquer, ça serait de dire
que c'est un amendement qui assure une meilleure compatibilité avec l'objet de
la loi que nous avons adoptée en 2024. L'objectif poursuivi est mieux respecté
avec un amendement de la nature de celui que nous présentons aujourd'hui.
Mme Maccarone : Et quelle
serait la gravité de garder les montants qui étaient dans le texte actuel?
M. Boulet : Bien, parce qu'il
y a des impacts. Tu sais, souvenez-vous, là, puis ce n'est pas moi qui l'a dit,
là, le Conseil du patronat du Québec, avec Me Marie-Claude Perreault, ils sont
venus expliquer qu'il y avait des conséquences potentielles pour les... Tu
sais, l'appréhension médicale par rapport aux montants des... Tu sais, le bris
de confidentialité, il y a... il y a une espèce de sévérité additionnelle, une
sévérité humaine additionnelle à briser la confidentialité d'un dossier qui
nomme des personnes, qui réfère à des événements avec des charges affectives
importantes. Puis bon, c'est comme ça que c'était présenté.
Mme Maccarone : Parce que, pour
moi, si le but c'est de s'assurer que l'accès aux informations nécessaires à l'exercice
de ces droits, c'est le but, ça fait que je comprends ce qu'on souhaite
accomplir, je pense... puis je comprends la nature sensible de ce qu'on
souhaite accomplir avec la violence à caractère sexuel. Mais je me demande
pourquoi on ne peut pas appliquer ces montants partout. Si le but, c'est de la
dissuasion, si le but c'est de ne pas en avoir de ces cas parce que c'est une
amende, on souhaite éviter ces amendes. Ça fait que de rehausser les montants,
on n'a pas cet élément de dissuasion, n'est-ce pas?
M. Boulet : Je vais aller un
peu plus loin dans ma compréhension. C'est que le montant de l'amende pour les
cas ne résultant pas de violences à caractère sexuel était suffisamment
dissuasif. Le montant de l'amende spécifique qui a été ajouté en 2024 pour les
cas de violence à caractère sexuel suffisamment dissuasif, mais pour les cas de
lésions ne résultant pas de violences à caractère sexuel, ça avait un effet qui
provoquait avoir un certain désintérêt en raison du risque. C'est une question
de gestion de risques aussi pour les employeurs et les médecins.
Mme Maccarone : Avons-nous
des statistiques...
M. Boulet : Non.
Mme Maccarone : ...de combien
d'amendes ont été appliquées avec, mettons, le 500 au lieu de...
M. Boulet : Il n'y en a pas
beaucoup.
Mme Maccarone : Il n'y en a
pas beaucoup.
M. Boulet : Il n'y en a pas
beaucoup.
Mme Maccarone : Moi, je
serais intéressée à avoir ces informations...
M. Boulet : Bien, on peut...
Mme Maccarone : ...si jamais
ça existe. Pas pour suspendre rien, là, mais si jamais on a cette information.
M. Boulet : Il n'y en a aucune.
Mme Maccarone : Il n'y en a
aucune.
M. Boulet : Depuis mars 2025,
il n'y a eu aucune plainte.
Mme Maccarone : Parfait.
M. Boulet : Ça fait que la
réponse, c'est zéro.
Mme Maccarone : Merci.
M. Boulet : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci
à vous. D'autres interventions? Allez-y!
M. Leduc : Moi, je suis quand
même surpris, là, de ce qu'il y ait eu zéro plainte. Est-ce qu'on est encore en
train de régler un problème qui n'existe pas?
M. Boulet : Je ne suis pas d'accord
avec ça. Les cas de violence à caractère sexuel, il y en a des plaintes, mais
vous le savez, il y a des enquêtes, il peut y avoir de la conciliation-médiation,
les cas qui vont jusque devant les tribunaux, les cas où il y a des bris de
confidentialité, c'est des cas très rares.
M. Leduc : Bien, c'est ça.
Donc, vous n'avez pas été enseveli d'avalanche d'amendes.
M. Boulet : Non, non, non.
M. Leduc : De monde qui
disent : Ça n'a pas de bon sens, ça n'a pas du bon sens?
M. Boulet : Non, exact.
M. Leduc : Donc, on règle un
problème qui n'existe pas.
M. Boulet : En fait, on
éclaircit le montant d'une amende tout simplement.
M. Leduc : Ça fait que vous
dites que vous avez... depuis mars, depuis l'adoption du projet de loi n° 42,
il n'y a eu absolument aucune amende de 458.1 qui ont été données. Bon. La
question que je me pose, d'un point de vue technique, si on garde votre
numéro... votre article 13 tel quel, un même dossier pourrait avoir un
volet à caractère sexuel et un volet de lésions physiques, ça serait très
possible. Ça arrive des fois d'ailleurs qu'il y a de la violence physique qui
vienne...
M. Leduc : ...dans le
portrait. Mais est-ce que, donc, votre définition de «violence physique», ça
précise? «Violence à caractère sexuel», ce serait la même chose?
M. Boulet : Bien, oui.
M. Leduc : Ce serait la même
chose. Donc, il n'y aurait pas...
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Donc, il n'y
aurait pas de scénario où est-ce qu'il y aurait deux types d'amendes ou deux
fourchettes d'amende pour un même cas?
M. Boulet : Non. Puis je
pense que le dernier paragraphe, là... in fine, là, quand ça concerne une
lésion qui résulte de la violence physique ou psychologique, incluant notamment
la violence à caractère sexuel.
Le Président (M. Allaire) : ...
M. Leduc : Qu'en est-il de la
personne, par exemple, puis ça, ça arrive, qui est victime, mettons, d'un
cancer lié à une intoxication? Là, c'est un drôle de signal qu'on envoie parce
qu'on lui dit : Oui, toi, finalement, si on met la main sur ton dossier,
on baisse les amendes.
M. Boulet : Je regrette, ce
n'est pas le cas. On les a montées. L'amende générale, en 2021, qui était à
465 $, a été augmentée et a tenu compte de l'aspect de cohésion analysé
par les avocats du ministère de la Justice. Ce n'est pas de la baisser. Même en
2025, on ne la baisse pas, on la remet dans l'état, dans le statu quo ante,
dans l'état actuel où elle était avant l'adoption du projet de loi sur les
violences à caractère sexuel, et il n'y a eu aucun cas où ça s'est appliqué. Ça
fait que, tu sais, c'est académique.
M. Leduc : Quand vous
dites : On ne baisse pas, M. le ministre, il faut... il faut qu'on parle
la même langue, là. Tu sais, on passe de 1 000 $ à 500 $, on
baisse, là.
M. Boulet : Je comprends. Je comprends.
On revient à l'amende générale.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
M. Boulet : On en revient à
ce qu'il aurait pu ou peut-être certains vont prétendre, ce qu'on aurait dû
faire en 2024.
M. Leduc : Là, voulez-vous me
répéter c'est quoi, les groupes qui réclamaient ça dans vos consultations?
M. Boulet : Donc, il y avait
FCEI. Est-ce que vous savez quel est ce groupe?
M. Leduc : On les connaît
très bien. Est-ce qu'il y avait un petit sondage pour appuyer ça?
M. Boulet : Soyons
respectueux, collègue. Il y avait la FCEI, la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, la Fédération des chambres de commerce du Québec et
le Conseil du patronat du Québec.
M. Leduc : Parfait. On les
salue.
M. Boulet : Je comprends
pourquoi vous me posez la question.
M. Leduc : Parfait. Pas
d'autre commentaire, M. le Président.
M. Boulet : Merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Ça va. Donc, on peut procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé à
l'article 13, s'il n'y a pas d'autre intervention. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté? Il est rejeté. Donc, nous poursuivons. Nous sommes à
l'article... nous sommes prêts à procéder à la mise aux voix de l'article 13
tel qu'amendé. Est-ce que l'article 13, tel qu'amendé, est adopté?
• (16 h 10) •
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Vote
par appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : pour.
La Secrétaire : M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc (d'Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
L'article 13, tel qu'amendé, est adopté. Alors, on poursuit, M. le
ministre, on s'en va à l'article 47. La parole est à vous pour la lecture
des commentaires.
M. Boulet : Oui. Merci, M. le
Président. L'article 92 de cette loi, modifié par l'article 165 du
chapitre 27 des lois de 2021, est de nouveau modifié par l'ajout, à la fin
du deuxième alinéa, des phrases suivantes :
«Un tel règlement doit prévoir une
variation de ce temps minimal en fonction du nombre de travailleurs groupés
dans l'établissement, y compris ceux dont les services sont loués ou prêtés à
l'employeur. Toutefois, dans un établissement d'enseignement, ce nombre exclut
les étudiants qui effectuent sous sa responsabilité un stage d'observation ou
de travail chez un autre employeur.».
Donc, commentaire, bon, ça vise à prévoir
que le temps de libération du RSS prévu à un règlement de la Commission variera
en fonction du nombre de travailleurs d'un établissement. Ce temps est
applicable uniquement à défaut d'une... à défaut d'entente sur celui-ci entre
les membres d'un comité de santé et de sécurité. Seront exclus du nombre de
travailleurs des établissements d'enseignement, les étudiants qui effectuent,
sous leur responsabilité, un stage d'observation ou de travail. En effet, les
étudiants en stage d'observation ou de travail sont déjà considérés dans le
calcul du nombre de travailleurs...
M. Boulet : ...de
l'établissement de l'employeur dans lequel le stage est effectué lorsqu'ils
sont loués ou prêtés à celui-ci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
M. Boulet : Oui. En fait, puis
pour le bénéfice de tout le monde, là, depuis l'adoption de la loi modernisant
le régime de santé-sécurité en 2021, l'établissement d'enseignement était
considéré l'employeur d'un stagiaire. Cela entraînait une double prise en
compte du stagiaire, tant dans le milieu de stage, donc dans la compagnie, chez
l'employeur, que dans l'établissement d'enseignement lors du calcul des heures
de libération du RSS et de la fréquence de rencontres du comité paritaire en
santé-sécurité du travail. Donc là, ça vise à reconnaître que les
responsabilités en matière de santé-sécurité... Ici, c'était partagé entre les
deux, ça créait des problèmes, notamment en raison de la pénurie de
main-d'œuvre dans les établissements d'enseignement, et des difficultés
d'intervention sur le terrain pour ces établissements-là. Donc... Puis c'est
difficile d'imaginer, d'ailleurs, que quelqu'un puisse faire des
recommandations en santé-sécurité tant dans son établissement d'enseignement
que dans son milieu de travail. Donc, c'est une précision, là, qui vient
confirmer qu'ils vont être à l'emploi, pour fin de calcul des heures de libération
du RSS... ils vont être considérés comme étant à l'emploi de l'employeur au
sein duquel ils font leur stage. Voilà, c'est tout.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Des interventions sur 47? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je comprends
le désir de vouloir mettre fin... la confusion entre les deux instances. Moi,
je souhaite savoir... Parce que, maintenant, si je comprends bien, ça veut dire
que toute la responsabilité sera sur les épaules des employeurs. Est-ce qu'on a
fait un calcul, ou une étude, ou un sondage pour voir s'il y aura un impact sur
le nombre de stagiaires qui sera peut-être impactés? Parce qu'on comprend qu'il
y a un coût associé avec ça. Ça fait que... est-ce qu'il y aura un impact
néfaste de vouloir mettre ceci en vigueur?
M. Boulet : Il était déjà
compté des deux côtés. Donc là, on vient dire qu'il va être computé là où il
fait son stage. Puis c'est... à mon avis, c'est la logique fondamentale. Tu
fais un stage d'observation ou de travail dans l'entreprise X, c'est normal que
ton... que tu sois compté pour les fins de détermination du nombre d'employés
pour les heures de libération syndicale du représentant en santé-sécurité, oui,
tout à fait.
Mme Maccarone : Mais ça, je
comprends, puis je comprends la nuance que vous faites parce que je comprends
comment que ça peut porter à confusion, qui est responsable, mais, si je
comprends bien, il y avait aussi un partage de ces responsabilités. Alors, côté
coût, j'imagine qu'il y avait ce partage financier. Alors, maintenant, qu'on
mette fin à ceci, est-ce que ça veut dire toute la responsabilité, côté
financier, tombe sur les épaules de l'employeur?
M. Boulet : Excusez-moi.
Pardon.
Mme Maccarone : Il n'y a pas
de trouble. Je comprends la nuance que vous faites, M. le ministre, en ce qui
concerne le désir de vouloir mettre fin à porter confusion entre qui est
responsable, mais ce que j'essaie de comprendre, c'est : dans le
pratico-pratique, côté financier, l'application de santé-sécurité, ça amène
quand même des frais, c'est des frais qu'auparavant... d'abord, étaient
partagés entre les deux instances, ça fait que l'enseignement supérieur, par
exemple, et l'employeur. En mettant fin à ceci, moi, je souhaite juste comprendre
est-ce que ça veut dire que toute la lourdeur administrative, financière tombe
sur les épaules de l'employeur. Puis ça, est-ce qu'on a eu des échos sur le
terrain que, tu sais, là, ça veut dire, dans mon cas, je ne pourrai pas avoir
un stagiaire parce que, là, c'est trop cher, parce que maintenant...
M. Boulet : Non.
Mme Maccarone : C'est ça que
je souhaite comprendre.
M. Boulet : Non, parce qu'il y
avait une double prise en charge du stagiaire...
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, on payait deux fois pour la même chose?
M. Boulet : ...alors que, là,
on vient dire qu'il va être pris en charge dans l'environnement où il effectue
son stage et non dans l'établissement d'enseignement.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
n'y aura pas un besoin de ressources supplémentaires pour l'employeur qui
engage quelqu'un pour un stage?
M. Boulet : Non, non,
absolument pas.
Mme Maccarone : OK.
M. Boulet : Il était pris en
charge des deux côtés.
Mme Maccarone : Et
pouvez-vous expliquer... parce que, là, on... ça, c'est comme le deuxième
paragraphe qu'on ajoute, mais le premier, quand on parle : «Un tel
règlement doit prévoir une variation de ce temps minimal en fonction du nombre
de travailleurs groupés dans un établissement», pouvez-vous expliquer l'impact
de ceci puis qu'est-ce que ça veut dire?
M. Boulet : Bien, c'est le
temps de libération syndicale...
M. Boulet : ...qui dépend du
nombre de travailleurs. Exprimé simplement, c'est ça. Ça fait que, si le
stagiaire, il est considéré au sein de l'environnement de travail, c'est là
qu'on va calculer puis les heures de libération syndicale varient en fonction,
il y a un escalier, là, en fonction du nombre de personnes.
Mme Maccarone : Je comprends.
M. Boulet : Puis, évidemment,
ça vient soulager aussi l'établissement d'enseignement ou la pénurie de
main-d'œuvre est particulièrement aiguë aussi. C'est tout.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Bienvenue. D'autres interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Est-ce que le... On
fait référence à un règlement. Est-ce qu'il est déjà adopté?
M. Boulet : Le règlement,
oui, oui, il a été adopté par décret le 7 septembre, je pense bien, au
Conseil des ministres. Est-ce que le sept est un mercredi? Bien, c'est... c'est
mon souvenir.
M. Leduc : Bien, c'est...
Donc, c'est le... c'est le même règlement que le règlement général, là, des
seuils de libération. C'est la même chose. OK. Parce que là, dans le fond, a
posteriori...
M. Boulet : ...a été adopté
le 10 septembre par décret.
M. Leduc : Et j'assume que le
règlement qui a été adopté est conforme à ce qu'on vient préciser ici. Dans le
fond, on dit qu'il y a des choses qui vont être... puis après ça, on
précise : Ce règlement doit dire ça.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Donc, un futur...
une future modification du règlement ne pourrait pas aller au-dessous de ce
standard-là, de cette façon de faire là parce que ça, ça devient la loi.
M. Boulet : Oui. La méthode
de computation demeure celle que nous nous apprêtons à adopter. C'est que dans
cette relation tripartite là, pour fins de calcul des heures délibération du
RSS, il va être considéré au sein de l'entreprise.
M. Leduc : Puis juste le
laisser dans le règlement tel quel, ce n'était pas suffisant? Vous vouliez
absolument le mettre dans la loi? Je suis surpris qu'on comme donne
l'importance...
M. Boulet : Bien, dans le
règlement, on ne va pas jusque dans ce détail-là. On ne va pas jusqu'à
dire : Le stagiaire, aux fins de détermination du nombre de personnes pour
les heures de libération syndicale, est considéré comme étant calculé dans
l'environnement de travail où il fait son stage. Non. Ça n'allait pas dans ce
détail-là.
M. Leduc : Mais quand on
dit : Le règlement doit prévoir une variation de ce temps minimal en
fonction?
M. Boulet : Bien, c'est ce
règlement-là. Le règlement doit prévoir une variation de temps minimale. Ça,
c'est les heures de libération en fonction du nombre de travailleurs, là.
M. Leduc : Puis la deuxième
phrase, dans un établissement d'enseignement?
M. Boulet : «Toutefois, dans
un établissement d'enseignement, ce nombre exclut les étudiants sous sa
responsabilité, un stage d'observation ou de travail chez un autre employeur.»
Donc, l'étudiant qui est sous sa responsabilité, aux fins d'études, qui fait un
stage d'observation ou de travail chez un autre employeur, à ce moment-là, il
est computé au sein de cet employeur.
• (16 h 20) •
M. Leduc : OK. Donc, si je
comprends bien, cette dernière phrase là, à partir de «Toutefois», ça, ce n'est
pas dans le règlement du 7 septembre.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Ça fait que, quand
on dit «ce règlement doit prévoir», prévoir ce qu'on écrit dans cette
phrase-là, point, puis après ça, on fait une autre phrase dans le même paragraphe.
Mais, ça, ce n'est pas dans le règlement
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Ah bon. OK.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 47. Est-ce que l'article 47 est adopté? Adopté.
Parfait. On poursuit. 54, M. le ministre, et il y aura un amendement.
M. Boulet : Un amendement à?
Le Président (M. Allaire) : 54.
Commencez par lire le 54 avec vos commentaires, puis ça, vous pourrez déposer
votre amendement.
M. Boulet : Oh, c'est juste
la concordance.
Le Président (M. Allaire) : Oui,
effectivement, M. le ministre. Je m'excuse. Je ne l'avais pas regardé avant. Et
le 54 introduit... attendez un petit peu, introduit un, deux, trois, quatre...
introduit quatre nouveaux articles. Donc, on va faire comme tantôt, si vous me
permettez, donc on va y aller article introduit par article introduit et on va
voter le bloc seulement à la fin. Donc, vous pouvez commencer, là, avec le
premier, le 335.1...
M. Boulet : ...donc, il y en
a quatre. Est-ce que, pour fins de discussion, ça n'aurait pas été préférable
de les lire après... tous, tous les lire en même temps, puis après avoir une
discussion globale? Moi... Sinon, on va découper l'article. Puis après ça, je
déposerais l'amendement fait qu'on aurait le portrait global parce qu'on va se
trouver à s'empiéter, là. OK.
Le Président (M. Allaire) : Non,
non, ça ne coupera pas le temps du tout, là. On va respecter ce que vous avez demandé
au début de la commission. Donc, ça va pour tout le monde? Donc, allez-y...
M. Boulet : Merci.
Le Président (M. Allaire) : ...d'une
traite, comme on dit.
M. Boulet : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 335, du chapitre suivant :
«CHAPITRE XIV... XVI.1
«DISPOSITIONS PARTICULIÈRES APPLICABLES
DANS CERTAINS ÉTABLISSEMENTS DES SECTEURS DE L'ÉDUCATION ET DE LA SANTÉ ET DES
SERVICES SOCIAUX
«335.1. Le présent chapitre prévoit des
règles particulières qui dérogent à celle de la présente loi et qui prévalent
surtout aux dispositions incompatibles de celle-ci. Il s'applique à... il
s'applique :
«1° à Santé Québec;
«2° à un établissement privé conventionné
visé au chapitre I du titre I de la partie V de la Loi sur la gouvernance du
système de santé et de services sociaux;
«3° à un établissement regroupé visé à
l'annexe II de la Loi sur la gouvernance du système de santé et de
services sociaux;
«4° à la Régie régionale de la santé et
des services sociaux du Nunavik;
«5° à un établissement d'enseignement
privé régi par la Loi sur l'enseignement privé (chapitre E-9.1);
«6° à un centre de services scolaire
institué par la Loi sur l'instruction publique;
«7° à une commission scolaire visée par la
Loi sur l'instruction publique pour les autochtones cris, inuits et naskapis;
«8° à un établissement d'enseignement
organisé, administré et exploité conformément au premier alinéa de
l'article 5 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du
Sport (chapitre M-15);
«9° à un établissement... public ou privé
conventionné visé par la Loi sur les services de santé et les services sociaux
pour les Inuits ou les Naskapis (chapitre S-4.2);
«10° au Conseil cri de la santé et des
services sociaux de la Baie-James;
«11° à Urgences-santé;
«12° à un centre de communication santé ou
à un titulaire d'un permis d'exploitation d'un service ambulancier visé par la
Loi sur les services préhospitaliers d'urgence (chapitre S-6.2);
«13° au Centre de services scolaire du
Littoral constitué par la Loi sur le Centre de services scolaire du Littoral
(1966-1967, chapitre 125).
«Le présent chapitre s'applique à
l'établissement d'un employeur visé au premier alinéa lorsque l'établissement
en est un au sens de la présente loi.
«335.2. Aux fins de l'application de la
section 3 de la section II du chapitre III :
«1° le quatrième alinéa de
l'article 58 ne s'applique pas;
«2° les éléments visés aux paragraphes 4°
et 5° du deuxième alinéa de l'article 59 sont déterminés par l'employeur qui
doit fournir gratuitement aux travailleurs tous les moyens et tous les
équipements de protection individuelle déterminés.
«335.3. Aux fins de l'application du
chapitre IV :
«1° le troisième alinéa de
l'article 58 ne s'applique pas;
«2° à défaut d'entente entre l'employeur
et les travailleurs de l'établissement conformément à l'article 70, le
nombre de représentants des travailleurs au sein du Comité de santé et de
sécurité est, selon le nombre de travailleurs de l'établissement, le suivant :
«a) de 20
à 50 travailleurs : 2;
«b) de 51
à 100 travailleurs : 3;
«c) de
101 à 500 travailleurs : 4;
«d) de
501 à 1000 travailleurs : 5;
«e) plus
de 1000 travailleurs : 6;
«3° jusqu'à la
conclusion d'une entente entre les membres d'un comité de santé et de sécurité
sur la fréquence minimale des réunions de celui-ci ou à défaut d'entente
conformément à l'article 74, le comité se réunit au moins une fois tous
les trois mois;
«4° les
fonctions du comité de santé et de sécurité sont celles prévues aux paragraphes
5° à 6°, 10.1°, 11° et 13° de l'article 78 ainsi que de recevoir copie des
avis d'accidents et de soumettre les recommandations appropriées à l'employeur
et à la Commission;
«5° les membres
du Comité de santé et de sécurité doivent, dans les 120 jours suivant leur
désignation, participer à un programme de formation d'une durée d'une journée
dont le contenu est déterminé par la Commission;
«6° un
représentant en santé et en sécurité, membre d'un comité de santé et de
sécurité est dispensé de participer au programme de formation visé au
paragraphe 5°.
«335.4. Aux fins
de l'application du chapitre V :
«1° les
articles 88 et 88.1 ne s'appliquent pas;
«2° le
représentant en santé...
M. Boulet : ...et en sécurité
exerce les fonctions prévues aux paragraphes 1°, 3°, 4°, 7° et 8°du premier alinéa de
l'article 90;
«3° le représentant en santé et en
sécurité doit, dans les 120 jours suivant sa désignation, participer à un
programme de formation d'une durée d'une journée dont le contenu est déterminé
par la commission;
«4° à défaut d'entente entre les membres
du comité de santé et de sécurité, conformément à l'article 92, le temps
minimal que la représentant en santé et en sécurité peut consacrer à l'exercice
des fonctions prévues aux paragraphes 1°, 3°, 4° et 8° du premier alinéa
de l'article 90 est, selon le nombre de travailleurs de l'établissement et
pour chaque trimestre, le suivant :
«a) de 20 à 50 travailleurs :
9 heures et 45 minutes;
«b) de 51 à 100 travailleurs :
19 heures et 30 minutes;
«c) de 101 à 200 travailleurs :
32 heures et 30 minutes;
«d) de 201 à 300 travailleurs :
48 heures et 45 minutes;
«e) de 301 à 400 travailleurs :
58 heures et 30 minutes;
«f) de 401 à 500 travailleurs :
68 heures et 15 minutes;
«g) plus de 500 travailleurs :
68 heures et 15 minutes auxquelles s'ajoutent 13 heures par
tranche additionnelle de 100 travailleurs.».
Avant, peut-être... Est-ce que je vais
faire l'amendement tout de suite, M. le Président?
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
M. Boulet : En fait, juste,
peut-être, un petit commentaire. Évidemment, ça introduit un chapitre qui
prévoit les règles particulières relativement aux mécanismes de prévention et
de participation des travailleurs et travailleuses en établissement, donc, sont
applicables dans certains établissements de l'éducation, de la santé et des
services sociaux. La proposition vise à appliquer, dans ces secteurs, des
exigences qui respectent leurs capacités, tout en maintenant d'importants
mécanismes inexistants avant 2021, pour prévenir les dangers pour la santé, la
sécurité et l'intégrité physique et psychique des travailleurs des
établissements visés.
Et l'amendement, M. le Président,
c'est : Remplacer, dans le paragraphe 4° de l'article 335.3 de la Loi
sur la santé et la sécurité du travail, proposé par l'article 54 du projet
de loi, «6°» par «7°».
Commentaires. Bien, ça vise à ajouter les
fonctions... Souvenez-vous, on vous en a parlé lors des consultations
particulières, on ajoute aux fonctions des CSS, là, les comités paritaires de
santé, sécurité des établissements visés, la fonction de tenir un registre des
accidents de travail, des maladies professionnelles et des événements qui
auraient pu en causer.
• (16 h 30) •
Ça permet évidemment de faire les recommandations
qu'il s'impose pour faire de la prévention, pour identifier les risques, mieux
les contrôler et mieux les éliminer. Donc, c'est le but de cet amendement à
l'article 54. Et c'est une demande, on me confirme que c'est une demande
de l'APTS, avec le régime intérimaire, de mettre une autre bonification,
c'est-à-dire de tenir un registre des accidents de travail, maladies
professionnelles et des événements. Donc, c'est une suite. Peut être que mon
collègue ou ma collègue me l'aurait demandé, mais là c'est l'APTS.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent. Merci, M. le ministre. Alors, je vous rappelle qu'on est sur un
amendement déposé à l'article 54. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Là, je comprends
qu'il rajoute «7°», mais il retire «6°», bien, remplacer...
Une voix : ...
M. Leduc : Ah! d'accord, c'est
à la place de «5° à 6°», c'est «5° à 7°», «6°» est
maintenu, on rajoute «7».
M. Boulet : Ça comprend...
M. Leduc : C'est beau. Merci
de la précision. Je ne sais pas pourquoi, M. le Président, Internet lâche
depuis tantôt, là, cinq minutes.
Le Président (M. Allaire) :
Désolé.
M. Leduc : Ce n'est pas de
votre faute, vous n'avez pas à vous excuser, mais ça rend la tâche plus
compliquée. On va y arriver.
Le Président (M. Allaire) : Le
chauffage, Internet, le jour même...
M. Leduc : Je voulais vous
dire qu'on avait peut-être un amendement prévu là, de rajouter la référence au
neuvième paragraphe. Je pense que ça va être plus logique de le faire en
sous-amendement. On va donc prendre un petit temps de rédaction rapide pour
faire ça.
Le Président (M. Allaire) :
C'est parfait. On va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 44)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Après discussion, nous avons convenu
qu'il était préférable que le député d'Hochelaga-Maisonneuve dépose son propre
amendement. Donc, je vous propose de voter d'abord l'amendement déposé par la
partie gouvernementale déposé par le ministre, et ensuite on pourra passer à l'amendement
déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Ça vous va? Parfait. Donc, là, on
est sur l'amendement déposé toujours par le ministre. Est-ce que l'amendement
déposé à l'article 54, précisément, à l'article qui introduit 30...
pardon, 335.3 est adopté? Est-ce qu'il est adopté?
Une voix : Cet amendement-là...
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Merci.
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Allaire) :
Ça ne parlait pas fort, hein? Oui. Ah, c'est peut-être moi avec ma... Je me
suis enfargé, là. Ça ne vous a pas aidé.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Non, non, c'est correct.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Donc, maintenant... Oui. Maintenant, l'article 54 est amendé, mais on
poursuit un autre amendement que le député d'Hochelaga-Maisonneuve souhaite
déposer. Il est à l'écran. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, je vous cède
la parole.
M. Leduc : Merci. Insérer,
dans le paragraphe 4° du deuxième alinéa de l'article 335.3 de cette loi,
entre les mots «5° à 7°,» et les mots «10.1°, 11° et 13°», les mots «9°,».
Là, c'est très, très pointu, là, M. le
Président. Pour les gens qui nous écoutent, on va essayer de faire ça clair. Avec
l'économie générale de cet article-là, dont on fera le débat tantôt, on va à la
baisse par rapport à ce qui était dans le règlement qui a été adopté le 10 septembre,
on le disait tantôt. Et là on fait une espèce de... En anglais, on dit «cherry picking»,
là, on choisit les éléments qu'on veut donner et appliquer à ce régime-là pour
la santé et l'éducation. C'est bien sûr moins intéressant que ce qui était
prévu initialement dans le fameux règlement du 10 septembre. On aura l'occasion
de débattre. Sauf que dans les fonctions à 335.3 au paragraphe 4°, on fait une
série de recommandations sur quelles sont les fonctions prévues pour le comité
de santé-sécurité qui seront applicables dans le scénario de la santé et de l'éducation.
Puis là on vient juste de rajouter la septième. Il y en a 13 au total. Vous
voyez, dans l'article original, on prend 5, 6, 10.1, 11 et 13. Et là, nous, ce
qu'on dit en se basant sur des représentations, notamment, de la FIQ, du
domaine de la santé, je pense que c'est approuvé par l'ensemble des autres
représentations de travail-travailleuses, c'est que ça serait important de
rajouter la 9°. La 9° va comme suit : les fonctions du comité de santé-sécurité
sont : 9° recevoir copie des avis d'accident et d'enquêter sur les
événements qui ont causé ou qui auraient été susceptibles...
M. Leduc : ...causer un
accident du travail ou une maladie professionnelle et soumettre les
recommandations appropriées à l'employeur et à la Commission.» C'est le fameux
pouvoir d'enquête, qui est quand même assez fondamental, dans un régime et dans
un régime de prévention de santé et sécurité. Et là on va le voir tantôt à
335.4, mais le représentant de santé et sécurité, lui aussi, est pas mal
dégarni en matière de responsabilité par rapport à ce qui était prévu. Ça fait
que ça serait quand même étonnant que ni le représentant ni le comité de santé
et sécurité n'aient de pouvoir d'enquête. Il faudrait bien que quelqu'un fasse
ces enquêtes. Ça ne peut pas être que l'employeur qui fasse ces enquêtes. Ça ne
marchera pas, là, ça ne sera pas efficace puis ça ne sera pas une application
diligente de la prévention de santé et sécurité.
Ça fait que nous, ce qu'on dit, on aura
notre débat, là, sur l'économie générale de l'article, on en aura long à dire,
mais au moins... Là, M. le ministre vient de rajouter l'article... la septième,
fonction n° 7, là, du comité de santé et sécurité qui pourra être
appliquée dans ces deux domaines-là, de la santé et de l'éducation, mais il
faudrait au moins qu'on rajoute aussi la 9° qui est celui du pouvoir d'enquête,
qui, malheureusement, disparaissait complètement, autant chez le RSS que chez
le comité de santé et sécurité. Pourrait-on, s'il vous plaît, au moins le
garder au comité de santé et sécurité?
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Est-ce que vous souhaitez qu'on suspende les travaux, M. le ministre?
M. Boulet : ...
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Pas de problème.
Alors, on suspend les travaux quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 16 h 55)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Boulet : Oui, merci. Donc,
ce qui est important de retenir, c'est que votre amendement vise à ajouter 9°,
le paragraphe 9° de l'article 78 de la loi santé et sécurité du travail,
qui prévoit de recevoir copie des avis d'accident et d'enquêter sur les événements
qui auraient été susceptibles de causer l'accident ou la maladie et soumettre
les recommandations appropriées à l'employeur et à la commission. Simplement
vous confirmer qu'on a capté ça dans le reste du libellé du paragraphe 4° de
358.3, où on dit... pour les fonctions du CSS dans intérimaire bonifié plus,
plus, on a ajouté «ainsi que de recevoir copie des accidents et de soumettre
les recommandations appropriées à l'employeur et à la Commission.» Là, vous
allez me dire : Oui, mais il n'y a pas «et d'enquêter». Mais là je vais
vous référer au paragraphe 5° de l'article 51. À partir du moment où tu
soumets tes recommandations, l'employeur a une obligation. Vous savez, en vertu
de 51, il y a une série d'obligations qui reposent sur les épaules de l'employeur,
et il est précisé clairement qu'il a l'obligation, pour assurer de prendre les
mesures nécessaires, protéger la santé, la sécurité et l'intégrité physique et
psychique, d'ailleurs qu'on a rajouté, des travailleurs et travailleuses
d'utiliser les méthodes et techniques visant à identifier, contrôler et
éliminer les risques pouvant affecter la santé et la sécurité du travailleur.
Donc, il y a une obligation de faire ce qui s'impose, donc le même objet que ce
qui est visé à 9°, de 78 de la loi santé et sécurité. Donc, ce que vous
demandez d'ajouter, il est déjà inclus dans 4° de 358.3 et, quand on ajoute le
corollaire de... 335.3, excusez-moi...
M. Boulet : ...et, quand on
ajoute 51, paragraphe 5°, bien, on a le même sens, on a le même objectif.
M. Leduc : Moi, je veux juste
savoir est-ce qu'il a le pouvoir d'enquête, oui ou non. La réponse, c'est non.
M. Boulet : L'employeur a...
M. Leduc : Non, le salarié,
la partie des travailleurs.
M. Boulet : Non, non, non.
Mais 78, ce n'est pas le salarié, c'est le comité de santé et sécurité.
Excusez, là, mais ce n'est pas...
M. Leduc : Bien, on y viendra
tantôt à RSS. On y reviendra au RSS tantôt.
M. Boulet : ...ce n'est pas
le salarié qui enquête, c'est le comité paritaire de...
M. Leduc : Oui, oui, mais ça
inclut les salariés.
M. Boulet : Oui, mais c'est
parce que vous dites : C'est le salarié qui enquête.
M. Leduc : Est-ce que, dans
votre version, le pouvoir d'enquête est uniquement dans les mains de
l'employeur?
M. Boulet : Dans notre
version, l'enquête repose sur les épaules de l'employeur...
M. Leduc : C'est ça qui ne
marche pas
M. Boulet : ...en vertu de
51, 5°. Mais le comité a des fonctions. Là, il faut revoir toutes les fonctions
de ce comité de santé et sécurité, là. Il doit tenir compte dans son registre
des accidents de travail, maladies professionnelles, il a aussi le pouvoir de
faire des recommandations, là, soumettre des recommandations appropriées à
l'employeur et à la commission. Et donc l'employeur peut s'assurer en
l'obligeant d'assurer la santé et sécurité, intégrité physique de ses
travailleurs via la formation, les équipements de protection individuelle. On
réfère spécifiquement aux techniques de travail, aux méthodes de travail. Donc,
oui, ça relève de l'employeur.
M. Leduc : Pourquoi le
pouvoir d'enquête est partagé, un pouvoir partagé avec les travailleurs et
travailleuses dans l'ensemble des autres secteurs économiques du Québec, mais,
quand le gouvernement est l'employeur, là, il ne partage pas le pouvoir
d'enquête?
M. Boulet : Non, ce n'est pas
le gouvernement et l'employeur.
M. Leduc : Comment ça, ce
n'est pas le gouvernement?
M. Boulet : Ça ne s'applique
pas en santé et éducation. Je l'ai dit et je le répéterai constamment, puis, si
vous voulez me le faire répéter, c'est la capacité organisationnelle. Puis les
heures de libération requises par une enquête...
M. Leduc : On ne parle pas de
ça.
M. Boulet : Bien, l'enquête,
c'est du temps. C'est du temps, et le temps, c'est des libérations, et on n'est
pas capable de libérer sans affecter la continuité des... la quantité puis de
la qualité des services. C'est... je vais tout le temps répéter ça, collègue.
Il y a énormément de fonctions. Il y en a qui ont été rajoutées, puis je
pourrais vous faire la liste. C'est un régime intérimaire bonifié plus, plus,
plus, par rapport à avant 2021. Avant 2021, il n'y a en avait même pas, de régime
intérimaire. Donc, c'est toutes des bonifications. Puis, je le répète, il faut
y aller de manière progressive pour s'assurer que le déploiement de ces
mécanismes-là se fasse de façon raisonnée et efficace. Puis ça, ça prend de
l'accompagnement puis de la formation. Puis, en 2029...
• (17 heures) •
M. Leduc : On aura...
M. Boulet : Mais... OK.
M. Leduc : Bien, on aura le
débat général tantôt, si vous voulez, M. le ministre. Là, j'aimerais bien qu'on
se concentre sur la fonction de numéro 9°. J'ai beaucoup de choses à dire sur
l'économie générale de votre article ici, précisément sur la fonction de numéro
9°du CSS. Vous me dites : Il n'y a pas assez de libération. Vous plaidez
quasiment votre propre turpitude dans votre projet de loi, là. On ne vous met
pas assez de libération pour faire les jobs essentielles qu'on reconnaît à
l'ensemble des autres comités de santé et sécurité des autres fonctions des
autres secteurs économiques, mais, au-delà de cette contradiction-là, passons. Disons
que le comité sera... gérera lui-même comment il dépense ses heures de
libération en fonction de ses priorités. Il peut-tu au moins avoir, comme tous
les autres comités de santé et sécurité, la capacité de faire enquête? C'est
quand même un instrument essentiel de la prévention.
M. Boulet : Là, je vais
refaire l'énumération des fonctions du CSS en santé puis en éducation :
les recommandations, le pouvoir de faire des recommandations quant à
l'opportunité de demander l'intervention d'un spécialiste en santé,
l'élaboration des éléments de santé du programme de prévention, les avis
d'accident, possibilité de soumettre des recommandations, recevoir, considérer
les recommandations. On avait déjà participé. Ce qui est le plus crucial, là,
collègue, puis au lieu de vous faire une énumération, là, c'est participer à
l'identification des risques, leur analyse. Et c'est ça qui va nous permettre
de diminuer la fréquence puis la gravité des lésions professionnelles. On
identifie pour mieux contrôler et éliminer les risques. Puis ça passe beaucoup
par les registres d'accidents, les événements, les maladies professionnelles
puis...
M. Leduc : Mais identifier
les risques, vous le dites vous-même, M. le ministre. C'est important, puis on
est d'accord. Puis comment on les identifie, ces risques-là, avec quelles
méthodes? Il faut aller sur le terrain, il faut poser les questions, il faut
enquêter. Vous le savez, que le pouvoir d'enquête, c'est...
17 h (version non révisée)
M. Leduc : ...fondamental dans
un cas de santé et sécurité.
M. Boulet : Bien, ça, les
mécanismes de prévention le prévoient, ce n'est pas dans les fonctions. Ici,
dans les mécanismes de prévention, les obligations sont d'identifier et d'analyser
les risques pouvant affecter la santé, dont les risques chimiques, biologiques,
physiques et autres, finalement, les psychosociaux liés au travail. Mais il y
en a plusieurs, là, il y a de la surveillance, il y a de l'évaluation, il y a
de l'entretien, il y a du suivi, l'identification des équipements et des moyens
de protection individuelle, les programmes de formation, les examens de
préembauche, la mise à jour d'une liste de matières dangereuses, les premiers
soins, la politique de prévention. La seule distinction entre le régime
intérimaire adapté puis le régime permanent, c'est que l'employeur, pour les
équipements de protection individuelle, c'est lui qui les... ainsi que les
programmes de formation. Et c'est ça qui permet de libérer, d'éviter des
libérations syndicales qui pourraient avoir un impact négatif sur le bon
fonctionnement du réseau de la santé et du réseau...
M. Leduc : Vous et moi, là, M.
le ministre, on ne sera pas d'accord sur la modification du règlement que vous
faites en diminuant les heures de libération. On n'en aura pas, de consensus,
aujourd'hui, puis on le sait. Vous, vous me dites : Je retire la fonction n° 9 parce qu'il n'y a pas assez d'heures de libération.
Encore une fois, on ne sera pas d'accord sur les heures de libération.
M. Boulet : Je n'ai pas dit...
M. Leduc : Moi, ce que je vous
dis...
M. Boulet : ...parce qu'il n'y
a pas assez d'heures, j'ai dit : Faire des enquêtes, c'est du temps...
M. Leduc : Bien oui...
M. Boulet : ...ça aurait donc
un impact sur le temps de libération.
M. Leduc : ...bien oui, mais
que vous avez... que vous mettez des maximums, les heures de libération.
M. Boulet : Mais là...
Le Président (M. Allaire) : Juste,
n'empiétez pas un par-dessus l'autre, s'il vous plaît. Respectez le temps de
parole de l'un et de l'autre, sinon je vais vous ramener vers moi. Jusqu'à
maintenant, ça va bien. M. le ministre, allez-y.
M. Boulet : Non, mais c'est
parce que je ne veux pas donner une réponse qui se limite à une quantité de
temps de libération. Ce qui est important pour nous, c'est de diminuer la
fréquence puis la gravité des accidents. Et, quand on dit, à 9°, «recevoir copie
des accidents, enquêter et soumettre les recommandations appropriées à l'employeur
et à la commission», quand on combine à la série d'obligations prévues à 51, c'est
l'équivalent. L'objectif que vous recherchez par l'enquête, il est atteint par
une combinaison d'articles auxquels je vous réfère.
Puis j'aimerais ça que vous lisiez l'ensemble
de l'article 51, qui est extrêmement complet, sur les mesures imposées à l'employeur.
On parle de mesures nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des
travailleurs, mais il y en a, des obligations, il y en a 16 obligations. Ça
fait que... Puis là je vous référerais notamment, à 5°, pour les techniques
visant à identifier, contrôler et éliminer les risques pouvant affecter la
santé et la sécurité du travailleur. Moi, je vais vous ramener quand vous allez
me ramener sur les chiffres. Je veux juste le dire, moi, je ne réduirai pas le
débat à des chiffres. Je vais surtout m'intéresser à l'objectif qu'on a en
commun, vous et moi. On a cet objectif-là en tête depuis le début des
consultations particulières du PL 59. Dans tous les travaux parlementaires que
nous avons partagés, on a cette communauté d'intérêts.
Puis, moi, je veux, encore une fois, le
dire : Je ne réduirai pas mes réponses à dire des chiffres, mais
évidemment il faut que j'en tienne compte. Je n'ai pas le choix. Mais je me
suis intéressé beaucoup, dans cet intérimaire bonifié là, à l'atteinte des
objectifs qui sont de protéger notre monde, puis les travailleurs, les
travailleuses, puis notamment la santé psychologique qui fait en sorte qu'il y
a des lésions professionnelles en nombre important en santé puis en éducation.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Leduc : Évidemment qu'on
partage les objectifs qu'il y ait moins d'accidents de travail, qu'il y ait
moins de lésions. Ce n'est pas... C'est une vérité de La Palice, c'est évident.
M. Boulet : ...
M. Leduc : Est-ce qu'on donne...
Est-ce que vous donnez aux travailleurs et travailleuses suffisamment d'outils
pour y arriver, par exemple? C'est ça le débat qu'on a ici, M. le ministre, ce
n'est pas un débat d'objectif. Ce n'est pas un débat de valeur puis d'intention
de vouloir du mal ou du bien, on veut du bien aux gens du Québec et aux travailleurs
du secteur public, évidemment.
Vous craignez des ruptures de services,
c'est un des éléments que vous avez mentionnés en ouverture dans votre réponse
originale. On pourrait avoir toutes sortes de débats, là, sur l'austérité, sur
les budgets. Vous avez soumis des débats... On a eu des débats sur les grèves
dans ces secteurs-là...
M. Leduc : ...que je vous
soumets aujourd'hui, M. le ministre, c'est faisons confiance aux gens sur le
terrain en santé puis en éducation. Personne sur le terrain ne souhaite des
ruptures de services en santé et en éducation. Quand ils vont avoir à faire des
enquêtes pour aller vérifier sur le terrain ce qui se passe, puis faire des
recommandations et identifier, après une enquête, la meilleure façon d'y arriver.
Personne ne va vouloir que ça, qui n'y ait personne, qu'un client ou qu'un
patient ne soit pas servi ou qu'un élève n'ait pas de cours, etc. dans une
école. Tout le monde va trouver des compromis, tout le monde va s'arranger.
Après ça, les heures de libération, encore une fois, on n'est pas obligé,
d'accord? Moi je trouve qu'il n'y en a pas assez. Vous, vous dites c'est une
avancée. On n'est pas obligés d'être d'accord, mais le pouvoir d'enquête qu'il
n'ait pas à se baser uniquement sur la version de l'employeur. Vous qui croyez
au paritarisme, en particulier en santé et sécurité au travail, tout le régime
est basé là-dessus, bien, il faut que ça soit, dans le cas du CSS, on parlera
des RSS tantôt, peut-être, mais il faut que, dans le cas des CSS, il y ait des
enquêtes paritaires avec des travailleurs et que ça ne soit pas juste la
personne... l'employeur qui soit mis au jeu.
M. Boulet : La meilleure
façon...
M. Leduc : La notion de
la crédibilité de l'exercice.
M. Boulet : Tu sais, le
but de l'enquête, c'est de comprendre et d'éviter la répétition. Et ils l'ont
ce pouvoir là, en recevant les avis non seulement d'accidents ou de maladie,
mais des événements. Et ils peuvent soumettre des recommandations. Puis
l'employeur est obligé d'éliminer à la source les dangers et les risques. Et je
vais vous amener un petit peu plus loin. 49, le travailleur aussi a des
obligations. Puis à 49 4°, 49 5°, le travailleur doit participer lui-même à
l'identification puis l'élimination des risques d'accidents de travail et de
maladies professionnelles sur les lieux de travail. Moi, je réfère souvent à
cet impératif de prise en charge par les milieux de travail de tout ce qui
s'impose pour diminuer le nombre d'accidents. Et ça se fait par des mécanismes,
j'en conviens, mais ça se fait aussi en tenant compte des responsabilités d'un
employeur et des responsabilités d'un travailleur. Je pense qu'on s'entend, on
partage le même objectif, on a une communauté d'intérêts. Votre question,
est-ce que vous donnez les moyens? Est-ce que vous donnez les outils? Ma
réponse, c'est oui. En fait, on donne un coffre d'outils qui est extrêmement
plus généreux que le coffre qui était vide avant 2021, en santé, puis en
éducation, puis dans tous les autres secteurs. Ça fait que je vous réponds oui,
ils ont les moyens. Ça ne sera pas fait nécessairement de la même manière que
le régime général. Ça va être fait de manière à respecter certains impératifs,
mais je suis contraint de vous dire oui. Puis il y a plein d'obligations dans
cette loi-là.
• (17 h 10) •
M. Leduc : Le pouvoir
d'enquête, M. le Président, c'est tellement la base que 100 % des
organisations de travailleurs, travailleuses le réclament pour le secteur de la
santé et l'éducation...
M. Boulet : Ça, je le
sais.
M. Leduc : ...en
particulier les syndicats spécialisés, là, les fédérations, la FIQ, l'APTF, qui
ne représentent que des gens en milieux de la santé, la FAE en éducation, la
CSQ aussi. Ils capotent, eux autres. Ils disent : Bien, voyons donc, tant
qu'on n'aura pas le pouvoir d'enquête, c'est tellement la base d'un comité de
santé et sécurité et d'un RSS dont on discutera peut-être tantôt, là. Tous les
experts en santé et sécurité, ils disent qu'il faut un pouvoir d'enquête. Vous
pouvez bien me faire la liste de toutes les autres affaires qui existent, c'est
bien correct, ça sera complémentaire, mais c'est l'outil principal, le pouvoir
d'enquête.
M. Boulet : Mais je vous
ramène, collègue. Pourquoi faire enquête? Pour éliminer, pour comprendre les
causes, pour éliminer les risques. 51.5 et 49.5 visent le même objectif. On
identifie les risques d'accident de travail et de maladie professionnelle. On
voit comment les contrôler et comment les éliminer. Tout ce que vous me dites dans
le fond, c'est que c'est sous le chapeau du CSS qui est réclamé. Moi je vous
dis : Le but, ce n'est pas de ne pas faire d'enquête. Le but ce n'est pas
de ne pas comprendre les causes. L'employeur a aussi des capacités, et le
travailleur, pris individuellement, a aussi des capacités de participer, de
collaborer à l'identification, le contrôle et l'élimination des risques. Donc
je réponds à votre question encore une fois. On a le même objectif. Est-ce
qu'ils ont les outils ou...
M. Boulet : ...oui, alors
qu'il n'y en avait pas avant 2021. Est-ce qu'ils ont les mêmes outils que dans
le régime général? Non, pas pour ça, mais la plupart des fonctions
fondamentales du CSS, on les a dans le régime intérimaire amélioré. C'est ma
réponse.
M. Leduc : Vous dites :
Le but, ce n'est pas de ne pas faire enquête, mais on va parler encore la même
langue, M. le ministre, vous leur interdisez de faire des enquêtes en retirant
le neuf de leurs fonctions. Mais évidemment que le but, c'est qu'ils ne fassent
pas des enquêtes. Ils ne vont pas faire des enquêtes en overtime sur leur
propre temps, là. Si c'est des représentants de santé-sécurité, ça fait... doit
faire partie de leurs tâches. Ce n'est pas bénévole, ça, là.
M. Boulet : Non, je regrette,
ce n'est pas une interdiction, c'est de les faire différemment, par d'autres
canaux...
M. Leduc : Par l'employeur.
M. Boulet : ...c'est-à-dire
l'employeur et le travailleur. Arrêtez de...
M. Leduc : Comment ça, le
travailleur? Quand est-ce qu'il va faire une enquête, le travailleur?
M. Boulet : Bien, le
travailleur doit, à l'article 49, «participer à l'identification, à
l'élimination des risques d'accidents de travail et de maladies
professionnelles sur le lieu de travail». Ça fait que...
M. Leduc : Ce n'est pas un
pouvoir d'enquête, ça. Vous savez, c'est quoi, un pouvoir d'enquête... vous
pouvez vous promener, vous pouvez poser des questions, vous pouvez débarrer des
portes, vous pouvez...
M. Boulet : Non, mais une
conjugaison de ces articles-là... Non, mais je parle du résultat, ce n'est pas
écrit «enquête», je parle du résultat. L'objectif qu'on veut atteindre, c'est
de comprendre les risques. C'est quoi, le but d'une enquête? C'est de
comprendre les risques. On l'a.
M. Leduc : Oui, mais, pour
faire une enquête, il faut des pouvoirs. Il faut pouvoir aller poser des
questions, il faut pouvoir aller rencontrer des gens, il faut pouvoir aller
déranger des opérations, faire débarrer une porte...
M. Boulet : Voilà.
M. Leduc : ...aller vérifier
des produits chimiques dans...
M. Boulet : Bien, j'aime ça.
M. Leduc : Bien, ça, mais...
M. Boulet : Déranger les
opérations, là, c'est exactement ce que...
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre, M. le ministre, là je vous ramène vers moi, là. Ça...
M. Boulet : OK. C'est bon.
Le Président (M. Allaire) :
Les esprits s'échauffent un petit peu.
M. Boulet : Non, on ne
s'échauffe pas.
Le Président (M. Allaire) :
C'est correct, mais...
M. Leduc : Est-ce que je peux
continuer?
Le Président (M. Allaire) :
Oui, vous pouvez continuer, puis prenez le temps de finir votre réponse, c'est
correct... votre question, ou votre réponse...
M. Leduc : Évidemment, je dis
déranger les... ce n'est pas mettre la clé dans la porte puis fermer la bâtisse
pendant une semaine, là. Vous comprenez très bien c'est quoi, la réalité. Vous
avez oeuvré assez longtemps en droit du travail, en particulier en
santé-sécurité, pour savoir c'est quoi, un pouvoir d'enquête, puis pourquoi
c'est important.
C'est la... Je me rappelle de mes
formations en santé-sécurité. C'est la première chose qu'on voyait, le pouvoir
d'enquête. Un accident, une enquête, qu'est-ce qu'une enquête? Puis on donnait
des exemples, puis il y avait des petits vidéos, puis il y a une personne qui
prenait son petit «pad» puis qui allait se promener sur les lieux de
l'accident, puis là il regardait, puis il demandait qui avait travaillé cette
journée-là, il devait avoir... il demandait des informations à l'employeur,
qu'il se faisait donner après ça. C'est ça, le pouvoir d'enquête. Le salarié ne
l'a pas. Normalement, c'est les... c'est les travailleurs représentants en
santé-sécurité qui le font ou à travers le CSS, dans tous les autres domaines
économiques.
Puis le ministre est tellement d'accord,
en fait, en principe, avec ça que, dans le règlement qu'il a adopté avec ses
collègues du Conseil des ministres le 10 septembre, c'est ça qui est prévu. Ça
fait qu'au moment où on se parle les gens en santé et en éducation ont un
pouvoir d'enquête. Avez-vous senti un état majeur de bris de services, M. le
Président, en santé puis en éducation dans les deux dernières semaines, trois
dernières semaines, depuis qu'ils ont un pouvoir d'enquête? Non. Ça devrait
aller si on leur donne à plus long terme. C'est ce que je pense, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
D'autres interventions?
M. Boulet : Merci.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.Je
voulais juste dire, M. le ministre, que je suis d'accord avec l'amendement du
collègue. J'entends, je sais que tout le monde est de bonne volonté, de bonne
foi. Je pense que, comme le ministre l'a dit, on partage tous le même objectif,
mais j'ai vraiment la misère à comprendre quand le ministre dit, comme, de
justifier ce changement avec la pénurie de main-d'œuvre, les difficultés
d'éviter les ruptures de services. Je vois mal comment la réduction de pouvoirs
fondamentaux des comités de santé... santé-sécurité ou dans les centres de
services scolaires, car ils sont des représentants en santé et sécurité...
qu'on va suppresser leur droit d'enquêter sur les accidents. Et j'entends le
ministre, il dit que ça va être reproduit ailleurs, mais vraiment pas de la
même manière. Puis la lecture sur le terrain, ce serait la lecture, je crois,
des oppositions en ce qui concerne l'application de ce changement. Puis
évidemment on sait que l'article au complet est problématique, il n'y a pas
beaucoup de consensus en général, mais j'ai vraiment la misère de comprendre
comment les représentants, les RSS, les CSS... Si on va... on enlève leur droit
d'enquêter, c'est comme enlever leur droit de choisir les équipements de
protection individuelle, de définir la formation. Comment ça, ça va contribuer
à résoudre la pénurie de personnel ou d'améliorer la prévention? Il me semble
que ça, c'est quelque chose qu'on partage. Et, si on est d'avis qu'on souhaite
avoir la même chose, au lieu de faire le transfert puis de les...
Mme Maccarone : ...écrire
autrement dans un autre article. Pourquoi ne pas accepter l'amendement du
collègue? Parce que c'est beaucoup plus clair puis c'est quelque chose qui est
déjà connu sur le terrain, accepté sur le terrain et plus facilement
applicable.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Pas d'autres interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la parole
est à vous.
M. Leduc : Je veux poser
une question au ministre pour être certain que j'ai bien compris. Il me
corrigera si j'ai mal compris, mais au moment où on se parle, depuis le
10 septembre, dans le réseau de la santé et de l'éducation, il y a un
pouvoir d'enquête pour les RSS puis les CSS. À cause de l'entrée en vigueur du
règlement adopté le 10 septembre.
M. Boulet : Non. C'est
une entrée en vigueur le 1ᵉʳ octobre.
M. Leduc : Donc, depuis
six jours.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Depuis six
jours, il y a un pouvoir d'enquête pour le RSS et le CSS.
M. Boulet : Bien, en
fait, en santé et en éducation, on est loin, loin, loin de ça, là. Vous savez
que les mécanismes se déploient de façon très, très graduelle, et ça prend un
accompagnement. Les parties négocient. Il y en a des établissements où ils sont
plus avancés que d'autres, mais c'est assez asymétrique. Mais c'est le 1ᵉʳ octobre.
M. Leduc : Donc, entrée
en vigueur le 1ᵉʳ octobre. Et on comprend que la mise en application, ça
peut prendre du temps à...
M. Boulet : Tout ça, ça
se déploie...
M. Leduc : …à variation
d'une place à l'autre, là.
M. Boulet : Oui, depuis
un an et demi. Oui, c'est ça.
M. Leduc : Mais ils ont
accès à... en ce moment, depuis le 1er octobre.
M. Boulet : Bien, c'est
le règlement qui a été accepté par le Conseil des ministres, qui est entré en
vigueur le 1ᵉʳ octobre, qui a été adopté par le CA de la CNESST?
M. Leduc : Est-ce que
vous savez, il y a combien de postes vacants de préventionnistes dans le réseau
de la santé et de l'éducation?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Je n'ai pas le
chiffre exact, mais on m'indique qu'il y en a beaucoup, beaucoup de postes
vacants de préventionnistes. Les préventionnistes, c'est ceux qui travaillent
pour l'employeur, des genres de cadres, si vous voulez, qui font la prévention
de la santé et sécurité au nom de l'employeur. Alors, quand M. le ministre nous
dit : Bien, tu sais, l'enquête, là, elle va se faire pareil, mais du côté
de l'employeur, il faudrait qu'il y ait du monde qui fasse une enquête. Ce
n'est pas le directeur d'école en personne qui va le faire, là.
M. Boulet : ...le faire
d'un commun accord. Et ça se fait vraisemblablement dans beaucoup
d'établissements. Mais j'ai rencontré d'ailleurs, avant le 1ᵉʳ octobre,
les chefs des centrales syndicales CSN, FTQ, CSQ, CSD, APTS, tous les syndicats
sectoriels pour les informer, là, que le règlement général à l'entrée en
vigueur le 1ᵉʳ octobre, mais que le régime particulier ou le régime
intérimaire bonifié allait être adopté avec la loi 101. Tout le monde est
conscient de cette réalité-là, mais les confirmations ou les échos que j'ai sur
le terrain, c'est que ça varie d'un... d'un établissement à l'autre, là. Il y
en a qui sont plus avancés que d'autres puis...
• (17 h 20) •
M. Leduc : Si le pouvoir
d'enquête... Vous avez la crainte que ça mène à des ruptures de services?
M. Boulet : Non, c'est...
M. Leduc : J'extrapole
quand je dis ça.
M. Boulet : Je ne veux
pas réduire mon argument à ça.
M. Leduc : Mais quand
vous avez fait référence aux retours de service pendant qu'on débattait de ça,
j'ai mal compris qu'est ce que ça voulait dire?
M. Boulet : Non, j'ai
dit : L'objectif que nous avons, il est commun, c'est de diminuer les
accidents de travail. Et le but d'une enquête, c'est de comprendre les risques.
D'abord les identifier pour mieux les contrôler et les éliminer. Et dans le
régime intérimaire bonifié en santé et en éducation, évidemment, les parties
peuvent convenir de faire différemment. Il y a des conventions collectives de
travail, vous savez. Mais ce qui est impératif dans la loi, c'est le solage qui
est obligatoire et il est dans la loi notamment. Puis avec 51, paragraphe 5° et
49, paragraphe 5°, la même affaire, tant n'employeur que le travailleur ont
l'obligation de participer à l'identification des risques, donc de respecter
l'obligation d'identifier les risques. C'est ça, le but d'une enquête. Une
enquête, ça sert à ça. Alors il l'a déjà fait. Ce n'est pas de rajouter ce qui
peut déjà se faire par l'employeur et par le travailleur. Tout ce que vous
voulez ajouter.
M. Leduc : ...n'a pas de
pouvoir d'enquête. On a clarifié ça.
M. Boulet : Non. Et je
n'ai pas dit qu'il avait un pouvoir d'enquête, non.
M. Leduc : Bien, c'est
ça, mais il faut... les choses, là.
M. Boulet : J'ai dit une
combinaison de ces articles-là nous permet d'identifier les risques pour mieux
les contrôler et les éliminer. Et c'est le but d'une enquête. Je ne dis pas que
c'est une enquête, mais c'est l'objectif de l'enquête d'éviter, de diminuer, de
contrôler. Et ils ont la possibilité de le faire.
M. Leduc : Pourquoi on ne
fait pas un compromis? Vous, vous êtes convaincu que ça va avoir un impact sur
la capacité de rendre des services. Moi, je suis convaincu de l'inverse. Je
pense que moins vous donnez d'outils...
M. Leduc : ...plus vous retardez...
pas volontairement, mais plus ça a aura un effet de retarder l'identification
et les changements... l'identification des changements à faire dans le réseau
de la santé et l'éducation pour qu'il y ait moins d'accidents de travail. Moi,
je pense qu'il faudrait donner plus de... mais on ne semble pas être d'accord
là-dessus.
Pourquoi vous ne donnez pas,
l'article 9, le pouvoir d'enquête au CSS avec un nombre d'années maximal,
mettons deux ans, puis qu'après ça le prochain gouvernement, prochain ministre,
dans deux ans, aura la tâche de soit le prolonger, en fait, devra le prolonger.
Vous dites : Je vous donne le n° 9 pour deux ans, essayez-le. Là, on
va le voir s'il y a tellement de problèmes, des ruptures de services. Moi, je
suis convaincu qu'il n'y en aura pas en lien avec l'article 9 puis le
pouvoir d'enquête. On essaye, vous donnez... vous avez deux ans. On le met en
place, puis, dans deux ans, il faut que j'intervienne, il faut que je fasse une
modification réglementaire pour le prolonger ou le statufier. Mais si ça a été
une catastrophe puis là il y a eu de l'abus, bien, on le retirera, vous le
retirez, ou la prochaine personne qui sera ministre, peu importe sa couleur de
parti, le retirera.
M. Boulet : Le problème qu'on
a, c'est que vous partez avec la prémisse que la loi interdit de faire enquête.
Un, ce n'est pas le cas. La possibilité de faire ce qu'une enquête doit
contenir et doit viser, elle existe dans la loi actuelle.
Puis moi, je la prendrais à l'envers.
Allons avec le régime intérimaire bonifié qui est une avancée majeure en
santé-sécurité, en santé puis en éducation, qui est une avancée majeure même
quand on compare à l'intérimaire que nous avons mis en place à compter du
6 avril 2022, puis on va évaluer au fur et à mesure. Puis, je le répète,
des mécanismes, ça se déploie de façon progressive et graduelle puis c'est des
établissements où c'est plus complexe.
Puis c'est sûr que, si on rajoute des
fonctions spécifiques, comme dit, on rajoute enquête, c'est l'espèce de corollaire,
là, l'impact sur le nombre d'employés à temps plein que ça peut provoquer de
plus pour faire ces enquêtes-là. Puis c'est sûr que c'est une considération,
sans être la seule considération, je pense qu'il faut viser plus l'objectif
puis d'avoir les outils pour rencontrer l'objectif, indépendamment de comment
ça se fait. Moi, c'est mon opinion. Puis quand il y aura une évaluation en
2029, on verra, mais, tu sais, il faut y aller de manière à respecter les
capacités organisationnelles de ces établissements-là.
M. Leduc : Mais c'est ça que
je ne comprends pas. Quand vous dites respecter les capacités
organisationnelles, c'est vraiment ça, c'est le pouvoir d'enquête qui fait
basculer la capacité organisationnelle. Encore une fois, là, vous me dites il y
a les heures de libération, il ne faut pas qu'il y en ait trop, on aura un
débat là-dessus, mais ce n'est même pas, c'est de juste pouvoir faire des
enquêtes. Vous me dites : C'est ça qui fait basculer la capacité
organisationnelle? C'est quand même dur à avaler, non?
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : Vous me dites «il
faut respecter la capacité organisationnelle des deux ministères», moi, je...
on aura le débat puis on pourrait l'avoir tout de suite, mais, sur les heures
de libération, on ne sera pas d'accord, mais, je veux dire, ça se plaide, mais
là de me dire que c'est le pouvoir d'enquête qui met à risque la capacité
organisationnelle des réseaux de la santé, d'éducation, c'est fort de café un
peu.
M. Boulet : Tu ne fais pas une
enquête dans les airs, tu fais une enquête avec du temps, ça fait que,
forcément, il y a un impact sur les libérations syndicales, ça fait que c'est
sûr que je ne peux pas ne pas soulever cet impact-là.
M. Leduc : Mais il y a un
maximum que vous avez mis. C'est comme si je vous disais : Voici un
maximum de trucs, de temps où vous pouvez investir, mais à l'intérieur de ça,
vous n'avez pas le droit de faire de x ou y.
M. Boulet : Donc, ce que vous
dites, l'enquête, il n'y aura pas d'impact sur les heures de libération
syndicale. Donc, on va en discuter au moment des heures de libération
syndicale. Moi, tout ce que je vous dis, c'est que le CSS, qui est un comité
paritaire, a des fonctions. Encore une fois, ce CSS-là n'était pas imposé avant
2021, on s'entend-tu qu'on fait une avancée considérable par rapport après
2021, même en santé, éducation? Parce que là, c'est une harmonisation en tenant
compte de l'obligation d'avoir ces mécanismes-là. Là, le comité de
santé-sécurité, on a mis les fonctions qui permettent à ce comité-là
d'atteindre son objectif, de diminuer, de recevoir les avis... les avis...
M. Boulet : ...accident de
travail, maladie professionnelle, événement, il a les outils pour faire son
travail. C'est... C'est pour ça que je dis tout le temps : On a le même
objectif puis on est convaincus qu'ils ont les outils, le CSS, pour faire ce
que vous souhaitez obtenir par le mot «enquête».
M. Leduc : La manière dont le
CSS va dépenser ses heures de libération, ça peut-tu relever du CSS? C'est...
essentiellement, c'est ça que je plaide, M. le ministre. Laissez-leur le
pouvoir...
M. Boulet : Mais, les heures
de libération, c'est le RSS.
M. Leduc : Laissez-leur le
pouvoir d'enquêter, puis, après ça, on verra comment ils les dépensent, les
heures de libération.
M. Boulet : Bien, le CSS,
c'est des réunions. Il y a des fréquences de réunions qui sont convenues. À
défaut d'entente, il y a un nombre minimal de fréquences, là, on l'a vu tout à
l'heure, à trois mois. Les heures de libération, pour le représentant en santé
et sécurité, on a vu toutes les fonctions que ce RSS pouvait avoir, là. Puis,
dans les fonctions du RSS, c'est intéressant, ça me permet de revoir, là, on a
ajouté l'accompagnement de l'inspecteur, l'intervention quand il y a des droits
de refus, identifier les sources de danger, puis il y a aussi inspection des
lieux de travail. Ce qui n'est quand même pas peu, là, le RSS qui peut
inspecter les lieux de travail. On est-tu... Quand on fait une conjugaison de
tout ce qui va se faire sur le plancher, on atteint encore une fois nos
objectifs : faire des recommandations au CSS ou, à défaut, aux
travailleurs ou à leur association accréditée et à l'employeur, incluant des
risques psychosociaux, puis porter plainte à la CNESST.
Puis là je reviens à votre élément que
vous avez soulevé. Bon. «Déranger les opérations», je pense que vous l'avez
nuancé, puis je vous connais assez pour savoir que ce n'était pour votre
intention de dire ils vont «déranger les opérations». Mais, «interdire», ça, je
suis moins confortable avec ça. Ce n'est pas d'interdire de faire enquête. Les
parties peuvent le convenir de faire une enquête. Les parties, là, collègue,
elles peuvent faire plus que ce que tout ce qui fait l'objet de nos
discussions. Vous le savez, une loi qui contient des normes minimales, les
parties peuvent aller bien au-delà de ça. Puis il y a des établissements... je
n'ai pas de cas à donner, mais il y a des établissements où ils font
certainement ce que nous avons, dans l'intérimaire, bonifié. Ils font
probablement déjà plus puis ils font probablement plus que ce qui est dans le
règlement général.
• (17 h 30) •
M. Leduc : Vous dites... Vous
dites depuis tantôt : Il faut y aller progressivement, ça, ça va être...
c'est comme une étape, etc. Mais donc vous dites : Cette étape-là ne peut
pas inclure, pour le CSS, le pouvoir d'enquête. Qu'est-ce qui va être ou
qu'est-ce qui serait un indicateur ou des indicateurs objectifs qui pourraient
participer à vous convaincre ou à convaincre le ministère de rajouter...
M. Boulet : C'est le
ministère.
M. Leduc : Bien, c'est parce
que vous ne serez pas là éternellement, j'imagine. Personne n'est éternel en
politique. Ça fait que j'essaie de penser à long terme, pas juste d'ici à juin
2025. Qu'est-ce qui serait un indicateur ou des indicateurs objectifs pour que
vous ou un prochain gouvernement rajoute le pouvoir d'enquête au CSS?
M. Boulet : Bien, je dirais,
certainement, l'échéancier ultime, c'est le rapport qui sera fait d'évaluation,
qui est prévu dans notre projet de loi n° 101 en 2029. Donc, ça va se
faire, puis c'est pour ça que je parle tout le temps de progressivité. On le
fait aussi, pas seulement dans le respect des capacités organisationnelles,
mais des ressources aussi humaines. Parce qu'il y a des établissements, je vous
l'assure... puis dans le privé, c'est la même affaire, puis dans le quasi...
dans le semi-public, la même affaire, parfois, c'est les ressources, parfois,
c'est la pédagogie, d'où l'importance de la formation avec les groupes dont on
a parlé ce matin, les associations sectorielles paritaires, les syndicats, les
associations patronales. Tout le monde s'investit dans la formation en santé et
sécurité, particulièrement sur les mécanismes de prévention et de
participation. Et tout le monde sait qu'en santé, éducation, en tout cas, moi,
je l'ai dit à tout le monde, tant du milieu patronal que syndical qu'en santé
puis en éducation, en raison de la forte pénurie de main-d'œuvre notamment, il
fallait mettre l'accent sur l'atteinte des objectifs, mais pas sur un régime
général qui ne tient pas compte de ses capacités et ressources.
M. Leduc : Ça fait que vous
êtes en train de me dire qu'il n'y a absolument aucune chance, d'ici 2029, de
rajouter le pouvoir...
17 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...pouvoir d'enquête
pour le CSS?
M. Boulet : Ah! bien, mon
Dieu, je souhaite... je suis convaincu que ce pouvoir d'enquête là, il existe,
et elle s'effectue, cette enquête-là, dans des milieux de travail où il y a une
entente entre les parties. Je connais... vous connaissez les conventions
collectives de travail dans les réseaux de la santé puis de l'éducation. Il y
en a, des conventions, où on réfère à des enquêtes, bien oui, bien sûr. Puis si
vous cherchez une base fondamentale qui s'applique de manière impérative, je
vous le répète, l'employeur a des obligations, puis le CSS, avec toutes les
fonctions que j'ai énumérées tout à l'heure, ils vont contribuer, ils vont s'assurer
d'éliminer.
Je le répète, c'est quoi une enquête? Une
enquête, ça vise à trouver, à identifier des risques. On veut les éliminer puis,
minimalement, les contrôler. Les outils sont dans la loi, les outils sont entre
les mains du CSS, sans que, nécessairement, on dise : Vous avez une
obligation de faire une enquête. Quid s'il n'y a pas d'obligation? Je vais
reprendre votre formulation. Vous dites : Vous interdisez de faire une
enquête. Non, on n'interdit rien dans notre loi. On permet à des conditions,
tout simplement.
Ça fait que, oui, bien, il y a un rapport
d'évaluation en 2029, mais moi, j'anticipe qu'avec l'accompagnement de la CNESSST,
la pédagogie puis la formation faits par les syndicats puis les associations
patronales, et tous les autres, qu'on va diminuer notre nombre d'accidents de
travail. Puis, vous le savez, dans les cinq dernières années, ça a baissé, le
taux de cotisation a baissé, même si, dans certains secteurs, ça demeure plus
complexe.
M. Leduc : On m'indique, M.
le ministre, qu'il n'y a pas de pouvoir d'enquête dans les conventions
collectives, dans...
M. Boulet : Est-ce que... Dans
aucune convention collective? Bien...
M. Leduc : Pour l'instant, c'est
ce qu'on m'informe.
M. Boulet : OK. Mais... ce n'est
peut-être pas dans la convention, mais c'est peut-être le comité paritaire de
santé et sécurité qui le convient et qui le fait, là.
M. Leduc : Bien là, ce n'est
pas pour rien qu'ils capotent là, puis qu'ils n'ont rien... qu'ils sont fâchés
de ça là.
M. Boulet :
Ad hoc, ad hoc. Donc, il y en a
qui nous écoutent puis qui communiquent avec vous...
M. Leduc : Bien là, vous n'êtes
pas surpris, M. le ministre...
M. Boulet : ...pour vous
suggérer des...
M. Leduc : ...vous n'êtes pas
surpris de ça, franchement.
M. Boulet : Ah! dites-leur qu'ils...
M. Leduc : On se connaît assez
maintenant.
M. Boulet : Non, non, j'ai toujours
su qu'on argumentait avec beaucoup de personnes là. Mais, non, j'ai... Les
règles du comité de santé et sécurité, là, les comités paritaires qui sont dans
les conventions collectives, ça, il y en a, à mon avis, beaucoup dans les
conventions...
M. Leduc : ...nous écoutent, parce
qu'ils nous permettent de vous corriger.
M. Boulet : ...et les règles
et modalités sont déterminées par cedit comité là, et c'est à défaut d'entente
qu'il y aura des règles impératives dans la loi qui n'existaient pas avant
2021.
M. Leduc : Parce que là, on a
prévu... vous avez prévu une réforme en 2020, qu'on a adoptée en 2021. Ça fait
que là, ça fait déjà trois ans, quatre ans qu'ils attendaient. Là, vous me
dites : Voici ma décision finale. Puis vous me dites qu'on va attendre
2029 pour voir le rapport final d'application où, là, peut-être, s'ouvrira une
fenêtre pour peut-être rajouter le pouvoir d'enquête au CSS.
M. Boulet : Non, ce n'est pas
ce que j'ai dit. J'ai dit : Tout s'implante et se déploie graduellement, mais
il y a un échéancier ultime, puis c'est 2029. C'est ce que j'ai dit. Alors, les
employeurs, je vous ramène... lisez toutes les obligations des employeurs dans
51, c'est clair. L'employeur qui ne s'assure pas d'identifier pour mieux
contrôler et éliminer les risques, il ne respecte pas son obligation. Le
travailleur, c'est le meilleur pour identifier les risques. Qu'ils ne
participent pas à l'identification des risques... Bien, je le dis puis je le
répète, j'espère qu'on va le comprendre, il y a... il y a des personnes qui
nous écoutent.
M. Leduc : Ça va bien, la
prévention en santé et sécurité... en santé en ce moment?
M. Boulet : On sera toujours
perfectibles. Puis moi, mon rêve, puis que je sais que vous partagez, c'est qu'il
y ait une culture de prévention durable dans tous les milieux de travail. On ne
peut pas se permettre des accidents et des maladies, pas que pour les
travailleurs, travailleuses personnellement, mais pour les proches puis les
familles. On a tous cet objectif-là. Il faut le faire avec efficacité, agilité,
puis dans le respect du potentiel puis des capacités pas que des organisations,
mais des acteurs. En fait, on se le disait tellement souvent, la clé, en santé et
sécurité, c'est la prise en charge, par les milieux de travail, des risques.
Il y en a qui disent : C'est
compliqué, la santé. Ce n'est pas compliqué, c'est les risques d'accident, dès
qu'on les a éliminés. Puis les risques varient d'un milieu à un autre. Il y a
dans des milieux où c'est bien, bien facile à identifier, puis, dans d'autres
milieux, c'est plus...
M. Boulet : ...complexe.
M. Leduc : Ça fait trois ans
qu'on vit dans le régime intérimaire, en santé et en éducation notamment.
Avez-vous les chiffres du nombre de comités de santé et sécurité qui sont
fonctionnels, mis en place en fonction du régime intérimaire depuis trois ans
dans santé puis l'éducation?
M. Boulet : Non, je n'ai pas
ces chiffres-là, là. Du nombre de comités de santé et sécurité, non, parce
qu'il n'y avait pas...
M. Leduc : À partir du régime
intérimaire.
M. Boulet : Non, je n'ai pas
de chiffres précis. Je peux vérifier à la CNESST...
M. Leduc : OK. Mais...
M. Boulet : ...s'il y a un
chiffre du nombre de comités de santé et sécurité. Est-ce que dans les
établissements où on a implanté un comité paritaire, ils ont informé la CNESST?
Je pense que c'est tellement variable comme chiffre que d'avoir une donnée
précise, c'est peut-être un petit peu... ça serait une donnée hypothétique, là.
M. Leduc : Est-ce qu'il n'y
aurait pas une fenêtre pour essayer de réviser ou, du moins, de faire une
analyse sur l'importance ou pas d'avoir le pouvoir d'enquête avant 2029? Ça
m'apparaît ridiculement loin, ça, M. le ministre. Ça fait trois ans qu'on est
en régime intérimaire. Puis là vous leur demandez d'attendre un autre quatre
ans, un total de sept ans, pour finalement, peut-être, poser la question si
c'est pertinent.
M. Boulet : OK. Je veux
revenir. Non, on ne demande pas quatre ans avant d'enquêter. Je répète, une
enquête, c'est pour ultimement éliminer des risques. Donc, les outils que vous
réclamez existent déjà dans la loi. Maintenant, quand vous me dites :
Est-ce qu'on pourrait faire une analyse des bénéfices où les... bénéfices
découlant d'une enquête?, je pense que les bénéfices sont évidents. Tu sais, si
tu reçois des avis d'accidents puis il y a des descriptions d'événements... tu
sais, même dans une réclamation d'accident de travail, vous le savez, on décrit
l'événement. Puis l'employeur, il fait l'enquête à ce moment-là, il fait une
enquête pour déterminer ce qui a causé puis pour éventuellement éliminer les
risques. Il le fait systématiquement au cas par cas. Là, ce que vous me dites,
vous voudriez que ce soit une fonction du comité santé et sécurité d'enquêter.
Elle se fait, l'enquête.
M. Leduc : ...les autres
comités de santé et sécurité au Québec.
M. Boulet : Elle se fait,
l'enquête. Elle se fait...
M. Leduc : Mais non, parce
que vous ne la mettez pas...
M. Boulet : Non, elle se fait
dans... par l'employeur. Ce que vous souhaiteriez, c'est qu'elle se fasse par
le comité paritaire.
M. Leduc : Pourquoi vous ne
l'enlevez pas à tous les autres comités aussi pour les autres employeurs? Ils
sont capables de faire ça chez Rio Tinto...
M. Boulet : OK. Bien là, on
revient au début de la discussion.
M. Leduc : Mais oui, mais, je
veux dire, vous n'arrêtez pas de plaider que l'employeur fait bien la job, mais
pourquoi dans le privé, lui, d'abord, il faut qu'il fasse ça avec...
M. Boulet : J'ai fait mes
commentaires là-dessus. Moi, ça compléterait, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonne, vous souhaitez poursuivre?
M. Leduc : À moins qu'il y ait
un collègue qui veut y aller là-dessus, moi, je vais juste demander une
suspension parce que j'ai peut-être une idée d'amendement... de
sous-amendement.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
On va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 17)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Je vous rappelle que nous sommes toujours
sur l'amendement déposé par le député de Québec solidaire.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Pardon?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, oui, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, naturellement. Et M. le ministre
voulait faire une précision. M. le ministre. Je vous cède la parole.
M. Boulet : Oui. Merci, M. le
Président, et désolé pour le temps de suspension, ça nous permet de réfléchir,
parce que c'est un article qui est quand même assez costaud, assez crucial pour...
M. Boulet : ...l'avancement de
ce projet de loi là. Donc, on parle des fonctions du Comité paritaire de santé
et sécurité, et on a aussi discuté des fonctions du représentant en santé et
sécurité du travail. On se rappellera que c'est un régime particulier pour la
santé et l'éducation, tenant compte du contexte qui leur est particulier en termes
de pénurie de main-d'œuvre, de l'importance des services et des capacités
organisationnelles. Donc, on est à préparer un texte, puis c'est encore une
hypothèse de texte, mais qui permettrait aux parties de convenir d'ajouter ou
de bonifier les fonctions qui sont prévues dans le projet de loi n° 101, tant
pour le Comité paritaire de santé et sécurité que pour le représentant en santé
et sécurité du travail, donc aller au-delà des fonctions qui sont dans le
P.L. 101 par entente entre les parties. Et ça se ferait par établissement.
Ça fait que, sous réserve d'avoir ce texte-là, qui devrait venir dans quand
même peu de temps, on serait prêts à recommencer.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
En fait, ce que je propose, c'est... c'est qu'on vote sur l'amendement. Une
fois qu'on aura voté sur l'amendement, on pourrait suspendre l'article 54
et aller au 72. Est-ce que ça vous convient? Ça va, M. le ministre?
M. Boulet : ...
Le Président (M. Allaire) : Oui.
On va suspendre 54 puis on va aller à 72. Ça va? Regardez ce qu'on va faire,
là. On va commencer par voter l'amendement puis, après ça, on pourra suspendre
les travaux puis on pourra décider qu'est-ce qu'on fait. Parfait? Donc,
allons-y. D'autres interventions sur l'amendement?
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : Mme
Maccarone, Westmount... Westmount—Saint-Louis, pardon?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté. On revient donc à l'article 54 qui est
déjà amendé. Donc, on a deux choix : on suspend l'article 54 ou on
suspend les travaux le temps qu'on reçoive le nouvel amendement. Donc ça s'en
vient, c'est dans la machine. Donc, on va suspendre les travaux?
On suspend les travaux quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 20)
(Reprise à 18 h 27)
Le Président (M. Allaire) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Je vous rappelle que nous sommes toujours à
l'article 54. M. le ministre, je vous cède la parole. Je crois que vous
voulez déposer un amendement. La parole est à vous.
M. Boulet : Oui. Je ne sais
pas on peut... Oui. OK. Oui. Merci, M. le Président. Donc, article 54 ,
335.5 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Insérer, après
l'article 335.4 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, proposé
par l'article 54 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
335.5. Les membres du comité de santé et
de sécurité peuvent s'entendre pour ajouter, au comité de santé et de sécurité
ou au représentant en santé et en sécurité, des fonctions prévues au premier
alinéa de l'article 118 et au premier alinéa de l'article 80.
Donc, commentaires, M. le Président, c'est
un article qui a deux piliers, c'est des fonctions pour mettre en application
des mécanismes de prévention puis de participation des travailleurs,
travailleuses, donc fonctions d'un comité paritaire et d'un représentant en
santé-sécurité puis après ça il y a du temps de libération. Et donc on vient
dire ici que les parties peuvent s'entendre pour en ajouter des fonctions, tant
pour le comité santé-sécurité que pour le représentant en santé-sécurité du
travail.
Puis, en ce qui concerne le temps de
libération, là, ici, on est dans le régime intérimaire bonifié pour santé,
éducation, on dit, au paragraphe 4° de 335.4 : «À défaut d'entente entre
les membres, le temps minimal que le représentant en santé peut consacrer à
l'exercice de ses fonctions...» Ça fait qu'on a l'équivalent pour le temps de
libération du représentant en santé-sécurité. Donc, je reviens, il y a deux
piliers à cet article 54, puis moi, ça va pas mal mes commentaires puis
mes remarques, c'est fonctions puis temps. Fonctions de qui? D'un comité
paritaire et d'un représentant. Temps de qui? C'est du représentant en
santé-sécurité.
Donc, dans les deux cas, par
établissement, mais il pourrait y avoir une entente entre les parties pour
ajouter des fonctions d'une part ou ajouter des heures au temps de libération
d'autre part. Donc, voilà, ça complète.
Puis je pense que c'est une façon de
trouver une voie de passage parmi les voies de passage qui plaisent ou qui
déplaisent à certains.
• (18 h 30) •
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Des interventions?
M. Leduc : Mais j'apprécie la
main tendue du ministre. Je veux bien comprendre sa démarche. Donc, autant dans
le réseau de la santé que l'éducation, on dit aux membres du comité qu'ils
peuvent se parler puis dire : Bien, savez-vous quoi? Par exemple, le
pouvoir d'enquête ou d'autres éléments du coffre à outils dont le ministre
faisait référence, qui ne sont pas précisés dans cet article-là, peuvent être
ajoutés à la pièce, en quelque sorte, là, d'école à école, d'établissement de
santé à établissement de santé, et, en fonction de ça, on le modifie puis on
l'applique établissement par établissement.
M. Boulet : Oui. Juste être
précis, là, c'est une entente entre l'établissement puis le syndicat qui
détient l'accréditation syndicale.
M. Leduc : C'est ça.
M. Boulet : Ok. Oui.
M. Leduc : Ça fait qu'on
pourrait dire que, dans un CLSC X, là, il y a une problématique particulière
qui nécessiterait, en effet, un pouvoir d'enquête. Là, OK, il n'est pas prévu
explicitement dans la loi qu'on est en train de discuter, mais ici, on pense
que ce serait applicable.
M. Boulet : Là, je vais y
aller avec une hypothèse, là, puis je n'ai pas pensé à ça, mais dans un
établissement, il y a un accident qui cause des blessures corporelles graves,
par exemple, puis on décide, les parties décident ponctuellement : ce
mois-ci, on va consacrer plus de temps à la libération, puis ce n'est pas
libération syndicale, mais à la libération puis plus de temps à la fonction,
par exemple, enquête. Puis ça, c'est possible de le faire.
M. Leduc : Puis est-ce qu'il
faut que ce soit comme codifié à chaque fois, approuvé, ou comment ça marche,
ou c'est un peu plus gros bon sens, bonne entendre?
M. Boulet : Ce n'est pas de
quoi qui a besoin d'être déposé au ministère du Travail, là, ce n'est pas comme
une convention collective de travail qui, en vertu du code, doit être déposée
au sein de mon ministère, là, pour entrer pleinement en vigueur. Mais non,
c'est une entente entre les parties...
18 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...mais ça peut
être une lettre d'entente qui est jointe à la convention collective. Les
parties décideront comment elles le font. Mais ce n'est pas régi, ce n'est pas
une entente qui est régie par le Code du travail.
M. Leduc : Ça va être approuvé
par le ministre de la Santé... la ministre de la Santé, maintenant.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Quand vous dites notre
ministère, ça, je le comprends, mais ce n'est pas quelque chose qui doit
remonter en haut de...
M. Boulet : Non, quand on
parle de l'établissement, si c'est une école, par exemple, c'est entre ceux qui
prennent les décisions du côté de l'école puis ceux qui prennent des décisions
du côté du syndicat.
M. Leduc : Ou un hôpital en
région, mettons, c'est la même chose.
M. Boulet : Ou un hôpital...
Ça peut être un établissement de santé.
M. Leduc : OK. Bien, écoutez,
ce n'est pas exactement ce que je souhaitais, bien sûr, mais c'est une porte
ouverte intéressante, voyons voir comment ça va s'appliquer dans la suite des
choses.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'intervention, on est
prêts à procéder aux voix de cet amendement. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Allaire) : Adopté.
Parfait. Donc, on poursuit... En fait, on revient à l'article 54, qui est
amendé deux fois maintenant. Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 54?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, je
suis désolée, M. le ministre, je sais que vous souhaitez poursuivre rapidement,
mais, comme vous le savez, c'est un article qui est pas mal contentieux. Il y a
beaucoup de gens qui ont soulevé des préoccupations par rapport à l'article au complet,
là, je comprends qu'on vient de faire des modifications, j'en conviens. Et je
vous entends, M. le ministre, quand vous dites que c'est quand même une avancée
depuis 2021, ça fait que j'en suis, puis je crois que c'était une avancée qui
était quand même importante. Mais si on écoute les groupes qui ont témoigné, si
on lit tous les mémoires qui ont été déposés, ce régime particulier qui cible
des secteurs à forte majorité féminine, on parle de 88 % dans le secteur d'éducation
primaire, secondaire, 80 % en santé, ça reste qu'il y a beaucoup de
groupes qui ont passé puis utilisent les mots comme «c'est discriminatoire»,
disent qu'on est en train de créer un régime au rabais — leurs mots,
pas les miens — mais je comprends les préoccupations qu'ils soulèvent.
Moi, quand je lis ceci puis, comme le
ministre, il sait, c'est un dossier qui est relativement nouveau pour moi. Je
constate avoir oeuvré dans le domaine de l'éducation pendant des années, que je
partage, à quelque part, les préoccupations, parce qu'on ne peut pas nier que,
dans le réseau public, les femmes, entre autres, mais, oui, aussi les hommes
qui travaillent, c'est rendu, en 2025, ils font face à beaucoup d'enjeux,
difficultés qui affectent leur santé et sécurité. Alors, je partage à quelque
part leurs préoccupations, puis je suis perplexe que nous aurons un régime à
deux vitesses qui crée, à quelque part, une iniquité que je comprends et
jugeais inacceptable. Encore une fois, je comprends qu'il y avait une avancée
très importante, ça fait que je ne nie pas ceci, mais je questionne les faits
que nous sommes rendus. On fait face à une inéquité qui va avoir un impact
majeur sur le réseau public, puis on aura autres mesures de protection dans le
réseau privé.
Malgré que je comprends que vous allez
poursuivre avec ceci, je pense que c'est important qu'on en discute puis qu'on
jase au micro des préoccupations qui ont été soulevées par les groupes. Parce
que le but, c'est vraiment de renforcer la prévention. On a des demandes, par
exemple... Et, dans le fond, peut-être que je pourrais dire, parce qu'on a Me
Lavoie qui est avec nous, qui vient de se joindre à nous, de la FTQ. Ça fait
que je voulais — c'est un hasard qu'il est là — mais je
voulais quand même citer un extrait de leur mémoire, parce qu'ils disent que l'introduction
ici, «qui crée un régime discriminatoire pour les secteurs de la santé, de l'éducation
et des services sociaux, des secteurs à prédominance féminine représentant près
de 80 % de la main-d'œuvre. Selon elle, ces dispositions contredisent les
engagements pris dans le... LMRSST, de tenir compte des réalités genrées et
perpétuent une forme de discrimination systémique envers les travailleuses,
déjà prévus, depuis 1979, de l'accès complet aux mécanismes de prévention.»
Alors, la FTQ souligne que le projet de
loi contourne le règlement adopté à l'unanimité par le CA de la CNESST. On l'a entendu
aussi en commission. Ça affaiblit les comités, les représentants, santé et
sécurité, ça réduit les heures de libération nécessaires. Ce n'est pas une réelle
prise en charge de la prévention. Ils considèrent que ces mesures vont vraiment
même à l'encontre des chartes des droits et libertés ainsi que des conventions
de l'OIT. Alors, il prévient de prendre tous les recours nécessaires s'ils sont
maintenus. Moi, je voulais savoir...
Mme Maccarone : ...quelle est
la réponse pour soulager, pour répondre à toutes ces préoccupations? Là, je
parle d'un groupe, on pourrait aller avec le Pr Barry Gingras, il y en a
plusieurs, le CIAFT, il y en a plein, plein, plein, c'était presque à
l'unanimité que les gens ont soulevé : Oui, c'est une avancée, mais ça
crée une grande préoccupation. Ça fait que ma question principale, c'est que je
voulais donner la tribune au ministre pour rassurer ou de partager un peu la
vision, et j'ai des questions complémentaires par la suite.
Le Président (M. Allaire) : M.
le ministre.
M. Boulet : Merci de vos
commentaires. Évidemment, comme j'ai déjà mentionné, on partage tous le même
objectif, de diminuer la fréquence puis la gravité des accidents de travail.
Puis je vais faire un peu d'historique, là, mais en 1979 puis 1985, il y a deux
lois qui ont été adoptées à l'Assemblée nationale. Une qui concernait la
prévention, santé-sécurité, puis l'autre concernait l'indemnisation, accidents
de travail, maladies professionnelles. Pendant 35 ans pour une loi,
pendant 40 ans pour l'autre loi, il n'y a eu rien qui a été fait. Puis je
le dis avec respect, là, je ne fais pas de la politique ici. Et ce qui est
arrivé en matière de prévention puis de participation des travailleurs,
travailleuses, c'est que l'économie s'est tertiarisée, beaucoup. Le secteur
tertiaire s'est développé, les secteurs des services sociaux, de la santé,
éducation se sont beaucoup développés et c'est des secteurs à prépondérance
féminine.
Et quand les lois ont été faites en 1979,
1985, les secteurs qui étaient concernés par des mécanismes de prévention,
c'étaient des secteurs à prépondérance masculine, la métallurgie, la
foresterie, les mines où là il y avait des impératifs d'avoir des programmes de
prévention. On appelait ça à l'époque des représentants en prévention.
Maintenant c'est plus des représentants en santé-sécurité du travail. Mais dans
les secteurs qui se sont développés, avec la tertiarisation de l'économie,
zéro. Et c'est là que la modernisation du régime de santé-sécurité du travail
est devenue impérative. Puis, un des aspects fondamentaux de cette loi-là,
c'est notamment de s'intéresser à l'intégrité psychique des travailleurs. Les
risques psychosociaux, on n'en parlait pas, on ne parlait pas de santé
psychologique et on ne s'intéressait pas aux secteurs à prépondérance féminine.
Il n'y avait aucune obligation. Donc, ce que nous avons fait, là, ce qu'est
devenu la loi n° 27, précédé par le projet de loi n° 59, on a fait beaucoup d'avancées en santé et sécurité
du travail pour s'attaquer à la fréquence puis à la gravité des accidents,
mais, en matière de prévention, on a demandé aux partis de faire un consensus.
• (18 h 40) •
Puis vous l'avez bien décrit puis je pense
que ça apparaît dans le mémoire, pas que de la FTQ, mais de d'autres
organisations, il y a eu un consensus. On a mis énormément d'énergie à ce que
le CA de la CNESST, qui est paritaire, travaille au sein d'un comité
spécialisé. On a nommé même une conciliatrice médiatrice pour travailler avec
eux et elles pour établir c'est quoi, les mécanismes. Puis, dans le fond, c'est
le programme de prévention et le comité paritaire, la fréquence des réunions
puis le temps de libération, ça se résume à ça. Ils ont fait un consensus, ils
ont adopté un règlement au CA, mais, avec les dernières années, la pandémie, la
pénurie de main-d'œuvre, la conjoncture qui est particulière au milieu de la
santé et de l'éducation, on a réalisé que, notamment le temps de libération que
le règlement général engendrerait dans ces secteurs-là, c'est l'équivalent d'un
nombre effrayant d'ETC. Et, de tout faire, même en le déployant au cours d'une
période d'une année, ça ne serait pas réalisable sans risquer de compromettre
la qualité ou la quantité des services.
Donc, on avait, quand on a adopté la loi n° 27, mis en place ce qu'on appelait un règlement
intérimaire, qui est entré en vigueur le 6 avril 2022, qui s'applique
partout. Évidemment, le déploiement est assez asymétrique. Ça dépend d'une
entreprise à une autre, ça dépend d'un établissement à un autre, mais
l'intérimaire...
M. Boulet : ...le but, c'était
qu'il devienne permanent éventuellement. Donc, ce qu'on a fait, puis ce que
j'ai expliqué aux leaders syndicaux puis aux leaders des syndicats sectoriels,
c'est qu'on allait faire entrer en vigueur le règlement général et que, dans le
projet de loi n° 101, on allait avoir un règlement intérimaire bonifié
pour les secteurs santé, éducation de manière à respecter leur capacité
organisationnelle et leur potentiel d'intégration de cette culture de
prévention là, par le biais d'une fréquence de rencontres et par le biais de
temps de libération. Et la voie, bon, ce que j'ai proposé, qui nous permettrait
de clore l'article 54, ce serait qu'il pourrait y avoir des fonctions
convenues entre les parties, au-delà de 78, pour le Comité santé et sécurité,
au-delà de 90, pour les représentants en santé et sécurité. Et, pour les
fonctions et pour le temps de libération, bien, c'est déjà prévu qu'à défaut
d'entente, le temps minimal, c'est celui qui est décrit dans notre
article 54.
Ça fait que c'est une histoire brève, mais
tout ça pour vous dire que je comprends votre point de vue puis je comprends le
point de vue des syndicats. Mais c'est une avancée massive par rapport à avant
2021. C'est massif. Il n'y avait rien. Puis là, il y a des établissements,
j'avoue, là, puis il y a des écoles, là, c'est des exemples. Mais, tu sais,
comme je dis, la santé et sécurité, ça se déploie par de la pédagogie, par de
la formation, puis avec du temps, puis en tenant compte de la réalité de chaque
organisation.
Ce qui est la clé, en matière de
prévention, c'est d'identifier pour mieux contrôler et éliminer les risques,
mais ultimement, c'est que les milieux de travail se prennent en charge. Et, si
on veut forcer les milieux de travail, on va manquer notre coup. Puis, forcer
des milieux en santé puis en éducation à faire ce qui est prévu dans le
règlement général, on va manquer notre coup. Ce ne sera pas efficace que ce ne
soit pas déployé de manière respectueuse des ressources puis des capacités
organisationnelles, en gros. Mais, je veux dire, sur le fond, un collègue, on
est totalement d'accord, là. On a... On ne veut pas que nos amis, les gens de
notre famille, nos proches aient des accidents de travail. Il y a des décès en
santé et sécurité, là. La prévention, ce n'est pas à prendre de manière
superficielle. C'est sérieux, ce qu'on fait, et on le fait tout le monde
ensemble.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Allez-y.
Mme Maccarone : 100 %. Je
suis d'accord. Comme j'ai dit, on peut être en désaccord en ce qui concerne le
moyen. J'ai beaucoup de respect pour la façon que vous partagez vos arguments.
Puis je ne dis pas que ce n'est pas sain. C'est juste que, quand on parle de
forcer, à quelque part, tu sais, on avait quand même un règlement qui a été
adopté à l'unanimité par les parties prenantes, alors on avait un consensus. Ça
fait qu'il me semble qu'on n'avait pas besoin de forcer quoi qu'il soit dans le
réseau, il y avait une entente, il y avait un consensus.
Chose que je peux imaginer vraiment pas
facile à avoir, étant donné qu'il y a beaucoup d'éléments à gérer quand on
parle d'un temps de négociation, alors on avait ce consensus, puis là, on n'est
pas en train de respecter le consensus qui a eu lieu. J'entends le ministre
quand il parle d'une évolution. J'en suis 100 %. Puis il parle de, tu
sais, la pénurie de main-d'œuvre, puis on va avoir un nombre effrayant de TS
qui vont être impactés. Est-ce qu'on a un nombre? Est-ce que ce chiffre est
déjà ciblé? Est-ce qu'on sait à quoi on devrait s'attendre? On se base sur une
pénurie de main-d'œuvre. On attend à voir quelque chose qui n'a pas eu lieu.
Est-ce qu'on a fait une étude pour bien comprendre?
M. Boulet : Bien, deux
choses, collègue. C'est important, quand vous référez à un consensus, de dire
que sur le comité paritaire, accompagné d'une conciliatrice médiatrice, il y
avait un observateur du Conseil du trésor. Mais santé puis éducation n'ont
jamais adhéré formellement à ce consensus-là. Ça, c'est un point.
L'autre élément, les, ETC, l'estimation...
puis je ne sais pas si je peux les dire, là, mais l'estimation, dans
l'hypothèse de l'application du régime qui a été convenu au CA de la CNESST,
c'est l'équivalent... puis je n'aime pas ça parler en quantité comme ça, là,
mais c'est l'équivalent de 1 500, ETC. Puis le régime intérimaire
bonifié...
M. Boulet : ...puis je pense
que c'est un effort considérable. C'est l'équivalent d'une approximation de 600
ETC. Donc, il y a un écart de 900 ETC. Puis, déjà, on fragilise les réseaux
santé, éducation avec le régime intérimaire bonifié tel que nous l'avons dans
le PL 101.
Mme Maccarone : OK. Mais,
quand vous parlez de... vous avez des estimations... On a eu des demandes
d'avoir des analyses d'impact, comme par exemple une analyse différenciée selon
les sexes et intersectionnelle. Ça, c'est une demande de la FIQ. Est-ce que ça,
c'est quelque chose... Pas juste la FIQ, le Conseil du statut de la femme, pour
évaluer vraiment l'impact spécifique sur les femmes de cette décision de faire
un régime à deux vitesses. Est-ce que ça, c'est quelque chose qui est une
possibilité?
M. Boulet : Non. Ça n'a pas
été fait, puis ce n'est pas envisagé non plus.
Mme Maccarone : Pourquoi?
M. Boulet : Parce qu'il va y
avoir, au fil de son application, une évaluation qui va être faite, et, en
2029, il va y avoir un rapport d'évaluation, mais il n'y a pas... on ne fait
pas, avant le dépôt d'un projet de loi, ce type d'analyse différenciée selon
les sexes, là, mais ça n'a pas été fait, puis ce n'est pas envisagé. On est...
On le fait, le projet de loi, actuellement.
Mme Maccarone : Puis, quand
vous parlez de... on... vous parlez de Conseil trésor, qui ont quand même siégé
au... qui faisaient partie des décisions. Eux, ils ne siégeaient pas au comité
paritaire? Ils ont... Ils avaient un rôle d'observateurs, mais ils ont siégé,
n'est-ce pas? Ça fait qu'ils avaient quand même un rôle à jouer, en ce qui
concerne ce débat, en tant que représentants de l'employeur.
M. Boulet : Mais je ne veux
pas qualifier le... la qualité de la prestation des... (panne de son) ...là,
sauf pour dire qu'il y a eu un travail remarquable qui a été fait tant par les
patrons que les syndicats qui étaient là. Mais tout ce que je dis, c'est qu'au
CA de la CNESST... vous allez le voir un peu plus tard, là, mais, tu sais, il
n'y avait pas personne qui représentait, mettons, Santé Québec. Puis
monsieur... le président de la CSQ, il est un nouveau membre du CA de la
CNESST. Pour des raisons variées, la santé puis l'éducation ne sont pas
présentes au CA de la CNESST, mais ça, on veut le corriger, notamment dans notre
projet de loi n° 101. On va y revenir.
Mme Maccarone : OK. Mais...
M. Boulet : D'ailleurs, puis
je le dis, là, parce que la FTQ est représentée ici, j'avais parlé avec la
présidente de la FTQ, ils ont quelques sièges au CA de la CNESST, et Mme Picard
avait aimablement accepté de permettre que le président de la CSQ puisse venir
siéger et que, par notre projet de loi n° 101, on ajoute un siège à la FTQ, et
c'était, je pense, une belle expression de collaboration intersyndicale. Parce
que ma volonté, c'était de vraiment m'assurer, notamment avec ce qui s'est
passé en prévention-participation, que la santé puis l'éducation soient
pleinement représentées à ce CA là.
• (18 h 50) •
Mme Maccarone : ...puis je
comprends, j'entends que c'est une avancée, mais ça reste qu'on crée quand même
un régime à deux vitesses, on crée quand même un désaccord assez fondamental
dans le réseau, malgré que... tu sais, comme j'ai dit, on ne peut pas nier
qu'il y avait quand même un consensus à quelque part, peu importe la façon
qu'on va le décrire, il y avait un consensus qui a eu lieu. Ça fait que c'est
une surprise, je dirais, pour les parties prenantes de dire : Mon Dieu! On
ne va pas mettre ça en vigueur, on ne va pas le respecter.
Puis, tu sais, je répète, là, tu sais, les
risques pour, entre autres, les femmes, mais pas juste les femmes, mais les
travailleurs dans le réseau de santé, de l'éducation, c'est des risques des
chutes, c'est des risques de violence. On voit la croissance de violence dans
notre milieu scolaire, les problèmes de santé mentale. Et, pour moi, je crois
que tout ça... bien, peut-être pas tout, mais qu'on a une responsabilité de
travailler en collaboration pour éviter.
Et évidemment on souhaite avoir une
prévention. Puis, si on fait ça... mais ça permet des économies. Tu sais, pour
moi, c'est la façon que je le vois. J'entends quand on parle des ETC, je
comprends, on a des estimations, j'espère que ce ne serait pas le cas, mais ça
reste que c'est un investissement. C'est comme n'importe... n'importe quel
autre enjeu, on peut l'appliquer ailleurs, dans nos vies personnelles. C'est un
investissement quand on parle d'investir dans la santé-sécurité. Ça fait que je
vois vraiment un écart.
Puis ce que je ne comprends pas, c'est
qu'on le fait dans le réseau privé. Ça fait que c'est bon pour le réseau privé,
mais c'est comme si ce n'est pas bon pour le...
M. Boulet : Je connais tous
les arguments.
Mme Maccarone : Puis on...
Mme Maccarone : ...on devrait
être, tu sais, l'exemple sur le terrain. On est quand même, tu sais, le plus
gros employeur. Ça fait que c'est quand même une importance à... de démontrer
puis de, tu sais, «lead by example».
M. Boulet : Je comprends.
Puis on pourrait en parler pendant des heures. Mais reconnaissons tous que la
complexité des établissements en santé, éducation n'est pas la même, la
complexité, le profil des ressources, l'acuité de la pénurie de main-d'œuvre,
les événements qui ont été vécus dans les dernières années, l'importance des
soins puis des services à la population, puis aux familles, puis aux parents,
là. Ça fait que je comprends tous les arguments...
Mme Maccarone : Je sais.
M. Boulet : ...mais il faut
reconnaître... il y a une réalité qui est incontournable, c'est la nature
profondément humaine de ces deux réseaux là. Puis je le sais qu'il y a des
lésions psychologiques, je le sais qu'il faut continuer d'aller de l'avant puis
d'intégrer une culture de prévention durable. Je suis tout à fait d'accord avec
ça. Puis ils sont... il y a des groupes qui sont venus me dire ce que vous me
mentionnez. Je respecte votre opinion beaucoup.
Mme Maccarone : Merci, c'est
réciproque. Mais, évidemment, je trouve que cet article, ça me perturbe
beaucoup, parce que... Je vous entends, M. le ministre, puis je comprends que
c'est une avancée, mais j'entends aussi les groupes qui seront impactés,
majoritairement, les femmes, puis ça me préoccupe beaucoup.
Question plate, peut-être, que je souhaite
vous poser, puis je vous demande ça avec beaucoup de respect, parce que je
comprends qu'on fait des avancées puis le ministre parle d'une pénurie de
main-d'œuvre. Mais ma lecture de ça, c'est vraiment une question de budget. Ça
fait que, si on avait fait des choix budgétaires différents, est-ce que cet
article n'aurait pas apparu dans ce projet de loi parce qu'on aurait eu les
moyens de ne pas avoir un régime à deux vitesses, mais de respecter l'entente
puis le consensus, et de poursuivre?
M. Boulet : Je ne fais pas de
la politique comme ça, collègue, tu sais. La prévention, j'ai souvent dit qu'il
ne faut pas faire de compromis. On fait avec notre capacité, notre potentiel
puis nos ressources. Puis je ne veux pas faire de débat politique, je sais
qu'on n'est pas dans le même parti, puis vous pouvez me dire : Si vous
aviez fait ci, si vous aviez fait ça, on serait... Je vais vous écouter, mais
je ne veux pas embarquer dans ce débat-là, là, j'ai trop de respect pour ce que
nous faisons.
Mme Maccarone : Pas une
question d'avoir un manque de respect pour le processus, ce n'est pas ça.
M. Boulet : Non, non, non.
Non, non, mais je veux juste ne pas débattre, oui.
Mme Maccarone : Mais la question,
ça... il faut la poser, tu sais, on ne peut pas avoir l'éléphant dans la pièce
puis ne pas l'adresser. Je comprends que gouverner, c'est de faire des choix,
mais ça reste que, quand on parle de pénurie de main-d'oeuvre, il me semble que
ce n'est pas le seul enjeu. C'est un enjeu budgétaire, puis il faut le nommer,
parce que, si on était peut-être dans une autre situation où on avait un
déficit moins important, on aurait peut-être pu aller vers l'avant avec le
consensus qui a eu lieu avec toutes les parties prenantes, puis ne pas avoir un
régime à deux vitesses, puis s'assurer que les femmes, entre autres, dans le
réseau de santé, dans le réseau de l'éducation, dans le réseau public, auront
accès aux mêmes protections que dans le réseau privé. Ça fait que je le nomme.
Je sais que c'est plate, mais je le nomme, parce que je ne pense pas qu'on peut
le nier.
M. Boulet : Tout à fait.
Le Président (M. Allaire) : ...d'autres
interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je ne m'étalerai
pas infiniment, là, ça fait longtemps qu'on parle de cet article-là, mais ça
reste je pense, le point le plus important de ce projet de loi. J'aurais juste
une question, parce que je ne peux pas m'empêcher de refaire l'histoire. Tu
sais, on a fait 190 heures d'étude détaillée dans le projet de loi n° 59,
c'était une grosse réforme, sur laquelle le ministre a investi beaucoup d'énergie,
et, par définition, nous avons investi aussi beaucoup d'énergie. Puis je me
rappelle avoir eu des longs échanges avec le ministre, à micro fermé, pour
trouver des voies de passage. On avait... j'avais eu l'idée de faire le régime
intérimaire, on a réussi à convaincre le ministre de faire ça, bon, ça fait
que... toute la séquence qui nous a menés, donc, à ce mandat-là qu'on a donné
au CA de la CNESST de travailler là-dessus. Jusqu'à, à peu près, il y a deux
ans, où j'ai commencé à avoir les premiers échos que ça bloquait aux ministères
de la Santé et de l'Éducation, parce que les ministères, ils n'adoptaient pas
le fameux règlement, ils ne l'adoptaient pas, ils ne l'adoptaient pas. On
avait... on a eu des échanges.
Puis moi, je sais que, quand... il y a des
choses qui se disent, bien sûr, au Conseil des ministres... je sais qu'il y a
un certain nombre d'années dans lequel c'est sous scellé, je pense,
l'expression, puis que ça va... ça peut être dévoilé plus tard. Mais j'aimerais
ça, moi, si le ministre pouvait nous...
M. Leduc : ...un peu dans ses
mots, la bataille qu'il a peut-être menée ou en tout cas la bataille qu'il a
vue, constatée, à l'intérieur de l'appareil administratif de l'État québécois,
et quel rôle il a joué dans cette bataille-là pour en arriver à aujourd'hui ce
règlement-là, qui, je reprends ses mots, sont des avancées par rapport à rien
du tout, mais n'était pas ce qui était prévu dans le règlement et n'est pas ce
qui est dans le règlement qui est adopté en ce moment, mais qui sera modifié,
donc, vraisemblablement à l'issue de ce projet de loi là, quel rôle le ministre
a joué dans cette espèce de bras de fer entre les deux ministères, Santé et
Éducation, donc là où l'État est employeur, et le CA de la CNESST par exemple,
qui avait adopté à l'unanimité, suite à de nombreux compromis, le fameux
règlement?
M. Boulet : Il y a... Il n'y
a pas eu de bras de fer entre les ministères Santé, Éducation et le CA de la
CNESST.
Maintenant, moi, comment je vis ce qui se
passe, bien, vous le savez, je suis un profond défenseur de la prévention en
matière de santé et sécurité et je pense que c'est une culture qui se développe
graduellement. Et je crois aussi à la progressivité dans la façon de faire les
choses. Moi, je pense que, quand on veut faire une révolution, on manque notre
coup, mais quand on veut faire des réformes, on réussit, on accroît nos chances
de réussite. Ceci dit, j'ai réalisé quand même les impératifs de Santé et Éducation,
mais je suis quand même rassuré que ce régime intérimaire bonifié va permettre
d'accélérer quand même l'intégration de cette culture de prévention. Et, moi,
je... Ce n'est pas une affaire de combat, là, c'est une affaire de croyance
fondamentale.
M. Leduc : Mais, quand, aux
ministères de la Santé puis Éducation, ça a commencé à bloquer, là, parce qu'à
un moment donné, ils ont vu le projet de règlement apparaître dans le fameux
DOSSDEC, j'imagine, ou par un autre moyen que je ne connais pas, là, mais bref,
ils ont vu le document apparaître puis ils ont commencé à dire : Non, non,
non, ça, ça ne marche pas pour nous autres, l'équilibre du réseau est en péril,
etc., vous, avez-vous commencé par essayer de les convaincre, de dire :
Non, non, ça va pas si pire?
M. Boulet : Bien, je ne peux
pas entrer dans la confidentialité des échanges ni entre les personnes de mon
ministère ou les personnes de mon cabinet avec ministère Santé, ministère
Éducation, cabinet santé, cabinet éducation. Mais, non, je ne peux pas entrer
dans ces échanges-là.
• (19 heures) •
M. Leduc : Parce que, de
mémoire, je pense, c'est 20 ou 30 ans que ce n'est pas accessible, là, les
procès-verbaux du Conseil des... pour laisser une espèce d'espace temps
générationnel quasiment, là. Ça fait qu'à moins qu'on me corrige, là, je pense
que c'est 30 ans. Qu'est-ce qu'on va lire? Moi, c'est ça, ma question que
j'ai envie de vous poser, tu sais, par rapport à... Vous n'êtes pas un nouveau
ministre qui est arrivé puis qui a dû ramasser quelque chose qui avait... C'est
vous qui l'avez fait, le projet de loi n° 59, c'est vous qui avez donné
l'idée de dire : On va mandater le CA de la CNESST de trouver un règlement
qui va s'appliquer pour tout le monde. Tu sais, c'est votre travail, que là, on
revient à la version initiale. Rappelez-vous, là, le premier... la V1 du projet
de loi n° 59, elle avait été décriée de toutes parts comme... je reprends
les mots de ma collègue, comme étant sexiste envers les femmes à cause qu'on ne
donnait pas les bons seuils de libération pour la santé et l'éducation. Ça vous
avait affecté, ça. Vous aviez été sensibilisé à ça. D'où le projet de règlement
intérimaire, d'où le mandat au CA de la CNESST. Je ne peux pas croire qu'il n'y
avait pas un aspect humain de votre travail puis de votre position, où là, vous
vous voyez être en train de jouer dans un film où est-ce qu'on revenait à la
case départ de la V1 du PL 59. Après tout ce parcours, toutes ces heures
de concertation à la CNESST, toutes ces heures de discussion en étude détaillée
sur le projet 59, puis qu'on revient à la case départ de ce qui avait créé
tellement de frustrations de la part des femmes à l'époque, je ne peux pas
croire que l'humain... il y a le ministre, il y a la fonction, mais je ne peux
pas croire que l'humain n'était pas un peu triste de cette situation-là, déçu un
peu de la situation.
M. Boulet : Deux choses. Je
ne peux pas entrer dans la confidentialité des échanges. Puis je ne vous
partagerai pas mes émotions. Mais je ne suis pas d'accord avec la case départ.
Et je pense que vous avez contribué avec moi. Parce que je ne l'ai pas faite
tout seul, la loi 27. Il y a toute une équipe, mon ministère, mon cabinet,
les équipes de la CNESST. On a contribué et on va continuer de le faire à...
19 h (version non révisée)
M. Boulet : ...l'intégration
de cette véritable culture là et on va le faire efficacement, intelligemment puis
dans le respect de tout le monde. Puis que les milieux de travail se prennent
véritablement en charge. J'ai toujours les mêmes croyances, Maintenant, nos
émotions nous appartiennent, collègue.
M. Leduc : Parce que vous
avez raison, j'ai tort de dire que c'est retour à la V1 parce qu'il y a des
affaires qui étaient dans la V1 qui ne s'y retrouvent plus. L'article 58,
l'article 68, l'article 88.1 de la LSST ne s'appliquent plus dans le
régime particulier que nous nous apprêtons à adopter pour la santé et l'éducation.
Ça fait que même la version originale était moins pire à certains égards. Mais
il y a quand même toute une espèce de cercle qui se ferme, aujourd'hui, où est
ce qu'on a quand même collectivement beaucoup tourné en rond en santé et en
éducation. Je veux dire, vous auriez gardé votre V1 à l'origine pour ces
aspects là, vous auriez évité des heures impressionnantes de travail à bien du
monde parce qu'on arrive au même résultat.
M. Boulet : Je ne suis
pas d'accord. Je ne suis pas d'accord. Il y a quelque 100 000, il y a quoi,
il y a 4,5 millions de travailleurs et travailleuses au Québec. Puis il y
en a combien en santé? Puis il y en a combien en éducation? C'est quoi, 400 000,
500 000? Le régime consensuel qui fait l'objet d'un décret s'applique à
peu près 4 millions de travailleurs et travailleuses. Reconnaissez avec
moi cette avancée que je ne qualifierai pas, mais c'est certainement un pas de
géant. Puis en santé puis en éducation, c'est un pas significatif en avant. Ça
fait que c'est... c'est... Vous devez le reconnaître. Puis vous pouvez vous
attribuer un crédit de ça. C'est tout ce que j'ai à dire.
M. Leduc : Tout ce que
j'ai...
Le Président (M. Allaire) :
M. le député.
M. Leduc : Oui. Je terminerai
peut-être en disant, M. le Président, que j'espère que quand je vais lire les
procès-verbaux décaviardés, là, que je vais voir le ministre qui va s'être
battu pour... pour sa réforme. Je ne le sais pas. On ne le saura jamais avant
qu'on lise les procès-verbaux. J'espère qu'il va s'être battu, puis beaucoup
pour qu'on n'en arrive pas à ça. Après ça, y a-tu d'autres impératifs? Puis y
a-tu le premier ministre qui s'en mêle, puis y a-tu le réseau de la santé puis
de l'éducation qui s'en mêle? C'est... Il n'y a pas des... On reste un ministre
parmi d'autres, là, au sein d'un conseil, d'une équipe, là, mais je ne le sais
pas. Je ne le sais pas à quel point qu'il s'est battu, mais on souhaite qu'il
se sera battu au maximum.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va?
M. Leduc : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
...vous pouvez poursuivre.
M. Leduc : Un dernier
élément, M. le Président. Quand on a mis l'intérimaire, on se disait on
commence avec quelque chose, puis on va essayer de le construire. M. le
ministre, tantôt a dit : Oui, oui, on... Le but, c'est de commencer avec
ça. Puis bon, on ne peut pas faire une révolution, il faut y aller avec des
réformes. Sauf que, dans le fond, ce qu'il fait, le ministre, avec cet article-là,
ce n'est pas un... Ce n'est pas un pas, c'est la fin. De n'est pas une étape, ce
qui est dans le projet, c'est la fin. C'est la fin d'un cycle. Ce n'est pas
quelque chose qu'on doit essayer ou qui va être en vigueur, puis qu'après ça,
il va y avoir une autre marche puis, après ça, une autre marche. C'est... C'est
la... C'est la... Comment je dirais ça? C'est rendre permanent ce qui était
quelque chose de temporaire. Pourquoi il y avait... Est-ce qu'il a été étudié
des scénarios? Ou est ce que vous nous soumettez aujourd'hui était l'étape 1
de plusieurs autres états?
M. Boulet : Écoutez, je n'ai
plus de commentaires, M. le Président. J'ai dit tout ce que j'avais à dire.
Le Président (M. Allaire) :
M. le député, vous pouvez poser votre question autrement si vous voulez une
réponse différente.
M. Leduc : Pourrait-on
imaginer dans ce cas-là... Pourrait-on imaginer dans ce cas-là un mandat qu'on
donnerait au CA de la CNESST en s'assurant qu'il y ait, bien sûr des
représentants des ministères en particulier parce que ça a l'air que le Conseil
du trésor, ça ne compte pas, pour évaluer qu'il y ait d'autres étapes. Parce
que ce qui est catastrophant là-dedans, si vous me permettez l'expression, je ne
sais même pas si c'est français... mais vous avez compris, c'est qu'il n'y a
plus rien après. Il n'y a comme plus d'espoir. C'est ça puis c'est tout. On
nous réfère à un rapport en 2029 qui va peut-être évaluer l'affaire. C'est
juste... C'est comme une autre... 2029, on va être à la, mon Dieu!, à la fin du
prochain gouvernement.
M. Boulet : C'est...
C'est tellement minimiser le rôle des milieux de travail en santé puis en
éducation. Je reviens juste avec un élément, les risques psychosociaux. Il y a
eu le développement de compétences épouvantables en santé puis en éducation sur
c'est quoi, la santé psychologique, comment on lutte contre les lésions
psychologiques. Et on va continuer à le faire, par la formation, par l'accompagnement.
Puis il y a un rapport d'évaluation en 2029. C'est faux. La CNESST a beaucoup d'indicateurs,
beaucoup de statistiques. Puis le but, pas que de la CNESST, pas que de vous et
de moi ou notre collègue de... c'est un but collectif...
M. Boulet : ...de réduire les
accidents de travail dans tous les secteurs d'activité. Puis je le sais que
c'est des secteurs à prépondérance féminine, mais il ne faut pas penser que ce
qu'on fait là devient statique. Tout est évolutif. Puis je l'ai dit puis je le
redis encore, il faut continuer à s'améliorer. Tout ce qui est dans notre PL n° 101
est perfectible. On est au moins d'accord sur le fait que nos lois ne doivent
pas demeurer coulées dans le béton pendant 10 ans, 15 ans.
Le projet de loi n° 101, là, c'est
des irritants qu'on a accumulés. On a fait le PMSD, on a fait le calcul de
l'IRR, c'est des irritants qu'on a accumulés depuis 2018 qu'on règle là, qu'on
n'attend pas. Tu sais, puis c'est un projet de loi omnibus, il y a cet
article-là, mais il y en a plein d'autres qu'on a faits avant et il y en a
d'autres qui vont venir après qui visent notamment à protéger les travailleurs,
travailleuses. Ce n'est pas unidirectionnel ce projet de loi là, il est
vraiment beaucoup plus global que ça.
Puis moi, je pense qu'on est non seulement
perfectible, mais tout est évolutif en santé-sécurité, mais on est pas mal
meilleurs au Québec. Les RPS, là, quand je vois le nombre de conférences, je ne
sais pas si vous êtes sur LinkedIn, là, qui se donnent là, puis des
spécialistes maintenant sur la loi n° 27, puis sur les travailleurs
domestiques, sur les risques psychosociaux, sur les programmes de prévention.
C'est fascinant tout ce que ça a pu contribuer à générer en termes
d'intelligence collective au Québec en matière de santé,-sécurité du travail.
Mais on peut être meilleurs. Oui.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
D'autres interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la députée de Westmount—Saint-Louis
souhaite intervenir aussi. Vous pouvez continuer.
M. Leduc : J'allais justement
terminer là-dessus, M. le Président, en m'adressant peut-être aux... à toutes
les personnes, les femmes en particulier, qui oeuvrent en santé-sécurité dans
le domaine de la santé et de l'éducation, je veux vous dire que je comprends
votre déception, elle est légitime, mais je veux vous dire aussi de ne pas
lâcher parce qu'il y a beaucoup de travail à faire, mais il y a beaucoup de
monde qui ont besoin de vous, qui ont besoin d'une vigilance particulièrement
accrue sur le terrain. Et ça va être important de continuer cette bataille-là,
dans la santé et l'éducation. Merci.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone : J'ai trois
questions qui restent.
M. Boulet : Rapidement.
• (19 h 10) •
Mme Maccarone : Mais je
voulais mieux comprendre la date butoir de 2029. Pourquoi? Pourquoi 2029? Puis
est-ce qu'il y a moyen de changer ceci pour que... une date plus rapprochée
qui...
M. Boulet : C'est pour que ce
soit plus fiable pour accumuler les données. C'est nos experts à la CNESST qui
ont besoin de ce temps-là de déploiement et d'application pour bien évaluer.
C'est tout.
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'il y a une possibilité que la date sera quelque chose qu'on pourra mettre en
œuvre plus tôt?
M. Boulet : On pourra en
discuter à l'article pertinent.
Mme Maccarone : OK. Moi, je
souhaite savoir un peu le pratico-pratique. Mettons, quand on est à la 335.3 puis
là on parle du nombre de travailleurs comme... quand c'est de 20 à
50 travailleurs, ça va être deux, quand c'est, mettons d, de 501 à
1 000, on parle de cinq. Mais là quand on est plus de
1 000 travailleurs, on a seulement six. Ça fait que comment est-ce
qu'on a établi ces chiffres ou de déterminer que ce serait le deux, trois,
quatre, cinq, six?
M. Boulet : C'est le régime
intérimaire qui l'a établi après des consultations puis après des analyses
d'experts à la CNESST.
Mme Maccarone : Qu'est-ce qui
arrive quand c'est un chiffre pair comme le six? Si, mettons, on a un
désaccord, comment est ce qu'ils vont trancher? Parce que, exemple, plus de
1 000 travailleurs, il y a seulement six personnes, mais, mettons,
trois votes puis trois votes, trois pour, trois contre, mais on n'a personne
pour briser...
M. Boulet : Bien, il y a
quelqu'un qui préside le comité.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est le président qui est censé d'être neutre qui doit voter?
M. Boulet : Oui.
Mme Maccarone : OK. Puis le
président, c'est qui qui nomme la présidence? Il représente... Lui, il fait
partie de...
M. Boulet : Du comité.
Mme Maccarone : Oui, mais son
rôle à part d'être président, il est nommé comme...
M. Boulet : Il est
participant du comité paritaire. Il participe à toutes les activités du comité.
Mme Maccarone : Élu par ses
pairs dans ce comité.
M. Boulet : Oui. Exact. Oui.
Mme Maccarone : OK. À peu
près la même question. D'abord, quand on tombe dans l'article qui suit le
335.4. Même chose quand on parle du 20 à 50 travailleurs, là, on parle...
Mme Maccarone : ...ça aussi,
le temps minimal qui était calculé, c'est fait comment? Comment on se retrouve
avec ces chiffres-là?
M. Boulet : C'est analysé, ça
fait partie du régime intérimaire. Ça a été analysé après des consultations
puis des données empiriques à la CNESST.
Mme Maccarone : OK, bon, ça
répond à mes questions. Ça reste que je voulais remercier M. le ministre pour
répondre à nos questions puis les doléances. Je sais que ce n'est pas facile,
je sais que c'est un sujet hypersensible. Ça me désole qu'on se retrouve avec
quelque chose comme ça, parce que je comprends que vous avez travaillé fort, je
comprends ce que vous souhaitez. Puis, oui, c'est ce qu'on souhaite ensemble,
la prévention en santé et sécurité pour tous nos employeurs. Mais ça reste que
c'est tellement un écart dans la façon qu'on protège ces personnes, que ça
amène beaucoup de préoccupations, puis ça va être très difficile d'être en
accord avec ceci.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 54 tel qu'amendé.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Par appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Contre.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) : Abstention.
Donc, l'article 54, tel qu'amendé, est adopté. Alors, je regarde l'heure,
c'est peut-être un peu serré, là, pour enchaîner avec un autre article.
Donc, compte tenu de l'heure, j'ajourne
mes travaux à demain, après... Pardon, je recommence. Oui, compte tenu de
l'heure, j'ajourne les travaux sine die. Merci, tout le monde. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 19 h 14)