(Dix heures trente minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Alors, bonjour à tous.
Bonne dernière semaine de session. Alors, je veux prendre un moment pour
dénoncer de manière très claire le choix de la haute direction CBC et
Radio-Canada de couper de manière égale le service anglophone et francophone.
Donc on parle d'une coupure de 250 emplois de part et d'autre. C'est une
décision qui est injuste, incompréhensible, dans un contexte où le français est
en déclin au Québec et, évidemment, dans les autres provinces canadiennes.
Notre information régionale est en crise,
au Québec, et là, quand on regarde qu'est-ce qui motive potentiellement ces
coupures-là, c'est essentiellement le service de la CBC qui retient de moins en
moins d'auditeurs, donc génère de moins en moins de revenus publicitaires. Et
qui paierait la note? Le Québec, alors que, juste pour vous donner des
chiffres, là, ici, Radio-Canada télé a à peu près 25 % de l'audience, côté
francophone, pendant que ce sont seulement 6 %, à la CBC, et les chaînes
spécialisées, même chose. C'est trois fois plus élevé à Radio-Canada qu'à la
CBC. Donc, on a une CBC qui ne perce pas, notamment en raison d'un contenu
fortement campé, sur le plan idéologique, alors que, clairement, le travail de
la Radio-Canada est apprécié, et ce serait à Radio-Canada, au Québec de payer
pour les déboires de la CBC.
Juste pour vous donner une idée des
revenus publicitaires, la baisse des revenus publicitaires, elle est quatre
fois plus marquée à la CBC qu'à Radio-Canada. Donc, ce n'est pas juste, ce n'est
pas équitable. Est-ce que c'est lié au débat, à savoir est-ce que les sommes
obtenues par Google devraient être octroyées à Radio-Canada? Est-ce qu'il y a
un lien ou pas? Nous, on pense que, non seulement Radio-Canada ne devrait pas
toucher les sommes découlant de Google, mais devrait réduire sa part de
publicité. C'est un service public. Aux dernières nouvelles, le gouvernement
Trudeau ne s'enfarge pas dans les déficits. Et là, pour le service francophone,
on ferait payer Radio-Canada pour les déboires de la CBC. Ce n'est pas
défendable. Donc, ça ressemble à une mise en scène politique, dans la mesure où
la ministre et la P.D.G. de Radio-Canada semblent encore négocier publiquement
en se disant : Ce n'est peut-être pas final, ce n'est peut-être pas ça.
Incompréhensible et injuste, c'est ce que c'est.
Journaliste : Vous parlez des
contenus...
M.
St-Pierre
Plamondon :Ah! un petit ajout, ici. Je
m'excuse.
M.
Bérubé
: Bonjour,
tout le monde. Alors, en matière de langue, le gouvernement devait nous déposer
cet automne son plan d'action pour l'avenir de la langue française. Donc, on
l'attendait de la part de Jean-François Roberge. On pensait qu'il allait nous
déposer le plan sur l'avenir de la langue, on a été surpris, c'est un roman de
pirates à la place qu'on a eu. En tout respect, ça peut faire partie de ses
priorités, puis je le lirai, mais j'aimerais aussi lire le plan sur l'avenir de
la langue française.
Alors, c'est attendu. Il reste peu de
jours avant la fin de la session parlementaire. Qu'est-ce qui arrive? Ils ne
s'entendent pas sur les conclusions? Si c'est si important, si c'est si urgent
pour la langue, pourquoi on n'a toujours pas eu le plan sur l'avenir de la
langue française? Alors, on l'attend puis on est prêts à le lire dès qu'il sera
là. Merci.
Journaliste : Vous avez dit
que les contenus de la CBC étaient clairement campés idéologiquement. Qu'est-ce
que vous voulez dire exactement et quel lien vous faites avec la situation
actuelle?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, on a vu entre la SRC
puis la CBC certains débats sur, par exemple, l'obligation d'aller manifester,
des instructions sur les mots qu'on ne peut plus utiliser ou des directives...
pas une obligation, mais c'était une directive d'aller manifester, alors que le
journaliste est absolument libre et doit demeurer libre et objectif. Je fais
juste constater qu'il y a une désaffection, du côté de la CBC, qu'on ne
constate pas du côté radio-canadien, de la SRC, dans quel cas on ne peut pas
arriver à la conclusion qu'on va couper un nombre égal d'employés, alors que ce
ne sont pas les mêmes budgets et ce ne sont pas le même nombre d'employés.
La CAQ a aussi une responsabilité dans
tout ça, hein? J'ai retrouvé un article, justement, de la SRC, daté de 2019,
qui s'intitule Vers un Télé-Québec de la presse écrite?, c'est
indiqué : «Alors que la crise des médias se poursuit — donc ça
ne fait pas... ce n'est pas d'hier que la crise des médias existe — la
ministre de la Culture et des Communications suggère une piste de réflexion :
utiliser la plateforme numérique de Télé-Québec pour diffuser de l'information.
"Je souhaite que nous nous servions de Télé-Québec pour l'ouvrir sur
l'information."»
C'est une proposition que j'ai faite à la
course à la direction du Parti québécois. On est revenus là-dessus lors de la
campagne électorale. Nous devrions garantir à chaque région du Québec un
service de haute qualité à Télé-Québec, donc dépourvu de biais ou de ligne
éditoriale venant de la CBC, et c'est toujours notre position. Et évidemment
qu'un Québec indépendant récupérera sa part du financement de la SRC, et ça
permettra ce financement-là et de garantir à toutes les régions une information
qui soit le plus... la plus objective et la plus fiable possible.
Journaliste : À Ottawa,
est-ce qu'il serait temps de mener une grande réflexion sur ce que doit être et
faire ici CBC/Radio-Canada? Parce que, là, à l'autre extrême, vous avez M.
Poilievre qui veut carrément couper le financement de CBC.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, en fait, les
prochaines élections fédérales vont forcer cette réflexion-là parce qu'autant
il y a des réformes...
Journaliste : Mais il ne faut
pas l'avoir avant les prochaines élections? Vous pensez que c'est juste un
enjeu électoral?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, ça va le devenir. Ce
que je veux dire, c'est qu'il y a une échéance qu'on ne peut pas contourner. Je
suis de ceux qui croient à l'importance cruciale de l'information publique, qui
donne des gages d'objectivité. J'ai soulevé, par le passé, certains enjeux de
biais idéologiques, surtout à la CBC, dans une moindre mesure à la SRC, mais je
demeure d'avis, contrairement à M. Poilievre, qu'on doit avoir des sources
d'information publiques, objectives, avec des garanties de fiabilité, et on
doit le financer, quant à moi, à travers un Télé-Québec qui offrira toutes ces
garanties-là.
Journaliste : Vous êtes donc
pas mal à la même page que Mathieu Lacombe quand il dit qu'il ne faudrait pas
que CBC/Radio-Canada touche une partie des 100 millions de dollars de
Google et...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, je pense qu'il a
raison, je pense que sa position est juste. Maintenant, comme dans tous les
autres dossiers, est-ce que la CAQ sera entendue à Ottawa? Poser la question,
c'est y répondre. Mais il y a quelque chose de vraiment choquant à voir que la
solution à un problème de la CBC, c'est de pénaliser la SRC alors que le
français est fragile puis que l'information régionale au Québec est fragile.
Puis regardez bien, parce qu'on n'a toujours pas eu les données, où seront les
coupures. Parce que vous savez qu'il y a un service francophone qui est
obligatoire dans les autres provinces canadiennes, qui roule déjà avec le
strict minimum. Donc, on se doute bien que les coupures auront lieu au Québec,
alors que les cotes d'écoute et le rôle essentiel, par exemple en région, est
indéniable.
Journaliste : Mais je veux
juste m'assurer de bien comprendre votre proposition. Vous proposiez...
proposez de rapatrier une partie du financement de la CBC pour l'allouer, au
Québec, à Télé-Québec et faire de l'information en région?
M.
St-Pierre
Plamondon :Donc, dans la dernière
campagne, et c'est toujours notre proposition, on double le financement de
Télé-Québec et on donne à Télé-Québec le mandat de donner une information
régionale stable et fiable, la plus objective possible.
Journaliste : Mais ce que
fait déjà Radio-Canada en région.
M. St-Pierre Plamondon : Évidemment,
et un Québec indépendant ensuite rapatriera tous ces services-là en un seul
service très, très bien financé, très, très stable, très, très fiable.
Journaliste : O.K., donc...
plus de station régionale... excusez-moi, je veux juste comprendre, il n'y
aurait plus de station régionale de Radio-Canada, donc ce ne serait que des
stations de Télé-Québec.
M. St-Pierre Plamondon : Dans
un Québec indépendant, il n'y aura pas de station régionale de Radio-Canada,
mais, physiquement, la station puis le personnel fera partie d'une nouvelle
entité, et nous, on s'est engagé à le faire à travers un Télé-Québec qui voit
son financement doubler avec une mission de donner un écosystème d'information
régional le plus fiable possible. Et, quand on coupe à parts égales entre le
Canada anglais puis le Québec, c'est l'information régionale à laquelle on
s'attaque.
Journaliste : Comment vous
expliquez la perte de vision là-dessus, là? Juste une précision là-dessus, là,
vous venez de dire : Il n'y aura pas de station régionale de Radio-Canada.
Donc, le gouvernement canadien n'aurait pas le droit de faire de l'information
au Québec, s'il est indépendant, c'est ça que vous venez de dire.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
de toute évidence, c'est ça, Radio-Canada peut faire ce qu'ils veulent, mais je
doute que le gouvernement du Canada, une fois que le Québec est un pays,
continue à placer 168 millions de dollars par année en financement de
la SRC, là.
Journaliste : ...des
correspondants partout dans le monde, là.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais pas à hauteur de 168 milliards, avec une station dans chaque ville de
chaque région, là. La mission de Radio-Canada, dans un Québec indépendant,
évidemment, elle va changer. Puis elle va laisser la place à un Télé-Québec qui
offrira des garanties de qualité de service et un rehaussement du niveau
d'information que je juge essentiel. Ça va aller aussi avec la baisse des
publicités qu'on prône, pour moi, un service public devrait être beaucoup moins
axé sur la publicité parce que c'est un service étatique payé déjà par les
citoyens.
Journaliste : ...le sondage
Angus Reid, hier, M. St-Pierre-Plamondon, comment vous expliquez la
dégringolade de l'opinion publique vis-à-vis François Legault?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense que... c'est un sondage qui parle de François Legault, du premier
ministre du Québec, et donc, je vais m'abstenir. Je vais lui laisser, à lui,
s'il le désire, le soin de commenter, mais déjà qu'on est en général, on peut
dire, prudents avec les sondages, là, là, c'est un sondage qui porte sur
François Legault, je lui laisse le soin de commenter, s'il le désire.
Journaliste : ...présenté
son comité des sages, aujourd'hui, là, il n'y a personne des communautés qui
sont à l'intérieur du comité. Puis est-ce que vous craignez que ce soit tabletté,
là, que c'est juste un exercice de relations publiques?
M. St-Pierre Plamondon : Puis
c'est ce que je vous avais dit il n'y a pas si longtemps. On demandait une
commission parlementaire, de sorte qu'une pluralité de voix puisse être
entendue, de sorte aussi que la population puisse suivre, pour ceux qui ont de
l'intérêt pour le sujet. C'est sûr que, si on limite à trois individus, puis
honnêtement ce sont trois individus aguerris avec un C.V. qui est parfaitement
adéquat, mais ça demeure trois personnes qui vont travailler suivant je ne sais
pas quels critères, avec un degré de transparence qui est moindre, et
évidemment que ça offre moins de place à une diversité des voix au niveau de ce
qui va être publié. Donc, est-ce que c'est pour pelleter par en avant ce
sujet-là? Nous, on prônait une commission parlementaire, on pense encore que
c'était la meilleure solution.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez qu'il aurait dû y avoir des personnes trans ou des personnes
non-binaires sur ce comité-là?
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'aurais... on n'aurait jamais fait un comité de trois personnes, on aurait
fait une commission parlementaire, dans quel cas ces voix-là auraient été
évidemment entendues. C'est pour ça que ça prenait une commission parlementaire.
Journaliste : Sur le biais
que vous avez évoqué par rapport aux directives de CBC, est-ce qu'en d'autres
mots, CBC est trop « woke » et ils en paient le prix?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vous laisse... je laisse aux chroniqueurs... je laisse aux chroniqueurs le
soin d'analyser ça. Ce que je dis, c'est qu'il y a bel et bien une désaffection
de la CBC, avec très peu de remise en question de leur côté, ce n'est pas à la
SRC, qui a de bons résultats et qui joue un rôle essentiel dans toutes les
régions du Québec, ce n'est pas à la SRC d'en payer le prix. C'est injuste.
Journaliste : Juste une
précision, je comprends que ce n'est pas votre position, là, le comité des
sages, mais là il est en place. Est-ce qu'aujourd'hui vous demandez à ce qu'on
ajoute des voix sur ce comité-là, entre autres une voix d'une personnalité des
minorités sexuelles?
M. St-Pierre Plamondon : Le
gouvernement a pris un chemin avec lequel on est en désaccord, confier à trois
personnes dans le cadre d'un comité de sages. On est en désaccord avec cette
façon de faire. C'est aux élus de prendre la responsabilité d'entendre tout le
monde. Les élus n'ont pas à prendre leurs responsabilités puis à la... à lancer
la rondelle à des personnes qui n'ont pas cette reddition de comptes. C'est à
nous de prendre nos responsabilités et d'entendre tout le monde. On continue à
prôner que ça doit être une commission...
Journaliste : ...à cette
responsabilité-là, à votre avis, là?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
on prend un enjeu qui mérite d'être bien examiné puis on envoie ça à des
non-élus, qui vont travailler dans des paramètres qu'on ne connaît pas, puis ce
n'est pas du tout ce qu'on prône. Depuis le début, on dit que c'est la
responsabilité des élus, puis que les commissions parlementaires, c'est fait
pour entendre la population et réfléchir, bien faire le travail.
Journaliste : Donc, si je
comprends bien, là, vous avez l'impression que la composition de ce comité-là,
à première vue, est déconnectée de la réalité?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce n'est pas ça que j'ai
dit. J'ai dit que c'est la... ce n'est pas la manière de fonctionner si on veut
que toutes les voix soient entendues et qu'on ait un travail rigoureux et
complet. Ça n'enlève rien à ces trois personnes-là. En termes de compétences,
ce sont trois personnes compétentes, mais la manière de procéder, à mon avis,
ne convient pas, puis c'est ce que je vous dis depuis le début.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que vous craignez précisément? Vous pensez que les conclusions sont écrites à
l'avance? Vous dites qu'il n'y a pas assez de voix qui vont être entendues,
donc... puis que ce n'est pas assez transparent.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est une façon de procéder
qui ne convient pas. Je l'ai dit depuis le début. Ça donnera le résultat que ça
donnera. Ça n'enlève rien à ces trois personnes-là, mais, de mon point de vue,
sur des questions comme celle-là, il faut entendre tout le monde puis il faut
le faire de manière transparente.
Journaliste : Bien,
Mme Lavallée, c'est une ancienne candidate du Parti québécois, quand même.
Vous ne lui faites pas confiance pour présider ce comité-là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, au contraire. Je vous
dis que ce sont trois personnes compétentes. C'est la façon de faire qui est
erronée, puis on vous l'a dit il y a plusieurs mois maintenant.
Journaliste : Mme LeBel
a fait une nouvelle proposition hier. Est-ce que vous croyez que le
gouvernement a vu de la lumière?
M. Bérubé : Écoutez, on va
juger les résultats... Je veux dire, à chaque fois qu'il y a une offre ou une
contre-offre, on n'est pas là, alors on ne peut pas spéculer. Ce qu'on
souhaite, c'est qu'il y ait de la bonne foi, puis qu'on trouve une entente
satisfaisante pour les enseignants, les enseignantes, les employés du secteur
public. Il faut savoir que le gouvernement a tardé avant de s'intéresser aux
négociations, donc je ne sais pas s'il a chanté tout l'été. Mais les syndicats
s'organisaient, eux, avec leurs demandes légitimes, et la population les a
suivis parce qu'ils s'étaient bien organisés, parce qu'ils ont démontré en quoi
ça serait utile au quotidien. La prochaine fois qu'on va commenter, ça va être
sur les résultats. Entre les deux, on ne veut pas contribuer à augmenter la
pression sur la place publique. C'est important que les gens s'assoient
ensemble puis trouvent une situation.
Ceci étant dit, il arrive qu'il y a des
choses malheureuses qui sont dites. Je pense qu'on peut tous convenir que ce
que le premier ministre a dit vendredi dernier, c'était malheureux. C'était
comme la dernière cartouche du premier ministre de dire qu'il ne devrait plus y
avoir de grève. Personne ne l'a écouté. Je veux dire, si l'autorité de ton
gouvernement te demande quelque chose de façon formelle, puis les syndicats ne
suivent pas, qu'est-ce qui reste après?
Alors, je pense que ce qui reste au
gouvernement, c'est de régler de façon satisfaisante pour qu'on puisse avancer
puis passer à d'autres choses. Et les malheurs du gouvernement ne sont pas
juste liés à ça. C'est la priorité des dossiers, la façon d'aborder les
dossiers puis la sensibilité. C'est trois enjeux très importants qui devraient
préoccuper un gouvernement qui est en phase avec les Québécois.
Journaliste : C'est la
dernière semaine où ça siège... La semaine dernière, après l'intervention de
Christine Labrie, «exploiter les femmes» a été ajouté à la liste des propos non
parlementaires. Est-ce que c'est de la censure, selon vous?
M.
St-Pierre
Plamondon :On l'a examiné de près
parce que sur le coup l'annonce soulevait la question. Par exemple, on a fait
une motion il n'y a pas si longtemps sur le fait que le Grand Prix, c'est de
l'exploitation sexuelle au détriment des femmes. Donc, de pouvoir nommer
l'exploitation des femmes est essentiel au salon bleu. Ce qu'on comprend
toutefois de la décision... Ce qui est interdit, ce n'est pas de parler de
l'exploitation des femmes, mais bien de sous-entendre que l'État québécois, le
gouvernement, ses politiques sont de l'exploitation des femmes. Donc, c'est un
contexte plus restreint.
En d'autres mots, la présidence considère,
je pense, que c'est juste, qu'on ne peut pas présumer de l'intention du
gouvernement, donner l'intention pour chaque loi, là, qualifier
d'exploitation... Donc, c'est à voir comment ça va être appliqué, mais nous, on
pense que la décision permet... puis on pense que c'est nécessaire, là, permet
de nommer l'exploitation des femmes dans des contextes qui seront appropriés.
Journaliste : M. Bérubé,
vous êtes là depuis longtemps quand même, là, à l'Assemblée nationale.
Avez-vous déjà vu quelque chose de semblable? Il me semble que ça va loin quand
même, là, pour limiter la parole des...
M. Bérubé : Non. C'est à la
discrétion des différentes présidences de l'Assemblée nationale. J'ai vu et
surtout entendu un peu de tout. Écoutez, il faut se conformer aux règles. C'est
des règles de civilité. Alors, la langue française est suffisamment riche pour
pouvoir exprimer ce qu'on veut exprimer au gouvernement. Évidemment, il y a des
balises. Il faut que ça se fasse de façon courtoise. Mais c'est la décision de
la présidence. Elle l'a balisé. Elle l'expliquera peut-être. Mais nous, vous
remarquerez que c'est rare qu'on nous reprend sur nos propos. Peut-être parce
que notre volonté, c'est vraiment d'aller au fond des choses davantage que de
faire des effets de toge.
Journaliste : Sur les
urgences, M. St-Pierre Plamondon il y a deux décès qui sont survenus, la
semaine dernière, aux urgences d'Anna-Laberge, qui étaient débordées à ce moment-là.
Là, il y a de plus en plus de voix qui s'élèvent sur le plancher pour
dire : Il faut que soit on réactive la cellule de crise ou il faut que le
ministre intervienne, là. Qu'est-ce que vous pensez de cette situation-là, puis
qu'est-ce que le gouvernement devrait faire aujourd'hui face à la crise dans
les urgences?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, premièrement, il y
avait une cellule de crise. Je pense qu'elle a été remplacée par un
coordonnateur qui a cette responsabilité-là, mais dont on n'a jamais entendu
parler, à ma connaissance, depuis sa nomination.
Écoutez, l'enjeu, il est complexe, mais
les solutions existent depuis longtemps. Le Parti québécois a plusieurs
propositions pour donner une première ligne forte et désengorger les urgences :
soins à domicile, CLSC, des cliniques de superinfirmières, de manière à ce que
tout le monde ne converge pas à l'urgence, mode de rémunération des médecins.
Il y a plusieurs réformes... Évidemment, sous-financement de la santé par le
fédéral, rappelons-nous qu'on a obtenu 1 milliard sur 6, si on avait 6 sur 6,
probablement que la situation serait différente. C'est pour ça, parmi tant
d'autres raisons, que je pense qu'on devrait gérer nous-mêmes ces budgets-là,
plutôt que de les envoyer à Ottawa.
Donc, on a un projet qui contient... un
plan qui contient beaucoup de solutions, et ces solutions-là ne sont pas
envisagées dans le p.l. 15. Le p.l. 15 porte sur davantage des structures, une
centralisation des structures. On met beaucoup d'énergie là-dessus, en ce
moment, mais, pendant ce temps-là, les urgences, la première ligne, ça ne
s'améliore pas. On parle d'entre 125 % à 250 % de la capacité, et ça,
le gouvernement en a la responsabilité. C'est le gouvernement qui choisit il
met ses énergies sur quoi.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qu'on fait aujourd'hui? Je comprends tout ça, là, mais là il y a une crise, en
ce moment, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, il y a un
coordonnateur puis il y avait une cellule de crise. Là, moi, je m'attends à ce
que les gens qui avaient cette responsabilité-là nous expliquent ce qui se
passe, parce que M. Dubé, il est très présent lorsqu'il fait des annonces de
top guns, puis de cellule de crise, puis de trucs, mais là, moi, je veux
savoir, le coordonnateur, il est où, puis comment on se retrouve dans une
situation aussi tragique, puis pourquoi les choses ne s'améliorent pas, même se
détériorent. Ce sont des questions parfaitement légitimes. Le gouvernement a la
responsabilité de répondre.
Journaliste : Vous avez
peut-être lu la lettre, M. St-Pierre Plamondon, d'anciens membres d'Option
nationale qui disent que le meilleur véhicule pour l'indépendance, c'est votre
parti, pas Québec solidaire. Est-ce que vous avez constaté un exode d'anciens
membres de Québec solidaire qui se sont ralliés à votre parti depuis, je ne
sais pas, la dernière élection?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce qu'on sait avec
certitude, c'est que le nombre de cartes de membre du Parti québécois n'a
jamais été aussi élevé, en tout cas, dans les dernières années. Donc, il y a
vraiment une accélération du nombre de membres. Même chose pour les dons, on le
constate. Maintenant, d'où viennent chacun des membres, non, on n'a pas
d'information spécifique, mais je répondrai tout simplement ce que Jacques
Parizeau a déjà dit : Que le dernier entré laisse la porte ouverte.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste
: On the
gender committee, why is a committee not the right way to go?
M.
St-Pierre
Plamondon : So, we have stated on several occasions that we
should have a parliamentary commission. Why? Because we would listen to
everyone, experts, citizens, and there would be space and transparency in
trying to determine what is the right public policy. And by giving all the
power to three non elected members, of course, it raise legitimate questions of
representativity, of the process that will be followed. And so we don't think
that's the right way to go.
It doesn't meant that those three persons
are not competent, they are competent, but the way the CAQ is proceeding right
now is not the right way to deal with the issues that ought to be taken with
care and seriously.
Journaliste
: And Mme
LeBel presented another offer to the FAE, are you hoping to see some movement
in this?
M.
Bérubé
: It
sure is. They should stick to the negotiation, and when they're done with that,
they told us what it's the outcome of that. So, we just wait for that and we
wish that the Government doesn't put any more oil on the fire, on different
interventions, like he did last Friday when he asked every syndicate to stop
the strike. It didn't work, they don't think it's the way... should be. So, we
want a negotiation, a fair negotiation, and want a fair agreement for the
workers, this is what we're expecting. And it's time to
negotiate, not time to fight in front of cameras or in front of journalists or
politicians as well.
Journaliste :
Just going back on the gender identity
committee, Marie-Michèle Sioui asked Mrs. Lavallée if a committee on women,
when she was responsible of the status of women, would have been possible
without having women on that committee…
M. St-Pierre
Plamondon : Good question.
Journaliste
: …but now this is... and there was a malaise to her question and the
answer. And now you've got this committee on gender identity and you don't have
a person on that committee from the LGBTQ committee... community. Is this the
recipe to fail?
M. St-Pierre
Plamondon : It doesn't help. Obviously, it's just the wrong way to
proceed and, of course, it has an impact on the credibility of the final
outcome. And it doesn't mean that the three persons are at fault. I mean,
they're competent, they'll do the best job they can, but the way the Government has chosen to proceed lacks… or
hinders the credibility of the final work.
Journaliste :
So, it's not the right way to go, as
you said, and...
M. St-Pierre Plamondon :
We said it, now five times, that we
should go with a parliamentary commission and we still stand our ground.
Journaliste :
The two patients who died at the
emergencies, the ERs at Anna-Laberge, in Châteauguay, there's something that
Dr. Boucher is saying in La Presse, it's that the crisis cell for the
ERs that was created a year... more than a year ago... then Mr. Dubé took back
the control of that crisis cell when he tabled Bill 15. So, is this what's
happening in ERs, the fact that we had a mean, we were doing well on the ground
and, now taking back the control to the Government, we see a result that it failed? The cell crisis failed.
M. St-Pierre
Plamondon :
And
we had, last week, the situation in a supernurse clinic that opened in my
riding, two «superinfirmières», IPS, who said : We are not consulted in
any management decision and we don't have the means to work, so we're out of
here. They left.
So, this idea that more
centralisation, more power under the hand of the Minister, and that's true in
education and in health care, I think it's flawed, because you deprive people
who are facing the situation, who are close to the problem, you deprive them
from any power to react appropriately and you give the power to someone who's very
far from those realities.
So, the Parti québécois
has always been a party close to decentralisation, and I think a model like the
CLSC was designed to give freedom and flexibility to adapt to the situation in
all regions. But it is up to a point now… people are dying, and the feedback we
get is : We don't know who's in charge up there, but obviously that person was not aware of
what's going on, otherwise this would not have happened.
So, I mean, minimally, at
this point, I want to hear the coordinator who was following the crisis cell.
Who is this person? What has been done so far? Why have we not heard of that
person? And someone needs to take responsibility for those two people who died.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
Journaliste
: Merci.
M.
St-Pierre
Plamondon : Merci.
(Fin à 10 h 57)