Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits
du ministère des Travaux publics
et de l'Approvisionnement
Séance du mardi 30 avril 1974
(Dix-sept-heures)
M. GRATTON (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs! La
commission des transports, des travaux publics et de l'approvisionnement
commence aujourd'hui l'étude des crédits du ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement. Avant de débuter, j'aimerais
aviser la commission des changements suivants: M. Burns remplace M.
Bédard (Chicoutimi), et, si la commission est d'accord, M. Verreault,
député de Shefford, agira comme rapporteur de la commission.
M. BURNS: Autre modification, que j'ai mentionnée
également, c'est M. Léger qui remplace M. Lessard. Il n'est pas
ici actuellement, mais il va se joindre à nous très
bientôt.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Nous l'attendons avec impatience. M.
Léger remplace M. Lessard. L'honorable ministre des Travaux publics et
de l'Approvisionnement.
Remarques préliminaires
M. MAILLOUX: M. le Président, MM. les membres de la commission,
si ça fait plusieurs années que je siège à cette
Assemblée, il me fait plaisir quand même, pour la première
fois à titre de ministre en titre, de défendre les crédits
du ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, et je veux
assurer tous les membres de la commission de ma plus entière
collaboration dans les demandes de renseignements qui seront formulées
durant les heures qui vont suivre.
Pour éclairer davantage les membres de la commission, je pourrais
donner lecture de quelques notes explicatives sur les quatre grandes options du
ministère des Travaux publics, et ça permettra, je suppose, aux
membres de la commission par la suite de poser les questions qu'ils jugeront
bon de poser.
Le 1er avril 1973 était sanctionnée la loi 222
créant le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement. Suite à cette loi, ce nouveau ministère est
maintenant responsable de l'administration de quatre grands programmes. Il y a
le programme de l'allocation de l'espace et de l'équipement, qui voit
à fournir, à aménager et à équiper les
immeubles construits, achetés ou loués en fonction des besoins
des divers ministères.
Le programme no 2, celui de l'exploitation des immeubles, vise à
entretenir, à gérer et à assurer la sécurité
des immeubles gouvernementaux et à fournir à leurs occupants un
service de postes et de messageries, des services alimentaires et des services
de premiers soins.
Le programme 3, celui de l'approvisionnement, vise à effectuer
les achats du gouvernement aux meilleures conditions pour l'économie du
Québec.
Le programme 4, soit celui de la gestion, vise à planifier,
diriger et coordonner les ressources humaines, physiques et financières
essentielles à la gestion des trois programmes que nous venons de
décrire.
Au cours de l'année 1973, le ministère s'est donné
une structure organisationnelle de façon à pouvoir assurer
efficacement ses responsabilités. Cette structure comprend quatre
grandes directions générales, chacune d'elles portant le nom du
programme qu'elle a pour tâche d'administrer. L'on remarquera que, dans
le budget des Travaux publics, on retrouvera également ces quatre
grandes vocations.
La direction de l'allocation de l'espace et de l'équipement est
divisée en quatre directions qui se détaillent comme suit: l)La
direction générale de l'acquisition de l'espace, dont la
tâche consiste à acquérir, soit par location, soit par
achat, soit par bail-achat, les édifices à bureaux, les
entrepôts et garages nécessaires au bon fonctionnement du
gouvernement.
Au cours de l'année, nous avons procédé à
deux acquisitions par bail-achat, dont se sert d'ailleurs le gouvernement
fédéral depuis ce temps également, soit l'édifice
qui logera le ministère de l'Education à Montréal, sur la
rue Parthenais, et qui a été acquis des Ensembles urbains, et
l'édifice administratif pour la région de
Saint-Jérôme. C'est une formule que d'ailleurs le ministère
des Travaux publics se propose d'utiliser dans l'avenir également. 2)La
direction de la construction, dont la tâche est de construire les
édifices nécessaires aux besoins du gouvernement. 3)La direction
de l'aménagement, dont la tâche est d'aménager les espaces
pour satisfaire les exigences des ministères-clients suivant l'usage
qu'ils veulent en faire. 4)La direction de l'ameublement et de la
décoration, dont les responsabilités sont de meubler et de
décorer les divers espaces occupés, ceci pour le premier
programme.
Quant au deuxième programme, en ce qui concerne l'exploitation
des immeubles, cette direction générale comprend trois grandes
directions, une première qui voit à l'administration des
édifices pour la région du Québec métropolitain;
une deuxième qui voit à la même administration pour la
région du Montréal métropolitain, et une troisième
pour le reste du Québec.
Enfin, cette direction générale comprend également
une direction de coordination et de service consultatif qui a pour tâche
de rédiger les normes d'exploitation et de s'assurer de leur
application.
La troisième direction générale est celle de
l'approvisionnement qui comprend quatre directions, soit celle de la
planification, celle des opérations, celle de la coordination, et enfin
celle des contrats.
La direction de la planification de cette direction
générale a la responsabilité d'établir, de concert
avec les divers ministères, leurs besoins en marchandise et en
équipement afin de favoriser davantage l'achat de masse et permettre aux
fournisseurs du Québec de s'organiser pour répondre à ces
besoins.
Cette direction a donc la tâche de mettre en place les
mécanismes, premièrement, pour connaître à l'avance
les besoins à plus ou moins long terme des ministères.
Deuxièmement, pour traduire ces besoins au moyen de normes et
spécifications. Troisièmement, pour les regrouper afin de
permettre les achats de masse. Quatrièmement, pour assurer une bonne
information sur le nombre et la qualité des fournisseurs, ainsi que sur
la disponibilité des produits de service. Cinquièmement, pour
garantir aux fournisseurs une bonne information sur les besoins du gouvernement
en tant que client.
Une fois ces mécanismes sur pied et bien rodés, la
direction générale de l'approvisionnement pourra planifier ses
achats, nos fournisseurs planifier leur production et fournir ainsi des
produits de meilleure qualité à meilleur prix peut-être
avec de meilleures dates de livraison.
La deuxième direction, celle des opérations, a à
appliquer les politiques suivantes: a) Effectuer les achats en appliquant le
principe du meilleur coût de revient dans l'utilisation. b)Effectuer des
achats de masse basés sur les besoins et la projection
agrégée. c) Envisager de déléguer aux
ministères clients la responsabilité de transiger eux-mêmes
dans le cas de produits spécifiques. d) Procéder par soumissions
publiques pour les achats de masse. e) Procéder pour les achats
délégués par soumissions publiques
régionalisées, par soumissions sur invitation et, au besoin, par
négociations. f ) Procéder à un contrôle par
échantillonnage dans le cas des achats délégués. g)
Utiliser au besoin le système de commandes ouvertes.
La troisième direction, celle de la coordination a comme
responsabilités : a) d'exercer un contrôle à la
réception quant à la qualité des produits et à leur
conformité avec les normes et spécifications, d'intégrer
ce système à un réseau d'entrepôts et de magasins
disséminés dans le territoire. b) De favoriser au besoin
l'entreposage chez le fournisseur. c) D'assumer la responsabilité de
gérer les stocks dans tous les entrepôts et magasins du
ministère et d'effectuer le contrôle des inventaires. d) D'assurer
la gestion des surplus et rebuts, ainsi que des biens réutilisables et
des produits périmés. e) De minimiser les coûts de stockage
des surplus et en disposer le plus rapidement possible.
Et la quatrième direction de cette direction
générale est la direction des contrats. Ses tâches sont de:
a) Préparer les appels d'offres pour les divers travaux dont le
ministère des Travaux publics sera maître d'oeuvre. b)Voir
à leur publication. c)Analyser les soumissions. d) Faire les
recommandations nécessaires aux sous-ministres. e) Dans le cas de
négociations, conduire les négociations nécessaires. f)
Une fois les soumissions ou négociations approuvées,
préparer les demandes du Conseil du trésor ou les projets
d'arrêtés en conseil, suivant le cas. g)Une fois ces documents
reçus, rédiger tous les contrats, sauf ceux d'achat et de
location d'immeubles, et avoir à les acheminer pour signature. h) Ces
procédures, une fois complétées, faire le
nécessaire pour que les travaux débutent sans délai. i)
Dans le cas d'engagement de professionnels, présenter au ministre les
réquisitions avec les recommandations jugées nécessaires.
j) Une fois les nominations obtenues, préparer les contrats
appropriés et les acheminer pour signature. k) Faire le
nécessaire pour que les professionnels entreprennent leur travail sans
délai.
Et la quatrième direction générale du programme 4
du ministère est celle de la gestion, dont la tâche est de
planifier, diriger et coordonner les ressources humaines, physiques et
financières essentielles à la bonne marche des autres directions
du ministère. Cette direction générale comprend trois
directions, soit celles de l'organisation, du personnel et du budget.
J'espère que ce bref exposé de la structure
organisationnelle sur lequel d'ailleurs on pourra revenir, du ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement facilitera l'étude des
crédits de ce ministère. Ces quatre grandes directions
correspondent aux quatre grands programmes du ministère que les membres
de la commission seront appelés à discuter.
M. BURNS: M. le Président, je remercie...
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable député de
Maisonneuve.
M. BURNS: ... le ministre pour ses remarques préliminaires. Quant
à moi, étant appelé à
remplacer à pied levé mon collègue de Chicoutimi,
et également mon collègue de Lafontaine, lui qui est
appelé à remplacer mon collègue de Saguenay, nous nous
bornerons tout simplement à examiner chacun des articles plutôt
que de faire une longue discussion au niveau de la politique
générale du ministère.
En ce qui nous concerne, de toute façon, nous sommes conscients
entre autres que le ministère des Travaux publics est probablement un
des ministères autour desquels très souvent, à tort ou
à raison, planent des accusations de patronage. D'ailleurs,
j'espère que le ministre saura nous donner les bonnes indications
à ce sujet, c'est un ministère qui est considéré
comme un ministère de patronage. Peut-être que le ministre, en le
précédant, va nous dire que ç'a déjà
été ça, mais que ce n'est plus cela maintenant. De toute
façon, j'aimerais que le ministre tente autant que possible de nous
préciser justement quelles sont, dans les grandes lignes, les
précautions que le ministère prend. Probablement qu'il voudra
davantage en discuter au moment où on parlera du service des achats,
mais ce sera un des points évidemment qui, au cours de ces
crédits, vont nous préoccuper, qui actuellement sont dans
l'actualité évidemment. Ce n'est pas nécessairement nous
qui les mettons dans l'actualité, mais ils sont là. Je pense que,
éventuellement, le ministre devra, soit à ce moment-ci ou au
moment où on étudiera la politique générale du
ministère, au niveau des achats, nous préciser certaines
politiques ou surtout certaines précautions qui peuvent être
prises éventuellement.
En ce qui me concerne, c'est à peu près tout ce que
j'avais à vous dire comme remarques préliminaires. Si le ministre
préfère attendre qu'on parle de ce sujet au niveau des achats, on
pourra le faire, et auquel cas, je vais laisser mon collègue de
Lafontaine commencer la discussion immédiatement.
M. MAILLOUX: M. le Président, je comprends, à la suite des
remarques de l'honorable député de Maisonneuve, que le
ministère des Travaux publics a toujours été l'objet de
critiques assez violentes de la part de tous les parlementaires qui se sont
succédé dans le Parlement. Par la nature de ses fonctions et par
les nombreux contrats peu importants ou de plus grande importance, il est
indiscutable que beaucoup de pressions se font sur les hommes publics de
même que sur les fonctionnaires dans un tel ministère. J'ai
déjà eu moi-même, à titre d'adjoint parlementaire de
mon prédécesseur, à répondre à certaines
critiques sur des contrats de moindre importance, de moins de $25,000. Je ne
pense pas avoir jamais voulu cacher la vérité à la Chambre
sur les difficultés que nous rencontrons, sur la surveillance de tous
les instants qui doit s'appliquer, autant par les fonctionnaires et
principalement par le ministre responsable devant la Chambre, pour tâcher
de faire en sorte non pas que la plus grande équité possible
puisse exister, mais la plus grande mesure d'honnêteté possible
dans l'attribution de ces contrats.
Il y a bientôt peut-être deux ans, j'avais
déposé en Chambre pour la région qui me concernait des
listes d'entrepreneurs qui avaient pu être invités, c'est que,
dans mon esprit, s'il peut y avoir des actions qu'on intitule le patronage, ce
n'est pas à l'échelon de travaux qui sont exécutés
de l'ordre de $2,000, $5,000, $7,000 ou $8,000. L'on sait que, partout dans
l'industrie privée, toutes les compagnies ont des listes de personnes en
lesquelles elles ont confiance, que ce soit Hydro-Québec, Bell Canada,
des compagnies qui sont privilégiées par des compagnies, parce
que l'expérience des travaux qu'elles ont exécutés pour
ces compagnies a été heureuse.
Alors, je ne me suis jamais caché évidemment de dire que
ça existera toujours, que des compagnies ou des personnes, dans tout le
Québec, puissent être appelées pour faire des travaux en
négociation. Je dis immédiatement qu'il serait extrêmement
difficile au ministère d'agir autrement. Il y a une quantité
d'exemples qui ont été mentionnés, sans vouloir revenir
sur ce problème, vu l'urgence de la situation, que ce soit pour
réparer quelque chose de brisé dans une prison, que ce soient des
services publics qui viennent à faire défaut, il faut absolument
que, sur des critères bien définis, sur des prix unitaires qui
sont fixés par nos fonctionnaires, l'on fasse appel à des gens,
mais que ces prix unitaires soient respectés.
Je peux donner aux membres de la commission l'assurance que je ne me
rappelle pas avoir vu les prix unitaires fixés par nos fonctionnaires et
que j'ai souventefois moi-même dit peut-être un peu bas parce que,
pour l'organisation d'un chantier de $5,000 ou $10,000, parfois on voit des
prix unitaires qui ne sont pas plus élevés que pour
l'organisation d'un chantier plus vaste, de $100,000 ou $150,000.
Alors, il ne faudrait pas évidemment que les membres de la
commission pensent qu'un gaspillage des fonds publics peut venir sur ces
contrats infimes.
C'est beaucoup plus dangereux quand on regarde les contrats de $10
millions, $15 millions ou $20 millions où quelques compagnies assez
puissantes peuvent se partager évidemment des territoires ou des
travaux. C'est peut-être là évidemment que le gouvernement
devrait être le plus sensible sur les dangers de collusion ou de prix
unitaires qu'on est forcément obligé d'accepter parce que
très peu de compagnies peuvent se concurrencer.
Quant aux normes qui sont suivies par le ministère, il y a bien
sûr des contrats ou des travaux qui sont moindres que $5,000 et qui
peuvent être sur invitation; pour la location d'espaces, de contrats de
service ou d'entretien, pour des contrats qui sont d'une durée de plus
de trois ans et pour un montant qui dépasse $50,000, il y a
nécessité de soumissions publi-
ques. Si ce sont des contrats de moindre importance, location ou autres,
le ministère décide dans ces cas-là.
Pour les contrats à honoraires pour construction, honoraires
professionnels, jusqu'à un montant de $25,000, c'est la décision
du ministère. Pour le louage de matériel avec ou sans chauffeur,
machinerie non destinée à la construction ou à
l'informatique, jusqu'à $15,000, c'est la décision du
ministère également. Pour les contrats de publicité, c'est
également la décision du ministère, pour des contrats ne
dépassant pas $10,000. Pour le louage de véhicules sur un
chantier donné au même entrepreneur, c'est un montant ne
dépassant pas $25,000. Pour le déblayage et l'enlèvement
de la neige, le même montant, $25,000. Dans d'autres cas, c'est un
montant moindre que $5,000. Quand ce sont des montants plus
élevés, c'est par décision du Conseil du trésor et
au-delà...
M. BURNS: Pour les cas d'urgence, par exemple, M. le ministre...
M. MAILLOUX: En plus, les...
M. BURNS: ... tantôt vous donniez peut-être l'exemple type,
un palais de justice où un tuyau crève dans le mur en fin de
semaine; vous n'êtes pas pour demander une soumission publique pour
ça, c'est bien évident d'ailleurs; même vous seriez
blâmé si vous le faisiez à ce moment-là. C'est un
cas où, normalement, couramment, vous ajoutez à la liste
où c'est la politique du ministère qui attribue le contrat, si je
comprends bien?
M. MAILLOUX: C'est ça.
M. BURNS: Le ministre disait tantôt, au début de son
exposé, que ces contrats sont de peu d'importance et que, très
souvent, c'est beaucoup plus dans les niveaux plus élevés de
contrats qu'il faille surveiller la façon de les attribuer; c'est
peut-être là aussi, sans que le ministre l'ait dit comme tel, que
les requins se trouvent peut-être le plus présents. Est-ce que le
ministre est en mesure de nous dire au départ la proportion de son
budget ou du budget de son ministère, par exemple, quant à
l'affectation des contrats? Je ne parle pas des salaires et tout cela, mais
l'affectation des contrats qui sont dirigés vers ce type de contrats
sans soumissions? Est-ce que c'est une proportion importante ou pas importante
du tout?
M. MAILLOUX: Sur un budget de $32 millions qui s'applique à ces
articles, ce serait à peu près une somme de $1.5 million.
M. BURNS: $1.5 million sur $32 millions?
M. MAILLOUX: $1.5 million.
M. BURNS: Maintenant, le ministre a briève- ment fait
référence tantôt à ce moment, je pense, de 1970
où lui-même, comme...
M. MAILLOUX: Quand je dis $1.5 million, sans peut-être mettre en
contradiction le chiffre qui m'est avancé, il demeure qu'il y a des
situations tout à fait exceptionnelles qui se présentent devant
nous et le ministre a, en fait, deux contrats de nature assez impressionnante
qui se présentent devant lui sans qu'il l'ait voulu, le
réaménagement de certaines édifices.
On a parlé tantôt des ensembles urbains dont nous nous
sommes portés acquéreurs. Il faut absolument
réaménager les ministères clients. On pourrait
immédiatement peut-être accuser évidemment le
ministère des Travaux publics d'incurie en disant: Vous ne faites pas
votre planification assez à temps. Il ressort que pour certaines
décisions qui nous font nous porter acquéreurs de certains
édifices, on doit attendre les demandes de chacun des ministères
clients.
On est évidemment maître d'oeuvre pour tous les
ministères clients et entre les demandes qui nous sont faites par les
ministères clients et la possibilité de faire utiliser ces
locaux, après réaménagement des locaux, il y a une
période, je pense, qui s'écoule de cinq ou six mois. J'ai devant
moi actuellement deux contrats d'importance que nous devrions donner
évidemment pour le réaménagement. Si je dois attendre les
préparations des plans et devis pendant six mois, des espaces
importants, autant à Québec qu'à Montréal,
demeureront inoccupés et tous les ministères seront mal pris
évidemment pour l'affectation de leur personnel.
Est-ce que, pour suivre les directives, le ministre évidemment,
quelle que soit la critique qui peut être faite à son endroit,
devra laisser des espaces aussi grands inoccupés pendant de longs mois,
sachant que les contrats qui pourraient être offerts à ces
compagnies données...
M. BURNS: Vous voulez dire que ce sont des espaces qui actuellement sont
déjà la propriété du gouvernement.
M. MAILLOUX: Du gouvernement et qu'il faut réaffecter à
d'autres ministères et il ressort... C'est une demande que j'ai faite la
semaine passée, au sous-ministre principal. J'ai à me
défendre quand même politiquement parlant, devant des montants
aussi importants; il y a un montant, je pense, de $300,000 et l'autre de
$500,000. J'ai à défendre mes crédits et à
défendre ces ministères devant le public et même que tout
administrateur va me dire: Au lieu de laisser des espaces inoccupés...
Il ressort que je suis un homme politique qui a à défendre un
parti et un gouvernement.
Alors, je pense que plutôt que de laisser des espaces
inoccupés pendant six ou sept mois, il ne m'appartient pas
évidemment de dire: Préparez des plans et devis, attendons six
mois et on respectera toutes les directives données puis, les
ministères, on les logera. Alors c'est un peu des
solutions évidemment qui nous sont faites parfois et sur
lesquelles il faut prendre des décisions comme administrateurs, puis,
entre les deux, si le sous-ministre et tous les officiers supérieurs me
disent: Même qu'il y aurait, de la part du Conseil du trésor, des
hésitation, on est prêt à vous fournir tous les arguments
à l'appui du contrat qu'il faudra accorder de manière à ce
que ces édifices soient mis à la disposition des
ministères dans le plus bref délai possible, qui pourrait
être trois ou quatre semaines au lieu de cinq ou six mois.
Ce sont des situations que le ministère des Travaux publics vit
assez fréquemment et pour lesquelles nous devons prendre des
décisions qui peuvent être discutées évidemment
devant la Chambre ou ailleurs.
M. BURNS: Par exemple, pour ces cas-là, M. le ministre, est-ce
qu'il n'est pas possible de planifier quand même d'avance? Je me souviens
d'un cas, entre autres, qui m'avait à l'époque, vraiment
étonné et vous parliez de location d'immeubles, de relocalisation
de services gouvernementaux à l'intérieur d'immeubles appartenant
au gouvernement. Je me souviens du tribunal du travail, entre autres, qui est
une jeune institution qui n'existe à toutes fins pratiques que depuis
1969, puis même je dirais légalement depuis 1969 et effectivement
depuis 1970, à la suite des amendements au code du travail. Je me
souviens que les quelques juges du tribunal du travail à Montréal
se sont fait, passez-moi l'expression, "barrouetter" littéralement, du
ministère ou, si vous voulez, de l'édifice où se trouvent
à Montréal les principaux services du ministère du
Travail, rue Crémazie, se sont fait par la suite emmener rue McGill,
dans le bas de la ville et, à un moment donné, l'incurie avait
été telle, c'est ça qui m'avait vraiment
étonné je ne le dis pas à l'endroit du ministre
actuel, il n'était pas en titre à ce moment que les juges
du tribunal du travail avaient été obligés de
déménager en toute vapeur, parce que le contrat de location ou le
bail se terminait un certain 30 novembre, je me demande si ce n'est pas 1972,
et on n'avait pas prévu d'autres espaces pour eux, tout à fait
par hasard. Si on le voit sur le plan administratif, votre ministère, on
peut même parler d'entreprise, même si c'est gouvernemental puis
même s'il n'est pas question de faire de profit au niveau de
l'administration elle-même, je m'étais dit: Comment se fait-il
qu'une entreprise de cette ampleur ne planifie pas davantage, ne voit pas
davantage à prévoir ou du moins à obtenir ou à
faire planifier les besoins des ministères, comme vous le disiez
tantôt, qui vous sont adressés, évidemment très
souvent, peut-être à la dernière minute?
Mais, est-ce que ce ne serait pas le rôle justement de ce
maître d'oeuvre qu'est le ministère des Travaux publics de tenter
d'avoir un calendrier préalable auprès des autres
ministères?
Je comprends qu'il peut se développer des situations inattendues,
qu'à un moment donné, à cause d'un changement radical, au
niveau de la législation qui force des changements d'ordre de
localisation de service ou quoi que ce soit, je comprends qu'à ce
moment-là vous pouvez être pris par surprise, mais il me semble
que vous êtes trop souvent pris les culottes baissées avec ce
genre de problème.
M. MAILLOUX: J'admets que les observations que fait le
député de Maisonneuve sont pertinentes. C'est un reproche que
j'ai moi-même déjà adressé au titulaire du
ministère au moment où j'étais dans l'Opposition. Mais
depuis que j'ai assumé cette responsabilité et depuis que j'ai
assumé la responsabilité d'être membre du Conseil du
trésor, je m'aperçois que, dans deux endroits du Québec
principalement, Québec d'abord et Montréal, peut-être que
le monstre gouvernemental se développe plus vite qu'on l'aurait
espéré et que les effectifs de chacun des ministères
augmentent d'année en année. On n'est pas toujours certain dans
chaque ministère d'avoir une acceptation du Trésor à
chaque fois que les programmes sont discutés en juin ou juillet.
Souvent, les réponses finales ne sont données que quelques mois
par la suite et le ministère des Travaux publics n'a que trop peu de
temps à sa disposition pour planifier tous les espaces qui sont
accordés, soit par des conventions de travail ou autrement, en
supplément de personnel à mettre en place.
Il y a également le fait de tous les organismes ou les corps
juridiques dont a parlé tantôt le député de
Maisonneuve, que ce soit le tribunal du transport et d'autres, la nomenclature
en serait trop longue. Dans les derniers mois, il en est arrivé
plusieurs. Le ministère des Travaux publics, avant mon arrivée,
comme depuis mon arrivée, se dépêche de tâcher de
planifier pour tous les espaces dont nous aurons besoins dans les prochaines
années, autant dans la ville de Québec principalement que dans
Montréal, et l'on me dit que, pour la seule ville de Québec,
c'est un espace de 300,000 pieds carrés supplémentaires dont nous
aurons besoin, 300,000 pieds carrés par année.
J'ajoute immédiatement qu'on pourrait peut-être accuser le
ministère des Travaux publics de négligence. Le ministère
des Travaux publics demande pour tous ces ministères clients ou les
ministères demandent au Trésor. Evidemment, c'est un budget assez
abondant, mais quand je constate les coupures qui ont été faites
aux Travaux publics cette année, en raison de la pénurie d'acier
et des coûts prohibitifs de construction le budget des Travaux
publics en construction d'édifices neufs a été
complètement massacré, à Québec, Montréal et
ailleurs alors les Travaux publics ne le savent qu'au moment où
est accordé le budget et ils n'ont pas tellement de mois et
d'années pour planifier, si tout est refusé par le
Trésor.
Il y a une planification qui se fait actuelle-
ment et je suis un de ceux qui croient que, si le gouvernement n'a pas
toutes les disponibilités financières nécessaires dans des
cas de crise d'acier de construction, comme celle que nous vivons
présentement, la formule de bail-achat par des compagnies d'assurances,
que ce soit La Laurentienne, L'Industrielle ou d'autres qui demandent à
prêter de l'argent dans le Québec, qui vont chercher des primes
chez les Québécois, qui voudraient le prêter dans le
Québec et qui sont forcées de le prêter ailleurs... Je suis
un de ceux qui favorisent la formule de faire construire certains
édifices dont les plans et devis seraient préparés par le
gouvernement, pour des ministères clients, mais ce seraient
ceux-là qui feraient la construction avec option de bail-achat,
soumissions publiques à l'endroit de tous ceux qui prétendent
avoir des capitaux à disposer dans le Québec, étant
donné évidemment les difficultés financières
qu'éprouve le ministre des Finances à assurer les
disponibilités dont chaque ministère sollicite l'importance
chaque année.
Je pense que, dans les mois qui vont suivre, nos fonctionnaires auront
le portrait complet de tous les édifices dont le gouvernement aura
besoin et qu'ils pourront être mis en chantier avec une meilleure
planification. Mais je dois avouer qu'en raison des conventions de travail et
toutes sortes de conditions qui ne sont pas connues d'avance, le
ministère est souvent placé dans des situations évidemment
intolérables. Même si on l'accusait d'incurie et de mauvaise
planification, je ne pense pas que ce serait rendre justice aux fonctionnaires
qui font l'impossible pour tâcher de loger les ministères dans des
conditions difficiles.
Et le même problème s'est vécu... On parlait
tantôt des meubles, c'est un peu le même problème.
On a réussi à compléter, je pense,
dernièrement des prototypes de bureaux qui pourraient servir pour toute
l'administration. Il y avait eu des tentatives, dans les édifices H et
G, de meubles que vous connaissez; ces meubles ont été
améliorés pour être plus fonctionnels. Malheureusement, je
n'ai pas eu le temps de prendre connaissance de ceux qui sont en
démonstration, je pense, à l'édifice H. Ces
meubles-là sont des prototypes qui pourraient être
fabriqués par quantité de compagnies et cela nous permettrait
d'avoir de meilleurs prix pour équiper l'ensemble des fonctionnaires
dans tout le Québec.
Par contre, récemment, alors que nous étions
obligés de réaménager à la Place de la Capitale ou
ailleurs, nous est arrivée une demande d'ameublement d'une extrême
importance, au-delà de $900,000, pour tâcher d'équiper les
fonctionnaires des tribunaux ou d'ailleurs; il nous aurait fallu aller sans
soumissions publiques et j'ai refusé catégoriquement de
défendre une telle vente sans soumissions malgré qu'il y aurait
eu partage entre tous les grands fabricants de meubles. J'ai
préféré que seulement dans les cas d'urgence on puisse
acheter des meubles sans soumissions pour des montants très
réduits et que des soumissions publiques soient demandées pour
l'ensemble du Québec.
M. BURNS: Justement, il faudrait que le ministre me comprenne bien.
Quand je parle de planification, dans le fond, c'est peut-être pour
l'aider ou pour aider son ministère que j'en parle, parce que je suis
conscient du fait que sans doute les demandes viennent
régulièrement de gauche et de droite et que, dans le fond, celui
qui écope, c'est le ministère des Travaux publics. Mais est-ce
qu'il n'y a pas une méthode, est-ce qu'il n'y a pas une façon,
est-ce qu'il n'y a pas un modus vivendi à établir et, dans le
fond, pratiquement à imposer de la part de votre ministère aux
autres ministères? On pourrait leur dire: Ecoutez, si vous voulez qu'on
rende cela fonctionnel, si vous voulez qu'on sache où on va et
vous-même, M. le ministre, pour vos crédits, par exemple, de
l'année prochaine, vous seriez drôlement mieux placé si
vous aviez une petite idée des éventuels développements
que se proposent les quelque vingt autres ministères qui vous entourent
et que vous devez servir comme ministre des Travaux publics?
Dans le fond, c'est la question que je me pose. Pour la planification,
on ne peut pas dire au ministère des Travaux publics: Planifiez tout
seul. Vous êtes obligé, je pense bien, si vous voulez faire une
planification efficace et utile, d'imposer un certain nombre de normes aux
autres ministères. Ce que j'aimerais savoir, c'est qui vous
empêche, dans le fond, sinon de l'imposer du moins de convaincre ou,
selon le mot à la mode, que le premier ministre utilise de ce
temps-là, d'inciter les autres ministères à être
plus compréhensifs à l'égard de ce besoin de planification
dont vous devez faire preuve.
M. MAILLOUX: Je comprends très bien les paroles du
député de Maisonneuve dans la programmation à long terme
qui a été évidemment préparée par le
ministère, j'imagine que nous sommes rendus à
l'échéance des décisions pour les surfaces de plancher
dont je parlais tantôt et pour lesquelles nous devrons
immédiatement aller vers la préparation de plans et devis autant
à Québec qu'à Montréal. Mon sous-ministre me dit
que chaque ministère a aujourd'hui un compte aux Travaux publics, chose
qui n'existait pas auparavant. Il y a actuellement pour chaque ministère
un compte aux Travaux publics, chose qui n'existait pas dans la programmation
des ministères. Cela nous permettra, je pense, d'avoir une meilleure
image des besoins et d'éviter des situations difficiles comme je l'ai
mentionné tantôt.
M. BURNS: Mais si on regarde, disons, l'expérience de
l'année qui vient de se terminer le 31 mars, et projetant cela sur
l'année qui vient, d'abord, vous avez été obligé,
je pense, de
demander des budgets supplémentaires pour votre ministère
au cours de l'année qui s'est terminée le 31 mars 1973. Est-ce
qu'il y a eu des budgets supplémentaires?
M. MAILLOUX: Pour les Travaux publics, cela a été de $5
millions environ.
M. BURNS: $5 millions. Est-ce que vous en prévoyez, eu
égard à ces difficultés, pour l'année qui
vient?
M. MAILLOUX: II y a forcément, aux Travaux publics, des
problèmes inhérents à la crise du pétrole qui nous
affecte considérablement, soit dans le chauffage des édifices,
soit pour l'ensemble des véhicules que nous avons. Il est indiscutable
que si le budget des Travaux publics demeurait au point de départ, il y
aurait des maux de tête dans le cours de l'année pour chacun de
nos ministères clients. Il y a eu des coupures radicales en raison de la
crise de l'acier.
M. BURNS: C'est-à-dire que vous êtes convaincu, dans le
fond, avec le budget qu'actuellement on vous alloue aux Travaux publics, qu'il
ne sera à peu près pas possible de finir votre année
financière.
M. MAILLOUX: Cela va être très difficile.
M. LEGER: Sur le même sujet, M. le Président. Lors de
l'étude de la politique de location d'immeubles, en 1973, le ministre
Oswald Parent avant promis de mettre en application une nouvelle politique de
location d'immeubles se basant sur l'appel d'offres plutôt que sur des
contrats négociés. Comment se fait-il...
M. MAILLOUX: Pour la location d'immeubles ou l'achat d'immeubles?
M. LEGER: Pour les appels d'offres concernant la location d'immeubles.
Je regarde ici les engagements financiers et les trois quarts des cas que j'ai
devant moi sont des contrats de services et non pas des soumissions publiques.
Comment pouvez-vous conclure que la promesse du ministre qui vous a
précédé n'a pas été tellement suivie? Est-ce
que la politique est en voie d'être faite? Comment se fait-il qu'il y en
a tellement qui ont été des contrats de services
négociés plutôt que des appels d'offres?
M. MAILLOUX: Je dirais au député de Lafontaine que la
politique annoncée par mes prédécesseurs a
été mise en application. On a commencé. Il y a eu un
premier exemple, que j'ai mentionné tantôt, à
Saint-Jérôme. Il y a eu celui de Granby où on demande
également des soumissions publiques. Il y a un autre exemple, je pense,
dans la région de Sherbrooke. Depuis que le gouvernement du
Québec a commencé à mettre cette formule en application,
le gouver- nement fédéral a commencé à se servir de
la même procédure pour aller en appel d'offres également,
l'option bail-achat.
M. LEGER: Quand même, quand le ministre en avait parlé,
c'était au mois de mai 1973. Depuis ce temps-là, j'ai toute une
série...
M. MAILLOUX: Cela a été très long avant d'avoir des
plans et devis qui pouvaient assurément nous permettre d'aller vers
cette nouvelle méthode. Elle a été inventoriée par
le ministère et je pourrais permettre au sous-ministre, en mon nom, de
vous donner quelques explications supplémentaires, si les membres de la
commission le permettent.
M. LEGER: A quelle période?
M. MAILLOUX: II va le dire en mon nom.
Nous avons demandé des soumissions publiques pour
l'édifice administratif de Saint-Jérôme et nous avons eu,
à ce moment-là, des prix très intéressants. Nous
avons accordé le contrat à celui qui nous offrait le meilleur
prix de location et nous serons propriétaires de l'édifice au
bout d'une vingtaine d'années. Maintenant, nous voulons tenter la
même chose à Granby. Nous avons été autorisés
à faire la même chose dans le cas de Granby, pour l'édifice
administratif de Granby. Nous voulons faire la même chose à
Sherbrooke et nous avons fait un travail similaire aussi pour le poste de la
Sûreté du Québec à Sainte-Julie, dans le
comté de Verchères. On tend vers cela, actuellement.
Mais ce n'est pas une décision gouvernementale. J'affirmais
tantôt qu'il est possible que, pour des constructions plus importantes
dans le Québec métropolitain, le gouvernement se serve de la
même formule dont j'ai discuté avec mon collègue, le
ministre des Finances, en raison des capitaux qui pourraient être
disponibles dans le milieu de l'assurance et certains autres. Nous croyons
qu'il y aurait avantage à employer cette formule pour des
édifices plus importants que pour les tentatives que nous avons faites
jusqu'à maintenant.
M. LEGER: Mais à quelle période le ministre
prévoit-il avoir une politique générale normale et
régulière de soumissions publiques plutôt que de
négociations? Je parle de cela parce que je donne des exemples. J'ai ici
un bail avec Fernand Poulin, de Québec, pour un local servant au
ministère des Affaires culturelles. C'est l'exemple d'un bail
négocié, un contrat de services. J'en ai une série comme
cela. J'en ai un autre ici de Steinberg Ltée, pour un local servant aux
Affaires sociales, $189,000. J'en ai à peu près 80 ou 90
d'affilée comme cela. Il y en a quelques-uns qui ont été
faits par soumissions, mais...
M. MAILLOUX: II faudrait quand même ajouter, peut-être pas
comme ministre des
Travaux publics, mais comme un des responsables du Trésor, que
tant et aussi longtemps que l'entreprise privée, devant la crise
actuelle de l'acier et face aux coûts de la construction, qui sont assez
prohibitifs, pourra fournir au gouvernement des prix très
compétitifs sur la location, il va de soi que le gouvernement continuera
à favoriser l'entreprise privée qui a des espaces à nous
louer. Je pense que tout le monde est passablement d'accord sur cela.
Parce que le gouvernement ne peut pas quand même immobiliser sans
cesse. Si les prix étaient prohibitifs dans l'entreprise privée,
c'est indiscutable que le gouvernement dirait: Si c'est plus économique
de construire notre propre édifice, nous y allons. Mais, je constate,
comme un des membres du Conseil du trésor, qu'à chaque fois qu'il
y a un bail, et que nous regardons le prix au pied carré, qu'il soit en
province de $3.25, $4 ou $4.50, et quand il se maintient encore dans la ville
de Québec, même pour les édifices qui sont de construction
très récente, à $5.50, $6 et $6.50, si nous allions
à la construction d'édifices, je pense que cela coûterait
plus cher pour le gouvernement de se loger lui-même. Dans
Montréal, c'est un peu le même problème, le prix du pied
carré est peut-être plus élevé, cela dépend
également des édifices dans lesquels nous logeons et cela
dépend peut-être un peu du prestige que veut avoir chaque
ministère. Ce sont toutes des questions évidemment qui entrent en
ligne de compte dans la location des espaces.
Si le ministère de l'Industrie et du Commerce, pour le commerce
international, désire dans Place Desjardins ou ailleurs un espace de
plancher qui dépasse peut-être le prix normal de location d'un
ministère donné, parce qu'il a une clientèle tout à
fait spéciale à recevoir, il faut bien forcément accepter
des conditions un peu exceptionnelles. Je sais que les fonctionnaires des
Travaux publics font l'impossible pour négocier des baux qui semblent
encore acceptables aujourd'hui. Quand les prix offerts sont trop
élevés, il y a une négociation qui se poursuit tant et
aussi longtemps que le gouvernement ne s'aperçoit pas que c'est un prix
acceptable.
M. LEGER: Moi, je vais maintenant parler d'une façon beaucoup
plus générale. Etant donné que c'est le même
ministre qui s'occupe du ministère des Travaux publics et des
Transports, quant à l'expropriation, comment fonctionne tout le
système? Quel rapport y a-t-il entre les deux ministères
concernant l'expropriation? Il y a une loi 88 qui vient d'être
promulguée, c'est-à-dire qui vient d'être adoptée
mais dont des quantités d'articles ne sont pas encore en vigueur. Quand
il s'agit d'exproprier des bâtisses pour le gouvernement, c'est le
ministère des Travaux publics qui le fait, et quand ça concerne
des routes ou des services d'ordre de transport, c'est le ministère des
Transports qui le fait. Est-ce ainsi que ça se passe?
M. MAILLOUX: C'est-à-dire que le ministère de la Voirie a
son propre service d'expropriation pour l'ensemble des expropriations qui
découlent de constructions éventuelles de la Voirie. Quant aux
autres ministères du gouvernement, quels qu'ils soient il y a une
question qui a été déposée récemment en
Chambre par le député de Saguenay, relativement à la
péninsule de la Gaspésie c'est le ministère des
Travaux publics qui est invité par le ministère des Affaires
culturelles c'est la réponse qui sera donnée par le
ministère du Tourisme et il y a un troisième ministère, je
pense, à se porter acquéreur des terrains dont ces
ministères ont besoin.
A présent, je m'excuse auprès du député de
Lafontaine si je n'étais pas présent au moment où il a
voulu parler d'expropriation pour certains problèmes particuliers
à Montréal. Le ministre des Transports a quand même des
problèmes particuliers devant la Loi de l'expropriation, le bill 88 qui
a été voté par mon prédécesseur. Certains
articles de la loi devaient être mis en application cet automne. Je doute
un peu que nous puissions respecter les délais indiqués dans la
loi; je le dis bien ouvertement. Car s'il arrivait que ces articles soient mis
en vigueur pour le ministère de la Voirie, au moment indiqué dans
la présentation de la loi, en 1975, je ne crois pas qu'au-delà de
50 p.c. du budget normal de la Voirie pourraient être
dépensés; parce que dans les services d'expropriation du
ministère de la Voirie, quand les plans et devis sont terminés,
en vertu de l'ancienne loi, 30 jours après, s'il n'y avait pas entente
sur l'expropriation, le ministère, peut-être avec trop
d'arrogance, pourrait occuper les terrains. Il était nécessaire
que le bill 88 soit apporté pour donner toute la facilité et tous
les délais nécessaires à chaque exproprié de se
défendre par d'autres moyens.
Mais quand je regarde ce que donnerait en fait l'application de ces
articles, cela voudrait dire que, dans le domaine de la voirie, pour tout
projet dont les plans et devis ne seraient pas terminés l'automne
prochain, nous ne pourrions commencer de travaux avant un minimum de six mois
et un maximum de neuf mois. Ce sont les délais que cela prendra pour
qu'un ministère puisse s'emparer d'un terrain pour érection de
services publics ou autre chose. Alors, vous comprenez un peu les
difficultés du ministère de la Voirie. Nous allons
peut-être prochainement demander que soit amplifiée la
présentation de plans et devis, afin de retarder le moins possible
l'application de certains articles de la loi 88, mais je ne peux quand
même pas, comme responsable du ministère des Transports, laisser
mettre en vigueur ces articles et en même temps mettre en chômage
une bonne partie des Québécois, car l'an prochain, 50 p.c. du
budget auraient complètement disparu.
M. LEGER: Vous voulez dire par là que si les articles du bill 88
étaient adoptés immédiatement, cela obligerait le
ministère à fonction-
ner immédiatement, mais à 50 p.c. des possibilités,
à cause de son budget?
M. MAILLOUX: Seuls les très grands projets, comme la
Transcanadienne, tronçon est-ouest, à Montréal, où
les plans et devis sont terminés, seuls des projets semblables
pourraient se mettre en marche, parce que, partout ailleurs, où les
plans et devis ne seraient pas terminés et où la
négociation ne serait pas complètement poursuivie et
complétée, il n'y aurait pas de travaux à mettre en marche
avant six mois après l'application de la loi.
M. LEGER: Prenons un cas bien concret pour voir le mélange de
juridictions possibles qui s'entremêlent, le cas de
Rivière-des-Prairies, dont le ministre est bien au courant. A
Rivière-des-Prairies, la ville de Montréal a
préparé un schéma d'aménagement du territoire dans
lequel, je pense, il y a des routes qui vont relever du ministère des
Transports. Il y a peut-être aussi des édifices gouvernementaux
qui vont relever du ministère des Transports dans le territoire de
Rivière-des-Prairies. La ville de Montréal a établi un
droit de réserve sur peut-être 500 terrains, maisons ou
bâtisses. La ville de Montréal se sert de sa loi pour dire qu'elle
a un droit de réserve pour cinq ans et une autre possibilité de 5
ans par la suite. Comment le ministère des Transports ou le
ministère des Travaux publics par son bill 88, s'il était tout
adopté j'oublie la partie dont vous dites que vous y avez
impliqué beaucoup d'argent, je parle simplement au niveau de la
juridiction permettrait-il aux citoyens qui sont homologués par
la ville de Montréal de ne plus être pénalisés par
la période d'attente de cinq ans, mais seulement par la nouvelle loi,
qui est d'une période de deux ans?
M. MAILLOUX: Est-ce que le député de Lafontaine me
permettrait de répondre à cette question en dehors de la
discussion des crédits, parce que j'ai regardé en diagonale le
dossier qu'a discuté le député de Lafontaine avec mes
fonctionnaires. Je devrais reprendre l'étude de ce dossier pour donner
des réponses plus complètes. Les réponses pourraient
être données au moment de la discussion des crédits des
Transports, s'il m'est possible de rencontrer quelques fonctionnaires à
qui j'avais demandé d'organiser une entrevue. Comme les Transports
pourront venir en fin de semaine ou ultérieurement...
M. LEGER: C'est-à-dire que, d'après le leader
parlementaire, le ministère des Transports suivrait le
ministère...
M. MAILLOUX: Avant la fin de la discussion des deux ministères,
on réserverait la question pour tâcher de donner une
réponse convenable au député de Lafontaine. J'ai vu trop
en diagonale le cas qui a été soumis et j'aimerais l'approfondir
et avoir quelques avis plutôt que de risquer d'errer en donnant des
réponses.
M. LEGER: En tout cas, j'accepte la réponse du ministre. Mais,
est-ce qu'à première vue, la loi provinciale
précède la loi municipale?
M. MAILLOUX: Je retiens la réponse si le député de
Lafontaine le permet.
M. LEGER: D'accord. Concernant maintenant le domaine des expropriations
massives, comme au parc Forillon, une série de plaintes ont
été portées à l'endroit de certains fonctionnaires
du ministère, portant sur leurs méthodes visant à inciter
les expropriés à accepter les offres sans aller devant le
tribunal. Est-ce que la politique du ministère en matière
d'expropriation est la même ou s'il y aura des changements de ce
côté?
M. BURNS: En somme, est-ce que cette attitude vient de directives du
ministère ou bien si c'est parce que des fonctionnaires trop
zélés, à un moment donné, semblent vouloir dire que
tout doit se régler sans passer par les canaux normaux?
M. MAILLOUX: Je pense que le député sait très bien
que, parmi un groupe de fonctionnaires, des attitudes différentes
peuvent être employées. Il n'y a aucune directive d'émise,
pas plus du ministère des Transports que de celui des Travaux publics,
demandant, mordicus, à un exproprié d'accepter les offres qui lui
sont faites. Il y a des recours qui sont permis, des recours que connaît
le député de Maisonneuve. Il y a, en fait, en dernier ressort,
dans la loi actuelle, la Régie des services publics qui peut être
appelée à se prononcer. Je ne sache pas que jamais une directive
ait été donnée à qui que ce soit de forcer un
exproprié à libérer les terrains en le menaçant de
quoi que ce soit. Dans la réponse, je ne sais pas si on se
réfère également au cas qu'avait posé le
député de Saguenay pour la Gaspésie. Des offres ont
été faites par les fonctionnaires du ministère des Travaux
publics. Il est possible qu'un fonctionnaire dise, évidemment, que,
quels que soient les recours que voudra employer un exproprié, il ne
gagnera pas davantage. Mais il ressort qu'il n'y a aucune possibilité
qu'un fonctionnaire puisse forcer un exproprié à céder ou
à signer un document, en règlement final, sans que cet
exproprié se serve des moyens à sa disposition. Il n'y a aucune
directive en ce sens.
M. LEGER: Maintenant, actuellement, où en sont les
procédures d'expropriation des terrains en vue de l'aménagement
du parc des îles de Boucherville?
M. MAILLOUX: On me dit qu'il y a eu des acomptes de versés,
$735,000 en tout, aux
propriétaires, sauf que ce sont des acomptes qui sont
versés, mais sans acceptation des prix offerts par les
fonctionnaires.
M. LEGER: C'est pour permettre seulement la réservation de ces
terrains comme base des négociations.
M. MAILLOUX: Des acomptes qui sont versés.
M. LEGER: Est-ce que, jusqu'à présent, vous avez un
montant que le ministère a proposé comme coût de ces
achats?
M. MAILLOUX: II y a eu un montant estimé par le ministère,
mais un montant qu'il me serait difficile de donner publiquement, étant
donné...
M. LEGER: Que j'ai entendu de toute façon; alors j'ai la
réponse sans qu'elle soit au journal des Débats.
M. MAILLOUX: J'espère que ce n'est pas au journal des
Débats parce que cela pourrait quand même compromettre les
négociations.
M. LEGER: D'accord, d'accord. J'en suis très conscient parce que
c'est important que le ministère ne paie pas trop cher inutilement.
Maintenant, est-ce que ces montants sont prévus aux
crédits actuels?
M. MAILLOUX: Oui.
M. LEGER: Ils sont prévus.
M. MAILLOUX: C'est exact.
M. LEGER: Dans cette expropriation, est-ce qu'il y a une condition sine
qua non de l'achat de l'île Sainte-Marguerite ou si vous êtes
uniquement limités aux îles au nord de l'île
Sainte-Marguerite, les autres îles, sauf l'île Sainte-Marguerite?
C'est qu'elle n'est pas incluse actuellement; cela, je le sais.
M. MAILLOUX: On me dit qu'elle n'est pas incluse actuellement.
M. LEGER: Mais est-ce l'intention du ministère de racheter cette
île ou si vous l'avez complètement mise de côté?
M. MAILLOUX: II faudrait que je pose la question au ministère
client, celui du Tourisme, mais jusqu'à présent elle n'est pas
incluse.
M. LEGER: Bon. Parce que j'entendais, à l'occasion du discours
inaugural, le député d'Anjou faire l'apologie de ce beau projet
d'un fleuve, un parc, où il vantait les mérites de ce projet
alors que tout le monde sait bien que ce beau projet serait merveilleux si
l'île Sainte-Mar- guerite était incluse, parce que c'est la porte
d'entrée de toutes ces îles et l'utilisation, pour la population,
demande l'île Sainte-Marguerite. Si l'île Sainte-Marguerite demeure
la propriété de Les Mir, à ce moment-là ce parc va
servir beaucoup plus aux employés de cette compagnie Les Mir qui aura la
porte d'entrée pour ce projet.
M. MAILLOUX: Je prends note de la suggestion faite par l'honorable
député. Il faudrait quand même que je discute avec mon
collègue pour connaître ses véritables intentions parce que
je n'ai pas de directive à donner sur des achats supplémentaires
d'îles, quoique je croie aux espaces verts dont la population de
Montréal métropolitain peut avoir besoin.
M. LEGER: Maintenant, autrement dit, le ministre vous a demandé
de négocier cette portion de territoire et, actuellement, dans vos
négociations...
M. MAILLOUX: Pour le moment.
M. LEGER: Au gouvernement. A ce moment-là, votre ministère
n'a pas le mandat, dans la négociation, d'essayer d'obtenir l'île
Sainte-Marguerite aussi.
M. MAILLOUX: On me dit que non, pour le moment. Sainte-Marguerite ne
serait pas incluse pour le moment...
M. LEGER: Alors...
M. MAILLOUX: ... dans la demande qui nous est faite.
M. LEGER: ... vous me permettez de donner mon opinion là-dessus.
Ce projet ne vaut rien tant qu'il n'a pas inclus l'île Sainte-Marguerite;
sinon le projet va être une belle image, les gens vont être
rassurés. Ils disent: On va avoir des espaces verts. Mais, politiquement
parlant, il faut admettre que les citoyens de Montréal ne pourront pas
en bénéficier puisque c'est l'île Sainte-Marguerite qui est
la porte d'entrée pour la population.
Alors, moi, je peux affirmer cela parce que le ministre n'est pas
celui... Vous êtes quand même obligé de négocier,
mais vous dépendez de la décision d'un autre
ministère.
M. MAILLOUX: Ce n'est pas l'île Charron plutôt qui est la
porte d'entrée?
M. LEGER: L'île Charron, elle est déjà perdue. Il
reste l'île Sainte-Marguerite qui est encore récupérable,
si vous avez le mandat de négocier. Donc, il faut tomber sur la
tête d'un autre ministre qui n'a pas fait ce travail. Vous êtes
limité à ce qu'il vous a mandaté.
M. MAILLOUX: M. le Président, si le député
de Lafontaine me parlait des fonds de Baie-Saint-Paul, je serais
parfaitement au courant, évidemment, de la partie qu'il faut exproprier.
Mais étant donné que c'est un endroit que je ne connais pas
particulièrement, je préférerais m'informer auprès
de mon collègue pour connaître les raisons pour lesquelles
l'île Sainte-Marguerite n'a pas été désignée
pour l'expropriation.
M. LEGER: II a été question...
M. BURNS: Mon collègue de Lafontaine est rapide sur les sujets.
C'est pour cela que je suis obligé de revenir un peu à la
question antérieure qui vous avait été posée sur
l'affaire des expropriations en général. Je pense que le
député de Lafontaine vous avait cité, en particulier, le
cas de Forillon où il y avait eu des pressions. Vous avez dit: Ce ne
sont pas des directives du ministère.
Par contre, j'imagine que vous avez reçu des plaintes à
cette occasion. Il doit y avoir eu des gens qui ont formulé des plaintes
parce que cela a été connu publiquement, à un moment
donné; il y avait des gens qui se sentaient bousculés par les
fonctionnaires de votre ministère pour accepter des sommes. D'une part,
il y a ça. Est-ce que vous avez reçu des plaintes? Si oui,
peut-être... Je devrais peut-être vous laisser répondre
à cette première question.
M. MAILLOUX: C'est parce qu'on me dit que le ministère
transigeait pour l'ODEQ et que les plaintes auraient été
formulées à l'ODEQ...
M. BURNS: A l'ODEQ.
M. MAILLOUX: ... et non pas chez nous.
M. BURNS: Mais est-ce que...
M. MAILLOUX: Quand la question m'a été posée, j'ai
refusé de répondre dans l'immédiat au député
de Saguenay parce que franchement ce n'était jamais venu sur mon bureau
comme une plainte formulée par des expropriés, sinon j'aurais
vérifié ce qui s'était passé dans les offres faites
par nos fonctionnaires. C'est à l'ODEQ que les plaintes auraient
été formulées.
M. BURNS: Est-ce que cela figure, par exemple, parmi les questions
auxquelles vous aimeriez répondre plus tard, au cours de l'étude
de vos crédits?
M. MAILLOUX: C'est une question à laquelle je voulais donner
réponse en Chambre.
M. BURNS: En Chambre? M. MAILLOUX: Demain, oui. M. BURNS: Ah bon,
d'accord.
M. MAILLOUX: C'est que le député de Saguenay a posé
la question et je voudrais...
M. BURNS: D'accord. Je suis parfaitement d'accord. Pas de
problème. On écoutera votre réponse en Chambre demain.
D'autre part, sachant que le problème existe, même si c'est
allé plutôt directement à l'ODEQ qu'à votre
ministère, comme plainte, est-ce que le ministre n'a pas envisagé
la possibilité, en général, dans ses relations avec les
futurs expropriés, avec les gens qui sont en voie d'être
expropriés, de donner des directives positives à ses
représentants quant à informer l'exproprié de ses
droits?
Le ministre se souviendra des discussions que nous avions eues, à
l'occasion du projet de loi no 88, avec son prédécesseur. Je
pense que le ministre y avait participé également, à ce
moment-là, comme adjoint parlementaire ou comme ministre d'Etat. Ce
qu'il y a de fantastique dans le phénomène de l'expropriation,
c'est que tout le monde, de bonne foi, est obligé d'admettre que c'est
un mal nécessaire.
Une fois admis ce mal nécessaire, c'est-à-dire que des
pouvoirs publics expropriants doivent nécessairement, dans
l'intérêt général, créer des dommages
particuliers, je me demande si toute l'approche de l'expropriation ne pourrait
pas être améliorée par des directives du ministère
chez ses propres représentants ou chez ses propres fonctionnaires et
plus particulièrement en ce qui concerne le fait que ces fonctionnaires,
selon moi, devraient avertir ou aviser le futur exproprié de ses droits,
c'est-à-dire qu'il n'est pas obligé.
En somme, j'inverse la situation qui a été
dénoncée dans le cas de Forillon. Non seulement il n'est pas
obligé, mais il a des droits, à partir du moment où un
pouvoir public décide de se poser en expropriant à l'endroit de
son bien. Ne serait-ce pas le rôle des représentants du
ministère que de dire aux gens: Ecoutez, on va vous exproprier, on veut
vous exproprier mais, par contre, comme on n'est pas intéressé
c'est justement l'aspect positif du rôle de votre ministère
dans une expropriation vous faites cela, dans le fond, non pas pour vous
autres, mais dans l'intérêt général.
A ce moment-là, cet intérêt général ne
doit-il pas aussi vous forcer à tenir compte de l'intérêt
particulier de l'exproprié, allant jusqu'à dire, dans le fond,
à l'exproprié: Vous savez, vous n'êtes pas obligé
d'accepter ce qu'on vous offre. Si vous voulez, il y a d'autres mesures. Vous
pouvez vous plaindre devant le tribunal d'expropriation, etc.
M. MAILLOUX: Les observations du député de Maisonneuve me
reportent à une conférence qu'on m'avait demandé de donner
à Arvida, il y a deux ou trois ans, où j'avais parlé
d'humanisation dans le domaine de l'expropriation, de même que d'une
meilleure information.
Je sais que, dans des problèmes d'expropriation d'envergure, il y
a des séances d'information qui sont normalement données. Cela a
été le cas dans la région de Montréal et ici
même dans la région de Québec. Je ne peux quand
même pas, évidemment, dire qu'une information valable et
véritable est donnée à chaque exproprié dans des
cas où il y a 7, 8, 10 expropriés, où cela peut
paraître isolé. Il ne m'est pas possible non plus de dire que
chaque expropriateur indique bien à l'exproprié tous les recours
qui sont à sa portée, s'il désire se défendre.
Peut-être que certains le font, d'autres, j'imagine, oublient ou ne
donnent pas les informations nécessaires.
Je pense que dans le bill 88, surtout avec la nouvelle loi et
peut-être avant, il serait important qu'au moins à chaque fois
qu'il y a une expropriation qui est commandée, que l'exproprié
soit valablement informé des recours qui sont à sa portée,
pour pouvoir au moins discuter du bien-fondé de sa
réclamation.
Il y a un problème, cependant, qui se pose à l'attention
de chaque fonctionnaire qui est au service de l'expropriation. Je n'accuse pas
en particulier la région de la Gaspésie ou une autre
région, mais on se réveille parfois, avec certains cas où
les expropriés ne permettent aucune discussion possible de l'offre qui
est faite après évaluation des fonctionnaires et de la demande de
départ qui nous est faite par l'exproprié.
Pas besoin de faire d'exemple. Parfois, pour une construction de
$15,000, l'exproprié va partir à $100,000. C'est tellement loin
qu'il n'y a pas possibilité de se rejoindre. Mais cela n'infirme pas
quand même, je pense, le fait que devrait être informé
valablement chaque exproprié des recours qu'il a à sa
disposition, à chaque fois qu'on veut exproprier un terrain ou une
construction quelconque.
M. BURNS: La raison pour laquelle je pose ça, ce n'est
sûrement pas à l'endroit d'entreprises ou de corporations qui,
elles, ont souvent tous les moyens de se défendre et surtout ne sont pas
impressionnées par le fait qu'elles soient expropriées.
M. MAILLOUX: C'est ça.
M. BURNS: Très souvent, elles le souhaitent, d'ailleurs.
M. MAILLOUX: Elles connaissent la loi et les recours.
M. BURNS: Mais il reste quand même que c'est l'individu, ce qu'on
appelle le petit justiciable, qui n'a peut-être pas grand-chose comme
propriété mais qui, à un moment donné, se voit en
face de ce gros rouleau compresseur administratif qui s'appelle le
gouvernement, qui arrive et qui l'impressionne, d'abord. Il sait qu'il va se
lancer, peut-être, dans une bataille juridique et se demande où
cela va le mener.
C'est dans ce sens que je pose la question. Ce sont ces gens qu'il
s'agit de rassurer, je pense, à l'endroit de ce mal nécessaire,
comme je le mentionnais tantôt, qui s'appelle l'expropriation.
M. MAILLOUX: Je prends note des critiques pour tâcher,
évidemment, que les deux ministères concernés en fassent
leur profit, tant et aussi longtemps que le bill 88 ne sera pas en vigueur.
Il n'y a pas de député, évidemment, qui n'a pas
reçu du monde dans son comté, qui n'a pas eu à donner
lui-même l'information à chaque exproprié. Quand j'agis
comme député de Charlevoix, je suis obligé d'informer mes
commettants de tous les recours qu'ils ont à leur disposition s'ils ne
désirent pas accepter l'offre qui leur est faite par les
fonctionnaires.
Je pense qu'il y aurait obligation de donner une directive demandant
qu'à chaque offre qui est faite, ils soient au moins avertis des recours
qui sont à leur disposition pour pouvoir se défendre s'ils le
jugent à propos.
M. BURNS: Que cela n'ait pas l'air, dans le fond, d'une
négociation forcée auprès de l'exproprié. C'est le
but visé dans...
M. MAILLOUX: On est toujours brutal à chaque fois que... Une
expropriation est toujours un phénomène brutal.
M. BURNS: Oui. Il est déjà brutal en soi. M. MAILLOUX:
C'est un phénomène brutal.
M. BURNS: M. le Président, il est six heures, je pense.
LE PRESIDENT (M. Gratton): La commission suspend ses travaux
jusqu'à vingt heures quinze.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
Reprise de la séance à 20 h 20
M. GRATTON (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs !
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement reprend ses travaux de l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics. A l'ajournement, nous en étions
aux remarques générales, mais j'ai constaté,
également, que nous discutions d'expropriation. Cela cadre
extrêmement bien avec l'élément 1 du programme 1. Dois-je
conclure que nous en sommes rendus à l'élément 1?
M. BURNS: Oui.
M. LEGER: Pas exactement, je dirais. De toute façon, comme le
ministre nous connaît bien, ce que nous posons comme question
générale, même si parfois c'est un détail, nous ne
revenons pas sur ce détail dans les éléments. Le plus on
peut passer dans les débuts... On ne perd pas tellement de temps.
Allocation de l'espace et de
l'équipement
M. BURNS: M. le Président, je suis bien prêt à
considérer que nous sommes au programme 1, élément 1.
D'ailleurs, c'est d'habitude peut-être le meilleur endroit pour poser des
questions d'ordre général. C'est un peu ce que nous faisons dans
le moment, ce qui va peut-être aider aussi à libérer
rapidement d'autres programmes et d'autres éléments.
Toujours sur ce sujet, M. le Président, nous avons parlé,
cet après-midi, d'expropriation. Mon collègue de Lafontaine a
parlé de l'aménagement des îles de Boucherville, entre
autres. Il y a un autre cas qui est un peu particulier et que j'aimerais
soulever, à ce stade, c'est celui des soeurs du Bon Pasteur, qui ont
annoncé, en avril dernier, leur intention de quitter leur maison
mère, qui est, actuellement, je pense, à proximité de la
cité parlementaire, et ceci, du moins selon nos informations, selon ce
qu'on a appris, à la suite de démarches du ministère
visant la démolition de ces édifices. Ce que j'aimerais savoir du
ministre, c'est si l'achat, actuellement, de cette propriété est
conclu et où cela est rendu exactement. Est-ce que cela progresse?
Qu'est-ce qui se passe?
M. MAILLOUX: En fait, le Conseil du trésor a
entériné la décision des Travaux publics pour un montant
de $4,300,000, si ma mémoire est fidèle et cela a
été payé à même les disponibilités
budgétaires du reste de l'année fiscale 1973/74.
M. BURNS: II y a eu contrat, effectivement, il y a eu achat.
M. MAILLOUX: II y a eu achat final.
M. BURNS: II y a eu entente, il y a eu achat, et cela a
été payé.
M. MAILLOUX: Oui. Cela a été conclu.
M. BURNS: Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire à
quel prix cela a été vendu?
M. MAILLOUX: C'est $4,300,000 le prix global et final, parce que cela
éliminait, s'il n'y avait pas eu un consentement du prix convenu
à $4,300,000... Il y avait déjà eu un agent d'immeubles
sur cette transaction éventuelle, et on aurait pu procéder par
expropriation, pour éviter tous ces frais. Le ministère des
Travaux publics s'en est porté acquéreur pour $4,300,000.
M. BURNS: A quoi ces édifices feront-ils place? Qu'est-ce que le
ministère a l'intention de construire là?
M. MAILLOUX: Ce serait censé, normalement, à moins de
décision contraire, servir au terrain dont on a besoin pour la
construction de l'éventuel palais de justice de Québec, je pense,
dont les plans et devis ne sont pas encore prêts, mais qui pourraient
être commandés prochainement. Ce serait pour la Place de la
justice, à Québec, le palais de justice. Il est également
question d'un stationnement souterrain sur les terrains en question. J'ajoute
dans la discussion que quand le ministère et le Conseil du trésor
ont décidé d'accepter la transaction, il y avait une offre plus
alléchante de faite par des intérêts privés, mais
étant donné que la discussion s'échelonnait depuis un
certain temps, les soeurs ont décidé d'honorer la promesse de
vente faite au ministère des Travaux publics au montant de $4,300,000,
alors que cela aurait dû être un peu plus élevé dans
le cas d'intérêts privés.
M. BURNS: Je ne pense pas que le ministre nous ait dit si les
édifices avaient été démolis déjà
à la date où on se parle.
M. MAILLOUX: Non. Une certaine partie des édifices doit servir,
je pense, encore, pour 24 mois, encore pour une période de deux ans. Il
n'y a pas de charge aux soeurs pour l'occupation des bâtisses durant
cette période.
M., BURNS: Maintenant, est-ce qu'un avis a été
donné par votre ministère au service d'urbanisme, relativement
aux projets qui sont envisagés?
M. MAILLOUX: Le service d'urbanisme de la ville de Québec?
M. BURNS: Oui, à cet emplacement.
M. MAILLOUX: C'est un comité qui est formé, semble-t-il,
de cinq groupes de consultation, soit le ministère des Transports, la
Commission d'aménagement de Québec, le ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement, le service d'urbanisme de la ville
de Québec et l'OPDQ.
M. BURNS: Est-ce que l'avis a été donné au moment
où on se parle?
M. MAILLOUX: Oui. C'est l'étude complète de l'occupation
de la colline parlementaire qui est faite par le comité dont je viens de
faire mention. Tout le monde est bien conscient que la colline parlementaire
est déjà passablement chargée. C'est pour cette raison,
peut-être, parce qu'à la place du palais de justice il y aurait
quand même moins de fonctionnaires que si c'était un
édifice public. Les heures de sortie ne sont pas les mêmes pour
les heures de pointe.
M. BURNS: Est-ce qu'il y a des estimations de coût, eu
égard au projet éventuel du palais de justice, par exemple,
à cet emplacement? Le ministre nous a déjà parlé de
$4,300,000 quant à l'achat de l'emplacement lui-même, mais est-ce
qu'il y a une estimation qui a été faite quant aux projets
futurs?
M. MAILLOUX: Non, je ne le crois pas. M. BURNS: II n'y en a pas.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a une politique
établie de décentralisation des bâtisses administratives
pour les employés, plutôt que de les concentrer dans le centre de
la ville, peut-être à Sainte-Foy ou en dehors? Est-ce qu'il y a
une politique établie de décentralisation pour que les
employés ne soient pas tous au même endroit au centre-ville?
M. MAILLOUX: La commission elle-même, dont j'ai parlé
tantôt, présentera un rapport ultérieurement à
l'étude qu'elle poursuit. Dans la propre philosophie du ministre, je
pense que la colline parlementaire, actuellement, est tellement chargée
que, dans mon esprit, pour les 300,000 pieds carrés d'espace dont le
gouvernement aura besoin annuellement à l'avenir, c'est un
impératif que ce soit éloigné de la colline parlementaire.
Quand on pense à la congestion des artères de circulation qui
mènent sur la colline parlementaire, aux heures de pointe, tout le monde
est très conscient que nous sommes rendus à un point de
saturation. J'ai eu moi-même des discussions devant le Conseil du
trésor dans les derniers mois. J'ai soumis à l'attention du
conseil des ministres le danger de la trop grande occupation de la colline
parlementaire par rapport aux moyens de circulation qu'on avait. J'ai
même parlé, à un moment donné, d'une
possibilité de faire varier les heures d'entrée et de sortie,
advenant qu'on puisse négocier dans les conventions de travail avec les
syndicats, pour tâcher que les heures de pointe n'arrivent pas au
même moment, avec l'achalandage qu'on connaît maintenant. Il est
indiscutable qu'on devra attendre l'étude de ceux qui se sont
penchés attentivement sur le problème actuellement, mais dans
l'esprit du gouvernement, cela devrait être hors de la colline
parlementaire que les espaces supplémentaires dont nous aurons besoin
devront être aménagés.
M. LEGER: Maintenant, quand vous entreprenez des procédures
dans ce cas-ci c'est une négociation, je pense, d'achat
cela n'a pas été des procédures d'expropriation...
M. MAILLOUX: Pour le terrain? M. LEGER: Oui.
M. MAILLOUX: Vous avez eu une négociation d'achat par le
ministère des Travaux publics. Il y avait un prix sur lequel
s'étaient entendues les deux parties, et malgré les offres
ultérieures qui ont pu être faites par d'autres
intérêts. Comme je l'ai dit tantôt, la communauté a
décidé de respecter ses engagements à l'endroit du
ministère des Travaux publics.
M. LEGER: Mais dans le cas contraire, je reviens à l'exemple des
îles de Boucherville ou d'autres cas semblables, quand vous avez des
procédures d'expropriation, le montant que vous offrez ou le montant que
vous avez en tête que tôt ou tard vous allez terminer, quel est le
pourcentage que vous offrez en faisant une offre d'expropriation? Autrement
dit, quand vous payez un montant en disant: On va vous exproprier, y a-t-il un
pourcentage du montant offert...
M. MAILLOUX: ... qui laisserait supposer le prix sur lequel
s'arrêterait la négociation finale?
M. LEGER: Non, pas nécessairement.
M. MAILLOUX: Non. C'est un acompte qui est offert, qui peut
évidemment varier de 50 p.c, 60 p,c. et 70 p.c. La novelle loi dit 70
p.c. mais, à ce jour, c'est 50 p.c. environ. Dans le cas dont on a
parlé tantôt, ce n'est pas cette procédure qui a
été suivie. Dans le cas des autres expropriations, si la
négociation se poursuit et ne semble pas aboutir à des
résultats concrets, le ministère, étant donné qu'il
paralyse parfois toute transaction sur un terrain donné ou une
bâtisse donnée, dépose un montant pour les pertes
financières que peut subir l'exproprié et la discussion se
continue avec tous les recours que vous connaissez.
M. LEGER: Mais quel est le montant, quel est le pourcentage? Y a-t-il
des règles qui définissent le montant que vous offrez? Supposons
que vous achetez les îles de Boucherville pour $900,000 je donne
un montant approximatif, je sais que ce n'est pas ce montant vous offrez
un montant précis, est-ce qu'il y a des règlements à
l'intérieur du ministère qui déterminent que l'acompte
versé devrait être à peu près de tel pourcentage du
montant offert, je ne dis pas du montant accepté?
M. MAILLOUX: La pratique qui était courante auparavant, qui n'est
pas les 70 p.c. qui devraient être déposés par le projet de
loi 88, c'est qu'après l'évaluation de ce que pense devoir payer
le ministère, si cela n'aboutit pas, le notaire ou les officiers
recommandent que parfois un montant de 50 p.c. soit placé en
dépôt ou offert à l'exproprié. Ce n'était pas
une règle rigide. C'est sur l'évaluation que faisaient les
expropriateurs que pouvait se baser l'acompte à verser, alors que, dans
le bill 88, ce sera un montant de 70 p.c. de la meilleure valeur des deux qui
devra être déposé.
M. BURNS: Juste en terminant, à moins que mon collègue de
gauche ou d'autres députés aient des questions sur le programme
1, élément 1...
M. SAINT-HILAIRE: J'aurais peut-être une question. Quel est le
nombre d'unités de stationnement que vous prévoyez sur le
terrain? Il serait d'environ combien d'unités?
M. MAILLOUX: Sur le terrain...
M. SAINT-HILAIRE: Sur le terrain acheté?
M. MAILLOUX: 1,000 places de stationnement.
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce que vous connaissez la superficie du palais de
justice actuel, pour pouvoir établir à peu près le nombre
de pieds carrés qui pourrait être requis dans une nouvelle
construction?
M. MAILLOUX: On me dit que le terrain de stationnement en question, qui
comprendra des sous-sols évidemment, sera organisé de
façon à également servir au Grand Théâtre de
Québec, qui est sur la même rue en fait. Quant aux espaces de
stationnement dont vous parlez pour le palais de justice en question
aujourd'hui...
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce que ce sera un stationnement payant?
M. MAILLOUX: ... ce sera pour 100 ou 150 unités. Oui, le
même genre de stationnement qui est actuellement en vigueur.
M. SAINT-HILAIRE: C'est parce que j'essaie d'établir le
coût relatif, le coût du terrain en fonction de la
propriété qui va exister sur le terrain. Si on connaissait la
superficie du palais de justice actuel, on pourrait peut-être extrapoler
la capacité du futur palais de justice, pour voir au pied carré
quel serait le coût de construction, quel serait le coût du terrain
en fonction du coût de la construction, le nombre de personnes
employées. Je pense que, comme vous disiez tantôt, la colline
parlementaire est assez...
M. MAILLOUX: II y a un problème qui s'est posé à
l'intention du Conseil du trésor dans l'achat dont on parle. C'est qu'en
raison au moins d'autres intérêts qui étaient bien connus
qui voulaient se porter acquéreurs du terrain, les problèmes de
congestion de la colline parlementaire auraient pu s'accentuer. Et
malgré que le ministère de la Justice n'avait pas les
crédits nécessaires, que les plans et devis ne sont pas
prêts et toutes les questions que pose le député de
Rimouski, on n'est pas capable d'y répondre dans l'immédiat, je
pense qu'il était sage que les espaces près des édifices
gouvernementaux soient immédiatement achetés par le gouvernement,
pour tous les besoins.
M. SAINT-HILAIRE: Ce sont peut-être les besoins du Grand
Théâtre qui font que le gouvernement s'est porté
acquéreur du terrain. Si les besoins du Grand Théâtre
avaient été moins forts, peut-être qu'on n'aurait pas
été porté à devenir acquéreur du...
M. MAILLOUX: Je ne pourrais dire que cela a été le point
majeur dans la discussion puisque c'est principalement la localisation du
palais de justice sur la colline parlementaire qui a invité le
gouvernement à se porter acquéreur du terrain, en raison des
heures qui n'étaient pas les mêmes avec le fonctionnarisme et ces
choses, et les artères de communication.
M. SAINT-HILAIRE: D'accord.
M. LEGER: Tantôt, le ministre disait que vous avez besoin
d'à peu près 300,000 pieds carrés par année.
M. MAILLOUX: Annuellement.
M. LEGER: Annuellement. Dans votre projection, où allez-vous les
prendre dorénavant? Avez-vous un plan défini, dans quelle
direction?
M. MAILLOUX: Dans quelle direction. On parle du milieu du Québec
métropolitain. Vous voulez savoir dans quelle direction pourraient aller
les constructions?
M. LEGER: Vous avez dit: A chaque année, on a besoin de 300,000
pieds carrés...
M. MAILLOUX: C'est ça. Le ministère est à faire la
programmation actuelle des espaces de plancher que nous devrons mettre en
place, à compter de l'an prochain, et, dans les semaines suivantes, le
ministère des Travaux publics sera en mesure de faire connaître au
Conseil du trésor, au conseil des ministres, les besoins et les demandes
pécuniaires dont on aura besoin pour la prochaine année
financière.
M. LEGER: Maintenant, il a été question à plusieurs
reprises récemment de transformer le Bois de Coulonges en un parc
public. Est-ce que le ministère est en mesure...
M. BURNS: C'est à l'élément 3.
M. LEGER: A l'élément 3, oui. Est-ce que vous avez encore
quelque chose à l'élément 1?
M. BURNS: J'ai encore quelque chose à l'élément
1.
M. LEGER: Alors, je passe la parole... M. BURNS: Merci...
M. MAILLOUX: Pour ça, je suis surpris un peu, c'est
qu'effectivement, il y a eu une proposition d'une société pour le
transformer en parc, mais...
M. BURNS: Je m'excuse. Mon collègue posait une question, j'ai
l'impression, qui a trait à l'élément 3. Alors on pourrait
peut-être y revenir. Avant qu'on quitte l'élément 1, je
voudrais juste vous poser une dernière question relativement au terrain
de tout cet aspect du palais de justice, terrain des soeurs du Bon-Pasteur,
etc. Je pense, sauf erreur, que l'ancien terrain, si vous voulez, de
l'hôtel Saint-Louis, au coin de Haldimand et Saint-Louis, je crois, avait
été acquis pour éventuellement prévoir une
expansion du palais de justice. Entendant le ministre nous dire qu'il est
question de tout faire ça sur le terrain maintenant occupé par
les soeurs du Bon-Pasteur, je me demande ce qui va arriver de l'autre terrain.
Est-ce que cela a été acquis inutilement? Est-ce qu'on a
prévu autre chose pour ça?
M. MAILLOUX: II n'y a pas eu de discussion récente au sujet du
terrain dont parle le député de Maisonneuve et je ne pense pas
que les fins pour lesquelles on le destinait puissent aboutir en ce sens.
M. BURNS: A ce moment, ce terrain...
M. MAILLOUX: Cela pourrait servir à d'autres fins, comme d'autres
terrains qui appartiennent au gouvernement dans Sainte-Foy ou ailleurs.
M. BURNS: Parce qu'actuellement, si je comprends bien, ce terrain est
devenu vacant?
M. MAILLOUX: On me dit qu'il sert de parc actuellement, un parc
quelconque. Cela ne doit pas être un grand parc, parce que ce
n'était pas tellement grand.
M. BURNS: Alors il n'y a pas de projet précis relativement
à cela?
M. MAILLOUX: Pas dans l'immédiat.
M. BURNS: Quand est-ce que la décision a été prise
de modifier cette attitude? Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire
cela?
M. MAILLOUX: On me dit que ce serait le plan d'urbanisme de la ville de
Québec, l'étude qui se poursuit, qui nous retarderait dans les
décisions finales pour les bâtisses à ériger ou
à ne pas ériger dans tel ou tel endroit.
M. BURNS: Parce que c'est dans un secteur que la ville de Québec
peut évidemment utiliser peut-être à des fins autres.
M. MAILLOUX: Autres...
M. BURNS: Touristiques... D'accord.
Finalement, sur cet élément 1, M. le Président,
j'aimerais simplement demander au ministre, globalement, si on regarde les
crédits affectés à 1974/75, à
l'élément 1, on voit $30,096,300 par rapport à 19,145,100
pour l'année précédente, l'exercice
précédent. On en comprend certains éléments
lorsqu'on examine les catégories, entre autres 5, entretien, qui est
passée de zéro à $3 millions et la catégorie 6,
loyers, qui est passée de $15,386,700 à $21,206,900. Est-ce que
le ministre peut nous donner globalement en quoi consistent ces augmentations
au niveau, en particulier, de l'entretien et au niveau des loyers, mais, en
général, parce que les deux sommes que je viens de mentionner ne
couvrent pas totalement l'augmentation de l'élément 1?
M. MAILLOUX: Je pourrais vous donner peut-être la lecture des
notes qui sont ici correspondant aux catégories que vous venez de
mentionner.
A la catégorie 1, en 1973/74, il y avait 243.8 contre 267 en
1974/75, augmentation normale pour les 21 personnes en place dont il faut
compter les traitements à 100 p.c.
M. BURNS: Pardon, je m'excuse, je n'ai pas compris.
M. MAILLOUX: Augmentation normale pour les 21 personnes en place, le
supplément.
M. BURNS: Oui.
M. MAILLOUX: A la catégorie 2, c'est la même chose. A la
catégorie 4, il y a 568, augmentation de 10. L'augmentation est
entièrement due aux honoraires professionnels
à payer pour les travaux spéciaux de transformation dans
la tour de Place Desjardins réservée pour le ministère du
Revenu, à Montréal. A la catégorie 5, la différence
a trait aux travaux de transformation exécutés à PDI pour
la tour du ministère du Revenu à Montréal.
M. BURNS: Voulez-vous dire qu'on est à la veille de voir le
ministère du Revenu quitter la Place de la Justice à
Montréal?
M. MAILLOUX: Le 1er mai 1975, à Montréal, dans la tour
aménagée à ces fins.
M. BURNS: J'avoue qu'il y a bien des gens à Montréal qui
vont être bien contents de ça. Ce n'est pas qu'on n'aime pas les
gens du Revenu, mais dans la Place de la Justice, déjà les gens
sont tassés les uns par-dessus les autres.
M. MAILLOUX: Le 1er mai, s'il n'y a pas de retard.
M. BURNS: Le 1er mai 1975?
M. MAILLOUX: 1975, oui.
A la catégorie 6, loyers, $15.9 millions en 1973/74 contre $21
millions, c'est l'augmentation de la masse des baux existants à cause de
locations nouvelles en 1973/74 et compte tenu des annulations; augmentation des
loyers venant à échéance, $266,000; clauses
d'échelle mobile $600,000; imprévus, $522,000 et la Race de la
Capitale, $1,026,000; Montréal, PDI, $137,000; centralisation à
Saint-Jérôme, $130,000, nouvelles locations pour les
ministères en expansion, environ 280,000 pieds carrés,
$1,415,000.
M. BURNS: Est-ce que le ministre peut nous donner, dans les grandes
lignes, une indication de ces ministères en expansion dont il fait
mention et pour lesquels on prévoit de l'augmentation d'espace?
M. MAILLOUX: Quand on parle de ministères en expansion, prenons
la section des transports du projet de loi 23. La Commission des transports
avec tous les services qu'elle doit organiser, tribunal des transports,
ministère de l'Education qui ne finit pas de grandir, Travail et
Main-d'Oeuvre...
M. BURNS: Travail et main-d'oeuvre, comment? Pour quels services?
M. MAILLOUX: C'est pour leur supplément de personnel,
l'augmentation du personnel accepté dans leur budget.
M. BURNS: Ce ne sont pas des services nouveaux ou quoi que ce soit qui
sont envisagés?
M. MAILLOUX: Les services d'inspection sont plus nombreux qu'ils
étaient auparavant.
M. BURNS: Quels services d'inspection, parce qu'il y en a plusieurs au
ministère du Travail?
M. MAILLOUX: Sécurité publique, construction entre
autres.
M. BURNS: Cela ne relève pas du salaire minimum actuellement ce
groupe-là?
M. MAILLOUX: Cela relève du ministère du Travail, à
ce qu'on me dit, malgré que le salaire minimum relève du code du
travail. Cela relève du ministère du Travail quand
même.
M. BURNS: Oui, ça relève du ministère du Travail,
mais c'est considéré comme une commission autonome cependant. Je
ne veux pas devancer les crédits du ministère du Travail à
ce stade-ci, mais ça peut avoir une implication sur les crédits
du ministère du Travail. Est-ce que ça veut dire que ces
indications-là voudraient nous laisser entendre que, tôt ou tard,
le gouvernement envisage d'incorporer la Commission du salaire minimum à
son ministère du Travail au point de vue fonctionnel ou si...?
M. MAILLOUX: Je ne pourrais pas avancer quelque chose de semblable, je
ne crois pas. Je ne crois pas.
M. BURNS: Mais quand un projet comme celui-là vous est
donné au point de vue de l'expansion, j'imagine qu'on devrait
peut-être vous mentionner aussi pour quelles raisons c'est fait,
même si le ministre comme tel, comme maître d'oeuvre, comme il le
disait cet après-midi, n'a peut-être pas un droit de veto sur
ça, mais il doit quand même, j'imagine, savoir pour quelles
raisons ces expansions sont demandées.
M. MAILLOUX: Les plans d'effectifs, chez nous, aux Travaux publics, sont
approuvés par le Conseil du trésor et ce n'est qu'au moment
où le Conseil du trésor approuve ou réduit les effectifs
demandés par les ministères que les Travaux publics sont
appelés par les ministères clients à trouver les espaces
que le Conseil du trésor a recommandés.
M. BURNS: Vous savez pourquoi je vous pose cette question, M. le
ministre. Ce n'est pas parce que je veux vous embêter, loin de là,
vous êtes un des ministres qui, de bonne grâce, répondent
bien à nos questions, mais ce que je crains...
M. LEGER: C'est comme le président de la commission.
M. BURNS: ... je vous le dis bien honnêtement, ce que je crains,
c'est quand M. Cour-noyer et moi on va se parler au ministère du Travail
et de la Main-d'Oeuvre, que je lui pose la même question et qu'il me
réfère au ministère des Travaux publics. Là j'aurai
dit: Je suis un
drôle de cave, parce que j'étais là, aux Travaux
publics, donc si je n'ai pas posé la question, c'est à moi de me
taper dans le front. C'est un peu pour ça que je pose la question...
M. MAILLOUX: Malgré que, dans...
M. BURNS: ... ce n'est pas pour vous embêter, loin de
là.
M. MAILLOUX: ... les crédits de chaque ministère, dont le
Travail, les effectifs accordés par le Conseil du trésor sont
indiqués à chacune des activités. On pourrait rejoindre
assez facilement si ça correspond à telle activité du
ministère du Travail ou tel autre.
M. BURNS: Moi, ce qui m'embête, c'est que j'ai vécu
l'expérience très récemment. Quand on parle à
certains des ministres responsables d'un budget, par exemple à la
Justice, on me dit: Le problème de la mécanisation par exemple
des dépositions de témoins est un problème qui
relève dans le fond de la fonction publique.
On bloque bien raide à ce moment-là, et on dit: Bien, on
va poser la question au ministère de la Fonction publique. On arrive au
ministère de la Fonction publique, on repose la même question et
on nous dit: Bien, voyez-vous, c'est parce qu'on a des problèmes de
locaux, il faudrait peut-être poser la question aux Travaux publics et
là la même chose se représente. Ce que je ne veux pas,
c'est qu'on nous fasse faire une espèce de course en rond, mais je ne
vous accuse pas de le faire. C'est tout simplement parce que je veux savoir
exactement où je dois poser les bonnes questions à un moment
donné, relativement à ce que je disais dans le fond cet
après-midi à cette planification totale des services
gouvernementaux.
Il arrive que le ministère des Travaux publics, dont vous
détenez le titre comme ministre, dans le fond, c'est une espèce
de point de rencontre.
Il y en a un autre qui est le ministère de la Fonction publique,
qui, lui aussi, se fait mettre bien des choses sur le dos. Quand on lui pose
des questions, il nous dit: Ecoutez, ce sont des priorités des
ministères et souvent on est bousculé par les ministères.
C'est un peu ce que vous subissez, vous, au niveau des locaux, au niveau des
travaux à exécuter au niveau de l'entretien, etc.
Je pense qu'au niveau du personnel, le ministère de la Fonction
publique le subit également. Mais ce que j'aimerais savoir dans tout
ça, c'est à quelle place on met le doigt sur la personne qui
décide des politiques.
M. MAILLOUX: J'aurais de la difficulté à donner une
réponse précise sans faire un tour d'horizon de chaque
ministère, parce que nous autres, quand il y a un crédit qui est
affecté au ministère des Travaux publics pour allocation
d'espace, on nous dit qu'on doit loger tant de fonctionnaires. On n'a pas
à regarder nous-mêmes d'où ils viennent, où ils
vont.
Il y a quelque chose quand même que je voudrais apporter comme
observation. C'est qu'au Conseil du trésor, en presque continuité
depuis principalement deux ans, on constate qu'on a des griefs presque à
tous les ministères. On a dans le "G", "cordé" des fonctionnaires
si vous acceptez l'expression et l'espace qui est permis par les
conventions de travail n'a pas été alloué pour chaque
fonctionnaire.
Il faut, dans les prochains mois, réaménager tout le
ministère de l'Education dans l'édifice "G". Et au moment
où on doit réaffecter ces fonctionnaires à la Place de la
Capitale ou ailleurs, on s'aperçoit évidemment que les exigences
qu'on n'a pas satisfaites dans des conditions données, au moment du
réaménagement, on nous demande de donner tous les espaces requis,
soit à la Place de la Capitale ou ailleurs.
C'est une des raisons qu'on peut invoquer en disant que les besoins
supplémentaires font suite à des griefs. Et presque dans tous les
baux qui viennent à renouvellement, on ne peut les renouveler sans
respecter avec plus d'attention les clauses des conventions de travail. Il n'y
a pas seulement l'air climatisé, il y a l'espace, toutes sortes de
choses là-dedans.
Il y a la progression normale des ministères qui fait suite
à des conventions de travail ou à tout ce qui est voté par
la Législature. Si le projet de loi 23 a été voté,
ça suppose qu'on va organiser une Commission des transports, un tribunal
des transports, etc. D'autres lois qui sont amenées devant la Chambre
par différents ministères supposent un besoin de personnel
supplémentaire également.
Je n'ai vu de régression dans aucun ministère. Je vois une
progression continue, quand on siège là-bas. S'il y a des
ministères dont les effectifs supplémentaires sont à peu
près bloqués, comme les nôtres aux Transports, il ressort
que, partout ailleurs, s'il y a eu des coupures, on voit quand même 10
p.c. et plus qui sont accordés.
Cela satisfait principalement à ces besoins et à ce qui
découle des lois qui sont votées par le Parlement, tribunaux ou
autres. Si le député de Maisonneuve voulait savoir, dans les
jours qui suivent, comment on doit loger de fonctionnaires entre les
années financières de 1973/74 et 1974/75, je pense bien qu'on
pourrait faire quand même un chiffre assez approximatif de ce qui a
été accordé par le Trésor à chacun des
ministères. Et on peut supposer à peu près l'espace de
plancher que chaque fonctionnaire a le droit d'occuper suivant les conventions
de travail.
Cela satisfait simplement des besoins pressants, ce qui est
mentionné dans le document, parce que la critique que subit notre
ministère, c'est de ne pas réaménager les locaux
suffisamment tôt pour satisfaire aux exigences de chacun des
ministères.
M. BURNS: La raison pour laquelle j'insiste sur ce point, M. le
ministre, ce n'est pas que je veuille que votre ministère soit un
superministè-
re qui a droit de veto sur les expansions appréhendées ou
désirées des autres ministères, c'est toujours dans cette
espèce de discussion qu'on a eue cet après-midi sur l'aspect
planificateur de votre ministère ou même le rôle de
planificateur que votre ministère devrait jouer, étant, lui,
à l'espèce d'endroit où se rejoint un tas de besoins.
C'est pour ça que je faisais intentionnellement tantôt la
comparaison avec le ministère de la Fonction publique au niveau du
personnel.
Ce que j'ai de la difficulté à comprendre, c'est d'une
part de constater qu'il n'y a pas et que vous n'êtes pas placé
facilement dans une position pour planifier à long terme, eu
égard aux besoins des différents ministères. D'autre part,
il ne me semble pas, au moment où on se parle, que vous ayez, comme
ministère, une certaine autorité pour dire, vis-à-vis de
telle ou telle demande: Vous en demandez trop, vous n'en demandez pas assez,
vous le demandez mal, vous demandez pour des mauvaises raisons, etc. Dans le
fond, sans vouloir faire de votre ministère un superministère
à cet égard, qui dirait aux autres ministères quoi faire,
comme maître d'oeuvre, je reprends encore votre expression, des autres
ministères, que je demande jusqu'à quel point vous ne devriez
pas, comme ministre, avoir sinon une autorité légale, ou si vous
voulez, une autorité à caractère vraiment coercitif. Je me
demande si vous ne devriez pas avoir une autorité indicative, puisque
vous êtes au centre de tous ces problèmes, puisque, toutes les
années, c'est vous, ou votre prédécesseur ou votre
successeur, qui avez à défendre les crédits du
ministère, à ce niveau. C'est cela que j'ai de la
difficulté à comprendre, que j'aimerais que vous
m'expliquiez.
M. MAILLOUX: Peut-être que les prédécesseurs et les
successeurs changent trop souvent !
M. BURNS: Est-ce que vous nous annoncez déjà la nomination
d'un successeur?
M. MAILLOUX: Non. Ce n'est pas à moi d'apporter des observations,
évidemment, sur les nominations. Il ressort quand même que ce dont
parle le député de Maisonneuve est en partie vrai. Il y a
tellement de conditionnel que, quelle que soit sa bonne volonté, le
ministère des Travaux publics n'est pas en mesure de planifier comme il
l'espérerait, pour toutes les raisons qu'on pourrait invoquer,
évidemment. Je fais confiance aux fonctionnaires, parce que, dans la
recherche qui s'est faite dans les derniers mois, et qui a fait suite à
la discussion sur les méthodes de construction qu'on devrait employer
dans l'avenir et dont je parlais cet après-midi, je pense qu'à ce
moment-là il faut davantage préciser quels seront les besoins
futurs, pour savoir exactement quoi mettre en place, de quelle façon, et
à quel endroit.
Je ne voudrais quand même pas que le ministère des Travaux
publics, je ne dirais pas dans sa hâte, précipite les choses,
parce qu'on nous reproche de ne pas avoir eu la planification nécessaire
dans le passé. Mais s'il fallait peut-être agir dans d'autres
ministères, je parle en particulier de l'Education, on a vu
quantité de constructions surgir dans la province et aujourd'hui, devant
le phénomène de la natalité très basse, on voit les
écoles inoccupées de plus en plus. Quand on connaît le
coût du pied carré de la construction aujourd'hui, il faut quand
même savoir, avant de décider de constructions aussi importantes
et aussi dispendieuses, si dans cinq, dix ou quinze ans, on aura besoin de tous
les fonctionnaires en question. Je n'imagine pas que cela va tellement baisser,
mais il peut quand même, à un moment donné, y avoir un cran
d'arrêt dans la montée vertigineuse des effectifs qu'on a connue
dans les dix dernières années.
Il ne faudrait quand même pas non plus construire des
édifices qui, ultérieurement, devront être
abandonnés, malgré qu'il n'y a pas trop de dangers dans la ville
de Québec même, étant donné que c'est le lieu du
gouvernement, mais cela pourrait être un danger à Montréal
ou ailleurs.
A tout événement, j'accepte l'idée que le
ministère des Travaux publics devra poursuivre la planification et la
recherche qu'il fait auprès de tous les ministères actuellement,
en collaboration avec le Conseil du trésor. C'est ce qui se fait
actuellement, et on espère que, dans les mois qui vont suivre on
a déjà eu un rapport préliminaire sur les espaces de
plancher dont on pouvait avoir besoin et pour Québec et pour
Montréal, pour les années qui vont suivre on tentera de
pousser les recherches plus loin, afin de satisfaire, non pas en étant
obligé de bousculer des ministères, comme on le fait
actuellement, dans la réaffectation des édifices cela
supposera peut-être que certains ministères devront être de
nouveau enlevés de la colline parlementaire et remplacés par
d'autres qui sont plus près peut-être des préoccupations
des citoyens quand ils viennent sur la colline parlementaire.
M. BURNS: En terminant sur ce point, sans vous demander les secrets du
Conseil exécutif, est-ce que, déjà...
M. MAILLOUX: Ce ne sont pas des secrets du Conseil exécutif que
je parle actuellement.
M. BURNS: Moi, la question que je vais vous poser pourrait
peut-être laisser entendre que je vous demande de dévoiler des
cas.
M. MAILLOUX: D'accord.
M. BURNS: Des secrets du Conseil exécutif. Est-ce que, sans
dévoiler ça, vous avez déjà fait pression
auprès de vos collègues du Conseil exécutif pour que votre
ministère ait un peu plus le rôle de régulateur que vous
sembliez vouloir lui donner dans votre déclaration préli-
minaire, ou si vous voulez ce rôle planificateur que
j'espérais lui voir jouer dans les années à venir, parce
qu'il ne l'a pas joué dans le passé?
M. MAILLOUX: La réponse est catégorique, et c'est oui.
Parce que, dans les tous derniers mois, il y a eu de nombreuses discussions sur
les besoins futurs et sur la façon dont ces besoins devraient être
comblés, et dans quelle sphère de Québec
métropolitain on devrait agir pour tâcher d'éviter en
comblant une lacune d'en créer une autre. Cela suppose que quand
même on a besoin des études qui sont faites par la Commission
urbaine de Québec, l'OPDQ, le ministère des Travaux publics et
d'autres organismes qui sont dans la discussion actuellement, qui devront quand
même se prononcer avant que l'action définitive du
ministère des Travaux publics puisse se concrétiser.
M. BURNS: En somme, il y a bien du monde qui joue dans votre soupe
actuellement. C'est pour ça que vous avez bien de la misère
à sortir quelque chose de concret.
M. MAILLOUX: C'est un peu de même chaque fois qu'il y a de grosses
discussions qui sont en cause.
M. Trudeau me dit que l'autorité qu'a le ministère des
Travaux publics, c'est sur l'espace qu'on doit allouer à chaque personne
qu'on nous dit que le gouvernement emploie. On n'a pas d'autorité sur ce
qui pourra venir comme espace à satisfaire.
M. BURNS: Qui est-ce qui l'a ça? C'est quand même...
M. MAILLOUX: C'est du ressort du Conseil du trésor. C'est le
Conseil du trésor.
M. BURNS: ... assez extraordinaire que dans une boutique de cette
grandeur quand je parle d'entreprise au sens large du mot il ne
semble pas y avoir véritablement quelqu'un qui ait une décision
finale. Vous me parlez du Conseil du trésor, mais je sais que le Conseil
du trésor n'est pas nécessairement un organisme à
caractère technique comme votre ministère peut l'être.
Le Conseil du trésor le mot le dit c'est beaucoup
plus un organisme à caractère économique et il
évalue davantage la sagesse ou la prudence d'investir telle et telle
somme dans tel et tel domaine plutôt que d'évaluer la sagesse ou
la prudence d'allouer à tel et tel ministère l'espace qu'il
demande ou qu'il ne demande pas.
M. MAILLOUX: J'ai l'impression que le gouvernement a défini sa
philosophie et dans quelle direction il devra allouer les sommes d'argent qu'il
va chercher chez le contribuable. Par la suite, c'est le Conseil du
trésor qui, définitivement, avec le ministre des Finances, fait
le partage entre les options qu'a suggérées le Conseil
exécutif.
M. BURNS: Moi, le Conseil du trésor, je ne peux jamais lui
parler. Je suis obligé toujours de parler par personne interposée
à des ministres.
M. MAILLOUX: II faudra peut-être en parler au ministre des
Finances qui est quand même président du Conseil du trésor,
et qui pourrait peut-être donner un éclairage sur des
décisions du Conseil du trésor; il n'est pas seulement le chien
de garde du gouvernement, il doit faire le partage des sommes qui sont mises en
disponibilité par le ministre des Finances.
M. BURNS: Vous touchez le point. En fait c'est ce que je disais
tantôt, c'est un organisme qui est d'abord et avant tout
préoccupé par l'aspect économique de la chose. Je ne le
blâme pas, c'est son rôle. Mais je cherche dans tout ça
quelqu'un qui est préoccupé par l'aspect de la planification,
l'aspect logique de tout ce qui se fait à l'intérieur du
Parlement.
M. MAILLOUX: Mais quel organisme vou-driez-vous qui fasse les coupures
nécessaires alors que chacun des ministères qui a des besoins
à combler produit toutes ses demandes budgétaires
annuellement?
M. BURNS: Je vous demande de me dire que ce n'est pas le vôtre. Et
si ce n'est pas le vôtre, lequel ça peut être?
M. MAILLOUX: C'est forcément le Conseil du trésor qui, en
dernier ressort, alloue à chaque ministère suivant ce que
l'exécutif de la province a décidé comme option.
M. BURNS: Et la logique de l'affaire, qui l'évalue?
La logique de la répartition, la logique par exemple de
l'acquisition d'espaces existant puisqu'on étudie
l'élément 1 du programme 1, dont c'est le titre?
M. MAILLOUX: Quant à la logique, d'abord avant d'y
répondre, il ressort que chacun des membres du Conseil exécutif
qui a un ministère à administrer peut se présenter devant
le Conseil du trésor pour défendre ses crédits et y
discuter des coupures que, chaque année, le Conseil du trésor
impose. C'est à lui de défendre les priorités, en regard
évidemment des politiques gouvernementales.
Il reste, quand des coupures sont trop profondes, qu'il y a quand
même un organisme, appelé le Conseil exécutif, qui peut en
dernier ressort se prononcer, si certains prétendent qu'il y a
injustice. Quant à nous, au ministère des Travaux publics,
même si on voulait dans l'immédiat, connaître au-delà
des estimations sommaires qu'on peut faire en faisant une moyenne des
suppléments qui pourraient être accordés... Actuellement le
budget de la province augmente de 10 p.c. à 15 p.c. annuellement. Si,
à un moment donné, ça se résorbe de 10 p.c.
à 15 p.c, ce ne sera peut-être pas une augmen-
tation qu'il y aura dans les effectifs, pas plus que dans autre chose,
mais il y a des coupures quelque part.
M. SAINT-HILAIRE: M. le ministre, juste un renseignement personnel.
Cette question entre peut-être dans la ligne d'idée de mon
collègue. Supposons qu'un ministère, quel qu'il soit, fait une
demande aux Travaux publics, savoir d'inscrire au budget qu'il a besoin de
45,000 ou 50,000 pieds d'espace; est-ce qu'il y a une étude de faite aux
Travaux publics pour savoir si le ministère en question exagère
dans ses demandes, ou si tout simplement c'est inscrit comme demande: 45,000
pieds carrés.
M. MAILLOUX: C'est, tantôt, ce à quoi j'ai répondu.
Quant à nous, la décision du ministère des Travaux publics
et son pouvoir, c'est d'étudier d'abord les espaces qui lui sont
alloués suivant l'espace que chaque fonctionnaire doit occuper; et
même s'il demandait 100,000 pieds, si le supplément à
satisfaire, les normes sont de 30,000 ou 35,000 pieds, le
ministère...
M. SAINT-HILAIRE: Cela veut dire que le ministère des Travaux
publics dit: II y a 10 pieds carrés d'alloués par fonctionnaire,
il y a une augmentation de tant de fonctionnaires à telle place, donc on
alloue tant d'espace.
M. MAILLOUX: Exact.
M. SAINT-HILAIRE: Cela veut dire si je regarde le budget qu'il y aurait
une augmentation de personnel cette année, peut-être pas de
l'ordre de 45 p.c. mais...
M. MAILLOUX: De quoi?
M. SAINT-HILAIRE: C'est parce qu'à l'heure actuelle,
l'augmentation du coût de loyer, des rentes représente 45 p.c. On
part de $15 millions et on monte à $21 millions. Ce qui veut dire que si
on subit...
M. MAILLOUX: II y a des clauses d'échelle mobile. Il y a
l'augmentation des loyers.
M. SAINT-HILAIRE: D'accord, il y a des clauses d'échelle mobile
mais il reste un fait, ce n'est pas une augmentation de personnel qui peut
peut-être venir à peu près à 20 p.c.
M. MAILLOUX: II y a les clauses d'échelle mobile et, de plus, il
y a le fait que les baux qui sont négociés pour de nouveaux
espaces de plancher depuis un certain temps se font à des conditions
plus élevées qu'elles se faisaient il y a douze ou quinze mois.
Il y a l'augmentation normale de tous les services qui ont été
mis en place depuis ce temps.
Je ne pense pas que...
M. SAINT-HILAIRE: Non, si je prends un chiffre qui m'a été
donné tout à l'heure, une augmentation approximative de 300,000
pieds carrés par année de bureau...
M. MAILLOUX: 880,000 pieds, c'est la moyenne.
M. SAINT-HILAIRE: 880,000 pieds, si je l'évalue à une
moyenne de $8 le pied carré, ça veut dire une augmentation de
$2.4 millions; alors que j'ai une augmentation de tout près de $20.5
millions, cela veut dire que l'augmentation des clauses d'échelle mobile
représenteraient environ $3 à $4 millions. C'est ce que ça
veut dire.
M. MAILLOUX: Pour la location, c'est $1.4 million.
M. SAINT-HILAIRE: $1.4 million? M. MAILLOUX: Oui.
M. SAINT-HILAIRE: Et il y a une augmentation à l'heure actuelle
de $5.3 millions, ça veut dire qu'il y a $4 millions de clause
d'échelle mobile sur des possibilités de $15 millions.
M. MAILLOUX: On a donné tantôt l'augmentation de la masse
des baux existants, $1,179,000, dus aux locations nouvelles de 1973/74...
M. SAINT-HILAIRE: $1.4 million. Cela fait $2.6 millions.
M. MAILLOUX: Oui, et augmentation des loyers venant à
échéance $266,000. Clause d'échelle mobile $600,000.
Imprévus: $522,000.
M. SAINT-HILAIRE: Les imprévus proviennent de quoi? Si ce sont
les clauses d'échelle mobile...
M. MAILLOUX: Non, ce sont les nouveaux organismes qui peuvent être
mis en place dans la période de...
M. SAINT-HILAIRE: Cela ne comprend pas les loyers des
paragouvemementaux, les commissions et les régies?
M. MAILLOUX: Les commissions comme le Tribunal des transports, le
Tribunal du travail, ce sont des espaces que le ministère doit fournir.
On n'a pas à satisfaire les exigences de l'Hydro-Québec, mais on
a à satisfaire toutes les commissions gouvernementales, qu'elles
dépendent du ministère du Travail, des Transports ou autres.
M. SAINT-HILAIRE: C'est parce que si on a un taux d'augmentation de
$300,000 et de
280,000 pieds carrés par année, à un moment
donné la courbe ne peut pas être croissante de...
M. MAILLOUX: II y avait certains retards. Je mentionnais
également tantôt, pour l'aménagement du ministère du
Revenu, qu'il y avait $137,000. Il y avait la centralisation à
Saint-Jérôme, $130,000; la Place de la Capitale, qui est en
réaménagement actuellement, en fait c'est...
M. MERCIER: M. le Président...
M. MAILLOUX: ... $1.026,000 de nouvelles locations. Des
ministères qui sortent de l'édifice G ou l'éducation
prendrait place.
M. SAINT-HILAIRE: C'est assez difficile à comprendre qu'on puisse
avoir une augmentation de 300,000 pieds carrés de loyer par
année. A brûle-pourpoint, je n'ai rien étudié de
ça, mais il reste un fait que 300,000 pieds carrés par
année, cela représente, par personne, je pense...
M. MAILLOUX: 125 pieds carrés.
M. SAINT-HILAIRE: Mettez 100 pieds carrés pour faire un calcul
vite, ça fait une augmentation assez rapide de fonctionnaires.
M. MAILLOUX: Je peux dire que pour l'année prochaine,
l'augmentation prévue est de 300,000 pieds carrés, l'année
suivante également. J'ai mentionné tantôt que dans le cas
de beaucoup de fonctionnaires, on n'avait pas respecté les conditions de
travail parce qu'on les avait entassés les uns sur les autres. Qu'on
visite l'édifice G, on s'apercevra que où on pouvait placer un
fonctionnaire, on en avait placé deux et trois.
Là-dedans vous avez le respect plus intégral des demandes
syndicales, et on ne peut passer outre à ça...
M. SAINT-HILAIRE: L'inverse est peut-être vrai, qu'il y en a qui
ont trop d'espace.
M. MAILLOUX: Egalement. On le sait plus quand il y a un manque d'espace
que quand il y en a trop. C'est comme les halls d'entrée de certains
édifices, parfois ils sont trop grands pour ce qu'il y a en dedans.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Le député de Bellechasse.
M. MERCIER: Je conviens très bien que les préoccupations
premières du ministère des Travaux publics doivent d'abord
s'arrêter sur des centres comme Québec et Montréal, et
c'est tout à fait logique en fonction du nombre de fonctionnaires qui y
travaillent. La question que j'aimerais soulever c'est afin de préciser
si le ministère des Travaux publics a une politique d'aménagement
ou de regroupement de services dans les comtés ruraux.
Vous n'êtes pas sans savoir, M. le ministre, que dans des
régions, que ce soit celle de Bellechasse ou peut-être même
de votre comté, nous trouvons dans plusieurs paroisses un bureau du
gouvernement pour tel ministère, dans une autre paroisse un autre bureau
pour tel ministère. Et dans des comtés comme les nôtres,
qui sont assez étendus en territoire, je voudrais savoir si le
ministère des Travaux publics a une politique de regroupement des
services gouvernementaux dans les régions rurales, ou s'il entend
également polariser ou regrouper, au niveau d'un secteur ou d'un
district à l'intérieur des comtés ruraux, l'ensemble des
services gouvernementaux pour desservir un territoire donné de 7 ou 10
municipalités.
Ce n'est pas sans causer certains problèmes à nos
concitoyens qui ont affaire à tel ou tel ministère ou qui doivent
se rendre à telle paroisse pour tel ministère ou à telle
autre paroisse pour tel autre ministère. Je me demande s'il n'y aurait
pas avantage à considérer cette éventualité.
Peut-être que le ministère des Travaux publics s'est penché
sur la question et a déjà arrêté une politique
là-dessus.
M. MAILLOUX: Parmi les projets qui seront réalisés cette
année, il y a d'abord certains édifices administratifs qui seront
groupés dans des comtés ruraux. On a mentionné
précédemment Granby, Saint-Jérôme, et il est
indiscutable que dans les capitales...
M. MERCIER: Régionales.
M. MAILLOUX: ... régionales, on peut parler de Rimouski ou d'un
endroit semblable, il va de soi que, quand il est possible d'avoir un
regroupement de tous les services gouvernementaux, c'est vers cette directive
que tend l'action du ministère.
Par contre, il ne faudrait pas penser que le gouvernement, dans tous les
milieux ruraux du Québec, ira vers une centralisation, parce qu'à
ce moment il y aurait un drôle de ressac qui se produirait. Et je regarde
immédiatement chez nous, quand on voit des pôles d'attraction qui
sont à 30 milles de distance l'un de l'autre, s'il fallait regrouper
tous les services du ministère des Affaires sociales à La
Malbaie, alors qu'à 30 milles de distance il y a eu une succursale
d'offerte aux assistés sociaux, des gens qui sont
désavantagés et qui auraient à payer des taxis d'environ
$10 par jour, ça deviendrait intenable pour les gens les plus
démunis de la société.
Dans le domaine de l'agriculture, c'est un peu le même
phénomène qui se produit.
Dans les circonscriptions rurales dans lesquelles vous vivez, si
l'étendue est de 100 milles d'une extrémité à
l'autre, nord-sud, je pense que, s'il n'y avait qu'un seul bureau au centre du
comté, alors que souvent il y a deux pôles d'attraction dans ces
endroits, ce serait le
contribuable qui ferait les frais de déplacements continus. Quand
c'est possible de centraliser dans un comté où les distances sont
restreintes, il y a avantage à regrouper cela dans un seul et même
édifice. C'est ce que nous allons faire à Granby et c'est ce que
nous allons faire dans certains endroits du Québec.
M. MERCIER: Je comprends, M. le ministre. Cependant...
M. MAILLOUX: Lachute, Trois-Rivières, Jonquière.
M. MERCIER: ... dans mon esprit, ce n'était pas l'intention de
centraliser à un endroit donné, au niveau d'un territoire, les
services gouvernementaux, mais je désirais savoir si le ministère
des Travaux publics a des normes minimales sur le plan des distances. Moi, dans
Bellechasse, j'ai 36 corporations municipales; je ne voudrais pas forcer la
population des extrémités du comté à se diriger au
même endroit. Est-ce qu'il y a des normes précises au
ministère des Travaux publics pour regrouper les services? Le
comté pourrait être divisé en trois ou quatre secteurs.
Est-ce qu'il y a des normes sur lesquelles le ministère se base pour
l'implantation de services gouvernementaux?
M. MAILLOUX: Je voudrais bien dire à l'honorable
député de Bellechasse qu'il y a des normes très
précises, mais, après douze ans de politique, je mentirais
effrontément parce qu'en politique, dans les comtés ruraux
principalement, comme ailleurs, il y a tellement de mouvements qui remettent
toujours cela en question pour toutes sortes de raisons. Si les normes
étaient trop rigides, je pense qu'on se réveillerait avec
d'autres problèmes immédiatement. Alors, autant que faire se
peut, on centralise, mais pour autant que cela dessert quand même les
collectivités qui sont dans un milieu donné. Tous les milieux
donnés du Québec ne sont pas pareils. Quand je regarde l'Abitibi
ou quand je regarde le comté de Duplessis ou de Saguenay, cela ne
ressemble pas à des comtés qu'on peut desservir dans un centre
administratif. Ce serait rêver en couleur d'imposer des normes
très rigides, à mon sens.
UNE VOIX: Nous autres, on est jeune en politique; c'est pour cela qu'on
s'informe.
M. MAILLOUX: C'est pour cela que je dis que mon expérience de
douze ans me permet de dire certains faits.
M. MERCIER: Le problème qui se pose, M. le ministre, c'est que,
surtout lorsqu'on n'a pas de centres vraiment populeux au milieu d'un
territoire, c'est évident que c'est redistribué dans plusieurs
petites municipalités. La question que je me posais à la suite de
commentaires reçus, c'est: A la lumière de la situation de chacun
des territoires desservis, des municipalités qui le composent, est-ce
qu'on ne pourrait pas regrouper, au niveau de sept ou huit
municipalités, les services gouvernementaux pour l'ensemble de ces
municipalités?
M. MAILLOUX: C'est ce qui se fait en général, quand cela
peut rendre service à la collectivité dont vous parlez. Mais dire
par là qu'il y a des normes très précises et que cela
devient immuable, je pense que cela ne respecterait pas la
vérité, quand même.
M. MERCIER : Cela nous permettrait peut-être, M. le ministre
d'avoir des services additionnels.
M. MAILLOUX: Cela coûte déjà pas mal cher.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Est-ce que l'élément 1 du
programme 1 est adopté?
M. LEGER: Quant à nous, c'est adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Adopté. Elément 2, construction
d'immeubles.
M. LEGER: Quant à nous, nous n'avons rien sur
l'élément 2.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Adopté. Elément 3,
aménagement fixe de l'espace.
M. LEGER: A l'élément 3, j'avais commencé
tantôt une question je pense qu'on a eu le temps de fouiller
depuis ce temps-là concernant la transformation de
Bois-de-Cou-longe en un parc public. Est-ce que le ministère est en
mesure de nous dire où on en est rendu dans ce projet?
M. MAILLOUX: II me semble avoir répondu tantôt.
M. LEGER: C'est-à-dire que mon collègue vous a dit: On
revient à 1 et moi je n'ai peut-être pas compris la
réponse.
M. MAILLOUX: La réponse que j'avais donnée, c'est qu'il y
avait une société, que je ne nommerai pas, qui avait fait une
demande pour le réaménagement d'un parc public, mais il n'y a pas
eu de suite donnée à cela et le tout est remis en question. Il
n'y a pas de décision rendue.
M. LEGER: Pas de décision rendue. M. MAILLOUX: Pas du tout.
M. LEGER: Concernant les mesures préventives contre les incendies
dans les principaux édifices gouvernementaux, spécialement pour
le complexe G...
M. MAILLOUX: On pourrait attendre à: Exploitation, programme
2.
M. LEGER: Alors, à l'élément 3, je voudrais vous
parler des systèmes de réfrigération installés dans
différents locaux gouvernementaux et spécialement pour la
Société des alcools. Ce sont, quand même, des
édifices qui appartiennent ou qui sont loués au gouvernement.
Comment se fait-il...
M. MAILLOUX: II faudrait que ce soit autre chose que la
Société des alcools parce que ce n'est pas le ministère
des Travaux publics qui aménage quoi que ce soit pour la
Société des alcools.
M. LEGER: Ce n'est peut-être pas le ministère des Travaux
publics qui le fait, mais les contrats sont alloués par qui? Ce sont
quand même des aménagements d'édifices.
M. MAILLOUX: Par la Société des alcools qui dépend
du ministère de la Justice.
M. LEGER: Alors, c'est le ministère de la Justice qui voit
à l'allocation des contrats là-dessus?
M. MAILLOUX: C'est cela.
M. LEGER: Dans l'édifice A, selon un article du Soleil paru
dernièrement, le 18 mars 1974, le ministère entreprendrait
bientôt un réaménagement de l'édifice.
M. MAILLOUX: Du Soleil?
M. LEGER: Oui. Un article du Soleil du 18 mars 1974.
M. MAILLOUX: Quel édifice, l'édifice A?
M. LEGER: Le ministère était censé ou se
préparait à entreprendre un réaménagement de
l'édifice A. Je peux même vous lire l'article ici: "Ce sont des
travaux plus modestes qui seront effectués à l'intérieur
de l'édifice A du parlement provincial". Un article du 18 mars, dans le
Soleil. Le titre de l'article c'était: "Réaménagement du
bureau régional des Travaux publics à Saint-Romuald" et on
parlait en même temps, dans cet article, de l'édifice A.
J'espère que je n'apprends rien au ministre. J'espère qu'il y a
quelque chose qui se passe.
M. MAILLOUX: On me dit qu'à l'intérieur du budget, le seul
montant qui sera dépensé dans le A sera un montant
supplémentaire de $50,000 en ameublement. Par contre, il y a un montant
pour la toiture du B, de même qu'un montant de $500,000 pour toutes les
études et les travaux de préparation de plans pour le
réaménagement de tous les édifices de la colline
parlementaire, les vieux édifices de la colline parlementaire, soit le
A, le B, le C, le D et le E.
M. LEGER: Concernant l'édifice A, il y a $50,000 en ameublement
uniquement. Est-ce que cela va couvrir l'ensemble de l'édifice ou
seulement les bureaux des députés, seulement les bureaux des
députés des partis?
M. MAILLOUX: Ce sont surtout les bureaux des députés. Il y
a à cela un autre montant de $50,000 d'aménagement qui s'ajoute
aux $50,000 d'ameublement, concernant principalement les bureaux des
députés, pour ne pas dire exclusivement.
M. LEGER: Est-ce que ces travaux vont être effectués par
des employés du gouvernement ou par une société
extérieure? Ou par les députés?
M. MAILLOUX: C'est cela que j'avais cru comprendre, par les membres de
l'Assemblée nationale qui sont désoeuvrés. Ce sont des
meubles qui vont être achetés suivant les directives du
ministère. La plupart des travaux seraient effectués par le
personnel du ministère des Travaux publics.
M. LEGER: Pour les aménagements. M. MAILLOUX: La peinture,
etc.
M. LEGER: Alors, il n'y aura pas de contrat négocié ou
d'appels d'offres à des compagnies extérieures.
M. MAILLOUX: Pour certains aménagements spéciaux, il n'est
pas dit non, si cela devenait nécessaire.
M. SAINT-HILAIRE: En parlant de force du ministère, est-ce qu'il
y a un moyen de connaître cette force et ce qu'elle représente au
sein des Travaux publics?
M. MAILLOUX: Les effectifs?
M. SAINT-HILAIRE: Les effectifs de la force qui fait les travaux. Est-ce
que ce ne serait pas plus économique pour le gouvernement de tout
confier à l'entreprise privée plutôt que...
M. MAILLOUX: Cela s'adressait à l'élément 2; mais
il y en a 1,783 au programme 2.
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce que tous les aménagements de l'espace
sont fait par nos forces hydroélectriques?
M. MAILLOUX: Mais non.
M. SAINT-HILAIRE: Dans quelle proportion?
M. MAILLOUX: Très peu.
M. SAINT-HILAIRE: Qu'est-ce qu'on fait des 1700 hommes à ce
moment-là?
M. MAILLOUX: Ils font l'entretien des édifices.
M. SAINT-HILAIRE: Cela m'obligerait à revenir à ce qui a
été discuté auparavant, parce que pour l'entretien des
édifices, on a un montant de $8,283,000 à l'entreprise inscrit au
budget, soit une augmentation de 100 p.c. avec l'année passée.
Cela veut dire qu'on doit employer pas mal d'entreprises privées...
M. MAILLOUX: II faudrait aller à l'autre élément de
programme parce qu'on n'est pas au même élément.
M. SAINT-HILAIRE: C'est parce que cela s'intercale à un moment
donné.
M. MAILLOUX: Si on attendait au programme 2, parce que dans
l'élément de programme dont on discute actuellement, les
effectifs sont de 130. Pour tout le programme dont on discute actuellement, les
effectifs sont de 130.
M. SAINT-HILAIRE: Pour l'aménagement.
M. MAILLOUX: Pour tout le programme. Le programme
d'aménagement.
M. SAINT-HILAIRE: Soit l'acquisition d'espaces, incluant tout... Tous
les travaux d'aménagement se trouvent confiés à des firmes
extérieures qui font des plans pour des aménagements, ce qui
représente la somme prévue de $500,000 pour l'année qui
s'en vient.
M. MAILLOUX: Exact.
M. SAINT-HILAIRE: II n'y a personne des travaux publics,
ingénieur, architecte travaillant pour les travaux publics qui participe
à effectuer des plans pour ça?
M. MAILLOUX: II y a environ 40 professionnels qui travaillent au
ministère.
M. SAINT-HILAIRE: Ces professionnels ne travaillent pas à
l'aménagement, ils font seulement de la surveillance.
M. MAILLOUX: Ils font des plans et devis, moyens et petits
aménagements.
M. SAINT-HILAIRE: Merci.
M. LEGER: Au niveau des chiffres, à l'élément 3, il
y a dans le total une diminution car on passe de $10 millions à
$7,900,000 environ, mais dans le domaine des communications, on passe de $35
millions à $62 millions, donc une augmentation. Si vous voulez
expliquer...
M. MAILLOUX: Une augmentation de $35 millions à $62 millions?
M. LEGER: De $35 millions à $62 millions.
M. MAILLOUX: C'est l'augmentation des effectifs ainsi que du nombre de
projets à Montréal et à l'extérieur de
Québec.
M. LEGER: Dans les services vous passez de $200,000 à
$724,000.
M. MAILLOUX: II faut compter qu'il y a environ 20 p.c. des coûts
de travaux d'aménagement qui doivent être consacrés aux
honoraires des architectes et des ingénieurs-conseils pour plans et
devis et surveillance. Cette proportion a été baissée
à 15 p.c. en 1974/75 dans la mesure où le personnel
supplémentaire à la direction de l'aménagement sera assez
nombreux pour que les plans et devis de petits et moyens aménagements
dont parlait tantôt le député de Rimouski puissent
être faits en régie, les aménagements de grande taille ou
spécialisés comme l'informatique, par exemple, étant
confiés à des experts-conseils.
M. LEGER: L'autre super-catégorie, au point de vue de
l'entretien, passe de $3 millions à $5 millions. Le grand
ménage.
M. MAILLOUX: A l'entretien, vous passez de $4,700,000 à
$5,200,000, soit $533,000 d'augmentation. C'est $4,749,000 à
$5,282,000.
M. LEGER: C'est moins que j'avais, c'est une mauvaise transcription.
M. MAILLOUX: Sortie du ministère de la Main-d'oeuvre et du
Travail à l'édifice G: $900,000; réaménagement de
l'édifice H: $453,000; aménagement de la Place Desjardins:
$750,000.
M. LEGER: C'est la Place Desjardins, le gros montant.
M. MAILLOUX: Centre administratif de Saint-Jérôme :
$200,000; réaménagement de l'édifice G: $325,000;
réaménagement de l'édifice E: $200,000; aménagement
courant pour les différents ministères: $646,000; conservatoires
de Hull et de Chicoutimi: $245,000; Complexe scientifique: $125,000;
réaménagement à Québec du ministère de
l'Industrie et du Commerce: $75,000; aménagement des greffes, services
de probation, bureaux d'enregistrement, poste de sûreté, prisons,
aménagements sanitaires: $763,000; il y a $600,000
d'imprévus.
M. LEGER: Est-ce que j'ai bien compris que vous avez parlé de la
Place Desjardins dans ça?
M. MAILLOUX: $750,000. M. LEGER: Pour de l'entretien.
M. MAILLOUX: Aménagement, dans la catégorie de
l'entretien.
M. LEGER: Est-ce que c'est quelque chose de nouveau?
M. MAILLOUX: L'édifice ne nous appartient pas.
M. LEGER: C'est une dépense par contrat?
M. MAILLOUX: C'est $750,000 pour l'aménagement du
ministère du Revenu à Place Desjardins.
M. SAINT-HILAIRE: Pour des meubles? M. MAILLOUX: Non.
M. SAINT-HILAIRE: Aménagement, qu'est-ce que vous entendez par
aménagement?
M. LEGER: Aménagement, alors que c'est de l'entretien comme
supercatégorie. L'entretien, normalement, c'est quelque chose qui est
déjà constrviit, qui fonctionne bien et qu'on entretient. Ce
n'est pas quelque chose de nouveau, de neuf.
M. MAILLOUX: Parce que ce n'est pas capitalisable. C'est, en fait,
l'aménagement intérieur qui se fait dans les édifices. Il
y a les murs; c'est nous qui plaçons les cloisons amovibles en place,
les tapis, les tentures, etc.
M. LEGER: La division selon vos besoins.
M. MAILLOUX: C'est ça, cela appartient au ministère et on
la place de telle façon que le ministère en reste
propriétaire.
M. LEGER: Dans tous ces chiffres, est-ce qu'il y a un endroit où
sont prévues des dépenses pour la réfrigération de
l'Assemblée nationale comme telle, pendant qu'on va siéger au
mois de juillet, surtout?
M. MAILLOUX: Je pense que c'est une condition sine qua non qu'on ne
fasse pas de réfrigération.
M. LEGER: Elle est toujours demandée par l'Opposition et jamais
acceptée par le parti au pouvoir.
M. MAILLOUX: Par le pouvoir.
M. SAINT-HILAIRE: Combien ça fait d'années qu'on occupe
l'édifice G?
M. MAILLOUX: Deux ans.
M. SAINT-HILAIRE: Et ça coûte $325,000 pour
réaménager ça?
M. MAILLOUX: Pour réaménager, parce que certains
ministères s'en vont et d'autres entrent et ce n'est pas le même
aménagement.
M. SAINT-HILAIRE: Cela revient passablement cher chaque année,
$165,000.
M. LEGER: Etant donné que dans le total de l'aménagement
fixe de l'espace, il y a une diminution d'à peu près $2,800,000
et que jusqu'à présent on a fait seulement des augmentations,
quelle est la raison de cette diminution? C'est dans le capital ou quoi?
M. MAILLOUX: A la catégorie 9, $3,791,000 à
$3,725,000?
M. LEGER: L'immobilisation?
M. MAILLOUX: Le seul projet qui va être réalisé
cette année, c'est celui des ensembles urbains pour $725,000. Ce qui
avait été dépensé l'année passée, par
contre, c'était pour le réaménagement du conservatoire
Notre-Dame à Montréal, le réaménagement de
l'édifice Jof-fre, la centralisation à Aima, l'achat
d'écrans: $970,000, et pour les fins d'aménagement des
édifices G et H.
M. LEGER: Tout cela parce qu'il y a moins d'immobilisations cette
année?
M. MAILLOUX: La seule qu'il y a, c'est pour les ensembles urbains,
comparativement aux cinq qui ont été mentionnés.
M. LEGER: En ce qui nous concerne, l'élément 3 serait
adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 3, adopté.
Elément 4, fourniture d'ameublement et d'accessoires. Adopté?
M. BURNS: Non, M. le Président.
M. LEGER: On avait une bonne question à vous poser.
M. BURNS: M. le Président, relativement aux achats d'ameublement,
j'aimerais que le ministre nous donne les normes qui sont utilisées lors
du choix de l'ameublement nécessaire, en particulier, des divers
services gouvernementaux. Je pense qu'on en a touché un mot tantôt
relativement à un problème très particulier,
c'est-à-dire celui de l'édifice A, les ameublements des
députés. J'aimerais que le ministre nous donne les normes quant
à l'achat, surtout lorsqu'à un moment donné on
décide d'acheter de l'ameublement. Qu'est-ce qui guide le
ministère dans ses choix?
M. MAILLOUX: Les normes qui ont été
préparées, c'est ce dont j'ai parlé cet après-midi.
Il y avait eu les meubles qu'ont connus tous ceux qui ont
fréquenté les édifices G, H pas J dans le
passé. Il y avait quand même non pas certains défauts de
construction, mais peut-être que cela n'était pas aussi
fonctionnel qu'on
le désirerait. Il y a eu des études de poursuivies par la
suite. Il y a eu des demandes de faites à l'ensemble des manufacturiers,
je pense. Il y a quelques semaines, le meuble qui a été
accepté par nos services, de même que par le Conseil du
trésor, comme un meuble pouvant être fabriqué par
l'ensemble des manufacturiers du Québec nous donnant une
possibilité de prix assez compétitifs... C'est le
ministère qui possède les propres plans et devis du meuble;
alors, on peut demander des soumissions publiques à n'importe quel
moment. Les fabricants qui vont avoir des surplus sont à peu près
assurés qu'un jour ou l'autre, ils pourront en disposer. Alors, on ne
sera pas pris, évidemment, à chaque fois qu'on va vers un achat
d'ameublement imposant, pour devoir aller vers des prix négociés
ou éviter les soumissions publiques, comme j'ai dû descendre il y
a quelques semaines devant un achat important de $900,000 qu'on devait
exécuter. Malgré une recommandation favorable pour utiliser tous
les espaces inoccupés, je n'ai pas trouvé un dossier semblable
défendable. Alors, si on avait eu un meuble conventionnel
accepté, d'un prototype nous appartenant, je pense qu'on aurait pu y
aller, il y en aurait eu en stock à ce moment-là. On est rendu
à ce point. Le meuble a été mis en fabrication, il est en
fabrication; on va aller en soumissions publiques.
M. BURNS: Cela a été fait par soumissions publiques.
M. MAILLOUX: Oui.
M. BURNS: Quel est le nom du fabricant?
M. MAILLOUX: Les soumissions vont être demandées d'ici un
mois. Il y a plusieurs fabricants.
M. BURNS: Elles ne sont pas accordées encore?
M. MAILLOUX: L'Association des fabricants de meubles a été
rencontrée, mais les soumissions vont être demandées dans
environ quatre semaines. Il peut y avoir dix ou douze soumissionnaires.
M. BURNS: Cest un meuble qui a été conçu par le
ministère qui va...
M. MAILLOUX: On me dit que le ministère veut même prendre
un brevet sur le meuble en question.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 4, adopté?
M. BURNS: Non.
M. LEGER: Un instant.
M. BURNS: Non, on est toujours là, M. le Président, dans
les meubles. M. le Président, habituellement, je pense que pendant qu'on
est sur ce problème de mobiliers et le problème que
soulève la question va sûrement se poser dans les mois et les
années à venir, étant donné ce que le ministre
vient de me dire... Evidemment, une fois qu'un meuble est devenu désuet
ou des meubles sont devenus désuets, soit qu'ils deviennent moins
pratiques, etc, je pense que le gouvernement à un moment donné va
s'en départir. Encore une fois, quelle est la méthode que le
ministère utilise pour se départir de ces vieux meubles ou des
meubles usagés? Est-ce que c'est vendu aux enchères? Qu'est-ce
qu'on fait exactement?
M. MAILLOUX: Si vous le permettiez, je demanderais à M.
Jean-Claude Careau qui est le directeur du service des achats et qui s'occupe
du surplus comme de l'ensemble des problèmes inhérents au service
d'achats, de donner une réponse en mon nom.
La première étape, quand des meubles deviennent
désuets, brisés ou endommagés, est la suivante: Ces
meubles sont réparés par le ministère des Travaux publics,
voir le programme 2, l'exploitation; parmi les 1,785 ouvriers, il y en a qui
réparent des meubles. Ces meubles, une fois réparés,
peuvent être utilisés dans divers ministères. On franchit
une étape différente, maintenant, à savoir qu'on va
pouvoir obtenir des meubles, on le pense, assez facilement, par
soumissions.
Dans le passé, à chaque fois, c'était un peu une
aventure de demander des prototypes, analyser si les meubles étaient
acceptables ou non, voir si c'était équivalent, et finalement
choisir un fournisseur. C'est pour cela que dans le passé, vu la
difficulté d'obtenir des meubles, ces meubles je pense qu'on les
considérait utilisables jusqu'à ce qu'ils tombent à
terre.
Dans le passé aussi, s'il y avait réellement des surplus
ce qu'on appelle surplus ou rebuts ils étaient
empilés, mis en stock. Il y avait des soumissions de demandées
pour en disposer.
M. BURNS: Est-ce que vous avez actuellement des chiffres de
l'année précédente ou des autres années quant
à ce que ces ventes ont pu rapporter, s'il y en a eu dans le
passé?
M. MAILLOUX: Je peux vérifier.
M. BURNS: Vous n'avez peut-être pas sous la main, de façon
immédiate, ces statistiques, mais cela pourrait être
intéressant de savoir quel est vraiment le volume d'utilisation de
revente. Ce que je demandais, en somme, c'était, à toutes fins
pratiques, si dans le cours de l'année précédente ou des
années précédentes, il y a eu des sommes importantes qui
peuvent être considérées comme des rentrées au
ministère à la suite de ces ventes.
M. MAILLOUX: Seulement des chiffres, ce n'est pas tellement
important.
M. LEGER: Pas assez pour que cela apparaisse comme revenu quelque part,
ou comme déductions dans votre bilan.
M. MAILLOUX: On a sans doute des chiffres. Je ne sais pas si je les ai
présentement, mais je pourrais facilement les obtenir. Je ne suis pas
sûr que cela va être seulement sur la valeur des ventes de meubles,
mais cela peut être pour différentes choses, des machines de
bureau, etc.
Chaque fois qu'il y a des rebuts de vendus, que ce soient des machines
à écrire, bureaux ou autres choses, on constate à la
Voirie ou ailleurs, quant aux prix de récupération, que personne
ne vide ses poches pour les acheter. C'est une question que je me suis
posée au moment où j'avais refusé d'acheter massivement
des meubles pour Place de la Capitale ou ailleurs. Je me demandais si on ne
pourrait pas au moins trouver de vieux meubles pour envoyer un peu partout de
manière que chacun puisse faire son travail. Mais il n'y a à peu
près personne des fonctionnaires ou d'autres qui veulent accepter le
vieil ameublement qui est considéré comme désuet ailleurs.
Si une machine à écrire est désuète pour une
sténodactylo, ailleurs on a un grief immédiatement. Si elle n'est
pas brisée, je ne voudrais pas dire qu'on s'arrange pour la briser, mais
je pense que cela ne vaut pas grand-chose.
C'est la même chose quand on bâtit un bateau. A l'industrie
privée, il coûte $500,000 et quand on vient à le revendre,
il ne rapporte que $10,000. Je vois qu'on a vendu l'année
dernière un surplus de toute sorte pour un montant de $812,000. Cela
inclut un bateau.
M. BURNS: Ce n'était pas cher.
M. MAILLOUX: II n'était pas cher, le bateau.
M. BURNS: En 1972?
M. MAILLOUX: C'est pour l'année 1973/74.
M. LEGER: $812,000? Quand c'était neuf, cela représentait
quoi en valeur?
M. MAILLOUX: C'est l'Escale qui a été inclus dans ce
montant. Ce que je veux dire, ce ne sont pas seulement des meubles. Ce peuvent
être de vieux tracteurs, etc. L'Escale a été vendu et
loué en même temps. L'Escale était une location, parce
qu'il est venu récemment pour une location et je pense que
c'était $1. On voulait s'en débarrasser s'il y avait moyen. Ce
n'est pas un "crédit électif" du gouvernement comme navire avec
tous les...
M. LEGER: Autrement dit, vous l'usez à la corde.
M. BURNS: Mais, en somme, même usé à la corde, comme
dit mon collègue de Lafontaine, il reste quand même qu'il y a un
bien quelconque là, de si peu de valeur marchande qu'il puisse
être à un certain moment. Qu'est-ce qui en est? Qu'est-ce qu'il en
advient à un certain moment? C'est ce que je veux savoir.
M. MAILLOUX: C'est vendu aux enchères. La seule chose qui me
laisse perplexe est peut-être ceci: C'est qu'à chaque fois qu'on
vend des groupes importants de meubles à l'enchère publique
ces meubles sont regroupés évidemment les
acquéreurs éventuels sont des gens qui n'aiment pas payer cher
pour la récupération. Il est peut-être vrai que des gens,
qui voudraient se satisfaire d'un meuble usagé, pourraient payer moins
cher individuellement et c'est un peu pour cette raison que le Conseil du
trésor a demandé de définir les pratiques courantes
jusqu'à maintenant et donnerait une directive sur tous les surplus dont
devraient disposer certains ministères, que cela soit pour le
ministère de l'Agriculture, le ministère des Travaux publics et
de l'Approvisionnement malgré qu'actuellement, tout ce qui est vendu est
vendu à l'enchère publique.est annoncé dans les journaux.
Par contre, dans une division à la voirie, s'il y a un "grader" ou un
camion qui devient complètement en mauvaise condition, on fait une
annonce publique. On voit que les prix de récupération sont
simplement pour certains morceaux qu'un garage quelconque veut
récupérer. Dans le cas des meubles, peut-être que les
acheteurs éventuels paieraient un peu plus cher que les acheteurs qui
achètent massivement, mais cela serait peut-être très
dispendieux pour les fonctionnaires qui auraient à faire tous ces
contrats et la surveillance. Peut-être que le profit au bout de la course
ne serait pas plus élevé.
M. BURNS: En somme, c'est très peu important, surtout au niveau
des meubles, le montant que peut récupérer...
M. MAILLOUX: Je mentionne, en particulier, qu'à la voirie qui
dispose de certains "graders" je ne sais pas le mot français
les seules personnes, à qui on permet d'en disposer sans vente
à l'enchère publique, sont les corporations municipales, pour
autant qu'elles acceptent de ne pas les faire travailler en concurrence avec
d'autres machines qui pourraient être de la région, mais pour des
rues municipales, pour la somme munimale de $1. On me dit qu'il n'y a jamais de
don.
M. BURNS: II n'y a jamais de...?
M. MAILLOUX: ... de don à l'endroit de qui que ce soit.
M. BURNS: C'est justement là où je m'en venais, M. le
Ministre. N'y aurait-il pas lieu à un certain moment au lieu d'envisager
dans le fond
une disposition de meubles usagés qui semblent être un
fardeau beaucoup plus qu'autre chose, envisager une espèce de politique
de don, par exemple, aux gens qui pourraient être des sinistrés,
à des assistés sociaux? Evidemment, je sais bien qu'un bureau,
style secrétaire, ne servira peut-être pas à des gens qui
veulent meubler une maison, mais il y a peut-être des tables, des chaises
parfaitement utilisables dans une maison familiale et il y a même des cas
cocasses qu'on pourrait peut-être rapporter comme les cas des gens, qui
reçoivent du ministère des Affaires sociales une somme d'argent
pour se remeub'er à la suite d'un sinistre quelconque, un feu ou une
inondation et qui se retrouvent à un certain moment à racheter
des meubles de particuliers, mais des meubles qui viennent du gouvernement. Il
y a des cas qu'on pourrait vous citer là-dessus, sans donner de nom. On
se demande, parfois, si le gouvernement n'est pas en train de payer deux fois,
c'est-à-dire de ne pas vendre cher ses meubles usagés parce que
c'est quelqu'un qui se spécialise dans l'achat de gros stocks dans ce
domaine et à un certain moment, quand il s'agit de remeubler un
assisté social ou un sinistré quelconque, par le biais de son
ministère des Affaires sociales, le gouvernement fournit une allocation
pour replacer la personne dans une situation plus que normale et elle se
retrouve avec les mêmes meubles que le gouvernement aurait pu lui donner
au début.
M. MAILLOUX: Mais le député de Maisonneuve comprendra que
les surplus dont peut disposer le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement consistent à peu près essentiellement en
ameublement de bureau qui ne peut servir à des assistés sociaux
normalement. Quand on rejoint des articles comme les lits qui,
évidemment, viennent des hôpitaux, cela ne dépend en aucune
façon du gouvernement, mais des corporations hospitalières. Je
pense que le député de Maisonneuve comprend très bien les
chartes de ces maisons.
M. BURNS: Oui.
M. MAILLOUX: En ce qui nous concerne, je ne vois pas où un
assisté social réellement utiliserait un vieux bureau ou un vieux
dactylographe. C'est à peu près en général...
M. BURNS: II faudrait écarter ce genre de meubles...
M. MAILLOUX: Nous ne disposons pas nous-mêmes des autres meubles.
Nous n'en avons pas. Il y a peut-être les tentures, mais les tentures
quand elles sont à envoyer aux déchets, il n'y a personne qui met
un cent sur cela parce que cela ne vaut souvent absolument rien.
M. BURNS: Non. Je pensais surtout aux tables et aux chaises, les choses
les plus courantes qui sont utilisables.
M. MAILLOUX: On me dit que lorsque les ouvriers ont terminé
toutes les réparations de ces chaises et qu'elles sont mises en surplus
de débarras, cela ne servirait à personne à ce moment,
surtout en tenant compte des demandes des ministères. S'il y avait eu
moyen de les utiliser, on les aurait certainement placées dans les
ministères.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Element 4. Adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Ceci complète l'étude du
programme 1. Programme 2: Exploitation des immeubles. Element 1: Conservation
et réparation des immeubles.
Exploitation des immeubles
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle est la
politique du ministère concernant la rénovation d'immeubles
déjà existants, propriétés du gouvernement,
spécialement dans les arrondissements historiques, et qui peuvent
être réutilisés, restaurés?
M. BURNS: Donne-lui l'exemple du Protecteur du citoyen.
M. LEGER: Dans l'exemple du Protecteur du citoyen qui est
installé dans une...
M. MAILLOUX: Pour certaines catégories de monuments historiques,
comme le manoir Prent à Drummondville, il y a eu des plans et devis de
faits pour la restauration et des soumissions publiques seront demandées
incessamment.
M. LEGER: Vous avez une politique de restauration de ces maisons
gouvernementales surtout si elles sont situées... comme la maison du
Protecteur du citoyen.
M. MAILLOUX: Pour autant que le ministère des Affaires
culturelles a les crédits nécessaires et que, comme
ministère client il a à son budget la restauration de certains
monuments historiques. Mais ce n'est pas le ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement en soi.
Avec le ministère des Affaires culturelles, il y a le
conservatoire de Chicoutimi, le conservatoire de Hull et le manoir Prent pour
lesquels il y a des disponibilités budgétaires et on agit pour le
ministère client.
M. LEGER: La même question mais dans le domaine des immeubles
réguliers: quels sont les
critères de choix des entrepreneurs pour les travaux de
réparation ou de conservation des immeubles généraux qui
ne sont pas des...
M. MAILLOUX: Pour des réparations pour lesquelles le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement est en mesure de
faire effectuer des plans et devis avec assez de précision, à ce
moment, il y a un appel de soumissions publiques. Si, par contre, le
réaménagement peut difficilement être évalué
à sa juste valeur, il peut y avoir une négociation avec un
entrepreneur désigné par le ministère et les conditions
des travaux se font sur une base... C'est le coût, plus 15 p.c. pour
l'entrepreneur général.
M. LEGER: Le "cost plus"... M. MAILLOUX: ... plus 15 p.c.
M. LEGER: Mais à partir de quel montant demandez-vous des appels
d'offres?
M. MAILLOUX: C'est à partir de la bâtisse et de la sorte de
travaux qu'on a à exécuter.
M. LEGER: Ce n'est pas basé sur les montants...
M. MAILLOUX: Cela peut être sur invitation jusqu'à $25,000.
Au-delà, c'est par soumissions publiques.
M. LEGER: Quand vous avez parlé d'entrepreneurs
désignés... Je me rappelle fort bien, l'année
dernière, que le ministre, qui était à ce
moment-là, je pense, ministre d'Etat, avait parlé justement de
cette fameuse liste des...
M. MAILLOUX: Je vais vous clarifier ma pensée en deux mots.
M. LEGER: Vous avez déjà prévu ma question.
M. MAILLOUX: Entre des entrepreneurs désignés...
M. LEGER: Vous avez prévu ma question?
M. MAILLOUX: ... et des entrepreneurs d'une région donnée
sur invitation, c'est quasiment jouer sur les mots, parce qu'on sait fort bien,
sans se cacher la vérité, que, si vous faites appel à
trois ou quatre soumissionnaires, la collusion peut très vite
s'organiser. J'aime autant que les fonctionnaires du ministère, sur des
critères qu'ils établissent sur des prix unitaires,
négocient, mais négocient fermement pour avoir un prix
acceptable. Cela vaut beaucoup mieux, je pense, à mon sens, que de
négocier avec trois entrepreneurs, et parfois faire défoncer les
prix unitaires que fixent nos fonctionnaires. Dans mon esprit, c'est pas mal
plus clair et pas mal plus honnête.
M. LEGER: A première vue, cela a l'air merveilleux. Mais la
personne avec qui vous avez négocié un prix ferme, cet
entrepreneur désigné... Est-ce qu'elle existe encore cette
fameuse liste des représentants d'un comté à qui on avait
demandé, l'année dernière, de déterminer quels
étaient les entrepreneurs les mieux qualifiés dans leur
comté respectif pour remplir ces travaux de réparation?
M. MAILLOUX: Je vais répondre au député de
Lafontaine qu'il n'existe pas de liste particulière, mais la correction
que j'ai demandée, c'est que, dans les listes d'entrepreneurs avec
lesquels pourrait faire affaires le ministère des Travaux publics,
plomberie, chauffage, tout ce que vous voudrez, si c'est pour de la plomberie,
que ce ne soit pas un barbier, si c'est pour du peinturage, que ce ne soit pas
un constructeur de bateaux, que ce soient des gens évidemment qui sont
spécialistes en la matière. Je pense que les fonctionnaires ont
fait le nécessaire pour bien vérifier afin que ce soient des gens
qui soient dans le milieu, dans le métier?
M. LEGER: Les spécialistes n'ont pas été
désignés par les représentants du peuple?
M. MAILLOUX: Pardon?
M. LEGER: Les spécialistes désignés de chaque
comté n'ont pas été représentés ou
suggérés par les représentants élus de ces
comtés?
M. MAILLOUX: Je pense que, non pas mon prédécesseur, mais
le prédécesseur de ce dernier avait donné une
réponse assez suave à cela. Il avait dit en parlant, j'ai
perdu ma réponse que cela peut être suggéré
par des sociétés de bienfaisance, ces gens-là, par tout le
monde. Ce sont des gens, évidemment, que nos fonctionnaires connaissent
très bien dans le milieu et je sais que les fonctionnaires qui circulent
partout dans les comtés de la province connaissent parfaitement les gens
qui sont en mesure d'effectuer des travaux. Ce n'est pas si facile qu'on
pourrait peut-être le penser, parce qu'il m'est arrivé quelque
chose, chez moi, il y a quelques jours et à un certain moment, on s'est
adressé, non pas au ministre, mais au député du
comté, en disant: Est-ce que vous connaissez des gens qui font de
l'entretien? Les prix unitaires pour l'entretien du palais de justice de La
Malbaie étaient tellement bas qu'il n'y a pas un chat, quelle que soit
sa couleur politique, qui a voulu accepter les prix pour l'entretien de cet
édifice. Il a fallu que les prix soient augmentés. Je ne sais
même pas s'il y en a un qui a pu répondre affirmativement à
la demande du ministère.
Ces contrats ne sont pas si invitants. Cela paraft plus alléchant
que c'est réellement payant.
M. LEGER: Est-ce que c'est la même politique pour les
réparations d'urgence ou les travaux d'urgence?
M. MAILLOUX: Les travaux d'urgence sont faits sur des prix qui sont
calculés par les officiers. Ils ne sont pas négociés par
des politiciens, par le ministre et par d'autres, d'aucune façon. Je
pense qu'on pourrait poser la question à tous les hauts fonctionnaires
que je laisse parfaitement libres. Je ne pense pas avoir jamais insisté,
comme adjoint parlementaire, ministre d'Etat ou ministre en titre, pour que des
prix qui sont fixés par les fonctionnaires soient modifiés pour
faire plaisir à l'un ou à l'autre.
M. LEGER: Qui fait les devis?
M. MAILLOUX: Les services techniques qui préparent
évidemment seuls les projets de réparations. S'il y a invitation
d'entrepreneurs dans une région donnée ou dans un milieu
donné, c'est sur les prix que devront évidemment être
négociées les réparations par soumissions.
M. LEGER: Autrement dit, il n'y a plus de liste désignée
par...
M. MAILLOUX: Je ne connais aucune de ces listes et je pense que...
M. LEGER: L'année dernière, vous avez très bien
répondu à cette question. On s'en rappelle.
M., MAILLOUX: C'était peut-être quelqu'un qui m'avait
posé une question. Ce que je n'avais pas dit en Chambre, à ce
moment-là, c'est que quand j'avais déposé un document sur
la table de la Chambre, c'est que j'étais très proche de ce
ministère et que peut-être les questions m'avaient
été posées et non pas à d'autres.
On dit même qu'on se sert des pages jaunes de l'annuaire du
téléphone.
M. LEGER: Faites marcher vos doigts.
M. BURNS: Je me rappelle que dans le temps, quand on a parlé de
cette fameuse liste d'entrepreneurs privilégiés, on avait aussi
beaucoup parlé d'un certain fonctionnaire dont, semble-t-il, cela avait
été l'initiative d'adresser cette lettre circulaire aux
députés ministériels, soit dit en passant. En tout cas,
à moins que d'autres députés, qui étaient là
dans le temps, vous disent le contraire, je pense que les députés
de l'Opposition n'avaient pas reçu cette lettre demandant la liste des
entrepreneurs privilégiés. Ce fonctionnaire, est-ce que c'est
lui, dans le fond, qui a été le bouc émissaire de toute
cette histoire? Qu'est-il advenu de ce fonctionnaire?
M. MAILLOUX: C'est un fonctionnaire qui a été muté
de poste.
M. LEGER: II a été désigné.
M. MAILLOUX: Si le député de Maison- neuve permet, je ne
voudrais pas revenir pour ajouter quoi que ce soit à ce qui a
été dit à ce moment. Cela n'ajouterait pas grand-chose au
débat sauf que, si, par hasard, il a pu y avoir des renseignements
demandés par des fonctionnaires, quels qu'ils soient, je peux affirmer
qu'actuellement, il n'y a aucun renseignement de cette sorte qui est
demandé, parce que, dans tous les comtés de la province, les
entrepreneurs sont bien connus. Quel que soit le parti auxquels ils
appartiennent, le ministère fait fréquemment appel à tous
les gens, de quelque milieu que ce soit et à quelque appartenance
politique que ce soit. Je pense que c'est révolu, si cela a
déjà existé dans l'esprit de certains fonctionnaires, de
faire plaisir au pouvoir dans ce sens.
M. LEGER: Parce qu'il y a des nouveaux députés
libéraux qui arrivent, je me demandais s'ils l'avaient reçue?
C'est pour cela que je posais la question.
M. MAILLOUX: On peut leur poser la question. Ils n'ont sûrement
pas reçu sous ma gouverne aucun document dans ce sens, d'aucune
façon.
M. BURNS: Dans le comté de Maskinongé, ce n'est pas de
même que cela marche.
UNE VOIX: Le mal ne se fera pas là.
M. BURNS: En somme, M. le ministre... Pardon?
M. MAILLOUX: Je dis qu'il n'y avait pas de document semblable.
M. BURNS: Vous nous affirmez et je prends votre parole
là-dessus que cela n'a pas été fait à la
suite des élections du 29 octobre, parce qu'on...
M. MAILLOUX: C'est la dernière?
M. BURNS: ... se souviendra que... Oui, la dernière.
M. MAILLOUX: En aucune façon.
M. BURNS: ... la fameuse lettre circulaire en question, qui avait
été envoyée par le fonctionnaire en question, même
si elle n'a été connue publiquement, si vous le voulez, si le
problème n'est sorti publiquement qu'aux alentours des années
1971 ou 1972, cela s'était fait dans les jours qui avaient suivi, je
dirais même les semaines immédiates qui avaient suivi
l'élection de 1970. En somme, cela ne s'est pas
répété.
Le ministre a pris soin de voir à ce que cela ne se
répète pas cette année.
M. MAILLOUX: D'aucune façon. Je pense que je laisse les
fonctionnaires complètement
dégagés. Ils peuvent répondre à une telle
question. Je ferais remarquer quand même que la liste dont on parle
servait tellement peu que, quand on m'a provoqué et que je l'ai
déposée en Chambre, c'est à ce moment que j'ai pris
connaissance effectivement des entrepreneurs qui étaient
enregistrés sur cette liste, qui pouvaient travailler dans une
activité ou une autre. J'ai reconnu autant d'adversaires politiques que
de libéraux et je me suis demandé effectivement qui avait pu
donner de tels renseignements. Cela ne peut aucunement servir.
M. BURNS: Vous n'avez pas fait corriger la liste à partir de ce
moment?
M. MAILLOUX: Pardon?
M. BURNS: Vous n'avez pas fait corriger la liste à partir de ce
moment?
M. MAILLOUX: En aucune façon. Je ne fais pas tellement
d'interventions auprès des fonctionnaires.
M. BURNS: C'est bon qu'on le mentionne parce que c'est peut-être
quelque chose qui peut sans doute nous servir de leçon quant à
d'autres problèmes qui sont peut-être plus actuels.
M. MAILLOUX: Je voudrais quand même que...
M. BURNS: Lorsque l'Opposition soulève ce genre de questions, on
a peut-être l'air de gratter le fond nauséabond de certaines
administrations publiques, mais cela donne, avec le temps probablement, de la
chance au gouvernement. C'est dans le fond le rôle positif de
l'Opposition, de se rajuster sur certaines de ces politiques.
M. MAILLOUX: Est-ce que je pourrais quand même ajouter...
M. BURNS: Je suis bien content d'apprendre du ministre que ce
problème au moins ne se pose plus au ministère des Travaux
publics.
M. MAILLOUX: Je pourrais ajouter quand même ceci: II ne faudrait
quand même pas prendre les députés de tous les partis pour
les derniers venus dans le Parlement. Ils sont élus par la
population.
Ces gens sont sollicités de toutes parts par des gens qui sentent
de la discrimination, et je vois des députés de tous les partis
qui écrivent à mon bureau ou appellent en disant, que ce soit
dans le cas d'un notaire, d'un avocat, ou d'un vendeur de gravier, ou quoi que
ce soit: II a le droit également de vivre comme tout le monde, et on ne
trouve pas cela anormal qu'un député représentant une
région dise pourquoi telle personne est mise de côté en
continuité. Je dois confesser qu'on reçoit des recommandations
qui viennent de partout. Elles ne viennent pas seulement des
députés, il en vient de partout. C'est un peu normal, parce que
je pense qu'auprès des compagnies la même chose se pratique. Il ne
faudrait pas se cacher la tête dans le sable.
M. BURNS: II ne faut pas se mettre la tête dans l'autruche, comme
disait l'autre.
M. MAILLOUX: Chez nous, il y a du sable, mais il n'y a pas
d'autruche.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 1, programme 2, adopté.
Elément 2, gestion des immeubles.
M. BURNS: A ce niveau, M. le Président, j'aimerais savoir du
ministre quels sont les critères qui sont employés quant à
l'entretien...
M. MAILLOUX: Je tourne la page. M. BURNS: ... à la page 23-4.
Cela va? M. MAILLOUX: Oui.
M. BURNS: Ce que j'aurais voulu savoir sous l'élément 2,
en ce qui concerne surtout l'entretien des immeubles, c'est quels sont les
critères que le ministère emploie dans le choix des compagnies de
nettoyage, nettoyage et entretien, disons, qui sont directement
employées par le ministère? Evidemment, encore une fois, est-ce
qu'il y a appel d'offres dans ces cas? Comment procède-t-on dans le
choix?
M. MAILLOUX: On me dit qu'au-delà de $50,000, il y a obligation
de demander des soumissions publiques, et en bas de $50,000, il peut y avoir
des invitations faites à des gens qui se disent spécialistes dans
l'entretien, parmi trois, quatre ou cinq soumissionnaires qui font des prix.
Cela arrive à ce que j'ai dit tantôt, à La Malbaie il n'y a
pas du tout de soumissionnaires.
M. BURNS: Quand vous dites au-delà de $50,000...
M. MAILLOUX: Soumissions publiques.
M. BURNS: ... vous voulez dire que c'est un contrat de $50,000 pour une
année ou sur une base annuelle?
M. MAILLOUX: Pour une année.
M. BURNS: Pour une année. Actuellement, est-ce possible pour le
ministre de nous donner la liste de ces entrepreneurs, ainsi que des
édifices dont ils ont la charge au point de vue de nettoyage et
d'entretien?
M. MAILLOUX: Je n'ai aucune objection,
parce que la question pourrait être posée en Chambre, et il
faudrait que je donne la réponse, sauf qu'il faudrait que je la fasse
préparer. J'avais effectivement des réponses à donner
demain à M. le député de Rouyn-Noranda pour certains
comtés où il l'avait demandé. Je ne pouvais pas les
déposer aujourd'hui, ce n'était pas mercredi. Est-ce qu'on pourra
déposer cette réponse?
M. BURNS: Y compris la liste en bas de $50,000 et en haut de $50,000.
C'est la liste complète.
M. MAILLOUX: C'est la liste des contrats que vous voulez avoir?
M. BURNS: La liste des compagnies et les endroits...
M. MAILLOUX: Les contrats avec le nom des compagnies.
M. BURNS: C'est cela.
M. MAILLOUX: Les montants...
M. BURNS: Par exemple, le palais de justice de tel endroit, telle
compagnie, et les montants appropriés.
M. MAILLOUX: II y a au-delà de 100 contrats.
M. BURNS: Pardon?
M. MAILLOUX: II y a au-delà d'une centaine de contrats. On
tâchera de préparer cette réponse pour demain.
M. BURNS: Oui, bien, je veux dire, on va être...
M. MAILLOUX: Si elle n'était pas prête, je pourrais la
remettre...
M. BURNS: Non, je suis d'accord là-dessus, M. le ministre. Ce que
j'aimerais, c'est que plutôt que de vous poser la question au feuilleton
et que cela passe par toute une paperasse, le genre de question qu'on peut
poser aux crédits, tout en sachant fort bien que le ministre n'est
peut-être pas en mesure de nous donner la réponse
immédiatement, que d'ici une journée ou deux, on puisse
s'attendre à l'avoir, cela me satisfait.
M. MAILLOUX: Aussitôt qu'elle sera prête dans le cours de la
semaine, je vous donnerai la réponse.
M. BURNS: D'accord! M. MAILLOUX: Par écrit. M. BURNS:
D'accord!
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 2, adopté.
Elément 3: Sécurité et stationnement. Le
député de Lafontaine.
M. LEGER: Concernant la sécurité des édifices, je
vais commencer par la question que j'ai posée tantôt. Quelles sont
les mesures préventives contre les incendies pour les différents
édifices gouvernementaux, spécialement en ce qui touche
l'édifice G?
Est-ce que ce sont des extincteurs, des gicleurs? Est-ce qu'il y a des
exercices de sauvetage pour tenir les gens en forme?
M. MAILLOUX: II y a eu des plaintes qui ont été
dressées par le Commissariat des incendies de la province, plutôt
la direction générale de la province sur les incendies au
ministère des Affaires municipales. Cela a été
appliqué par nos agents de la sécurité, sous la
surveillance de ces gens. Cela comprend toute une gamme de nominations par
étage, comme cela peut être tout en double et à chacun des
étages du G, il y a 30 personnes qui ont chacune leur fonction en cas
d'évacuation. Il y a régulièrement des...
M. LEGER: Est-ce que ce sont des employés qui ont d'autres
tâches ou qui sont uniquement affectés à cela?
M. MAILLOUX: Non, ce sont des employés des ministères
clients dans l'édifice qui sont formés pour l'application de ce
plan en cas d'incendie ou de tout autre désastre quelconque dans
l'édifice. Cela résume à peu près ce qui existe
dans ces édifices.
M. LEGER: Est-ce que les...
M. MAILLOUX: Les exercices sont tenus régulièrement.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a des gicleurs automatiques
d'installés?
M.,MAILLOUX: II n'y a pas de gicleurs automatiques. C'est un
système à boyaux. Les installations comprennent aussi des
systèmes d'évacuation de fumée, des extincteurs et ces
choses-là. C'est le système normal à boyaux qu'on retrouve
dans des cabinets.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a eu des expériences d'incendies dans
les dernières années à certains étages? Est-ce que
c'était suffisant? Est-ce que cela n'a pas créé des
problèmes?
M. MAILLOUX: C'est arrivé durant le temps de la construction au
H. Il y a eu un incendie au G aussi, au rez-de-chaussée, Je crois qu'au
H, c'était au premier étage et au G, c'était au
rez-de-chaussée.
M. LEGER: Concernant le domaine de la sécurité des
employés par le ministère pour la
surveillance des édifices publics, quels sont les critères
employés pour le choix des agences?
UNE VOIX: Des gardiens policiers?
M. BURNS: Avant qu'on ne tombe là-dessus, avec la permission du
député de Lafontaine...
M. LEGER: Certainement.
M. BURNS: C'est gentil... On parle de difficultés en cas de feu.
Il y a une question qui me vient à l'idée. On a parlé du G
et du H, etc. Quant à l'édifice A dans lequel on se trouve, tout
le monde sait qu'actuellement il y a, à ma connaissance, seulement deux
portes qui sont ouvertes et donnant sur l'extérieur. Il y a des portes
sur la cour intérieure, d'accord. A ma connaissance, à moins que
le ministre me corrige...
M. MAILLOUX: Le G et le H...
M. BURNS: Dans l'édifice A, il y a actuellement, sauf erreur, la
porte qu'on appelle la porte du Sauvage et il y a également celle qu'on
appelle la porte de la bibliothèque. Il y aurait peut-être
à l'occasion, et pour des raisons bien spécifiques, la porte du
lieutenant-gouverneur, qui s'ouvre de temps à autre pour laisser passer
notre bon lieutenant-gouverneur. Mais, à part cela, à part ses
entrées à lui, je pense que cette porte elle aussi est
fermée. Je pense également que toutes les autres portes sont
fermées de l'intérieur, ne peuvent être ouvertes que de
l'intérieur. Est-ce que le ministère s'est penché sur cet
aspect de la sécurité en cas d'incendie ou en cas de
problème particulier à l'intérieur de l'édifice A,
qui, à toutes fins pratiques, actuellement, ne laisse que deux issues
extérieures, sinon les issues intérieures. Dans le fond, je suis
bien d'accord qu'on peut se retrouver dans la cour intérieure, mais ce
n'est pas nécessairement très sécuritaire si on se
retrouve à l'intérieur d'un édifice qui est actuellement
ou qui serait, à une période donnée,
considéré comme un édifice duquel il faut sortir. On en
sort évidemment. On prend l'air libre, mais on n'est pas sorti du
complexe, à ce moment-là.
M. MAILLOUX: Oui, il y a deux portes qui, effectivement, ont
été fermées soit du côté sud et du
côté ouest, au moment qu'on connaît et pour des raisons,
semble-t-il, de sécurité à l'intérieur de
l'édifice. A présent, on me dit que la responsabilité de
l'édifice A est sous la surveillance du président de
l'Assemblée nationale et on doit se conformer à ses
directives.
M. BURNS: Encore une fois, vous nous renvoyez à d'autres
crédits. Vous nous renvoyez aux crédits de l'Assemblée
nationale.
M. MAILLOUX: On vient de me dire que, quant à l'édifice A,
c'est le président de l'Assemblée nationale qui s'occupe avec son
équipe de ce problème. C'est donc à lui que devrait
être faite l'observation quant aux portes, comme vous le dites, qui
étaient ouvertes et par où on pouvait faire évacuer une
partie du monde assez vite alors que là il y aurait peut-être des
problèmes particuliers.
On me dit que, précédemment, avant que ce soit sous la
responsabilité du président de l'Assemblée nationale, nos
gardiens constables avaient des clefs des portes que j'ai mentionnées
précédemment et pouvaient les ouvrir immédiatement en cas
d'incendie ou de danger quelconque.
M. BURNS: Actuellement, les agents de la paix,...
M. MAILLOUX: Ne sont pas là.
M. BURNS: ... que nous voyons avec l'uniforme vert ne relèvent
pas...
M. MAILLOUX: Ils relèvent de l'Assemblée nationale et non
pas des gardiens constables...
M. BURNS: Non, pas de votre groupe de gardiens constables.
M. MAILLOUX: Pas du tout.
M. BURNS: Donc, ce serait au président de
l'Assemblée...
M. MAILLOUX: Au président de l'Assemblée nationale...
M. BURNS: ... nationale qu'il faudrait...
M. MAILLOUX: ... qui est le seul responsable de la
sécurité des gens qui sont dans l'édifice A.
M. LEGER: Alors, pour...
M. MAILLOUX: On me dit que cela s'est amélioré un peu avec
les deux tunnels qui ont été aménagés, par
où les gens pourraient s'évacuer, malgré que cela
dépend où le feu prend, de quelle façon se dirige la
fumée également. En tout cas, cela devra être soumis quand
même devant une autre instance que la mienne.
M. LEGER: Combien peut-il y avoir de personnes, en tout, dans
l'édifice A, à évacuer au moment où l'on travaille
le plus intensément?
M. MAILLOUX: La question pourrait être posée en même
temps que...
M. LEGER: Mais ce que je veux dire, s'il y a deux sorties, c'est combien
de personnes dans toute cette bâtisse-là qui...
M. MAILLOUX: Je n'ai pas fait d'évaluation.
M. LEGER: Alors, je reviens à la question de tantôt
concernant la sécurité des édifices publics. Quels sont
les critères employés dans le choix des agences de
sécurité employées par le ministère pour la
surveillance des édifices publics?
M. MAILLOUX: On ne parle pas des gardiens constables là?
M. LEGER: Pas nécessairement. Bien, c'est-à-dire les
agences.
M. MAILLOUX: Les gardiens constables sont tous engagés par
l'entremise de la Fonction publique.
M. LEGER: Maintenant, il y a des agences de sécurité qui
sont engagées.
M. MAILLOUX: Les agences de sécurité sont engagées
par le ministère des Travaux publics, à des taux horaires.
M. LEGER: Des taux horaires. Est-ce qu'il y a plusieurs agences qui sont
engagées pour les édifices? Combien y en aurait-il? Est-ce qu'on
a procédé par appels d'offres pour chacune ou si vous avez des
agences qui sont là depuis un bon bout de temps?
M. MAILLOUX: II y a une longue liste des édifices où
forcément sont engagées, à honoraires, des agences.
M. LEGER: Est-ce que, plutôt que de lire la liste, le ministre
pourrait la déposer?
M. MAILLOUX: Si je peux la déposer? M. LEGER: La liste, oui.
M. MAILLOUX: Oui. Il faudrait en faire faire une photocopie.
M. LEGER: Parfait.
M. MAILLOUX: Cela couvre toute la province de Québec et il y en a
trois pages.
M. LEGER: Maintenant, cela est seulement pour les édifices et non
pas pour les personnes...
M. MAILLOUX: Ce qu'il faudrait que j'ajoute à ça
sur cette liste c'est simplement l'édifice en question et le coût.
Le nom de l'agence serait indiqué au bout. Alors, est-ce que je pourrais
en même temps que l'autre réponse serait donnée...
M. LEGER: Parfait, parfait. Est-ce que dans cette liste d'agence... Cela
est simplement pour les édifices. Est-ce que vous avez la liste aussi
pour la protection des personnes, comme les ministres, les
députés?
M. MAILLOUX: Nous, nous n'assurons d'aucune façon la protection
des personnes. C'est le ministère de la Justice qui s'occupe de la
protection de certaines personnes.
M. LEGER: Comme l'agence Canadiana n'a aucun contrat concernant les
édifices.
UNE VOIX: Pas pour la garde de l'édifice.
M. MAILLOUX: Pas pour la garde de personnes qui concerne les
députés, mais la garde de certains édifices.
M. LEGER: L'agence Canadiana a des contrats pour la garde de certains
édifices. Elle est là-dedans.
M. MAILLOUX: Cela sera mentionné dans le document.
M. LEGER: Bon. Est-ce qu'on a procédé par appels d'offres
avant de les engager? Est-ce que ce sont des contrats à l'année
ou des contrats temporaires?
M. MAILLOUX: Non, c'est basé sur le salaire minimum. Ce n'est pas
par soumissions publiques ou appels d'offres.
M. LEGER: Ce n'est pas un contrat total pour une agence qui,
elle-même, paie ses employés?
M. MAILLOUX: Pardon?
M. LEGER: Ce ne sont pas des contrats pour une somme globale et, par la
suite, l'agence paie ses employés selon un taux horaire?
M. MAILLOUX: C'est un nombre de personnes déterminées qui
sont en cause et qui sont payées à un taux horaire de tant.
M. LEGER: Est-ce que l'agence prend son profit là-dessus? Je le
présume. Elle paie un montant inférieur aux sommes qu'on
paie.
M. MAILLOUX: Dans le taux horaire, à l'intérieur du taux
horaire.
M. LEGER: Concernant l'aspect du stationnement, le ministère
a-t-il donné à une société privée à
but lucratif...
M. MAILLOUX: On me dit que le taux horaire payé aux agences de
gardiennage est le taux horaire qui est payé, dans des mêmes
circonstances, dans la région de Montréal et de Québec,
par l'industrie privée.
M. LEGER: Je n'ai pas saisi, vous avez parlé très bas.
M.,MAILLOUX: On me dit que les taux horaires payés aux agences de
gardiennage ont été évalués à partir des
montants payés par l'industrie privée, à Montréal
et à Québec. C'est la base.
M. LEGER: Entre autres, pour le choix de ces agences, comment
procède-t-on pour évaluer la qualité, la
responsabilité, l'expérience, la solvabilité de ces
agences?
M. MAILLOUX: Toute agence qui détient un permis du
ministère de la Justice a le droit, évidemment, de faire des
offres pour le travail en question. Mais il est indiscutable qu'elles sont
engagées de manière discrétionnaire. Elles doivent
auparavant détenir un permis du ministère de la Justice pour
prouver le sérieux des agences et prouver qu'elles se conforment aux
exigences du ministère de la Justice.
M. BURNS: Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire le
coût que le recours à des agences privées comme
celles-là comporte, per capita ou par homme, si vous voulez?
La raison de ma question est bien simple...
M. MAILLOUX: Per capita, par homme?
M. BURNS: Par exemple, le nombre d'hommes que cela emploie et le
coût par homme. La raison est bien simple. C'est que, depuis toujours, il
y a des gens qui et j'ai été à plusieurs reprises
de ceux-là croient qu'à un moment donné, le recours
à ce type d'agences est, dans le fond, une façon de faire faire
de l'argent à des agences alors que ces mêmes agences utilisent ce
qu'on pourrait appeler communément du "cheap labour". C'est assez
extraordinaire, entre autres, de voir les multiples tentatives qui ont
avorté dans l'oeuf, tentatives de syndicali-sation de ces gens qui,
évidemment, se sont toujours butés ou frappés contre un
insuccès total.
Je pense sans nommer d'agences à certaines agences
de Montréal, où les employés ont tenté de
s'organiser en syndicat et cela a été une faillite très
rapide, suivie de congédiements, etc. La situation, semble-t-il, est
encore la même, c'est-à-dire que ces compagnies exigent un montant
horaire, par homme, de X dollars et l'homme en question, lui, reçoit un
salaire qui est très près du salaire minimum, quand ce n'est pas,
dans certains cas, inférieur au salaire minimum.
Evidemment, s'il fallait qu'un de ces individus se plaigne à la
Commission du salaire minimum, il n'a déjà pas une
sécurité d'emploi tellement forte qu'il va se retrouver tout
simplement à mettre son habit au rancart très rapidement.
Ce que j'aimerais savoir, c'est combien il y a de gens
d'embauchés, par exemple. Combien y a-t-il d'agents de
sécurité d'embauchés par l'entremise de ces contrats?
Deuxièmement, combien coûtent-ils par homme au gouvernement?
M. MAILLOUX: La liste qui pourrait être déposée,
cela comprend le nombre d'édifices à protéger, à
surveiller et les salaires globaux qui sont payés à l'agence pour
un nombre d'hommes déterminé.
M. BURNS: Alors la statistique serait complète, à ce
moment-là, dans ce sens qu'on pourrait savoir que pour tant d'hommes,
cela coûte tant.
M. MAILLOUX: C'est indiscutable. Le député de Maisonneuve
a parlé tantôt de "cheap labour". Je me rappelle avoir eu des
plaintes de gens qui travaillaient pour certaines agences parce qu'on y est
payé le taux horaire minimum du salaire minimum.
M. BURNS: Quand il est payé, le salaire minimum. Je connais des
cas où il ne l'est pas.
M. MAILLOUX: Oui. Il y a quand même des recours.
M. BURNS: II y a des recours mais ce qui arrive, c'est que, comme je
vous le disais tantôt, une fois son recours exercé, le gars va se
chercher un "job" bien vite.
M. MAILLOUX: Oui. Mais quand les concours de la Fonction publique sont
demandés pour les gardiens constables ils sont de l'autre partie
du volet je constate quand même que l'exigence qui est
demandée est une neuvième année, je pense. Si cela a
été monté à la dixième année... Il y
en a plusieurs chez nous et on réussissait à trouver de
l'ouvrage, par la Fonction publique, à des gens dont le potentiel
était sommaire.
M. BURNS: Est-ce que le ministère a fait des études de
coût comparatif, d'une part, de l'utilisation des agences, par rapport
aux services rendus, et de ce que cela coûterait au ministère
d'avoir ses propres employés, toujours par rapport aux mêmes
services rendus ou à être rendus qui, à ce
moment-là, le seraient par l'entremise de ses propres agents?
M. MAILLOUX: Avant de répondre à cette question ce
n'est peut-être pas la réponse est-ce que le
ministère devrait, dans tous les cas, augmenter le nombre de gardiens
constables dans toute la province, pour tous les édifices à
protéger? Cela amène quand même des problèmes, cela
aussi, parce que les gens de la fonction publique augmentent sans cesse et i!
n'est pas certain que, concernant les agences de sécurité qui ont
des mandats donnés pour un ou deux
ans, à un moment donné, on n'aura pas à mettre fin
aux contrats pour certaines raisons, qu'on n'aurait pas à mettre fin au
gardiennage ou à y mettre fin en partie.
Si vous avez tous des gardiens constables qui sont couverts par la
Fonction publique, vous avez tout votre personnel jusqu'à 65 ans, avec
toutes les conventions de travail et la protection des syndicats, la garantie
d'emploi ad vitam aeternam.
M. LEGER: Le ministre faiblit. Est-ce qu'on va être obligé
de s'asseoir à côté de lui?
M. MAILLOUX: Pardon?
M. LEGER: On ne comprend pas. Le ministre ne parle pas assez fort.
M. MAILLOUX: Je dis que s'il fallait absolument remplacer toutes les
agences de gardiennage partout dans la province, à ce moment-là
c'est du personnel qui serait engagé jusqu'à 65 ans, qu'on en ait
besoin en continuité ou pas.
M. BURNS: II y a beaucoup de contrats de gardiennage, M. le ministre,
qui sont, de par eux-mêmes, à caractère permanent et qui,
actuellement, sont confiés à des agences. Je pense, par exemple,
à certains gardiennages de palais de justice.
C'est bien simple. A un moment donné, on a tout simplement fait
un transfert. On s'est rendu compte qu'il y avait un peu trop d'agents de la
Sûreté du Québec qui étaient occupés à
garder des édifices et que ces gens, à cause de leur
entraînement, de leur formation, etc., auraient probablement
été beaucoup plus utiles en retournant dans leur unité, ce
sur quoi je suis entièrement d'accord.
C'est un peu à ce moment-là qu'on a pris partiellement le
groupe de ce qu'on appelle les agents de la paix du gouvernement, dont la
principale fonction, actuellement, est de garder les prisons.
Déjà il y avait une pénurie de personnel aux dires
des agents, aux dires du directeur des prisons lui-même, M. Gauthier, et,
à un moment donné, c'est là qu'on semble avoir
pensé à la solution miracle d'avoir recours, dans les palais de
justice, pour garder les entrées, pour indiquer aux justiciables qui se
présentaient au palais de justice l'endroit où se rendre, pour
simplement protéger les lieux, pour également voir aux cas
d'urgence qui peuvent se poser, on a commencé à avoir recours
à des agences privées. Alors, c'est ce que je me demande; avant
de poser un tel geste ou depuis qu'on a posé un tel geste parce
qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire si on s'est trompé; je ne
le sais pas, je ne dis pas qu'on s'est trompé est-ce qu'on a fait
une évaluation de coût comparative aux deux systèmes, celui
d'avoir des agents de la paix à temps plein à l'emploi du
ministère pour faire ce travail...
M. MAILLOUX: II faudrait que je demande une étude plus
approfondie pour donner une réponse précise à la question
du député de Maisonneuve. Cela me prendrait quand même
quelques semaines avant de répondre à une telle question.
M. BURNS: Quant au fait qu'une étude existe ou n'existe pas,
à ce sujet-là, est-ce possible de me répondre?
M. MAILLOUX: Oh! je pense qu'il y a certaines évaluations que je
voudrais revoir avant de déposer un tel document. Par contre
ça me revient à l'esprit chaque fois que je regarde les
concours de la Commission de la fonction publique, on a beaucoup de
difficultés dans le recrutement des gardiens constables, principalement
dans la région de Montréal. Je pense qu'on connaît les
salaires des gardiens constables, mais on s'aperçoit que, malgré
que le recrutement se fasse sans cesse par concours à Montréal et
à Québec, principalement à Montréal,
assurément il y a des retraits presque continus qui ne sont pas aussi
importants que l'embauche que l'on fait, mais qui sont peut-être à
50 p.c, de démissions. Alors, c'est peut-être une des raisons pour
lesquelles, si on n'est pas capable de combler les besoins par la Commission de
la fonction publique, on fait appel également à d'autres agences
qui, par des moyens dont parlait tantôt le député de
Maisonneuve, y réussissent.
M. BURNS: Ce que je ne comprends pas, c'est que, pour une qualité
de services au moins comparables, sinon je ne veux pas les qualifier
inférieurs, on réussisse à obtenir de la part
d'agences des gens qui rendent les services qu'on voudrait obtenir de nos
propres employés du gouvernement à des salaires infiniment
inférieurs. Je pense bien qu'en général le ministre
l'a admis tantôt les salariés sont habituellement
payés au salaire minimum, un petit peu plus, en tout cas, aux alentours
du salaire minimum habituellement.
Alors, comment se fait-il c'est ce que j'ai de la
difficulté à comprendre que les agences, elles,
réussissent à trouver des gens pour travailler à un
salaire inférieur à ce qui est payé actuellement aux
agents de la paix et que la Commission de la fonction publique, elle, ne soit
pas en mesure de trouver des gens pour combler ces postes, si ces agences
rendent véritablement les services qu'on attend d'elles?
M. MAILLOUX: Je pense bien qu'entre les critères d'engagement des
gardiens constables du gouvernement et ceux des agences de
sécurité, il y a quand même une marge assez
considérable. Si on a dit tantôt que c'était quand
même assez sommaire comme exigences pour un gardien constable
gouvernemental, je constate quand même que le salaire de départ
pour un gardien constable est plus élevé, malgré
la neuvième année qui est exigée cela peut
être la dixième, mais il me semblait que c'était la
neuvième que pour un agent de bureau, et encore plus pour un
commis dactylo. C'est quand même plus alléchant pour la personne
dont le niveau d'instruction est peu élevé.
Dans les agences de sécurité, c'est indiscutable que le
recrutement se fait à des conditions encore plus basses que celles
qu'exige la Commission de la fonction publique pour nos gardiens constables. Et
c'est peut-être pour cette raison qu'elles réussissent à
trouver des gens, qui ne demeurent peut-être pas tellement longtemps pour
l'agence, mais à des conditions, je ne dirais pas inacceptables mais
à des salaires qui sont évidemment les plus bas dans la province.
Cela ne donne sûrement pas la même efficacité que les
gardiens constables dont le salaire est beaucoup plus élevé.
A présent, je pourrais tâcher de demander une
évaluation à la Commission de la fonction publique et au
ministère et, ultérieurement, si je peux avant la fin de la
session, déposer un document sur cette question. Sans en faire une
promesse formelle, je pense que je pourrais quand même donner un peu plus
d'éclaircissements sur ce problème.
M. BURNS: C'est le dernier point que je soulève là-dessus.
Il est évident que, actuellement, on a de la difficulté
cela ne touche peut-être pas votre ministère à
recruter des gens au niveau du gardiennage de prison.
Et cela, je pense que le ministre de la Justice l'a dit a plusieurs
reprises, le directeur des prisons, le Dr Gauthier, l'a dit à plusieurs
reprises également; le Syndicat des agents de la paix l'a crié et
recrié à plusieurs reprises à chacune de ses
négociations et même entre les deux. Moi, il me semble que si le
gouvernement se disait: De toute façon, j'ai besoin de gardiennage,
pourquoi ne pas insérer, me faire ou me bâtir une réserve
de gens qui se spécialisent en gardiennage? Ils ne sont peut-être
pas prêts immédiatement à entrer dans les prisons mais
peuvent, à un moment donné, avoir une possibilité
d'être promus, si on peut utiliser l'expression, du service des gardiens
constables à un service peut-être plus spécialisé,
qui demande peut-être plus d'exigences. A ce moment-là, on fait
d'une pierre deux coups, c'est-à-dire que pour autant que
l'évaluation de coûts nous prouve que ça coûterait
moins cher, d'une part on n'encourage pas le "cheap labor", et je pense que ce
n'est le rôle d'aucun gouvernement de l'encourager; d'autre part, on se
bâtit une réserve de gens qui, à n'en pas douter, sont
absolument essentiels à l'administration de la justice et au maintien de
la sécurité à l'intérieur des édifices
gouvernementaux entre autres.
C'est une suggestion que je fais au ministre.
M. MAILLOUX: Je prends note des remarques du député de
Maisonneuve et j'espère pouvoir jeter un meilleur éclairage
ultérieurement durant la session sur ce sujet.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a des normes précises dans un contrat
donné à une agence de sécurité? Par exemple, est-ce
qu'on dit: Tel édifice, ce sera telle agence qui va l'avoir. Et si c'est
le cas, est-ce que l'agence s'engage à avoir tant d'hommes, bien
précisément, ou s'il y a des agences qui peuvent jouer en disant:
Je vais être payée pour 25 hommes et, en réalité, je
n'en peux avoir que 20, donc je fais un profit sur cinq hommes de moins? Est-ce
qu'il y a des normes bien précises qui obligent à avoir la
quantité d'hommes bien définie dans le contrat?
M. MAILLOUX: Non, on me dit qu'il y a surveillance d'abord des contrats
qui sont donnés, parce que le nombre d'hommes indiqué en tout
temps du gardiennage doit être respecté, sinon il y a
pénalité; les contrats sont bien spécifiques et la
surveillance se fait en tout temps.
M,LEGER: Vous dites que, dans le contrat, le nombre...
M. MAILLOUX: C'est tout indiqué. M. LEGER: ... de personnes... M.
MAILLOUX: C'est ça.
M. LEGER: ... que devra engager l'agence... M. MAILLOUX: C'est
ça.
M. LEGER: ... est bien défini. M. MAILLOUX: C'est ça.
M. LEGER: Maintenant, est-ce qu'il...
M. MAILLOUX: Le genre de travail qu'elles devront effectuer est
indiqué.
M. LEGER: Bon. Est-ce qu'il y a une surveillance aussi sur le
fonctionnement interne de cette agence? Je donne un exemple, je ne nommerai pas
l'agence qui a du personnel engagé pour faire un travail. Après
les 40 heures de travail, cette agence faisait travailler des personnes en bas
du taux horaire et elle les faisait payer par une autre compagnie pour leur
permettre de faire 75 à 80 heures par semaine pour avoir, dans
l'ensemble, à peu près le taux horaire. Est-ce qu'il y a une
surveillance sur le fonctionnement et le paiement des employés de ces
agences?
M. MAILLOUX: On me dit qu'à moins ce serait un cas
à signaler qu'il y ait une indication que le travail d'un
employé est pour 40 heures, il n'est aucunement question
évidemment que l'employé fasse du surtemps ou deux fois le temps
pour faire faire de plus amples profits au propriétaire du contrat. S'il
y avait de telles anomalies qui n'auraient pu être
décelées, il serait bon de les signaler.
M. LEGER: Parfait, de toute façon, vous allez déposer un
document tel que vous avez dit concernant les coûts des
différentes agences et les...
M. MAILLOUX: Celui-là, oui.
M. LEGER: Je vais revenir maintenant à la partie du
stationnement. Parlons de la Société parc-autos.
M. MAILLOUX: Oui.
M. LEGER: Est-ce que le ministère a donné à une
société privée, à but lucratif, le contrat
d'exploitation du parc-autos de Place Desjardins?
M. MAILLOUX: Malgré qu'il y ait un responsable de Place
Desjardins ici, comme les administrateurs de Place Desjardins siégeront
ici le jeudi 9 mai prochain, est-ce que la question pourrait être
formulée devant le conseil d'administration?
M. LEGER: D'accord. Est-ce que le ministre pourrait déposer la
liste des stationnements possédés par le gouvernement au
Québec?
M. MAILLOUX: Oui.
M. LEGER: Est-ce que vous avez une liste de ces stationnements?
M. MAILLOUX: On pourrait la déposer au cours de la semaine.
M. LEGER: Est-ce que vous avez aussi, en même temps, la liste des
stationnements administrés par la Société parc-autos.
M. MAILLOUX: Vous voulez avoir le nom des stationnements?
M. LEGER: Ceux administrés par le gouvernement et ceux
administrés par la Société parc-autos.
M. MAILLOUX: Oui.
M. LEGER: D'accord? Maintenant...
M. MAILLOUX: Mon sous-ministre me dit que la liste sera
déposée avec les détails.
M. LEGER: Le reste des documents. Maintenant, concernant la Place du
Centre de Hull pour laquelle on vient d'adopter un projet de loi: Est-ce que la
Société parc-autos a été pressentie ou
consultée au sujet du stationnement de la Place du Centre de Hull?
M. MAILLOUX: Pas à ma connaissance ou à celle du
sous-ministre.
M. LEGER: Pas à votre connaissance. Est-ce qu'il existe, à
Québec, un lien entre la Société parc-autos et la Chambre
de commerce de Québec? Autrement dit, un lien de fonctionnement, de
contrôle, de perception, parce que la Société parc-autos,
est située dans l'édifice de la Chambre de commerce de
Québec...
M. MAILLOUX: On me dit qu'il y a des gens qui peuvent être au
conseil d'administration de la chambre de commerce, qui sont à
l'intérieur de la Société parc-autos, mais non pas comme
représentants de la chambre de commerce comme telle.
M. LEGER: II n'y a personne de la chambre de commerce qui
perçoit...
M. MAILLOUX: La chambre de commerce n'est pas en cause, semble-t-il,
dans la Société parc-autos sauf que des gens, qui pourraient
être au conseil d'administration de la chambre de commerce, sont
également au conseil d'administration de la Société
parc-autos. Pas pour...
M. LEGER: Donc, la Société parc-autos est la seule qui
perçoit les montants; il n'y a pas de remise perçue par
d'autres.
M. MAILLOUX: A ce qu'on me dit, la Société
parc-autos...
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut maintenant me donner les projets
de construction de stationnements dans le centre-ville de Québec?
M. MAILLOUX: Le seul qui serait éventuellement en construction,
alors que la décision n'est pas encore prise, serait sur le terrain dont
on a parlé, celui des soeurs du Bon Pasteur. Mais la décision
n'est pas encore prise.
M. LEGER: Bon, et puis dans d'autres cas, advenant qu'un lien direct
centre à centre soit préféré aux autres parcours
proposés ou advenant la fermeture du quartier latin à la
circulation, est-ce qu'il y aurait des terrains de prévus pour la
construction de stationnements?
M. MAILLOUX: Y compris le lien direct, là?
M. LEGER: Oui, je veux dire d'un centre à un autre centre ou
d'une bâtisse à une autre bâtisse.
M, MAILLOUX: II n'y a pas de plans définis. M. LEGER: Pas de
plans définis? M. MAILLOUX: Non.
M. LEGER: Même pas concernant le quartier latin?
M. MAILLOUX: Non.
M. LEGER: En ce qui nous concerne, d'accord.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 3, adopté.
M. LEGER: Programme 2, élément 3, adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 4: Postes et messageries et
services aux occupants.
M. BURNS: Excusez, M. le Président, programme 3.
LE PRESIDENT (M. Gratton): On est au programme 2, élément
3, seulement.
M. LEGER: On vient de le terminer, celui-là.
M. BURNS: Le programme 2, vous pouvez l'adopter, mais pas le programme
3.
LE PRESIDENT (M. Gratton): C'est ce que je demandais. On adopte ainsi
l'élément 4 du programme 2.
M. LEGER: A l'élément 4, j'ai une question à
poser.
LE PRESIDENT (M. Gratton): C'est ce à quoi je m'attendais.
M. LEGER: A l'élément 4, je voudrais simplement poser une
question au ministre concernant les ascenseurs. Depuis quelque temps, on
s'aperçoit qu'il y a un manque de personnel pour faire fonctionner les
ascenseurs, même aux heures de pointe ou aux heures où les
députés siègent. A ce moment-là, on a de la
difficulté à avoir l'ascenseur qui s'en va à toutes les
directions, nord-sud par exemple.
M. MAILLOUX: Cette plainte avait été formulée l'an
passé par je ne me rappelle pas quel député.
M. BURNS: Cela me fait de la peine de le dire, mais par le
député de Rouyn-Noranda. On ne veut en rien qu'il y ait
communauté de pensées entre nous deux, sauf qu'on a les
mêmes problèmes.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'on ne pourrait pas poser la question au
président de l'Assemblée nationale?
M. LEGER: On nous a dit que cela relevait des Travaux publics.
M. MAILLOUX: Cela relève des Travaux publics pour autant qu'on
ait les ordres, nous autres, de l'Assemblée nationale selon lesquels il
y a un manque de personnel pour faire fonctionner telle chose. Si
l'Assemblée nationale ne fait pas de plaintes...
M. BURNS: Les garçons de ces ascenseurs-là sont, je
pense...
M. MAILLOUX: Des gardiens constables.
M. BURNS: ... des gardiens constables qui relèvent de votre
ministère.
M. MAILLOUX: Ils sont engagés par la Fonction publique.
M. BURNS: Ce sont les hommes...
M. LEGER: Ils se promènent d'un édifice à l'autre,
là.
M. BURNS: Ce sont les messieurs qui ont un uniforme gris qui font
fonctionner ces ascenseurs.
M. LEGER: Et on les envoie dans d'autres édifices, on les
ramène ici, etc.
M. MAILLOUX: On me dit qu'il y a certains gardiens constables qui
appartiennent au ministère des Travaux publics et qu'il y a
également des fonctionnaires attachés au service de
l'Assemblée nationale qui le font à d'autres heures.
M. BURNS: D'accord, il y a peut-être des gardiens constables. Je
suis obligé de les désigner par leur uniforme. Il y a des
gardiens constables qui sont habillés en vert, qui relèvent de
l'Assemblée nationale...
M. MAILLOUX: De l'Assemblée nationale.
M. BURNS: ... et qui, à l'occasion, mais de façon vraiment
exceptionnelle moi, en tout cas, je ne les vois pas souvent il y
a souvent de vos employés et leur uniforme à eux ce sont
des gardiens constables sont gris, et ce sont habituellement eux qu'on
voit quand il y a un garçon dans ces ascenseurs-là. C'est le but
de la question du député.
M. MAILLOUX: Je prends avis de la plainte et j'en discuterai
privément avec le président de l'Assemblée parce qu'il y a
quand même double fonction et je voudrais savoir si c'est un manque de
gardiens constables que devraient combler les Travaux publics ou si c'est
l'inverse qui se produit. On pourra peut-être ultérieurement en
Chambre revenir sur le sujet s'il n'y avait pas amélioration, mais je
voudrais en parler avec le président.
M. LEGER: Comme cela a eu lieu l'année dernière,
j'espère que cela va vous donner plus de poids cette année pour
régler le problème.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 4, adopté.
M. MAILLOUX: Pour autant que les ascenseurs voudront fonctionner.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Programme 3: Approvisionnement.
Approvisionnement
M. BURNS: Au programme 3, M. le Président, un peu comme mon
collègue de Lafontaine, je suis obligé de vous dire que le
problème dont j'ai l'intention de vous parler, ce n'est pas la
première fois qu'on en parle. C'est cette fameuse étude sur la
politique d'achats. Comme tout le monde le sait j'imagine que tout le
monde le sait il a été demandé aux crédits
de 1970/71 quand cette étude-là serait prête; on nous a
répondu: Bientôt. Même réponse à la même
question aux crédits de 1971 et de 1972. Aux crédits de 1973/74,
la réponse était: Dans trois semaines. Pour être bien
honnête à l'endroit du ministre, que le ministre ne
s'énerve pas, ce n'est pas à lui qu'on l'a demandé, c'est
au ministère de l'Industrie et du Commerce, à ce
moment-là, de qui relevait ce service. Les achats, à ce
moment-là, relevaient du ministère de l'Industrie et du
Commerce.
Depuis ce temps-là, si je comprends bien, ce service
relève de votre ministère et la même question, je la
repose: Quand cette fameuse étude sur la politique d'achats du
gouvernement sera-t-elle rendue publique? Pour l'information du ministre, ce
comité d'étude sur la politique d'achats a été
créé en vertu de l'arrêté ministériel no 342
du 27 janvier 1971.
M. MAILLOUX: On me dit que le rapport a été
déposé l'an passé alors que le sous-ministre Ben Deshaies
était en charge à ce moment-là, du service
général des achats. J'imagine que c'est un rapport qui doit
être public. Cela fait huit ou neuf mois.
M. BURNS: J'en ai une copie ici, remarquez, mais ce n'est pas une copie
qui est publique. C'est dommage que le député des
Iles-de-la-Madeleine ne soit pas là, il dirait encore que c'est plein de
péquistes dans ce gouvernement-là. Mais ce n'est pas un document
public. Je m'excuse, si je me trompe, je retirerai mes paroles, si le ministre
me prouve que cela a été déposé, il me
référera au procès-verbal de l'Assemblée nationale
approprié et là, je m'en excuserai. Je suis informé que ce
document-là n'a pas été publiquement déposé
bien que le rapport soit prêt depuis 1972.
Simplement à regarder le style de mandat que ce comité
avait, simplement à savoir l'importance que ce service des achats peut
avoir, si on sait que cette étude avait principalement pour but de faire
ressortir les incidences des achats publics et parapublics sur
l'économie du
Québec, je pense qu'à ce moment-là c'est un
document qu'il est absolument essentiel de rendre public pour que non seulement
les députés parce que, comme vous pouvez le voir, il y a
certains députés qui peuvent en avoir des copies mais les
journalistes pourraient s'en servir comme une pièce de
référence. Je pense que ce serait très utile.
J'incite le ministre à voir, d'une part, si j'ai tort quand je
dis qu'il n'a pas été déposé publiquement. A ce
moment-là, ma question tombe à l'eau tout simplement.
Mais si j'ai raison et que cela n'a pas été
déposé, je demanderais au ministre de voir à ce que ce
document soit déposé publiquement en Chambre, de sorte que les
journalistes et les personnes intéressées aux aspects qui sont
examinés dans ce rapport puissent en prendre connaissance et surtout s'y
référer.
M. MAILLOUX: C'est peut-être pour ça que je ne me rappelais
pas la réponse à la question du député de
Maisonneuve. On me dit que l'étude a été commandée
non pas par notre ministère, mais par celui de l'Industrie et du
Commerce, et c'est lui qui devait en faire le dépôt. Est-ce qu'il
l'a fait ou pas? Il faudrait que j'en discute avec mon collègue de
l'Industrie et du Commerce pour savoir si l'entente...
M. BURNS: Je viens à vous, M. le ministre, un peu comme à
une cour d'Appel. Je m'adresse à vous comme si vous étiez une
cour d'Appel. Ce n'est pas pour rien que je vous ai dit qu'en 1971/72, 1972/73
et 1973/74 on a demandé au ministre de l'Industrie et du Commerce ce qui
arrivait de cette étude. En 1971/72, il avait fort probablement raison
de nous dire que c'était pour bientôt, parce que le rapport date
de 1972. En 1972/73, il nous répétait encore que c'était
pour bientôt, puis même en 1973/74, il nous parlait de trois
semaines. Mais depuis ce temps, à ma connaissance, rien ne s'est fait de
ce côté.
M. MAILLOUX: En raison de...
M. BURNS: C'est un peu à titre de cour d'Appel que je m'adresse
à vous.
M. MAILLOUX: En raison des achats massifs du gouvernement et des
sociétés paragou-vernementales, des hôpitaux, je pense
qu'il est important quand même de connaître les conclusions du
rapport. Malgré le privilège qu'on peut accorder à des
manufacturiers québécois, nous autres, par le service des achats,
pour ce qui est de la concurrence entre l'Ontario et le Québec, je
voudrais moi-même prendre connaissance d'abord des études qu'a
commandées ce ministère. Je ferai le nécessaire pour en
discuter avec mon collègue aussitôt que je le verrai dans les
parages au parlement.
M. BURNS: J'insiste peut-être encore là-dessus le
ministre je l'ai peut-être convaincu
que j'insiste inutilement mais c'est surtout cet aspect de
l'incidence économique que les achats des domaines public et parapublic
peuvent avoir sur l'économie générale du Québec qui
m'intéresse; c'est cet instrument dans le fond que le gouvernement du
Québec pourrait utiliser, peut-être à bon escient,
peut-être à meilleur escient qu'actuellement. C'est dans ce sens
que je pense qu'il serait temps qu'un tas de gens se penchent sur ce rapport,
qu'ils puissent en prendre connaissance, qu'on puisse même en discuter
publiquement à un moment ou à un autre.
M. MAILLOUX: Je reconnais le sérieux de la demande et je ferai le
nécessaire dans l'immédiat.
M. BURNS: Maintenant, simplement quelques brèves questions
relativement au Service général des achats, M. le
Président.
Le ministre a touché un peu à cette question au
début de l'étude des crédits, cet après-midi, mais
j'aimerais savoir de façon précise, en particulier dans le cas
des services professionnels, quelle est la politique utilisée par le
ministère pour recourir à des services professionnels? Je
présume que quand je parle de services professionnels au niveau des
travaux publics, c'est surtout à des architectes, à des
ingénieurs, à des techniciens de cette nature qu'on s'adresse.
Maintenant, comment le choix est-il fait? Je pense que ce n'est pas fait par
voie de soumissions publiques. Alors, quels sont les critères que le
ministère utilise?
M. MAILLOUX: Les seuls critères qui existent et qui ont toujours
existé c'est que c'est à la discrétion du ministre que se
fait le choix des professionnels qui sont en cause. On pourra faire les
critiques qu'on voudra sur la méthode de choisir les professionnels, les
prix payés sont selon les barèmes indiqués par chacune des
corporations. Cependant le ministère, autant de la Voirie que des
Travaux publics, s'efforce de payer le tarif minimum, et s'il y a des
suppléments accordés, nous nous efforçons que ce soit avec
les mêmes bureaux pour qu'il y ait une réduction du pourcentage
versé à ces professionnels qui ne sont pas les plus mal
partagés dans la province de Québec.
Récemment encore, malgré l'insistance qui pouvait venir de
milieux politiques, j'ai recommandé que ce soient les mêmes
professionnels qui restent sur un chantier donné, parce qu'il y avait
une économie, vu l'extension, de 2 p.c ou 3 p.c. pour le gouvernement.
En favorisant de nouveaux professionnels, il aurait fallu payer le tarif
minimum de base, qui était plus important que le supplément. Mais
il demeure que le choix de tous les professionnels est discrétionnaire,
quels qu'ils soient.
M. BURNS: Est-ce que quand même, lorsque...
M. MAILLOUX: Suivant l'expérience que ces gens ont, quand
même, et suivant l'importance de la construction, que ce soit dans le
domaine de l'architecture du génie conseil ou ailleurs, il ressort que
par le curriculum vitae de chacun de ces bureaux on peut vérifier si ces
professionnels sont en mesure d'assurer la meilleure efficacité possible
dans l'exécution des travaux qui leur seront demandés.
M. BURNS: Est-ce qu'il y a une liste de ces gens au
ministère?
M. MAILLOUX: Tous les professionnels font des demandes.
M. BURNS: Qui est utilisée?
M. MAILLOUX: Tous les professionnels font des demandes. Ils sont tous
sur la liste.
M. BURNS: Vous voulez dire que tous les membres de la Corporation des
ingénieurs du Québec sont sur la liste? Tous?
M. MAILLOUX: Ah!
M. LEGER: Cela veut dire oui.
M. MAILLOUX: Cela veut dire oui. Tous ceux qui font des demandes au
gouvernement. Je pense que je n'en connais pas qui n'en font pas.
M. BURNS: Et c'est à même cette liste de demandes...
M. MAILLOUX: Suivant les régions où ils demeurent, on
s'efforce de partager de manière que...
M. BURNS: ... que les travaux sont accordés.
M. MAILLOUX: ... les bureaux puissent continuer à vivre. A
présent, je ne peux contester que certains bureaux semblent plus
favorisés que d'autres. J'espère qu'il y aura la plus grande
mesure d'équité pour chacun. Mais on tente de faire le partage
autant que faire se peut. A présent, si, dans le domaine de
l'architecture, en particulier, en raison de la crise de l'acier et des
coûts prohibitifs, cette année, il y a moins de commandes que
d'habitude, même si on voulait continuer à faire vivre autant de
bureaux d'architectes, je pense que ça devient un peu impossible. C'est
le même problème dans le génie-conseil et suivant le volume
des travaux.
M. BURNS: Encore une fois, est-ce que le ministère a
examiné la possibilité d'avoir, en grande majorité, ses
propres spécialistes à son emploi? Je sais bien qu'il doit
exister quelques ingénieurs et quelques architectes au ministère,
à temps plein, mais ces services professionnels qui, actuellement, sont
si vous me passez l'expression "contractés" à
l'extérieur, est-ce
que le ministère a examiné la possibilité d'avoir
ses propres ingénieurs, entre autres, ses propres architectes à
son emploi, comme d'ailleurs une entreprise publique, du style de la ville de
Montréal, entre autres, a un certain nombre de ses propres
ingénieurs, un certain nombre de ses propres architectes à son
emploi, comme Hydro-Québec, d'ailleurs, a un grand nombre
d'ingénieurs à son emploi?
M. MAILLOUX: Moi, je pense que, comparativement à
Hydro-Québec, qui fait quand même des constructions importantes,
ça respecte à peu près le pourcentage que peut avoir
à son emploi, de manière permanente, HydroQuébec, si on
considère les dépenses d'Hydro-Québec et celles du
ministère des Travaux publics. Il y a un personnel permanent qui est
là, architectes et autres professionnels qui sont à l'emploi du
ministère. Mais même si on en avait davantage, si on n'est pas
capable de leur assurer en continuité la préparation de plans et
devis, c'est un autre problème qui va se poser.
Il y a effectivement chez nous 33 professionnels, 13 architectes et 33
ingénieurs qui sont en permanence au ministère des Travaux
publics. Il y a 145 techniciens.
M. BURNS: Là-dedans, vous ne comptez pas vos cadres
administratifs?
M. MAILLOUX: C'est pas mal..,
M. BURNS: Vous parlez de gens qui travaillent comme architectes, comme
ingénieurs et comme techniciens?
M. MAILLOUX: C'est ça. Cela ne comprend pas les cadres
administratifs où on en rencontre évidemment...
M. BURNS: Parce que vous devez avoir certains, sinon de vos
sous-ministres, du moins des directeurs, qui sont des ingénieurs.
M. MAILLOUX: Je n'ai pas fait mention de ces postes. Ceux qui sont
directement attachés comme architectes ou comme ingénieurs.
Il y a 30 postes de commande. Il y en a 7 ou 8 dans les postes de
commande.
M. BURNS: Dans les prévisions budgétaires actuelles,
quelle est l'évaluation du coût des services professionnels
extérieurs pour l'année qui vient?
M. MAILLOUX: Pour l'année qui vient? Environ $671,000 qui sont
rejoints à la catégorie 4 de chacun des programmes. $568,000 au
programme 1, $100,000 au programme 2.
M. BURNS: Alors, en somme, en faisant le total de la catégorie
des services qui paraît à chacun des programmes, on devrait
arriver approximativement aux chiffres des prévisions budgétaires
pour l'année, concernant les services professionnels
extérieurs.
M. MAILLOUX: Seulement pour les programmes techniques.
Sauf qu'on me dit qu'il y a l'informatique qui est incluse
là-dedans.
M. BURNS: Finalement, M. le ministre, on a dit également que
c'était de la planification qui existait ou qui n'existait pas, selon le
cas, au ministère. Quant à la politique d'achats, est-ce qu'il y
a une certaine planification des besoins ou si vous voulez, des commandes des
différents ministères pour, à un moment donné, les
canaliser et essayer de négocier un meilleur prix possible au niveau du
fournisseur lui-même?
M. MAILLOUX: C'est ce qu'on vient de faire dans le cas des meubles, tous
les ministères à la fois.
M. BURNS: Dans le cas des meubles. Est-ce que c'est
généralisé comme politique?
M. MAILLOUX: C'est fait dans presque tous les cas d'achats importants.
Dans presque tous les cas, que ce soit dans le domaine de l'asphalte, dans le
domaine du bitume consistant ou dans le domaine du concassé.
M. BURNS: II y a une question qui me vient à l'esprit, je ne sais
pas si on passe par l'entremise de votre ministère. Par exemple, le cas
de l'achat des automobiles qui est quand même un achat important pour le
gouvernement quand on sait le nombre d'automobiles, que ce soit à tel
ministère ou à tel autre. Evidemment, il y a des
ministères qui en utilisent plus que d'autres, mais est-ce que cela est
planifié au point de vue de l'achat au meilleur prix possible,
éventuellement, et à long terme?
M. MAILLOUX: On centralise, dans une région donnée, tous
les besoins des ministères et ça va à des soumissions
publiques. Je pense que tous les dépositaires des fabricants
d'automobiles sont appelés à soumissionner, quelle que soit leur
allégeance politique, et depuis des années. La concurrence est
très forte dans les prix qui sont fournis.
M. BURNS: Je quitte le domaine spécifique des automobiles que je
vous avais mentionné, mais quant à cette planification globale
des achats, est-ce qu'il y a quelqu'un en particulier qui est chargé de
cela?
M. MAILLOUX: Je vais demander à M. Careau de vous donner la
réponse qu'il vient de me suggérer à l'oreille.
Dans les mois qui ont suivi la fusion du service général
des achats au ministère des Travaux publics, il y a eu une
réorganisation de
faite et on a implanté une direction de la planification qui
comprend justement un secteur qu'on appelle l'étude des besoins.
Présentement nous avons des effectifs d'autorisés dans cette
direction de la planification et nous sommes à procéder au
recrutement du personnel nécessaire. Nous avons déjà un
noyau, mais il est évident que nous n'avons pas tout le personnel
nécessaire. Nous procédons actuellement aux demandes à la
Commission de la fonction publique pour le recrutement.
M. BURNS: Dernière question, M. le ministre. Est-ce que le
service des achats contrôle lui-même l'utilisation qui est faite
des biens qui sont achetés par son entremise? Par exemple, si un
ministère décide d'acheter je ne sais pas combien de milliers de
formules mécanographiques, est-ce qu'à un moment donné on
contrôle l'utilisation de ces formules mécanographiques?
M. MAILLOUX: Non, je pense que le service des achats achète pour
les ministères clients sur réquisition des ministères et
fait faire la livraison aux ministères clients, ce n'est pas lui qui en
a la surveillance, ce sont des officiers des ministères concernés
dans chaque ministère.
M. BURNS: De sorte que vous n'êtes pas en mesure, à
l'égard d'une future commande, de dire: Ecoutez, qu'avez-vous fait avec
cela, est-ce que vous les mangez ces formules-là ou quoi?
M. MAILLOUX: J'imagine qu'il y a des responsables, quand même, de
toute la fourniture dans chacun des ministères.
M. MERCIER: Sauf pour l'ameublement, le ministère
contrôle.
M. MAILLOUX: Pour l'ameublement, c'est le ministère des Travaux
publics qui seul contrôle tandis que, dans le cas de la papeterie, ce
sont des commandes qui sont envoyées par les ministères clients
au service des achats, qui demande les soumissions ou qui fait les achats, fait
la livraison.
Mais le contrôle pour chacun des ministères est
laissé au soin des fonctionnaires qui sont responsables, à chacun
de ces ministères, de préparer les commandes comme de voir
à l'utilisation des commandes qui sont livrées.
Ils doivent préparer les commandes dans le cas d'une commande
ouverte par exemple, mais évidemment, pour une commande elle-même,
dans le cas d'un achat spécifique de 100,000 formules pour prendre votre
exemple, si la réquisition qu'on a reçue nous dit: On veut
100,000 formules, on va les acheter; le service des achats émet une
commande au montant total prévu, demandé, dans le cas d'une
livraison unique ou d'une livraison échelonnée si on veut.
M. BURNS: Prenons encore cet exemple des formules, parce que c'est un
exemple qui m'a été cité récemment, je ne sais pas
jusqu'à quel point il est exact. Si un ministère vous dit qu'il a
besoin de 100,000 formules, qu'il en a besoin de 50,000 en français et
50,000 en anglais, même s'il est fort peu probable que les 50,000 en
anglais soient complètement utilisées, si les 50,000 en
français le sont, vous n'avez aucun contrôle, vous n'avez pas le
moyen de dire: Bien, écoutez, vous allez faire une utilisation...
M. MAILLOUX: C'est-à-dire qu'on ne contrôlera pas,
mais...
M. BURNS: ... beaucoup moindre que votre commande par exemple pour les
50,000 en anglais par exemple.
M. MAILLOUX: Le député de Maisonneuve conviendra qu'il
n'appartient pas quand même au service des achats de tout contrôler
après que les commandes sont livrées, et je vous donne un exemple
en particulier. Le service des achats va acheter pour un district en
particulier 10,000 tuyaux de béton qui sont livrés un peu partout
dans la division. C'est la responsabilité de contremaîtres, de
gens de division de voir à la surveillance des fournitures qui sont dans
les divisions. Même si le service des achats veut être partout
à la fois dans la province pour voir à la bonne utilisation, voir
s'il y a du vol ou autre chose, ça reste évidemment une
surveillance de chacun des ministères.
C'est pour ça que dans un ministère comme chez nous, les
Transports, on a décidé de se faire des clôtures dans
chacune de nos divisions pour tâcher d'avoir un meilleur contrôle
des fournitures, que ce soit pour le sel, pour des tuyaux ou autre chose.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Programme 3 adopté. Est-ce qu'il y a
lieu de passer au programme 4?
M. BURNS: II y a même lieu de l'adopter, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Programme 4, adopté. Ceci
complète l'étude des crédits du ministère des
Travaux publics. La commission se réunira demain, à dix heures,
et entreprendra l'étude du ministère des Transports.
M. MAILLOUX: M. le Président, je voudrais remercier les membres
de la commission d'avoir participé à l'adoption des
crédits et je dois avouer évidemment que les membres de
l'Opposition officielle m'ont rendu le travail très agréable. Je
m'efforcerai de faire compléter par les hauts fonctionnaires les
réponses qui ont été demandées. J'espère
que, dans le cours de la semaine, il me sera possible de les
déposer.
Quant à l'étude des autres crédits, je n'ai
aucune objection, parce qu'on m'a dit dix heures demain matin; alors, je
me suis assuré que le conseil du trésor pourra entendre les
questions qui relèvent des transports entre huit heures demain matin et
dix heures. Je pourrai être ici à ce moment-là, si...
M. BURNS: Si vous voulez commencer à dix heures et demie vous
savez, je n'ai pas d'objection. Si ça peut vous aider.
M. MAILLOUX: Je préférerais dix heures et demie pour le
Conseil du trésor.
M. BURNS: Moi, je n'ai aucune objection, en tout cas, à moins que
les autres membres de la commission en aient. Si ça peut aider le
ministre.
Je tiens donc également, M. le Président, au nom de
l'Opposition, à remercier le ministre, qui est comme toujours,
fidèle à sa bonne tradition. D'ailleurs, il devrait inciter
certains de ses collègues du Conseil exécutif à agir comme
il le fait, c'est-à-dire tenter de répondre le plus
complètement possible à nos questions et là-dessus, je ne
peux que féliciter le ministre et le remercier d'ailleurs pour sa
collaboration.
M. LEGER: C'est tellement profond parfois, c'est tellement beau, qu'on
ne le comprenait pas.
M. MAILLOUX: Je voudrais remercier les membres de l'Opposition, sauf que
les conseils aux collègues ne sont pas faciles à donner.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Messieurs, la commission ajourne ses travaux
à demain dix heures trente.
(Fin de la séance à 23 h 10)